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Année 2019-Homélie pour le 30ème dimanche du temps ordinaire. La prière (EA).

                                                     La prière.
L’humilité, la confiance et le pardon sont la condition nécessaire à la prière en général. Que notre prière s’élève vers le cœur de Jésus , riche de ces trois qualités.
Sources :
Cardinal Albert Vanhoye: Lectures bibliques des dimanches, année C.
Bossuet: Elévations sur les mystères.

Ce dimanche la liturgie de la Parole nous invite à la prière, et surtout à bien prier, afin d’être exaucé et sauvé (justifié).

Tout au long de l’Evangile, les enseignements de Jésus sur la prière sont nombreux. Il insiste souvent sur la nécessité de persévérer. En ce dimanche il précise les dispositions intérieures qui sont nécessaires pour bien prier et pour être exaucés : l’humilité, la confiance et le pardon.

Humilité.
La parabole qu’il rapporte oppose deux personnages qui prient : un pharisien et un publicain. Ils ont, tous les deux, des attitudes totalement différentes. Le premier demeure debout alors que le second reste à distance et se frappe la poitrine sans même oser lever les yeux vers le ciel.
Le pharisien est empli de lui-même et remercie Dieu car il n’est pas comme les autres. Il est plein de mépris pour eux et dit:  « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes: voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain ». Il se met à part et pense ainsi être agréable à Dieu. Il expose alors la liste de ses mérites: « Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne ». Il pense que c’est ainsi qu’il sera exaucé.
Dans le même temps, le publicain ne fait pas une longue prière mais agit humblement. Il se frappe la poitrine en disant: « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis »!
Jésus conclut: « Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l’autre ».
La prière du pharisien n’a pas été reçue par Dieu à la différence de celle du publicain. C’est donc la première condition de la bonne prière : l’humilité.

La première lecture complète l’enseignement de l’Evangile. Elle affirme que « la prière du pauvre traverse les nuées », c’est-à-dire qu’elle touche Dieu, alors que la prière de l’orgueilleux ne peut le toucher et qu’elle s’arrête à sa prétention d’être juste qui est, en réalité, la marque d’un manque de sincérité (de vérité). Le texte dit aussi que « Le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes. Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé. Il ne méprise pas la supplication de l’orphelin, ni la plainte répétée de la veuve ». Il nous faut prier avec une grande humilité car l’humilité accompagne toujours la confiance. Celui qui prie humblement est sûr d’être exaucé.

Bossuet, dans son opuscule sur la prière nous donne le même conseil : « Prier Dieu véritablement, c’est lui exposer avec humilité nos misères, et lui demander d’en avoir compassion selon la grandeur de sa miséricorde et des mérites de Jésus-Christ.  Ô Seigneur, devant qui je suis et à qui ma misère paraît tout entière, ayez-en pitié ; et toutes les fois qu’elle paraîtra à vos yeux, ô Dieu infiniment bon, qu’elle sollicite pour moi vos miséricordes. Voilà une manière de prier toujours, et peut-être la meilleure« .

Dans la seconde lecture Saint Paul nous montre, d’après sa propre prière et son propre exemple, deux autres conditions de la bonne prière : la confiance et le pardon.
D’abord, il manifeste sa confiance sans limite. Il est en prison, sur le point d’être décapité, et il prie avec la paix et le calme de celui qui se sait dans les Mains pleines de bonté de son Père, le Dieu Tout-puissant : « Le Seigneur m’arrachera encore à tout ce qu’on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste ».
Et devant la trahison et l’abandon de ses amis, il choisit l’indulgence, la compréhension et le pardon: « Tous m’ont abandonné. Que cela ne soit pas retenu contre eux ».
Ces paroles de saint Paul sont un écho à celles que Jésus a prononcées sur la Croix: « Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). Et Étienne, le premier martyr chrétien, réagit de la même manière puisqu’alors qu’on le lapide, il dit: « Seigneur, ne leur compte pas ce péché » (Ac 7, 60).

Les enseignements de la liturgie de ce jour sur la prière sont très importants.
Il est d’abord question de l’humilité. Il faut se présenter devant Dieu avec humilité, vraiment conscients de notre néant, notre misère et notre indigence. Cette humilité doit ouvrir notre cœur à la charité fraternelle, la compassion envers nos frères, même si nous les voyons plus pécheurs que nous ; jamais nous ne devons nous séparer d’eux dans une attitude orgueilleuse et hostile, comme le pharisien. Cela nous séparerait automatiquement de Dieu, notre Père commun.
Il est ensuite question de la confiance qui accompagne l’humilité. Le Seigneur est plein de bonté envers les humbles et ceux qui prient humblement sont donc certains d’être exaucés.
Il est enfin question du pardon. Jésus a beaucoup insisté sur la nécessité qu’il y a à pardonner. Dans la prière du Notre Père nous ne demandons à être pardonnés que dans la mesure où nous pardonnerons aux autres. C’est seulement ainsi que nous bénéficierons de l’indulgence divine.

L’humilité, la confiance et le pardon sont la condition nécessaire à la prière en général.

Que la Très Sainte Vierge Marie, notre véritable maîtresse dans la prière par son exemple et par son enseignement dans toutes ses apparitions, nous accorde une vie de prière riche de ses qualités, afin d’être toujours exaucés par son Fils, Jésus, qui vit et règne pour les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

 

 

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