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Homélie pour le 7éme dimanche du temps ordinaire 2019; Le sacrement de l’ordre (JA).

Grâce au sacrement de l’ordre la mission confiée aux apôtres par le Christ continue à être exercée jusqu’à la fin des temps.
Le sacerdoce catholique est nécessaire dans l’Eglise parce que, sans lui, les fidèles seraient privés du saint sacrifice de la messe et de la plus grande partie des sacrements ; ils n’auraient personne pour les instruire dans la foi, ils resteraient comme des brebis sans pasteur à la merci des loups, en un mot l’Eglise n’existerait plus comme Jésus-Christ l’a instituée.

Sources:
http://www.dominique-le-tourneau.fr/-L-ordre- ;


Le saint Curé d’Ars affirmait «Lorsqu’on veut détruire la religion, on commence par attaquer la croix et les prêtres, parce que là où il n’y a plus de prêtre, il n’y a plus de sacrifice, plus de religion… Qu’était devenu l’homme pendant la Révolution ? Livré à lui-même, il s’est laissé aller à tous les égarements de sa raison. Mais voyez revenir les prêtres ; avec eux la religion et le bonheur».

Poursuivant les prédications sur les sacrements, en ce dimanche nous abordons le sacrement de l’ordre.

La nature du sacrement de l’ordre.

« Par le sacrement de l’ordre, qui a été institué par Jésus, certains fidèles sont constitués ministres sacrés pour être pasteurs du peuple de Dieu, chacun selon son degré, en remplissant en la personne du Christ Chef les fonctions d’enseignement, de sanctification et de gouvernement » (Code de droit canonique, canon 1008). Grâce au sacrement de l’ordre la mission confiée aux apôtres par le Christ continue à être exercée jusqu’à la fin des temps.

Jésus-Christ a établi l’ordre sacerdotal dans la dernière cène quand il conféra aux apôtres et à leurs successeurs le pouvoir de consacrer la très sainte Eucharistie. Puis, le jour de sa résurrection, il leur conféra le pouvoir de remettre et de retenir les péchés, les constituant ainsi les premiers prêtres de la nouvelle loi dans toute la plénitude de leur pouvoir.

De là découle la dignité du sacerdoce chrétien ; elle est très grande en raison de la double puissance que lui a conférée Jésus-Christ sur son corps réel, dans l’Eucharistie, et sur son corps mystique qui est l’Eglise, et en raison de la divine mission confiée aux prêtres de conduire tous les hommes à la vie éternelle. En effet, le sacerdoce catholique est nécessaire dans l’Eglise parce que, sans lui, les fidèles seraient privés du saint sacrifice de la messe et de la plus grande partie des sacrements ; ils n’auraient personne pour les instruire dans la foi, ils resteraient comme des brebis sans pasteur à la merci des loups, en un mot l’Eglise n’existerait plus comme Jésus-Christ l’a instituée.

De la même façon il faut dire que le sacerdoce catholique, malgré la guerre que lui fait l’enfer, toute la publicité contraire et malsaine que connait notre temps, les mauvais exemples de certains ministres sacrés…durera jusqu’à la fin des siècles, car Jésus-Christ a promis que les puissances de l’enfer ne prévaudraient jamais contre son Eglise.

Le sacrement de l’ordre comporte trois degrés subordonnés : le plus élevé d’entre eux est l’épiscopat (les évêques) qui contient la plénitude du sacerdoce ; ensuite, le presbytérat ou le simple sacerdoce (les prêtres) ; puis le diaconat (les diacres). «Mais il faut rappeler, nous dit saint Thomas d’Aquin, qu’il n’existe qu’un unique sacerdoce du Christ : le Christ est le Prêtre Souverain et Éternel. Il est «le seul vrai prêtre, les autres n’étant que ses ministres»».

Le ministre et le sujet du sacrement de l’ordre sacré.

Il revient aux évêques en tant que successeurs des apôtres de transmettre le don du sacerdoce dans ses trois degrés.

Le sujet ne peut être qu’un homme baptisé (Code de droit canonique, canon 1024). Cette affirmation prend appui sur la pratique du Christ qui « a choisi des hommes pour former le collège des douze apôtres » (Marc 3, 14-19) et les apôtres ont fait de même lorsqu’ils ont choisi des collaborateurs (Tim. 3, 1-13 ; 2 Tim. 1, 6 ; Tite 1, 5-9) qui leur succèderaient dans leur tâche.

L’Église se reconnaît liée par ce choix du Seigneur lui-même.

En outre, pour recevoir dignement le sacrement de l’ordre il faut avoir, avant tout, la vocation divine, puis l’intention droite et l’état de grâce, ainsi que la probité de vie. Pour connaître si Dieu appelle au sacerdoce, il faut : prier avec ferveur notre Seigneur de manifester quelle est sa volonté ; prendre conseil de son évêque ou d’un sage et prudent directeur ; examiner avec soin si on a les aptitudes nécessaires pour les études, les fonctions et les obligations de cet état.

Concernant le célibat, bien que ce ne soit pas une exigence de la nature même du sacerdoce (Concile Vatican II, décret Presbyterorum Ordinis, n°16), il existe des raisons très profondes qui font que le célibat soit très convenable pour les ministres sacrés.

Première raison d’ordre christologique : la configuration avec le Christ prêtre ; deuxième d’ordre ecclésiologique : le don total du prêtre à l’Eglise, épouse du Christ et troisième raison d’ordre eschatologique : le signe de l’union avec le Christ dans la gloire (Paul VI, Sacerdotalis cælibatus, 24 juin 1967, n° 17-34).

Seuls les hommes peuvent recevoir le Sacrement de l’ordre, car l’Eglise a toujours enseigné que le Christ en a disposé ainsi et l’a fait savoir en n’ordonnant aucune femme. Ceci ne veut pas dire qu’elles aient moins de dignité que l’homme, mais que Dieu n’a pas voulu qu’elles servent de cette manière. Il n’a pas ordonné sa très Sainte Mère, et Elle a une dignité incomparablement supérieure à n’importe qui d’autre dans le seul ordre qui compte, celui de la sainteté. Le prêtre a une charge sainte, mais il n’est pas plus saint du fait d’être prêtre et ce qui importe ce n’est pas la charge mais sa sainteté.

Saint Jean Paul II a réaffirmé cette doctrine : « Afin d’enlever tout doute sur une question de si grande importance, qui touche à la constitution divine même de l’Eglise, en vertu de mon ministère de confirmer mes frères, je déclare que l’Eglise ne possède en aucune façon la faculté de conférer aux femmes l’ordination sacerdotale et que cette décision doit être tenue de façon définitive par tous les fidèles de l’Eglise » (Lettre Ordinatio sacerdotalis du 22 mai 1994).

Et la congrégation pour la doctrine de la foi a précisé que cette doctrine fait bien partie du « dépôt de la foi » (réponse du 28 octobre 1995).

La matière et la forme de ce sacrement.

L’imposition de mains et la prière de consécration faites par l’évêque constituent la matière et la forme de ce sacrement.

Les effets de ce sacrement.

Ce sacrement confère un caractère spirituel indélébile, qui est une nouvelle participation au sacerdoce du Christ, afin de servir comme son instrument en faveur de l’Eglise. Par conséquent, ce sacrement « ne peut pas être réitéré ni conféré temporairement » (C.E.C. n° 1582).

Il augmente la grâce sanctifiante et confère la grâce spécifique sacramentelle, qui « est celle d’une configuration au Christ Prêtre, Maître et Pasteur dont l’ordonné est constitué ministre » (C.E.C. n° 1585). Les évêques et les prêtres reçoivent le pouvoir d’agir en la personne du Christ Tête. A ce propos saint Jean Marie Vianney enseignait : « Lorsque le prêtre remet les péchés, il ne dit pas : Dieu vous pardonne. Il dit : Je vous pardonne. À la consécration, il ne dit pas : ceci est le corps de Notre Seigneur. Il dit: ceci est mon corps».

Le ministre ordonné administre validement les sacrements, même s’il est lui-même un ministre indigne, c’est-à-dire s’il se trouve en état de péché mortel, car « c’est le Christ qui agit et opère le salut à travers le ministre » (C.E.C. n° 1584).

Ce qui faisait dire à saint Augustin : « Quant au ministre orgueilleux, il est à ranger avec le diable. Le don du Christ n’en est pas pour autant profané, ce qui s’écoule à travers lui garde sa pureté, ce qui passe par lui reste limpide et vient jusqu’à la terre fertile. La vertu spirituelle du sacrement est en effet pareille à la lumière : ceux qui doivent être éclairés la reçoivent dans sa pureté et, si elle traverse des êtres souillés, elle ne se souille pas » (Traité sur l’Evangile de Jean 5, 15).

Avant de conclure, je voudrais citer la réflexion de l’écrivain argentin Hugo Wast:

«Quand on pense que ni la Sainte Vierge peut faire ce qu’un prêtre fait;

Quand on pense que ni les anges ni les archanges, ni Michel, Gabriel ou Raphael, ni aucun prince de ceux qui ont vaincu Lucifer ne peuvent faire ce qu’un prêtre fait;

Quand on pense que notre Seigneur Jésus-Christ dans la dernière cène a accompli un miracle plus grand que la création de l’univers avec toutes ses splendeurs: transformer le pain et le vin en son corps et son sang pour nourrir le monde et que ce présage, devant lequel des anges et des hommes s’agenouillent, un prêtre peut le répéter chaque jour;

Quand on pense à l’autre miracle que seul un prêtre peut accomplir: pardonner les péchés et que ce qu’il lie au fond de son humble confessionnal, Dieu, engagé par sa propre parole, le lie au ciel et que ce qu’il délie, en même temps, Dieu le délie;

Quand on pense que l’humanité a été rachetée et que le monde existe car il y a des hommes et des femmes qui se nourrissent chaque jour de ce corps et de ce sang rédempteur que seul un prêtre peut accomplir;

Quand on pense que le monde mourrait de la plus grande faim s’il manquait de ce peu de pain et de ce peu de vin;

Quand on pense que cela peut arriver, parce que les vocations sacerdotales manquent et que lorsque cela se produira, les cieux seront déplacés et la Terre explosera, comme si la main de Dieu avait cessé de la maintenir et les gens crieront de faim et d’angoisse, ils demanderont ce pain, et il n’y aura personne pour le leur donner et ils demanderont l’absolution de leurs péchés et il n’y aura personne pour la leur donne et ils mourront les yeux ouverts dans la plus grande des frayeurs;

Quand on pense qu’un prêtre est plus nécessaire qu’un roi, plus qu’un soldat, plus qu’un banquier, plus qu’un médecin, plus qu’un enseignant, car il peut les remplacer tous et aucun ne peut le remplacer;

Quand on pense qu’un prêtre célébrant à l’autel a une dignité infiniment plus grande qu’un roi et que ce n’est pas un symbole, pas même un ambassadeur du Christ, mais que c’est le Christ lui-même qui répète ici le plus grand miracle de Dieu;

Quand on réfléchit à tout cela, vous comprenez l’immense besoin d’encourager les vocations sacerdotales.

On comprend la ferveur avec laquelle, auparavant, chaque famille souhaitait que de son sein surgisse une vocation sacerdotale;

On comprend l’immense respect que le peuple avait pour les prêtres, qui se reflète dans les lois;

On comprend que le pire crime que quelqu’un puisse commettre est d’empêcher ou de décourager une vocation;

On comprend que provoquer une apostasie, c’est être comme Judas et revendre le Christ;

On comprend que si un père ou une mère entrave la vocation sacerdotale d’un fils, c’est comme s’ils renonçaient à un titre de noblesse incomparable;
On comprend que plus qu’une église, plus qu’une école et plus qu’un hôpital, c’est un séminaire;

On comprend que donner ou maintenir un séminaire, c’est multiplier les naissances du Rédempteur;

On comprend que donner pour financer les études d’un jeune séminariste, c’est aplanir la voie par laquelle un homme atteindra l’autel. Lui-même qui, pendant une demi-heure, chaque jour, sera bien plus que tous les dignitaires de la terre et que tous les saints du ciel, car il sera le Christ lui-même, sacrifiant son corps et son sang, pour nourrir le monde.
»

Je termine en me faisant encore l’écho du Saint Curé d’Ars : « Le prêtre n’est pas prêtre pour lui : il ne se donne pas l’absolution, il ne s’administre pas les sacrements. Il n’est pas pour lui, il est pour vous ». Et encore : « Voyez la puissance du prêtre ! La langue du Prêtre, d’un morceau de pain fait un Dieu, c’est plus que de créer le monde ! ».

Daigne le Seigneur augmenter notre foi en ce sacrement afin de nous en servir de plus en plus pour le salut de notre âme.

Ainsi soit-il.

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