Aller au contenu

Homélie pour le 7ème dimanche de Pâques 2014

La prière est vitale pour chacun d’entre-nous mais aussi pour l’Eglise.
Il faut prier, mais prier seul ne suffit pas.


Nous voici entrés, depuis l’Ascension, dans la neuvaine préparatoire à la Pentecôte. Comme les Apôtres et les saintes femmes réunis au Cénacle, l’Eglise nous invite à attendre et à accueillir l’Esprit Saint en nos cœurs.

C’est par la prière, que la liturgie de ce jour nous encourage à préparer une demeure digne de l’Esprit Saint en nos âmes. Aussitôt après l’Ascension, les apôtres et quelques femmes dont la Très Sainte Vierge Marie, d’un seul cœur, participaient fidèlement à la prière.

L’Eglise naissante nous montre l’exemple de la fidélité à la prière. L’évangile lui, nous rapporte un passage de la grande prière de Jésus : « Je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés ». Cela nous rappelle que la prière est vitale pour l’Eglise, et donc pour chacun d’entre nous.

Le saint pape Jean-Paul II nous exhortait au début du nouveau millénaire, par ces mots : « Il faut un christianisme qui se distingue avant tout dans l’art de la prière» (Novo millenio ineunte, n°32) et plus loin : « nos communautés chrétiennes doivent devenir d’authentiques « écoles » de prière, où la rencontre avec le Christ ne s’exprime pas seulement en demande d’aide, mais aussi en action de grâce, louange, adoration, contemplation, écoute, affection ardente, jusqu’à une vraie « folie » du cœur ».

La prière nous est indispensable pour vivre intérieurement, spirituellement. Elle est la respiration de notre âme, elle est vitale : si je m’arrête de respirer, je meurs. Pour illustrer cette vérité, saint Alphonse de Liguori dit que « Celui qui prie se sauve (va au ciel), mais celui qui ne prie pas se damne (va en enfer) » (Pratique de l’Amour envers Jésus-Christ, p.282 ). Parole forte, mais parole vraie !

Mais au fond qu’est-ce que la prière ? Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus dit que c’est un élan du cœur vers le ciel (CEC n°2559). La prière est communication avec Dieu. Si Dieu est notre Père et que nous sommes ses enfants, il est normal que nous lui parlions (un père et un enfant qui ne se parlent plus sont fâchés ).

Il y a différentes manières de prier et nous devons être capables d’employer ces différentes façons de nous adresser à Dieu. Nous pouvons prier en employant les prières de l’Eglise : Notre Père, Je vous salue Marie, Je crois en Dieu etc… ou bien en nous adressant à Lui avec nos propres mots.

Mais la prière n’est pas que parole, parfois nous sommes trop fatigués pour formuler des mots, alors simplement le fait de penser que Dieu est là, à mes côtés et qu’Il me regarde avec amour est suffisant. Deux personnes qui s’aiment, quand elles sont ensemble, ne parlent pas tout le temps, parfois elles restent l’une à côté de l’autre en silence, tout simplement heureuses d’être réunies. « Heureux qui sait trouver repos et consolation dans la prière, il n’est jamais seul » (Spe salvi, n°42, Benoît XVI, p.42). De quelque manière que nous nous adressions à Dieu, le plus important est que la prière sorte de notre cœur.

Il faut prier, mais prier seul ne suffit pas, il faut prier ensemble. Il faut savoir prier seul et il faut savoir prier avec les autres. Je suis toujours triste quand j’entends des personnes me dire qu’elles prient seules mais qu’elles n’aiment pas prier en groupe. Le saint curé d’Ars, pour exprimer la puissance de la prière collective, faisait la comparaison suivante : « La prière particulière ressemble à la paille parsemée çà et là dans un champ. Si on y met le feu, la flamme a peu d’ardeur, mais si on réunit cette paille éparse, la flamme est abondante et s’élève haut vers le ciel : ainsi en est-il de la prière publique » (Jean-Marie Vianney, curé d’Ars, sa pensée, son cœur, Bernard Nodet, p.90).

N’est-ce pas l’expérience que nous venons de vivre au cours de la mission paroissiale ? Nous avons priés ensemble à toutes les messes et notre prière a été largement exaucée : l’Esprit Saint a agit dans les cœurs.

Prier ensemble, c’est bien ce que font les Apôtres, la Vierge Marie et les quelques femmes réunis au cénacle : « D’un seul cœur , ils participaient fidèlement à la prière ».

Nous voyons le premier fruit de la prière en commun : l’union des cœurs. Mère Teresa écrivait aux familles : « Si vous priez ensemble, vous resterez unis et vous vous aimerez les uns les autres comme Dieu vous aime… A ceux qui abandonnent la prière en famille, il devient difficile de persévérer, de fortifier et de sanctifier leur union » (Un chemin tout simple, Mère Teresa, p.50).

« Priez sans cesse » nous dit saint Paul (1 Thess. 5,17). Il faut nous habituer à vivre en la présence continuelle de Dieu. C’est cela prier sans cesse. Je peu très bien faire mon travail quotidien, simplement en pensant que Jésus m’accompagne toujours et en tout lieu. Il est cependant nécessaire de prendre des temps particuliers pour la prière (soir et matin), pour marquer l’importance que nous accordons à Dieu.

On raconte qu’une fois, Jean-Marie Soubirous, le petit frère de sainte Bernadette, alors âgé de huit ans,  » s’était couché pour faire paresseusement sa prière dans son lit; sa sœur l’obligea à se lever pour prier avec tout le monde dans une tenue plus respectueuse » (Sainte Bernadette la voyante de Lourdes, Mgr Trochu, p.304-305).

Profitons de ce temps de préparation à la Pentecôte pour prier plus intensément l’Esprit Saint. Demandons-Lui de raviver en nous un profond esprit de prière et nos cœurs en seront renouvelés. Ainsi-soit-il

Faire défiler vers le haut