Avec ce 33ème dimanche, avant dernier de notre année liturgique, l’Eglise nous invite à méditer sur les réalités ultimes qui se réaliseront pour chacun de nous, à savoir essentiellement le jugement particulier et général, la résurrection de la chair, le Paradis et l’Enfer.
Il y a quelques temps, lors d’une discussion avec un groupe, des questions ont été posées sur la vie dans l’au-delà. Qu’y a-t-il après la mort ? Qu’en est-il du purgatoire ? De l’enfer ? Où va notre âme après la mort ? Questions tout à fait essentielles, qui nous concernent tous, et sur lesquelles plane un certain flou, pour ne pas dire un flou certain. Lors de la discussion, j’avais l’impression qu’un tabou était tombé ; celui de ne pas parler de l’au-delà, comme si le « religieusement correct » nous l’interdisait ! Enfin on pouvait parler, dans l’Eglise, de la vie après la mort ; et rarement il y eut autant de questions.
Ne pas répondre à ces questions avec l’enseignement de l’Ecriture Sainte, du Christ, de l’Eglise c’est grossir les rangs des sectes, fournir des clients aux gourous de tout acabit, favoriser toutes sortes d’occultismes, de nécromancies, de spiritisme qui sont une abomination ; ne pas répondre à ces questions avec l’Evangile c’est surtout ne pas savoir où l’on va (le Ciel) et donc aller là où il ne faudrait pas (l’Enfer).
Avec ce 33ème dimanche, avant dernier de notre année liturgique, l’Eglise nous invite justement à méditer sur les réalités ultimes qui se réaliseront pour chacun de nous, à savoir essentiellement le jugement particulier et général, la résurrection de la chair, le Paradis et l’Enfer.
La première lecture et l’Evangile de ce jour nous rappellent en quelques mots ces vérités : « Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle les autres pour la honte et la déchéance éternelle », nous dit le prophète Daniel. Le jugement dont il est ici question aura lieu lors de la venue du Christ en gloire à la fin des temps ; alors dit l’Evangile « Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel » ; c’est ce que nous appelons le « jugement général » ou « jugement dernier », à ne pas confondre avec le jugement particulier lors de la mort de chacun d’entre nous.
Notons que ce thème des réalités ultimes est très présent dans l’enseignement de Jésus, de très nombreuses paraboles nous parlent des fins dernières : les vierges sages et les vierges folles, la parabole des talents, celle du bon grain et de l’ivraie, celle du figuier qui ne donne pas de fruit, la perle fine, le trésor caché, la brebis perdue, celle de l’invité aux noces, l’homme riche et le pauvre Lazare… et le Christ enseigne à de nombreuses reprises l’urgence pour nous d’être prêts à paraître devant Lui dans de bonnes dispositions afin de pouvoir jouir du Paradis avec Dieu, les Saints et les anges.
Il est vrai qu’un tel enseignement ne nous laisse pas indifférent, mais est-il pour cela nécessaire de l’occulter, de l’évacuer ou de ne pas y penser, à l’image de l’autruche qui met sa tête dans le sable ? Si le Christ nous annonce ce qui arrivera après la mort c’est afin de stimuler notre espérance du Royaume des Cieux et d’encourager, d’enflammer notre amour de Dieu et du prochain. Quand il nous alerte sur l’existence de l’Enfer, c’est justement pour que nous prenions les moyens de ne pas y aller, c’est encore un effet de sa bonté de nous enseigner cette vérité ; cacher cette réalité de l’Enfer serait le meilleur moyen d’y tomber, comme dans un piège.
La Sainte Vierge Marie elle-même n’a pas renoncé à montrer l’Enfer aux enfants qui avaient moins de dix ans, ce qui les a stimulés à prier pour les âmes.
La plus grande preuve de l’amour de Dieu pour nous, c’est qu’Il a envoyé son propre Fils pour notre salut, pour nous sauver de la mort éternelle qui est une conséquence du péché. Par sa Passion, sa mort et sa résurrection le Christ nous donne, en surabondance, sa grâce, afin que nous vivions de Lui et pour Lui. Il ajoute encore de salutaires avertissements afin que nous ne nous endormions pas dans le péché grave.
Puissions méditer sur ces réalités ultimes afin qu’elles nous aident à demander pardon pour nos péchés et qu’elles soient un moteur à note générosité, à notre vie spirituelle. C’est ce que fit Sainte Thérèse de Lisieux quand, à quatorze ans, elle médita sur des conférences traitant de « la fin du monde présent et les mystères de la vie future » ; elle nous dit dans ses manuscrits : « Cette lecture fut une des plus grandes grâces de ma vie…Toutes les grandes vérités de la religion, les mystères de l’éternité plongeaient mon âme dans un bonheur qui n’était pas de la terre … et je voulais aimer, aimer Jésus avec passion, lui donner mille marques d’amour pendant que je le pouvais encore ».
Demandons au Seigneur cette même grâce de Sainte Thérèse pour nos âmes.
Amen.