En ce dimanche de Pâques et de la Divine Miséricorde , nous devons nous approcher du Cœur de Jésus comme l’apôtre Thomas et faire l’expérience de l’Amour de Dieu. Par la foi, nous devons toucher ce Cœur miséricordieux de Jésus présent dans ses sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie.
Aujourd’hui, 2e dimanche de Pâques, nous achevons l’octave de ce temps liturgique, l’une des deux octaves, avec celle de Noël, qui demeurent après le renouvellement de la liturgie opéré par le Concile Vatican II. Pendant huit jours nous avons contemplé le même mystère afin de l’approfondir sous la lumière de l’Esprit Saint.
Ce 2e dimanche de Pâques, traditionnellement “dimanche in albis”, dimanche en blanc, car c’était le dernier jour où les nouveaux baptisés pouvaient porter leur habit blanc, a été nommé “dimanche de la Miséricorde” par le Pape Jean-Paul II en l’an 2000. Il voulait ainsi répondre à la demande explicite de Notre Seigneur lors d’une apparition à sainte Faustine Kowalska.
« Comme les apôtres autrefois, il est nécessaire que l’humanité d’aujourd’hui accueille elle aussi dans le cénacle de l’Histoire, le Christ Ressuscité, qui montre les blessures de sa crucifixion et répète : Paix à vous ! (…) ».
C’est avec ces mots que, le dimanche 30 avril 2000, le pape Jean-Paul II institua officiellement la fête de la Divine Miséricorde. Ce même jour, il canonisait sœur Faustine Kowalska, l’une de ses compatriotes, à qui le Seigneur avait confié une grande mission : rappeler au monde son Amour miséricordieux.
Lors de ses apparitions le Seigneur Jésus avait dit à Sœur Faustine : « Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde (P. J. 299). Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde ; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition ; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces » (P. J. 699).
Jésus parlait de cette fête à Sœur Faustine dans plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier liturgique de l’Eglise ; Il en a expliqué le motif et le rôle qu’elle devait remplir ; Il a instruit l’Église sur la façon de la préparer et de la célébrer. Elle est une fête voulue par Notre Seigneur, pour que nous comprenions plus parfaitement l’immensité de son Amour qui l’a poussé à nous sauver.
Croix et Résurrection.
En ce dimanche je voudrais que l’on médite sur un fait fondamental du Mystère de Pâques : le lien intime et très profond qu’il y en a entre la Passion et la Résurrection de Jésus.
Il est aussi au cœur du mystère de la Miséricorde Divine.
La Croix (la passion et la mort de Jésus) est l’événement le plus terrible et le plus triste de l’histoire. Sans la Résurrection, il n’a aucun sens. Et sans la Croix, la Résurrection n’existerait pas du tout. Jésus-Christ est victorieux de la mort car il est passé par la mort et l’a vaincue.
La Résurrection peut être un signe de l’amour infini de Dieu, de la victoire sur la mort et sur le péché, seulement parce qu’il y a eu auparavant une passion et une mort offertes comme sacrifice pour les péchés. Nous pouvons nous réjouir et comprendre la lumière, la puissance et la gloire de la Résurrection de Jésus, parce que nous avons connu et vécu d’abord sa Passion et sa Mort.
C’est pour cela que la Résurrection n’enlève pas la Mort, n’efface pas la Croix. Jésus, le Ressuscité, est apparu avec ses plaies… plein de beauté, de lumière et de vie, mais avec ses plaies.
Et les disciples lui ont demandé, comme nous l’avons proclamé dans l’Evangile, de voir et de toucher ses marques très glorieuses, qui seront jusqu’à la fin du monde le signe, le plus éloquent de l’Amour et la Miséricorde de Dieu.
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Pour croire à l’amour, nous avons besoin de voir la Croix, de toucher les plaies… la plus grande preuve du vrai amour : « il n’y a pas d’amour plus grand que de donner la vie pour ses amis » (Jn 15), nous dit le Seigneur Jésus .
La Résurrection peut être et est un triomphe, parce que, auparavant, il y a eu un combat : une passion et une mort. C’est pour cela que, sans la Croix, la Résurrection est vidée de sa gloire, de son mérite et de sa signification. C’est la raison pour laquelle Jésus, après sa résurrection, a voulu garder les marques de la passion, même si son Corps était glorieux et plein de beauté. C’est le témoignage de son sacrifice, de son Amour sans limite. Même dans l’Eucharistie, comme nous l’avons commenté le Jeudi Saint, Jésus qui vit dans sa Gloire, a voulu rester dans l’état de mort et de sacrifice : le corps séparé du sang, en silence complet, sans mouvement…
La Résurrection n’enlève pas la Croix ! Pour que notre foi soit complète et parfaite et qu’elle puisse nous sauver, il nous faut affirmer et vivre tout le Mystère du Christ : sa Mort et sa Résurrection.
Peut-être, allez-vous vous poser la question : à quoi bon la Résurrection, si elle n’élimine pas la croix, la souffrance ?
C’est vrai que le Christ n’a pas éliminé la souffrance, mais il l’a assumée, et il lui a donnée un sens. Grâce à la Croix du Christ, nos souffrances unies à Lui, ont une valeur de rédemption, nous obtiennent le salut et beaucoup de grâces dont nous avons besoin dans notre vie sur la terre.
En second lieu, la Résurrection est la grande preuve de la puissance de Dieu sur la souffrance et sur la mort… donc, elle est notre grand motif d’espérance. Comme l’affirme saint Paul : « si nous mourons avec le Christ, avec Lui nous vivrons, si nous souffrons avec Lui, avec Lui nous régnerons ».
En outre, la Résurrection de Jésus nous donne la grâce de Dieu dans notre âme et la certitude de la victoire finale et, en même temps, comme elle n’enlève pas la Croix de notre vie, elle nous permet de faire preuve de notre gratitude et de notre reconnaissance envers Dieu, qui a tant fait pour nous. Maintenant je veux porter ma croix par amour pour le Christ qui est mort pour moi. C’est le grand désir d’amour de tous les saints : ils ont été assoiffés de souffrir pour le Christ et de lui rendre un peu de l’amour reçu.
Nous le voyons même chez les apôtres. Tout de suite après l’Ascension de Jésus au Ciel, lorsqu’ils ont été mis en prison et flagellés à cause de leur foi ; le livre des Actes des apôtres nous dit : « Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus. Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner, et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ » (Act 5, 41-42).
Nous devons apprendre à vivre, nous aussi, au quotidien la Pâque de Jésus, toute entière : Croix et Résurrection. Avec le cœur plein de joie et d’espérance dans la Victoire certaine de Jésus et la nôtre, subir, endurer sans crainte et sans plainte, les souffrances de notre vie.
Pâques et Miséricorde.
En ce dimanche de Pâques et de la Divine Miséricorde , nous devons nous approcher du Cœur de Jésus comme l’apôtre Thomas et faire l’expérience de l’Amour de Dieu. Par la foi, nous devons toucher ce Cœur miséricordieux de Jésus présent dans ses sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie.
Il est là. Il continue aujourd’hui et jusqu’à la fin du monde, à se donner à nous pour nous sauver, pour partager avec nous sa vie de ressuscité, pour donner un sens à notre croix et à toute notre vie, pour nous aimer sans limite. Venez et approchons-nous de la source de sa Miséricorde infinie.
Que la TSV Marie, Mère de la Divine Miséricorde, nous accorde la grâce de comprendre et de vivre le Mystère Pascal (croix et résurrection) dans notre vie, c’est à dire, d’accepter d’abord notre croix, et ensuite, de l’aimer et nous réjouir en elle, pour que les paroles de l’apôtre saint Pierre puissent s’accomplir en nous : « Dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera. Si l’on vous insulte pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. (…) Après que vous aurez souffert un peu de temps, le Dieu de toute grâce, lui qui, dans le Christ Jésus, vous a appelés à sa gloire éternelle, vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables.
A lui la souveraineté pour les siècles. Amen ». 1P 4, 12-19 ; 5, 1-14
Quelles étaient les raisons en faveur de l’institution de la fête de la Divine Miséricorde dans le calendrier liturgique de l’Eglise universelle ? Ecoutons Jésus nous le dire : « Les âmes périssent malgré mon amère passion. Je leur offre une dernière planche de salut, c’est la fête de ma Miséricorde. Si elles n’adorent pas ma miséricorde, elles périront pour l’éternité » (P. J. 965).
L’ultime planche de salut pour le monde est le recours à la Miséricorde de Dieu. Cependant, pour le faire, il faut détecter, tout d’abord, cette planche, donc connaître Dieu dans son mystère de Miséricorde et s’adresser à Lui avec confiance. L’institution d’une fête à part, celle de la Divine Miséricorde favorise la connaissance de Dieu riche en miséricorde : tout notre être se tourne en ce jour-là comme spontanément vers Lui, vers sa Miséricorde, cet attribut majeur de Dieu pour l’honorer, lui faire confiance et l’obtenir à son tour.