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Homélie pour le 18ème dimanche du temps ordinaire 2016

« Heureux les artisans de paix, nous dit Jésus, car ils seront appelés fils de Dieu »


Nous avons tous été bouleversé par l’assassinat du Père Jacques Hamel survenu mardi dernier dans son église. La haine et le fanatisme religieux ont frappé. Ce meurtre s’inscrit dans une ascension de violence à l’encontre des français et des occidentaux. Comment oublier le drame de Nice, celui de ce couple de policiers tués chez eux et tous les autres ?

Avec le meurtre du Père Hamel c’est la communauté catholique qui a été atteinte. Le meurtre nous touche d’autant plus que c’est un prêtre, un homme de Dieu qui est frappé dans un lieu sacré alors qu’il rend un culte à Dieu en célébrant les saints mystères. C’est aussi l’horreur de la gratuité de massacrer un vieillard qui ne mettait certainement pas beaucoup en péril l’existence de Daesh.

Que visent les ennemis de la France ? A la diviser, à monter les français les uns contre les autres, et ça a l’air de fonctionner. Je ne suis pas un pratiquant des réseaux sociaux, mais on m’a dit que les esprits commençaient à s’échauffer sérieusement.

Comment devons-nous réagir, nous chrétiens, face à ceux qui nous haïssent? La réponse ne peut faire aucun doute, les paroles de Jésus sont tout à fait claires : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! Moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes ». (Mt5,43-45).

La véritable victoire des adeptes de Daesh serait qu’ils arrivent à faire entrer la haine dans notre cœur. Alors, ce serait pour nous la défaite. Il y a un combat à mener, pas seulement celui des armes, mais un combat que tous doivent mener, un combat spirituel, un combat à mener contre le mal et c’est pour cette raison que nos évêques nous ont exhorté à jeûner et prier vendredi.

Et ce même jour, notre pape François était en visite au camp de Auschwitz, sommet du mal commis par les hommes, il s’est recueilli dans le bunker de la faim où le père Maximilien Kolbe a donné sa vie gratuitement en prenant la place d’un père de famille et pour aider les 9 autres condamnés à mourir dans l’espérance de la vie éternelle et non dans le désespoir.

A la folie de la haine, Dieu lui a donné la force de répondre par la folie de l’amour. Ce saint répétait souvent : « La haine n’est pas une force créatrice. Seul l’amour est une force créatrice ».

Que nous reprochent nos ennemis ? Entre autre « d’être des mécréants ». Ont-ils totalement tort ? Malheureusement je ne le pense pas. Nos ennemis nous disent souvent des vérités. Voilà déjà plusieurs dizaines d’années que la majorité des français ont mis Dieu à la porte de leur vie.

Oui bien sûr, on se fait toujours enterrer à l’église, mais reconnaissons que Dieu ne fait plus beaucoup partie de notre vie de tous les jours. Combien de familles françaises disent encore la prière chaque soir ? N’avons-nous pas mis, pour beaucoup d’entre nous, l’argent et le plaisir à la place de Dieu dans nos vies.

Saint Paul nous invite à faire exactement l’inverse : « Recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre ». Et plus loin l’Apôtre nous exhorte à changer de vie : « Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre : débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie ».

Combien de connexions internet sur des sites pornographiques en France chaque jour ? Il ne vaut mieux pas le dire tellement il y en a : c’est une honte. La recherche effrénée des plaisirs, la pratique généralisée de la contraception avec deux conséquences directes : le manque de générosité à donner la vie et l’avortement.

Sur ce dernier point, Mère Teresa déclarait lors de sa réception du prix Nobel en décembre 1979 : « Et je ressens quelque chose que je voudrais partager avec vous. Le plus grand destructeur de la paix, aujourd’hui, est le crime commis contre l’innocent enfant à naître. Si une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu’est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entretuer les uns les autres ? ».

Et la liste pourrait être bien longue…

Le Pape saint Jean Paul II avait dit que l’humanité ne connaîtrait pas la paix tant qu’elle ne se tournerait pas avec confiance vers la miséricorde de Dieu. Voilà le remède : se tourner vers Dieu, le remettre résolument dans nos vies, pas comme un vernis superficiel, mais comme le moteur de nos vies.
Un célèbre maghrébin a dit : « Celui qui n’a pas Dieu n’a rien, celui qui a Dieu a tout ». Cet homme c’est saint Augustin (Sermon 85.E.B.).

Dans l’évangile de ce jour, le Christ nous raconte la parabole du riche insensé pour nous avertir de ne pas nous tromper de but dans la vie. Si c’est de posséder toujours plus, toujours plus, toujours plus de richesses, il nous dit : « Tu es fou ! ». Si nous voulons accumuler des trésors, Jésus nous dit de les accumuler au ciel pour « être riche en vue de Dieu ». Si nous voulons trouver quelque chose en arrivant au Paradis, mettons nos richesses dans les mains des pauvres accumulons des bonnes œuvres et elles nous précéderont dans le Royaume des Cieux.

Prenons les événements tragiques de ces derniers temps comme un appel de Dieu à la conversion. Comme un appel à faire pénitence ,en développant notre sens de l’effort, comme un appel à prier d’avantage et comme un appel à nous engager davantage pour rendre le monde meilleur là où Dieu nous a placés.

«Heureux les artisans de paix, nous dit Jésus, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt5,9).

Amen.

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