Ayons à cœur de suivre le chemin que le pape nous trace pour rester fidèle au Seigneur et n’oublions pas de prier pour lui qui porte une si lourde charge.
La solennité des saints Pierre et Paul que nous célébrons en ce jour, nous invite à considérer la place de saint Pierre, et de son successeur le pape, dans l’Eglise.
En effet, en fondant l’Eglise, le Christ n’a pas construit ce navire (l’Eglise) pour le laisser se perdre et se briser sur les récifs dans une mer agitée et parfois même déchaînée, mais il a donné à ce navire un pilote visible pour le conduire au port de l’éternité. Ce pilote c’est le pape, qui mène la barque de l’Eglise à travers les tempêtes de ce monde : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle » .
Oui, le seul moyen de passer de la rive terrestre à la rive éternelle, sans être engloutis dans l’océan déchaîné de de ce monde, c’est de monter dans la barque de Pierre et de se cramponner au bastingage quand vient la tempête ; seul le navire de l’Eglise sous l’autorité du pape arrivera à bon port, seul ce navire possède tous les moyens de sauver les âmes : « je te donnerai les clefs du Royaume des cieux, tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux ».
Est-ce à dire que tous ceux qui ne sont pas catholiques ne peuvent pas parvenir au Paradis ?
« Ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l’Evangile du Christ et son Eglise, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel » (C.E.C 847).
En fait, ces personnes sont montées dans les cales du bateau de l’Eglise sans le savoir, elles n’ont pas encore découvert toutes les facilités de grâces divines qu’offre l’Eglise mais elles avancent sur le chemin, elles sortent petit à petit de l’ombre de la cale pour trouver le plein soleil sur le pont.
Parfois quand nous sommes sur le quai d’embarquement, il peut nous arriver d’avoir un mouvement de recul, le navire n’a pas l’air très solide et les passagers ne sont pas tous sympathiques. C’est vrai, les chrétiens que nous sommes ne prennent pas toujours soin de l’Eglise ; parfois ils l’abiment, ils la salissent, ils n’ont pas l’air joyeux, ils critiquent l’enseignement que le Seigneur nous transmet par elle. Pensons, par exemple, à la doctrine sociale (attention aux pauvres, répartition des richesses), pensons à l’appel au pardon… Pour tout cela, c’est à nous de nous réformer et non pas au navire de changer de cap, car alors il ne nous conduirait plus au Royaume des cieux.
Pour que le navire soit accueillant, c’est à nous de suivre les indications du pilote et de rayonner la joie d’appartenir au Christ. Ainsi les autres voyageurs viendront nous rejoindre. A un journaliste qui demandait à Mère Térésa ce qu’il fallait changer dans l’Eglise, elle répondit : « Vous et moi, cher monsieur ».
Parfois la traversée est houleuse, l’orage gronde ; alors certains, les mains dans les poches, critiquent et parfois même quittent le navire qui n’est pas à leur convenance et se perdent en se noyant dans les tentations du monde (le chant des sirènes) : c’est le réflexe mondain qui fait que l’on cherche moins à arriver à bon port que de savoir qui est sur le navire et d’écouter les commentaires des amis et des connaissances ; on ne choisit plus ses activités en fonction du Bien, mais de l’allure extérieure.
Il ne s’agit pas pour nous d’être des poids morts sur le bateau de l’Eglise, poids qui handicapent l’avance de celui-ci. Nous devons essayer de comprendre, par notre raison et notre prière, le bien fondé et la beauté du message évangélique afin d’être des matelots acteurs et entreprenants pour la marche du navire, tout en faisant confiance au capitaine qui, éclairé par l’Esprit-Saint, tient fermement le gouvernail pour nous mener à bon port : contredire les indications du saint père, pour ce qui concerne la foi et les mœurs, c’est faire fausse route tout en sabotant le navire !
Notons d’ailleurs qu’il n’y a pas de véritable amour de Dieu, notre père, sans amour de l’Eglise, notre Mère, et qu’il n’y a pas d’amour de l’Eglise sans fidélité, sans confiance en son magistère dont le pape est garant.
Restons attachés au bateau quand les sirènes du religieusement et du moralement correct chantent leur mélodie pour nous perdre.
Comme le disait le pape François lors de l’audience générale du 25 juin dernier : « Dans l’Eglise il n’y a pas d’existence à part…….. Certains disent croire en Dieu et en Jésus mais ne pas être intéressés par l’Eglise. Certains estiment pouvoir avoir un lien direct avec le Christ en dehors de la communion et de la médiation de l’Eglise. Il s’agit de tentations dangereuses, d’une dichotomie absurde…. On ne peut aimer Dieu sans aimer les autres. On ne peut l’aimer hors de l’Eglise. On ne peut être en communion avec lui sans l’être avec l’Eglise ».
Dans un monde en manque de repères, nous avons la chance, la grâce d’avoir un père, un « saint père le pape ». Le pape, malgré ses limites inhérentes à tout homme, est le représentant de Jésus-Christ sur terre. Ayons à cœur de suivre le chemin qu’il nous trace pour rester fidèles au Seigneur ; n’oublions pas de prier pour lui, qui porte une si lourde charge, et sachons l’aimer et le défendre.
Amen