Aller au contenu

Homélie pour la solennité de sainte Marie-Madeleine 2018 (JA).

Comme Sainte Marie Madeleine efforçons-nous de chercher Jésus, avec un ardent amour et avec persévérance, dans la joie aussi bien que dans la peine, dans la consolation aussi bien que dans la désolation.

Marie Madeleine ne s’est jamais arrêtée de chercher et de suivre Jésus. Cela a été son chemin de conversion et de sanctification.


En ce jour où nous fêtons sainte Marie-Madeleine, la liturgie propose à notre méditation le passage de l’Evangile où Jésus ressuscité se manifeste à elle, devenant ainsi le premier témoin de sa résurrection.

« Marie-Madeleine , explique Saint Grégoire le Grand, après être venue au tombeau sans y trouver le corps du Seigneur, crut qu’on l’avait enlevé et porta cette nouvelle aux disciples. Une fois venus, ceux-ci constatèrent et ils crurent qu’il en était comme elle l’avait dit. L’Evangile note aussitôt : « Après cela, les disciples rentrèrent chez eux ». Puis il ajoute: « Mais Marie restait là dehors, à pleurer ».
A ce sujet, il faut mesurer avec quelle force l’amour avait embrasé l’âme de cette femme qui ne s’éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les disciples l’avaient quitté. Elle recherchait celui qu’elle ne trouvait pas, elle pleurait en le cherchant et, embrasée par le feu de son amour, elle brûlait du désir de celui qu’elle croyait enlevé. C’est pour cela qu’elle a été la première à le voir, elle qui était restée pour le chercher, car l’efficacité d’une œuvre bonne tient à la persévérance: « Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »
»
De cette manière Saint Grégoire nous fait remarquer deux vertus pratiquées par la sainte: l’amour (la charité) et la persévérance qui animaient son âme et la poussaient à chercher Jésus jusqu’à le trouver.
« Elle a donc commencé par chercher, et elle n’a rien trouvé ; elle a persévéré dans sa recherche, et c’est pourquoi elle devait trouver ; ce qui s’est produit, c’est que ses désirs ont grandi à cause de son attente, et en grandissant ils ont pu saisir ce qu’ils avaient trouvé. Car l’attente fait grandir les saints désirs. Si l’attente les fait tomber, ce n’était pas de vrais désirs. C’est d’un tel amour qu’ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité. En ce même sens le psalmiste chante : Mon âme a soif du Dieu vivant : quand pourrai-je parvenir devant la face de Dieu ? Et dans le Cantique des cantiques on entend dire : Je suis blessée d’amour. Et plus loin : Mon âme a défailli.
Jésus apparaît. Et Lui, qui connaissait bien de quel amour brûlait le cœur de Marie-Madeleine, lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? ». Jésus lui demande le motif de sa douleur et de ses pleurs, afin que son désir s’accroisse, et qu’en nommant celui qu’elle cherchait, elle rende encore plus ardent son amour pour lui. Mais elle ne le reconnait pas.
Puis « Jésus lui dit : Marie ». C’est le Bon Berger qui appelle sa brebis. « Appelée par son nom, Marie reconnaît alors son créateur et, à son tour, elle l’appelle « Rabbouni, c’est-à-dire maître », parce que celui qu’elle cherchait extérieurement [Jésus] était celui-là même qui lui enseignait intérieurement de le chercher
».

Comme Sainte Marie Madeleine efforçons-nous de chercher Jésus, avec un ardent amour et avec persévérance, dans la joie aussi bien que dans la peine, dans la consolation aussi bien que dans la désolation ou le désert ; quand tout nous semble facile et agréable aussi bien que dans les difficultés ; quand Jésus montre son pouvoir en faisant de miracles, mais surtout quand il le cache pour se laisser conduire au calvaire et à la croix.

Marie Madeleine ne s’est jamais arrêtée de chercher et de suivre Jésus. Cela a été son chemin de conversion et de sanctification.

Aujourd’hui, que Jésus n’est plus parmi nous comme il l’était autrefois parmi ses disciples, y compris Sainte Marie-Madeleine, nous pouvons nous demander : Où chercher Jésus, Dieu, afin de le trouver ? Nous pouvons donner plusieurs réponses :

Dans la solitude, dans le fond de notre cœur. Saint Augustin nous fait découvrir cette réalité, parce que lui-même l’a expérimenté. Il dit dans ses Confessions en s’adressant à Dieu :

«Bien tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais! Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas!».

Et il affirme aussi : « Toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même… »

Dans la lecture de la Bible. C’est Dieu qui nous parle quand nous lisons avec foi sa Parole.

Dans la prière communautaire. Jésus nous dit : « En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ».

Spécialement dans les sacrements : le baptême, la confession, l’onction des malades qui nous confèrent la grâce de Dieu. Tout particulièrement dans l’Eucharistie, où Jésus est réellement présent…

Dans celui ou celle qui est dans le besoin… « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait », nous assure Jésus.

Dans la vérité, aujourd’hui tellement niée ou mise en doute ; en effet Dieu est la Vérité elle-même (Jésus se proclame la Vérité, le Chemin et la Vie). Il nous faut vivre dans la vérité, être toujours vrais, haïr le mensonge et l’hypocrisie.

Suivons l’exemple de notre sainte Patronne : ne nous arrêtons pas dans cette recherche de Jésus. Que notre désir d’être avec Lui grandisse jour après jour. Tout en sachant que Lui seul peut nous combler de paix et de joie en remédiant à nos misères. Jésus est l’Unique qui peut nous rendre heureux.

Que sainte Marie Madeleine intercède aujourd’hui pour nous tous.

Ainsi soit-il.

Faire défiler vers le haut