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Homélie du 3ème dimanche de Carême 2015

Posons-nous la question de savoir si nos actions, nos pensées , nos paroles sont conformes à ce qui est bien, à ce qui est vrai.


Vous vous souvenez peut-être, il y a quelques temps, que des joueurs de l’équipe de France de football s’étaient distingués par leur comportement lamentable.
L’entraineur de l’équipe, interrogé à la radio sur l’attitude des joueurs, affirmait : « il faut dire aux joueurs ce qui est bien-pas bien ; permis-pas permis. Les règles ne sont pas des contraintes mais permettent de bien vivre ensemble ».
Après l’interview de l’entraineur passe une publicité, où l’on entend des personnes parler en voiture, qui regardent le paysage et qui, faute d’attention, provoquent un accident où elles sont gravement blessées, entre la vie et la mort. Conclusion de la publicité : « respectons les règles, changeons »… Ceci est un message de la sécurité routière et du développement durable.

Loin de moi l’idée de rejeter ces règles nécessaires, bien au contraire ; mais je remarque que l’on n’a pas peur d’affirmer, d’ordonner, d’user d’impératif alors que, curieusement, il n’y a pas de spot publicitaire à la télévision ou à la radio pour la loi fondamentale des dix commandements de Dieu et que dans ce domaine il ne doit surtout pas y avoir d’impératif : « il est interdit d’interdire ». A quand un spot sur les commandements : « ceci est un message pour la sécurité de votre âme et le développement durable de l’humanité sur terre et au Paradis ».

D’ailleurs, le meilleur moyen de respecter les lois humaines du « bien vivre ensemble » n’est-il pas d’abord de respecter les commandements de Dieu ? Imaginons, un instant, que tous les hommes respectent la loi divine, ce serait déjà, un peu, le Paradis sur terre : plus de vol, plus d’impureté, plus de guerre, confiance dans notre prochain, treize mille personnes tous les dimanches à la messe à Ollioules ! En plus ce cadre des commandements donne une très grande liberté puisqu’il nous libère de l’esclavage du péché et nous facilite l’accomplissement de ce qui est bien.
La vie en société, la vie économique seraient elles-mêmes beaucoup plus fluides, simplifiées par le respect de la loi de Dieu tant il est vrai que la multiplication de la législation, des règlements qui nous asphyxient vient, souvent, du non-respect des commandements, du non-respect de la justice.

Notons que cette Loi divine n’a rien d’arbitraire, comme le code de la route qui vous fait rouler à droite ou à gauche suivant le pays. Non, les dix commandements sont inhérents à la nature humaine, ils sont inscrits dans notre cœur; c’est la « Loi morale naturelle » qui nous aide à maîtriser nos actes et nous donne la capacité de nous gouverner en vue de ce qui est vrai et bien. Si Dieu rappelle cette Loi à Moïse (1ère lecture) c’est parce que nos péchés ont abimé, effacé, endommagé cette sagesse en nos cœurs et que les hommes n’y voyaient plus clair pour s’orienter.

Mais pourquoi la liturgie de ce dimanche nous parle-t-elle des commandements de Dieu ? Tout simplement parce que le Carême nous prépare à Pâques, et que si nous voulons ressusciter avec le Christ, comme l’annonce Jésus dans l’Evangile, il nous faut suivre le chemin tracé par Dieu.
Nous sommes donc invités, pendant le Carême, à faire le point sur notre vie ; posons-nous la question de savoir où nous en sommes du respect des commandements de Dieu. Interrogeons notre conscience, non pas pour savoir d’abord ce qu’elle nous reproche, mais pour savoir en quoi nous manquons à la Loi divine, en quoi notre vie n’est pas ajustée à son amour. Saint Jean nous dit : « Ceci est l’amour de Dieu, que nous gardions ses commandements » (1 Jn 5,3), et « celui qui dit le connaître et ne garde pas ses commandements est un menteur, la vérité n’est pas en lui » (1 Jn 2,4).
Posons-nous la question de savoir si nos actions, nos pensées, nos paroles sont conformes à ce qui est bien, à ce qui est vrai ; sont-elles prisonnières du regard des autres, de ce qu’ils en pensent, de ce qu’ils en diront ; ces pensées, paroles, actions sont-elles prisonnières de mon égoïsme, de mes passions, de mes pulsions, de ma jalousie, de mon orgueil ?
Autrement dit, est-ce l’absolu de Dieu ou la relativité des créatures qui l’emporte dans mon cœur ?

Demandons au Seigneur, tout au long de ce Carême, la grâce de la conversion afin que nous marchions sur le chemin de la Résurrection et de la Vie éternelle qu’il est lui-même.

Amen

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