Année 2025- Homélie pour le 3ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

Cette parole que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.
On voit parfois afficher dans les sacristies, à l’intention du célébrant, cette belle invitation: célèbre cette messe comme si c’était ta première messe, ta dernière messe, ton unique messe. Mais cela vaut pour tous les participants à l’Eucharistie.
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Et nous, comment recevons-nous cette parole de Jésus prononcée il y a 2000 ans environ? Comme le récit d’un épisode de sa vie, d’une belle histoire? Non, nous aussi, il faut que nous l’entendions pour aujourd’hui. Cette Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres que nous sommes, ce temps de bienfaits accordés par le Seigneur, c’est aujourd’hui qu’ils s’accomplissent. Nous avons un mal fou à entrer dans le temps de Dieu et c’est bien normal: « Fais nous savoir comment compter nos jours » dit le psalmiste.
Comme dans la synagogue de Nazareth, les yeux dans l’Eglise sont « fixés sur Jésus », mais il n’est pas sûr que le cœur le reconnaisse vraiment. Saurons-nous l’écouter dans les Ecritures, ouvrir les yeux de la foi pour ne pas rester aveugles devant l’Eucharistie, le reconnaître dans l’adoration ou le sacrement de réconciliation, mais aussi dans les événements de notre vie ?
Cela est essentiel pour approcher ce que nous allons vivre et célébrer ensemble dans quelques instants: l’Eucharistie du Seigneur et de l’Eglise. Que célébrons-nous? La mémoire d’un événement qui s’est passé il y a 2000 ans, la Cène du Seigneur? Non, nous célébrons l’actualisation du Sacrifice de la Croix, ce qui est tout différent. Par la célébration de l’Eucharistie, nous sommes rendus contemporains du mystère pascal du Christ, ou encore ce mystère est contemporain de notre célébration de ce jour. Croyez-vous que nous vivions quelque chose de moindre que ce que les apôtres ont vécu lors de la Cène, lors du Calvaire? Non pas, car nous ne vivons pas autre chose, nous vivons l’unique Messe du Seigneur rendue actuelle par notre célébration, comme elle est présente à toute célébration en tout temps et en tout lieu. Lors du Saint Sacrifice de la messe, toute l’histoire est convoquée et, si l’on peut dire, au présent.
Voici comment Origène nous exhortait à assister à la messe: «En ce moment aussi, dans notre synagogue, c’est-à-dire dans notre assemblée, vous pouvez, si vous le voulez, fixer les yeux sur le Sauveur. Car, lorsque vous tenez le regard le plus profond de votre cœur attaché à la contemplation de la sagesse, de la vérité et du Fils unique de Dieu, vos yeux sont fixés sur Jésus. Bienheureuse assemblée dont l’Ecriture atteste que tous avaient les yeux fixés sur lui! Comme je voudrais que cette assemblée mérite un témoignage semblable, que tous, catéchumènes, fidèles, femmes, hommes et enfants regardent Jésus avec les yeux non du corps, mais de l’âme! Lorsque, en effet, vous tournerez vers lui votre regard, sa lumière et sa contemplation rendront vos visages plus lumineux, et vous pourrez dire: «Sur nous, Seigneur, la lumière de ton visage a laissé ton empreinte» (cf. Ps 4,7), toi «à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen»(1P 4,11)».
Prenons donc place dans la “synagogue” avec les habitants de Nazareth, écoutons le Christ nous lire les Ecritures et nous les expliquer. Chaque dimanche est une invitation à le retrouver dans la liturgie, comme le pape Benoît XVI nous l’expliquait: «Chers amis, ce passage nous interpelle ‘aujourd’hui’ nous aussi. Tout d’abord, il nous fait penser à notre façon de vivre le dimanche: jour du repos et de la famille, mais avant tout jour à dédier au Seigneur, en participant à l’Eucharistie, dans laquelle nous nous nourrissons du Corps et du Sang du Christ et de sa Parole de vie. En second lieu, à notre époque de dispersion et de distraction, cet Evangile nous invite à nous interroger sur notre capacité d’écoute. Avant de pouvoir parler de Dieu et avec Dieu, il faut l’écouter et la liturgie de l’Eglise est l’école de cette écoute du Seigneur qui nous parle. Enfin, il nous dit que chaque moment peut devenir un ‘aujourd’hui’ propice pour notre conversion. Chaque jour peut devenir l’aujourd’hui salvifique, car le salut est l’histoire qui continue pour l’Eglise et pour chaque disciple du Christ. C’est le sens chrétien du ‘carpe diem’: cueille l’aujourd’hui où Dieu t’appelle pour te donner le salut! ».
Dès maintenant, notre vie a vocation à être une succession des aujourd’hui de Dieu, qui transcende passé et avenir. On voit parfois afficher dans les sacristies, à l’intention du célébrant, cette belle invitation: célèbre cette messe comme si c’était ta première messe, ta dernière messe, ton unique messe. Mais cela vaut pour tous les participants à l’Eucharistie. Cela vaut pour chacun de nous aujourd’hui. Le jour le plus important de notre vie, c’est aujourd’hui.
Voilà comment nous devons vivre le temps de notre vie terrestre jusqu’à notre entrée dans la gloire. La vie éternelle ne connaît plus le temps, elle est un perpétuel présent parce qu’elle est la plénitude de la vie. Et voilà pourquoi vivre de l’Eucharistie c’est anticiper la vie éternelle.
C’est aujourd’hui que cela s’accomplit.
Publié le 27 janvier 2025
Année 2025- Homélie pour le 3ème dimanche du temps ordinaire (JGA).
Cette parole que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.
On voit parfois afficher dans les sacristies, à l’intention du célébrant, cette belle invitation: célèbre cette messe comme si c’était ta première messe, ta dernière messe, ton unique messe. Mais cela vaut pour tous les participants à l’Eucharistie.
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Et nous, comment recevons-nous cette parole de Jésus prononcée il y a 2000 ans environ? Comme le récit d’un épisode de sa vie, d’une belle histoire? Non, nous aussi, il faut que nous l’entendions pour aujourd’hui. Cette Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres que nous sommes, ce temps de bienfaits accordés par le Seigneur, c’est aujourd’hui qu’ils s’accomplissent. Nous avons un mal fou à entrer dans le temps de Dieu et c’est bien normal: « Fais nous savoir comment compter nos jours » dit le psalmiste.
Comme dans la synagogue de Nazareth, les yeux dans l’Eglise sont « fixés sur Jésus », mais il n’est pas sûr que le cœur le reconnaisse vraiment. Saurons-nous l’écouter dans les Ecritures, ouvrir les yeux de la foi pour ne pas rester aveugles devant l’Eucharistie, le reconnaître dans l’adoration ou le sacrement de réconciliation, mais aussi dans les événements de notre vie ?
Cela est essentiel pour approcher ce que nous allons vivre et célébrer ensemble dans quelques instants: l’Eucharistie du Seigneur et de l’Eglise. Que célébrons-nous? La mémoire d’un événement qui s’est passé il y a 2000 ans, la Cène du Seigneur? Non, nous célébrons l’actualisation du Sacrifice de la Croix, ce qui est tout différent. Par la célébration de l’Eucharistie, nous sommes rendus contemporains du mystère pascal du Christ, ou encore ce mystère est contemporain de notre célébration de ce jour. Croyez-vous que nous vivions quelque chose de moindre que ce que les apôtres ont vécu lors de la Cène, lors du Calvaire? Non pas, car nous ne vivons pas autre chose, nous vivons l’unique Messe du Seigneur rendue actuelle par notre célébration, comme elle est présente à toute célébration en tout temps et en tout lieu. Lors du Saint Sacrifice de la messe, toute l’histoire est convoquée et, si l’on peut dire, au présent.
Voici comment Origène nous exhortait à assister à la messe: «En ce moment aussi, dans notre synagogue, c’est-à-dire dans notre assemblée, vous pouvez, si vous le voulez, fixer les yeux sur le Sauveur. Car, lorsque vous tenez le regard le plus profond de votre cœur attaché à la contemplation de la sagesse, de la vérité et du Fils unique de Dieu, vos yeux sont fixés sur Jésus. Bienheureuse assemblée dont l’Ecriture atteste que tous avaient les yeux fixés sur lui! Comme je voudrais que cette assemblée mérite un témoignage semblable, que tous, catéchumènes, fidèles, femmes, hommes et enfants regardent Jésus avec les yeux non du corps, mais de l’âme! Lorsque, en effet, vous tournerez vers lui votre regard, sa lumière et sa contemplation rendront vos visages plus lumineux, et vous pourrez dire: «Sur nous, Seigneur, la lumière de ton visage a laissé ton empreinte» (cf. Ps 4,7), toi «à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen»(1P 4,11)».
Prenons donc place dans la “synagogue” avec les habitants de Nazareth, écoutons le Christ nous lire les Ecritures et nous les expliquer. Chaque dimanche est une invitation à le retrouver dans la liturgie, comme le pape Benoît XVI nous l’expliquait: «Chers amis, ce passage nous interpelle ‘aujourd’hui’ nous aussi. Tout d’abord, il nous fait penser à notre façon de vivre le dimanche: jour du repos et de la famille, mais avant tout jour à dédier au Seigneur, en participant à l’Eucharistie, dans laquelle nous nous nourrissons du Corps et du Sang du Christ et de sa Parole de vie. En second lieu, à notre époque de dispersion et de distraction, cet Evangile nous invite à nous interroger sur notre capacité d’écoute. Avant de pouvoir parler de Dieu et avec Dieu, il faut l’écouter et la liturgie de l’Eglise est l’école de cette écoute du Seigneur qui nous parle. Enfin, il nous dit que chaque moment peut devenir un ‘aujourd’hui’ propice pour notre conversion. Chaque jour peut devenir l’aujourd’hui salvifique, car le salut est l’histoire qui continue pour l’Eglise et pour chaque disciple du Christ. C’est le sens chrétien du ‘carpe diem’: cueille l’aujourd’hui où Dieu t’appelle pour te donner le salut! ».
Dès maintenant, notre vie a vocation à être une succession des aujourd’hui de Dieu, qui transcende passé et avenir. On voit parfois afficher dans les sacristies, à l’intention du célébrant, cette belle invitation: célèbre cette messe comme si c’était ta première messe, ta dernière messe, ton unique messe. Mais cela vaut pour tous les participants à l’Eucharistie. Cela vaut pour chacun de nous aujourd’hui. Le jour le plus important de notre vie, c’est aujourd’hui.
Voilà comment nous devons vivre le temps de notre vie terrestre jusqu’à notre entrée dans la gloire. La vie éternelle ne connaît plus le temps, elle est un perpétuel présent parce qu’elle est la plénitude de la vie. Et voilà pourquoi vivre de l’Eucharistie c’est anticiper la vie éternelle.
C’est aujourd’hui que cela s’accomplit.
Publié le 27 janvier 2025
Année 2025- Homélie pour le 3ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

Cette parole que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.
On voit parfois afficher dans les sacristies, à l’intention du célébrant, cette belle invitation: célèbre cette messe comme si c’était ta première messe, ta dernière messe, ton unique messe. Mais cela vaut pour tous les participants à l’Eucharistie.
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Et nous, comment recevons-nous cette parole de Jésus prononcée il y a 2000 ans environ? Comme le récit d’un épisode de sa vie, d’une belle histoire? Non, nous aussi, il faut que nous l’entendions pour aujourd’hui. Cette Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres que nous sommes, ce temps de bienfaits accordés par le Seigneur, c’est aujourd’hui qu’ils s’accomplissent. Nous avons un mal fou à entrer dans le temps de Dieu et c’est bien normal: « Fais nous savoir comment compter nos jours » dit le psalmiste.
Comme dans la synagogue de Nazareth, les yeux dans l’Eglise sont « fixés sur Jésus », mais il n’est pas sûr que le cœur le reconnaisse vraiment. Saurons-nous l’écouter dans les Ecritures, ouvrir les yeux de la foi pour ne pas rester aveugles devant l’Eucharistie, le reconnaître dans l’adoration ou le sacrement de réconciliation, mais aussi dans les événements de notre vie ?
Cela est essentiel pour approcher ce que nous allons vivre et célébrer ensemble dans quelques instants: l’Eucharistie du Seigneur et de l’Eglise. Que célébrons-nous? La mémoire d’un événement qui s’est passé il y a 2000 ans, la Cène du Seigneur? Non, nous célébrons l’actualisation du Sacrifice de la Croix, ce qui est tout différent. Par la célébration de l’Eucharistie, nous sommes rendus contemporains du mystère pascal du Christ, ou encore ce mystère est contemporain de notre célébration de ce jour. Croyez-vous que nous vivions quelque chose de moindre que ce que les apôtres ont vécu lors de la Cène, lors du Calvaire? Non pas, car nous ne vivons pas autre chose, nous vivons l’unique Messe du Seigneur rendue actuelle par notre célébration, comme elle est présente à toute célébration en tout temps et en tout lieu. Lors du Saint Sacrifice de la messe, toute l’histoire est convoquée et, si l’on peut dire, au présent.
Voici comment Origène nous exhortait à assister à la messe: «En ce moment aussi, dans notre synagogue, c’est-à-dire dans notre assemblée, vous pouvez, si vous le voulez, fixer les yeux sur le Sauveur. Car, lorsque vous tenez le regard le plus profond de votre cœur attaché à la contemplation de la sagesse, de la vérité et du Fils unique de Dieu, vos yeux sont fixés sur Jésus. Bienheureuse assemblée dont l’Ecriture atteste que tous avaient les yeux fixés sur lui! Comme je voudrais que cette assemblée mérite un témoignage semblable, que tous, catéchumènes, fidèles, femmes, hommes et enfants regardent Jésus avec les yeux non du corps, mais de l’âme! Lorsque, en effet, vous tournerez vers lui votre regard, sa lumière et sa contemplation rendront vos visages plus lumineux, et vous pourrez dire: «Sur nous, Seigneur, la lumière de ton visage a laissé ton empreinte» (cf. Ps 4,7), toi «à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen»(1P 4,11)».
Prenons donc place dans la “synagogue” avec les habitants de Nazareth, écoutons le Christ nous lire les Ecritures et nous les expliquer. Chaque dimanche est une invitation à le retrouver dans la liturgie, comme le pape Benoît XVI nous l’expliquait: «Chers amis, ce passage nous interpelle ‘aujourd’hui’ nous aussi. Tout d’abord, il nous fait penser à notre façon de vivre le dimanche: jour du repos et de la famille, mais avant tout jour à dédier au Seigneur, en participant à l’Eucharistie, dans laquelle nous nous nourrissons du Corps et du Sang du Christ et de sa Parole de vie. En second lieu, à notre époque de dispersion et de distraction, cet Evangile nous invite à nous interroger sur notre capacité d’écoute. Avant de pouvoir parler de Dieu et avec Dieu, il faut l’écouter et la liturgie de l’Eglise est l’école de cette écoute du Seigneur qui nous parle. Enfin, il nous dit que chaque moment peut devenir un ‘aujourd’hui’ propice pour notre conversion. Chaque jour peut devenir l’aujourd’hui salvifique, car le salut est l’histoire qui continue pour l’Eglise et pour chaque disciple du Christ. C’est le sens chrétien du ‘carpe diem’: cueille l’aujourd’hui où Dieu t’appelle pour te donner le salut! ».
Dès maintenant, notre vie a vocation à être une succession des aujourd’hui de Dieu, qui transcende passé et avenir. On voit parfois afficher dans les sacristies, à l’intention du célébrant, cette belle invitation: célèbre cette messe comme si c’était ta première messe, ta dernière messe, ton unique messe. Mais cela vaut pour tous les participants à l’Eucharistie. Cela vaut pour chacun de nous aujourd’hui. Le jour le plus important de notre vie, c’est aujourd’hui.
Voilà comment nous devons vivre le temps de notre vie terrestre jusqu’à notre entrée dans la gloire. La vie éternelle ne connaît plus le temps, elle est un perpétuel présent parce qu’elle est la plénitude de la vie. Et voilà pourquoi vivre de l’Eucharistie c’est anticiper la vie éternelle.
C’est aujourd’hui que cela s’accomplit.
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Publié le 27 janvier 2025