Année 2025-Homélie pour le 15ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

parabole le bon samaritain anonyme 1537 amsterdam

Qui est mon prochain ? 

Le blessé, c’est Adam, et en lui toute l’humanité, attaqué et laissé pour mort par ces brigands de l’œuvre de Dieu que sont le Démon et ses anges.
Prêtre et Lévite passent, voient la situation et n’interviennent pas: c’est l’impuissance de la Loi ancienne à relever l’humanité.

______________________________________________________

Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant: « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? ». Jésus lui demanda: « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit? Et comment lis-tu? ». L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même ». Jésus lui dit: « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras ». Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: « Et qui est mon prochain ?». 

« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle?». 
Avoir la vie éternelle c’est le désir le plus profond de tout homme. En quoi consiste la vie éternelle: « Quelle ne sera pas ta gloire et ton bonheur: être admis à voir Dieu, avoir l’honneur de participer aux joies du salut et de la lumière éternelle dans la compagnie du Christ le Seigneur ton Dieu, jouir au Royaume des cieux dans la compagnie des justes et des amis de Dieu, les joies de l’immortalité acquise » (Saint Cyprien, ép. 56, 10, 1: PL 4, 357B).
« Jésus nous l’illustre quand, s’adressant à ses disciples, il affirme: « Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 22). Ces paroles indiquent une exaltante proposition de bonheur sans fin, la joie d’être comblés de l’amour divin pour toujours » (Benoit XVI, 28 mars 2010).

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même». 
Aimer Dieu et aimer nos prochains, voilà le chemin qui conduit à la Vie Eternelle.

« Et qui est mon prochain?». [1]
Jésus alors avec une parabole nous enseigne de manière graphique la loi de la charité.
Il est cependant facile, et donc courant, de ne voir dans cette parabole qu’un exemple édifiant de solidarité. On la réduit ainsi à un enseignement moral, certes beau, mais finalement très humain ou  humaniste  dont le christianisme n’aurait pas l’exclusivité, ou même qui montrerait un certain dépassement du christianisme qui, sorti de ses étroitesses confessionnelles qui divisent, serait de nos jours devenu plus général.
Or quand les Pères de l’Eglise commentent cette parabole, ils disent beaucoup plus et beaucoup mieux qu’un simple discours moralisateur: cette parabole est la parabole de la Rédemption.
Le Bon Samaritain c’est le Christ, le Verbe éternel de Dieu qui descendit du ciel pour nous sauver en prenant notre chair.
Le blessé, c’est Adam, et en lui toute l’humanité, attaqué et laissé pour mort par ces brigands de l’œuvre de Dieu que sont le Démon et ses anges.
Prêtre et Lévite passent, voient la situation et n’interviennent pas: c’est l’impuissance de la Loi ancienne à relever l’humanité.
Le Christ, lui, prend l’homme sur ses épaules, le Verbe s’est incarné réalisant avec chacun de nous une étroite communion: il a porté nos péchés.
L’auberge est l’Eglise où tous les pécheurs sont conviés pour y recevoir l’huile et le vin de la doctrine et des sacrements.
Voilà ce qui explique le renversement de la question: le lévite avait demandé: «Qui est mon prochain? » (Lc. 10, 29), et le Seigneur lui répond: sois le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands. Car l’homme blessé, tout homme, ne se rapprochera pas de moi; il ne le peut pas car il est profondément blessé. C’est moi qui doit franchir la distance. L’amour qui vient au secours du péché dans toutes ses manifestations c’est l’amour qui poussa le Verbe à s’incarner pour notre salut. Rejoint par le Christ, l’Esprit, Lui la vraie Loi nouvelle, nous configure au Christ et imprime en nous le même mouvement de la charité miséricordieuse, c’est-à- dire rédemptrice.
Le Christianisme n’est pas une morale. Il comporte certes une morale, et exigeante, mais le christianisme est essentiellement une mystique, c’est-à-dire réalise progressivement en nous une incorporation au Christ: « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi» (Ga 2,20).

Fais ainsi et tu vivras.
Faire quoi?
Imiter Jésus, le bon Samaritain, qui nous a sauvé.
Aimer et servir Jésus, qui vit, qui s’identifie avec les pauvres, avec nos prochains qui ont n’importe quel besoin. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous enseigne: « Les œuvres de miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles (cf. Is 58, 6-7 ; He 13, 3). Instruire, conseiller, consoler, conforter sont des œuvres de miséricorde spirituelle, comme pardonner et supporter avec patience. Les œuvres de miséricorde corporelle consistent notamment à nourrir les affamés, loger les sans logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts (cf. Mt 25, 31-46). Parmi ces gestes, l’aumône faite aux pauvres (cf. Tb 4, 5-11 ; Si 17, 22) est un des principaux témoignages de la charité fraternelle : elle est aussi une pratique de justice qui plaît à Dieu (cf. Mt 6, 2-4) ».
«Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Ne l’honore pas ici dans l’église, par des tissus de soie, tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements. Car celui qui a dit : “Ceci est mon Corps” (1 Co 11,24), et qui l’a réalisé en le disant, c’est lui qui a dit : “Vous m’avez vu avoir faim, et vous ne m’avez pas donne à manger” (Mt 25,42), et aussi: “Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait“ (Mt 25,45). Ici le Corps du Christ n’a pas besoin de vêtements, mais d’âmes pures; là-bas, il a besoin de beaucoup de sollicitude»[2].

« Faisons tout pour Jésus, pour qu’il dise ensuite: j’avais faim et tu m’as donné à manger. J’étais nu et tu m’as vêtu. J’étais sans toit et tu m’as accueilli. Quoi que vous fassiez au dernier de mes frères, c’est à moi que vous le faites.» (Mère Teresa de Calcutta). « Quand nous servons les pauvres et les malades, nous servons Jésus. Nous ne devons pas nous lasser d’aider notre prochain, parce qu’en lui c’est Jésus que nous servons » (Sainte Rose de Lima).

Si tu veux la Vie donne alors la Vie !!

Nous sommes appelés à l’éternité. Dieu nous a créés pour demeurer avec lui, pour toujours.

Sources:
[1] Fr. Benoit-Dominique de La Soujeole, http://toulouse.dominicains.com/spip.php?homelie718#m07
[2] Saint Jean Chrysostome, Homélie 65 sur Matthieu.

Publié le 14 juillet 2025

Année 2025-Homélie pour le 15ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

Qui est mon prochain ? 

Le blessé, c’est Adam, et en lui toute l’humanité, attaqué et laissé pour mort par ces brigands de l’œuvre de Dieu que sont le Démon et ses anges.
Prêtre et Lévite passent, voient la situation et n’interviennent pas: c’est l’impuissance de la Loi ancienne à relever l’humanité.

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Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant: « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? ». Jésus lui demanda: « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit? Et comment lis-tu? ». L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même ». Jésus lui dit: « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras ». Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: « Et qui est mon prochain ?». 

« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle?». 
Avoir la vie éternelle c’est le désir le plus profond de tout homme. En quoi consiste la vie éternelle: « Quelle ne sera pas ta gloire et ton bonheur: être admis à voir Dieu, avoir l’honneur de participer aux joies du salut et de la lumière éternelle dans la compagnie du Christ le Seigneur ton Dieu, jouir au Royaume des cieux dans la compagnie des justes et des amis de Dieu, les joies de l’immortalité acquise » (Saint Cyprien, ép. 56, 10, 1: PL 4, 357B).
« Jésus nous l’illustre quand, s’adressant à ses disciples, il affirme: « Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 22). Ces paroles indiquent une exaltante proposition de bonheur sans fin, la joie d’être comblés de l’amour divin pour toujours » (Benoit XVI, 28 mars 2010).

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même». 
Aimer Dieu et aimer nos prochains, voilà le chemin qui conduit à la Vie Eternelle.

« Et qui est mon prochain?». [1]
Jésus alors avec une parabole nous enseigne de manière graphique la loi de la charité.
Il est cependant facile, et donc courant, de ne voir dans cette parabole qu’un exemple édifiant de solidarité. On la réduit ainsi à un enseignement moral, certes beau, mais finalement très humain ou  humaniste  dont le christianisme n’aurait pas l’exclusivité, ou même qui montrerait un certain dépassement du christianisme qui, sorti de ses étroitesses confessionnelles qui divisent, serait de nos jours devenu plus général.
Or quand les Pères de l’Eglise commentent cette parabole, ils disent beaucoup plus et beaucoup mieux qu’un simple discours moralisateur: cette parabole est la parabole de la Rédemption.
Le Bon Samaritain c’est le Christ, le Verbe éternel de Dieu qui descendit du ciel pour nous sauver en prenant notre chair.
Le blessé, c’est Adam, et en lui toute l’humanité, attaqué et laissé pour mort par ces brigands de l’œuvre de Dieu que sont le Démon et ses anges.
Prêtre et Lévite passent, voient la situation et n’interviennent pas: c’est l’impuissance de la Loi ancienne à relever l’humanité.
Le Christ, lui, prend l’homme sur ses épaules, le Verbe s’est incarné réalisant avec chacun de nous une étroite communion: il a porté nos péchés.
L’auberge est l’Eglise où tous les pécheurs sont conviés pour y recevoir l’huile et le vin de la doctrine et des sacrements.
Voilà ce qui explique le renversement de la question: le lévite avait demandé: «Qui est mon prochain? » (Lc. 10, 29), et le Seigneur lui répond: sois le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands. Car l’homme blessé, tout homme, ne se rapprochera pas de moi; il ne le peut pas car il est profondément blessé. C’est moi qui doit franchir la distance. L’amour qui vient au secours du péché dans toutes ses manifestations c’est l’amour qui poussa le Verbe à s’incarner pour notre salut. Rejoint par le Christ, l’Esprit, Lui la vraie Loi nouvelle, nous configure au Christ et imprime en nous le même mouvement de la charité miséricordieuse, c’est-à- dire rédemptrice.
Le Christianisme n’est pas une morale. Il comporte certes une morale, et exigeante, mais le christianisme est essentiellement une mystique, c’est-à-dire réalise progressivement en nous une incorporation au Christ: « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi» (Ga 2,20).

Fais ainsi et tu vivras.
Faire quoi?
Imiter Jésus, le bon Samaritain, qui nous a sauvé.
Aimer et servir Jésus, qui vit, qui s’identifie avec les pauvres, avec nos prochains qui ont n’importe quel besoin. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous enseigne: « Les œuvres de miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles (cf. Is 58, 6-7 ; He 13, 3). Instruire, conseiller, consoler, conforter sont des œuvres de miséricorde spirituelle, comme pardonner et supporter avec patience. Les œuvres de miséricorde corporelle consistent notamment à nourrir les affamés, loger les sans logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts (cf. Mt 25, 31-46). Parmi ces gestes, l’aumône faite aux pauvres (cf. Tb 4, 5-11 ; Si 17, 22) est un des principaux témoignages de la charité fraternelle : elle est aussi une pratique de justice qui plaît à Dieu (cf. Mt 6, 2-4) ».
«Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Ne l’honore pas ici dans l’église, par des tissus de soie, tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements. Car celui qui a dit : “Ceci est mon Corps” (1 Co 11,24), et qui l’a réalisé en le disant, c’est lui qui a dit : “Vous m’avez vu avoir faim, et vous ne m’avez pas donne à manger” (Mt 25,42), et aussi: “Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait“ (Mt 25,45). Ici le Corps du Christ n’a pas besoin de vêtements, mais d’âmes pures; là-bas, il a besoin de beaucoup de sollicitude»[2].

« Faisons tout pour Jésus, pour qu’il dise ensuite: j’avais faim et tu m’as donné à manger. J’étais nu et tu m’as vêtu. J’étais sans toit et tu m’as accueilli. Quoi que vous fassiez au dernier de mes frères, c’est à moi que vous le faites.» (Mère Teresa de Calcutta). « Quand nous servons les pauvres et les malades, nous servons Jésus. Nous ne devons pas nous lasser d’aider notre prochain, parce qu’en lui c’est Jésus que nous servons » (Sainte Rose de Lima).

Si tu veux la Vie donne alors la Vie !!

Nous sommes appelés à l’éternité. Dieu nous a créés pour demeurer avec lui, pour toujours.

Sources:
[1] Fr. Benoit-Dominique de La Soujeole, http://toulouse.dominicains.com/spip.php?homelie718#m07
[2] Saint Jean Chrysostome, Homélie 65 sur Matthieu.

Publié le 14 juillet 2025

Année 2025-Homélie pour le 15ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

parabole le bon samaritain anonyme 1537 amsterdam

Qui est mon prochain ? 

Le blessé, c’est Adam, et en lui toute l’humanité, attaqué et laissé pour mort par ces brigands de l’œuvre de Dieu que sont le Démon et ses anges.
Prêtre et Lévite passent, voient la situation et n’interviennent pas: c’est l’impuissance de la Loi ancienne à relever l’humanité.

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Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant: « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? ». Jésus lui demanda: « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit? Et comment lis-tu? ». L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même ». Jésus lui dit: « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras ». Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: « Et qui est mon prochain ?». 

« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle?». 
Avoir la vie éternelle c’est le désir le plus profond de tout homme. En quoi consiste la vie éternelle: « Quelle ne sera pas ta gloire et ton bonheur: être admis à voir Dieu, avoir l’honneur de participer aux joies du salut et de la lumière éternelle dans la compagnie du Christ le Seigneur ton Dieu, jouir au Royaume des cieux dans la compagnie des justes et des amis de Dieu, les joies de l’immortalité acquise » (Saint Cyprien, ép. 56, 10, 1: PL 4, 357B).
« Jésus nous l’illustre quand, s’adressant à ses disciples, il affirme: « Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 22). Ces paroles indiquent une exaltante proposition de bonheur sans fin, la joie d’être comblés de l’amour divin pour toujours » (Benoit XVI, 28 mars 2010).

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même». 
Aimer Dieu et aimer nos prochains, voilà le chemin qui conduit à la Vie Eternelle.

« Et qui est mon prochain?». [1]
Jésus alors avec une parabole nous enseigne de manière graphique la loi de la charité.
Il est cependant facile, et donc courant, de ne voir dans cette parabole qu’un exemple édifiant de solidarité. On la réduit ainsi à un enseignement moral, certes beau, mais finalement très humain ou  humaniste  dont le christianisme n’aurait pas l’exclusivité, ou même qui montrerait un certain dépassement du christianisme qui, sorti de ses étroitesses confessionnelles qui divisent, serait de nos jours devenu plus général.
Or quand les Pères de l’Eglise commentent cette parabole, ils disent beaucoup plus et beaucoup mieux qu’un simple discours moralisateur: cette parabole est la parabole de la Rédemption.
Le Bon Samaritain c’est le Christ, le Verbe éternel de Dieu qui descendit du ciel pour nous sauver en prenant notre chair.
Le blessé, c’est Adam, et en lui toute l’humanité, attaqué et laissé pour mort par ces brigands de l’œuvre de Dieu que sont le Démon et ses anges.
Prêtre et Lévite passent, voient la situation et n’interviennent pas: c’est l’impuissance de la Loi ancienne à relever l’humanité.
Le Christ, lui, prend l’homme sur ses épaules, le Verbe s’est incarné réalisant avec chacun de nous une étroite communion: il a porté nos péchés.
L’auberge est l’Eglise où tous les pécheurs sont conviés pour y recevoir l’huile et le vin de la doctrine et des sacrements.
Voilà ce qui explique le renversement de la question: le lévite avait demandé: «Qui est mon prochain? » (Lc. 10, 29), et le Seigneur lui répond: sois le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands. Car l’homme blessé, tout homme, ne se rapprochera pas de moi; il ne le peut pas car il est profondément blessé. C’est moi qui doit franchir la distance. L’amour qui vient au secours du péché dans toutes ses manifestations c’est l’amour qui poussa le Verbe à s’incarner pour notre salut. Rejoint par le Christ, l’Esprit, Lui la vraie Loi nouvelle, nous configure au Christ et imprime en nous le même mouvement de la charité miséricordieuse, c’est-à- dire rédemptrice.
Le Christianisme n’est pas une morale. Il comporte certes une morale, et exigeante, mais le christianisme est essentiellement une mystique, c’est-à-dire réalise progressivement en nous une incorporation au Christ: « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi» (Ga 2,20).

Fais ainsi et tu vivras.
Faire quoi?
Imiter Jésus, le bon Samaritain, qui nous a sauvé.
Aimer et servir Jésus, qui vit, qui s’identifie avec les pauvres, avec nos prochains qui ont n’importe quel besoin. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous enseigne: « Les œuvres de miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles (cf. Is 58, 6-7 ; He 13, 3). Instruire, conseiller, consoler, conforter sont des œuvres de miséricorde spirituelle, comme pardonner et supporter avec patience. Les œuvres de miséricorde corporelle consistent notamment à nourrir les affamés, loger les sans logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts (cf. Mt 25, 31-46). Parmi ces gestes, l’aumône faite aux pauvres (cf. Tb 4, 5-11 ; Si 17, 22) est un des principaux témoignages de la charité fraternelle : elle est aussi une pratique de justice qui plaît à Dieu (cf. Mt 6, 2-4) ».
«Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Ne l’honore pas ici dans l’église, par des tissus de soie, tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements. Car celui qui a dit : “Ceci est mon Corps” (1 Co 11,24), et qui l’a réalisé en le disant, c’est lui qui a dit : “Vous m’avez vu avoir faim, et vous ne m’avez pas donne à manger” (Mt 25,42), et aussi: “Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait“ (Mt 25,45). Ici le Corps du Christ n’a pas besoin de vêtements, mais d’âmes pures; là-bas, il a besoin de beaucoup de sollicitude»[2].

« Faisons tout pour Jésus, pour qu’il dise ensuite: j’avais faim et tu m’as donné à manger. J’étais nu et tu m’as vêtu. J’étais sans toit et tu m’as accueilli. Quoi que vous fassiez au dernier de mes frères, c’est à moi que vous le faites.» (Mère Teresa de Calcutta). « Quand nous servons les pauvres et les malades, nous servons Jésus. Nous ne devons pas nous lasser d’aider notre prochain, parce qu’en lui c’est Jésus que nous servons » (Sainte Rose de Lima).

Si tu veux la Vie donne alors la Vie !!

Nous sommes appelés à l’éternité. Dieu nous a créés pour demeurer avec lui, pour toujours.

Sources:
[1] Fr. Benoit-Dominique de La Soujeole, http://toulouse.dominicains.com/spip.php?homelie718#m07
[2] Saint Jean Chrysostome, Homélie 65 sur Matthieu.

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Publié le 14 juillet 2025