Année 2025-Homélie pour la solennité de saint Laurent (EA).

saint laurent de rome

 

Solennité de saint Laurent.
Mourons chaque jour à notre orgueil, à notre égoïsme, à notre confort, afin qu’à l’exemple de saint Laurent, nous puissions un jour recevoir la récompense promise aux serviteurs fidèles: la joie éternelle auprès du Christ, dans le Ciel.

_______________________________________________________

 

La ville de Rome est comme un livre ouvert où chaque pierre parle, où chaque rue garde la mémoire des saints qui y ont vécu ou sont passés. Et parmi ces voix, il en est une qui brûle d’un éclat particulier: celle de saint Laurent, notre cher Patron, le diacre fidèle, témoin jusqu’au feu, ami des pauvres et serviteur de l’autel.

La Ville éternelle garde son souvenir comme un trésor vivant. Les lieux mêmes de sa vie et de sa passion sont aujourd’hui sanctifiés par des églises: Sainte-Marie in Domnica alla Navicella, témoin de sa charité, où ami des pauvres il accueillait les nécessiteux; Saint-Laurent in Miranda, où il comparut devant ses juges;
Saint-Laurent in Fonte, où jaillit la source avec laquelle on baptisa des captifs ;
Saint-Laurent in Panisperna, lieu de son martyre; et la vénérable basilique
Saint-Laurent hors les Murs, qui garde son tombeau comme une couronne.
Et parce que l’amour dépasse la mémoire des seuls lieux, d’autres sanctuaires honorent encore son nom: Saint-Laurent in Damaso, où le Pape saint Damase (fin du 4ème siècle) construit une grande basilique sur sa propre maison; Saint-Laurent in Lucina, gardienne des reliques de son supplice; Saint-Laurent in-Palatio ad Sancta Sanctorum, chapelle pontificale des trésors saints; et Saint-Laurent in Piscibus, aux portes mêmes de Saint-Pierre.
Neuf églises, neuf flammes dans la nuit de l’histoire, neuf témoins dressés dans la ville qui est, et a été toujours, la maitresse de la foi de toutes les nations, pour rappeler à tous, et aujourd’hui à nous particulièrement: « L’amour du Christ vaut plus que la vie».

Saint Laurent naquit en Espagne, dans la région de Huesca (lors de notre pèlerinage l’année dernière, nous avons pu visiter le lieu de sa maison natale). Jeune encore, il vint à Rome, où le pape Sixte II le choisit comme le premier parmi ses sept diacres, l’archidiacre de Rome.
Il servait l’Eglise avec un cœur ardent: à l’autel, il présentait le pain et le vin; dans les rues, il distribuait les biens aux pauvres et accueillait les nécessiteux avec tendresse et dignité.
Lorsque la persécution éclata sous l’empereur Valérien (258), le pape Sixte fut arrêté et conduit au martyre. En le voyant partir, Laurent s’écria (ces sont les paroles de la liturgie de ce jour): « Père, où allez-vous sans votre fils ? Où allez-vous sans votre diacre ? » Et le pape, prophète, lui répondit: « Tu me suivras bientôt. »
Peu après, le préfet de Rome lui ordonna de livrer les trésors de l’Eglise. Laurent demanda trois jours, puis revint accompagné d’une foule de pauvres, d’orphelins, de malades, et leur dit : « Voici les trésors de l’Eglise. » La colère du préfet fut telle qu’il le condamna à mourir sur un gril de fer chauffé à blanc. Au milieu des flammes, Laurent pria, bénit ses bourreaux, et même, avec l’humour des
saints, leur dit : « Tournez-moi, je suis assez cuit de ce côté. »
Nous avons le témoignage gravé dans ce qui reste de l’antique Chaire de la Paroisse (dans le confessionnal au fond), qui dit en latin: “assatus gratias ago”, «Je rends grâce à Dieu pendant qu’on me fait cuire ».
Il remit ensuite son esprit au Christ, le 10 août de l’an 258.
Son sang devint semence de foi. Rome entière le pleura et dès lors son nom brilla aux côtés de ceux des Apôtres.

Martyre.
Dans la lumière de l’Evangile, le martyre n’est pas simplement la fin tragique d’une vie, mais l’accomplissement suprême de l’amour. Le martyr n’est pas celui qui recherche la souffrance, mais celui qui, par fidélité au Christ, préfère perdre sa vie plutôt que de trahir l’Amour de Jésus qui l’a sauvé. Le sang versé devient alors un témoignage vivant– martyr signifie précisément « témoin »– qui crie au monde que Jésus est le Seul Seigneur, le Sauveur, la Seule Vie qui vaut la peine de vivre et que rien, pas même la mort, ne peut séparer le disciple de son Maître.
Les paroles de l’Evangile doivent se graver dans nos cœurs: « Amen, amen, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il demeure seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ».
Jésus nous révélé le sens de la vie véritable, elle est don de soi. Ce qu’il attend de notre part, c’est que nous mourions à nous-mêmes. Aimer sa vie et la garder jalousement pour soi peut vraiment nous perdre. Comme une graine, notre cœur est invité à mourir pour vivre en plénitude.
Le processus de la germination du grain de blé, de la croissance des jeunes plantes nous éclaire. Le grain traverse une période noire totale, sans lumière, il n’est plus lui-même, mais pendant cette période, il reçoit une autre nourriture qui l’aide à se transformer pour entrer dans la phase de croissance, de la floraison.
Quelques jours avant sa mort, Jésus avait annoncé à ses disciples son départ, en utilisant l’image du grain de blé tombé en terre. La Parole de Dieu nous redit, avec l’image du grain de blé, combien le don de notre vie portera du fruit dans la patience.
L’Eglise a vu toujours dans le martyre une grâce, un don exceptionnel que Dieu accorde à certains pour fortifier la foi de tous. Mais cette grâce a ses racines dans les combats quotidiens, dans ces petites morts à soi-même par lesquelles nous choisissons Dieu et le prochain avant nous-mêmes.
Saint Laurent nous montre que cette logique du don commence bien avant l’heure du supplice. Elle s’enracine dans une vie donnée: servir les pauvres, accueillir les nécessiteux, protéger la foi de l’Eglise, rester fidèle même dans l’épreuve. Ainsi, lorsque l’heure de la croix arrive, le cœur est déjà prêt, car il a appris chaque jour à mourir à lui-même par amour.
Voilà pourquoi si le martyre sanglant n’est pas demandé à tous, l’appel à la charité généreuse, lui, est universel. Dans les épreuves ordinaires de la vie, dans les contrariétés, dans les fatigues et les humiliations, pensons aux autres avant de penser à nous-mêmes, et pensons à eux pour Dieu.
Mourons chaque jour à notre orgueil, à notre égoïsme, à notre confort, afin que– comme le grain de blé tombé en terre– nous portions du fruit, un fruit de vie éternelle.
Et qu’ainsi, à l’exemple de saint Laurent, nous puissions un jour recevoir la récompense promise aux serviteurs fidèles: la joie éternelle auprès du Christ, dans le Ciel.
Que la très sainte Vierge Marie, notre Mère à tous, nous aide à vivre en renonçant
chaque jour à nous même et en étant attentifs aux besoins de nos frères, pour l’amour du Christ. Et que Saint Laurent, aussi, intercède pour nous.
Ainsi soit-il

Publié le 11 août 2025

Année 2025-Homélie pour la solennité de saint Laurent (EA).

 

Solennité de saint Laurent.
Mourons chaque jour à notre orgueil, à notre égoïsme, à notre confort, afin qu’à l’exemple de saint Laurent, nous puissions un jour recevoir la récompense promise aux serviteurs fidèles: la joie éternelle auprès du Christ, dans le Ciel.

_______________________________________________________

 

La ville de Rome est comme un livre ouvert où chaque pierre parle, où chaque rue garde la mémoire des saints qui y ont vécu ou sont passés. Et parmi ces voix, il en est une qui brûle d’un éclat particulier: celle de saint Laurent, notre cher Patron, le diacre fidèle, témoin jusqu’au feu, ami des pauvres et serviteur de l’autel.

La Ville éternelle garde son souvenir comme un trésor vivant. Les lieux mêmes de sa vie et de sa passion sont aujourd’hui sanctifiés par des églises: Sainte-Marie in Domnica alla Navicella, témoin de sa charité, où ami des pauvres il accueillait les nécessiteux; Saint-Laurent in Miranda, où il comparut devant ses juges;
Saint-Laurent in Fonte, où jaillit la source avec laquelle on baptisa des captifs ;
Saint-Laurent in Panisperna, lieu de son martyre; et la vénérable basilique
Saint-Laurent hors les Murs, qui garde son tombeau comme une couronne.
Et parce que l’amour dépasse la mémoire des seuls lieux, d’autres sanctuaires honorent encore son nom: Saint-Laurent in Damaso, où le Pape saint Damase (fin du 4ème siècle) construit une grande basilique sur sa propre maison; Saint-Laurent in Lucina, gardienne des reliques de son supplice; Saint-Laurent in-Palatio ad Sancta Sanctorum, chapelle pontificale des trésors saints; et Saint-Laurent in Piscibus, aux portes mêmes de Saint-Pierre.
Neuf églises, neuf flammes dans la nuit de l’histoire, neuf témoins dressés dans la ville qui est, et a été toujours, la maitresse de la foi de toutes les nations, pour rappeler à tous, et aujourd’hui à nous particulièrement: « L’amour du Christ vaut plus que la vie».

Saint Laurent naquit en Espagne, dans la région de Huesca (lors de notre pèlerinage l’année dernière, nous avons pu visiter le lieu de sa maison natale). Jeune encore, il vint à Rome, où le pape Sixte II le choisit comme le premier parmi ses sept diacres, l’archidiacre de Rome.
Il servait l’Eglise avec un cœur ardent: à l’autel, il présentait le pain et le vin; dans les rues, il distribuait les biens aux pauvres et accueillait les nécessiteux avec tendresse et dignité.
Lorsque la persécution éclata sous l’empereur Valérien (258), le pape Sixte fut arrêté et conduit au martyre. En le voyant partir, Laurent s’écria (ces sont les paroles de la liturgie de ce jour): « Père, où allez-vous sans votre fils ? Où allez-vous sans votre diacre ? » Et le pape, prophète, lui répondit: « Tu me suivras bientôt. »
Peu après, le préfet de Rome lui ordonna de livrer les trésors de l’Eglise. Laurent demanda trois jours, puis revint accompagné d’une foule de pauvres, d’orphelins, de malades, et leur dit : « Voici les trésors de l’Eglise. » La colère du préfet fut telle qu’il le condamna à mourir sur un gril de fer chauffé à blanc. Au milieu des flammes, Laurent pria, bénit ses bourreaux, et même, avec l’humour des
saints, leur dit : « Tournez-moi, je suis assez cuit de ce côté. »
Nous avons le témoignage gravé dans ce qui reste de l’antique Chaire de la Paroisse (dans le confessionnal au fond), qui dit en latin: “assatus gratias ago”, «Je rends grâce à Dieu pendant qu’on me fait cuire ».
Il remit ensuite son esprit au Christ, le 10 août de l’an 258.
Son sang devint semence de foi. Rome entière le pleura et dès lors son nom brilla aux côtés de ceux des Apôtres.

Martyre.
Dans la lumière de l’Evangile, le martyre n’est pas simplement la fin tragique d’une vie, mais l’accomplissement suprême de l’amour. Le martyr n’est pas celui qui recherche la souffrance, mais celui qui, par fidélité au Christ, préfère perdre sa vie plutôt que de trahir l’Amour de Jésus qui l’a sauvé. Le sang versé devient alors un témoignage vivant– martyr signifie précisément « témoin »– qui crie au monde que Jésus est le Seul Seigneur, le Sauveur, la Seule Vie qui vaut la peine de vivre et que rien, pas même la mort, ne peut séparer le disciple de son Maître.
Les paroles de l’Evangile doivent se graver dans nos cœurs: « Amen, amen, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il demeure seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ».
Jésus nous révélé le sens de la vie véritable, elle est don de soi. Ce qu’il attend de notre part, c’est que nous mourions à nous-mêmes. Aimer sa vie et la garder jalousement pour soi peut vraiment nous perdre. Comme une graine, notre cœur est invité à mourir pour vivre en plénitude.
Le processus de la germination du grain de blé, de la croissance des jeunes plantes nous éclaire. Le grain traverse une période noire totale, sans lumière, il n’est plus lui-même, mais pendant cette période, il reçoit une autre nourriture qui l’aide à se transformer pour entrer dans la phase de croissance, de la floraison.
Quelques jours avant sa mort, Jésus avait annoncé à ses disciples son départ, en utilisant l’image du grain de blé tombé en terre. La Parole de Dieu nous redit, avec l’image du grain de blé, combien le don de notre vie portera du fruit dans la patience.
L’Eglise a vu toujours dans le martyre une grâce, un don exceptionnel que Dieu accorde à certains pour fortifier la foi de tous. Mais cette grâce a ses racines dans les combats quotidiens, dans ces petites morts à soi-même par lesquelles nous choisissons Dieu et le prochain avant nous-mêmes.
Saint Laurent nous montre que cette logique du don commence bien avant l’heure du supplice. Elle s’enracine dans une vie donnée: servir les pauvres, accueillir les nécessiteux, protéger la foi de l’Eglise, rester fidèle même dans l’épreuve. Ainsi, lorsque l’heure de la croix arrive, le cœur est déjà prêt, car il a appris chaque jour à mourir à lui-même par amour.
Voilà pourquoi si le martyre sanglant n’est pas demandé à tous, l’appel à la charité généreuse, lui, est universel. Dans les épreuves ordinaires de la vie, dans les contrariétés, dans les fatigues et les humiliations, pensons aux autres avant de penser à nous-mêmes, et pensons à eux pour Dieu.
Mourons chaque jour à notre orgueil, à notre égoïsme, à notre confort, afin que– comme le grain de blé tombé en terre– nous portions du fruit, un fruit de vie éternelle.
Et qu’ainsi, à l’exemple de saint Laurent, nous puissions un jour recevoir la récompense promise aux serviteurs fidèles: la joie éternelle auprès du Christ, dans le Ciel.
Que la très sainte Vierge Marie, notre Mère à tous, nous aide à vivre en renonçant
chaque jour à nous même et en étant attentifs aux besoins de nos frères, pour l’amour du Christ. Et que Saint Laurent, aussi, intercède pour nous.
Ainsi soit-il

Publié le 11 août 2025

Année 2025-Homélie pour la solennité de saint Laurent (EA).

saint laurent de rome

 

Solennité de saint Laurent.
Mourons chaque jour à notre orgueil, à notre égoïsme, à notre confort, afin qu’à l’exemple de saint Laurent, nous puissions un jour recevoir la récompense promise aux serviteurs fidèles: la joie éternelle auprès du Christ, dans le Ciel.

_______________________________________________________

 

La ville de Rome est comme un livre ouvert où chaque pierre parle, où chaque rue garde la mémoire des saints qui y ont vécu ou sont passés. Et parmi ces voix, il en est une qui brûle d’un éclat particulier: celle de saint Laurent, notre cher Patron, le diacre fidèle, témoin jusqu’au feu, ami des pauvres et serviteur de l’autel.

La Ville éternelle garde son souvenir comme un trésor vivant. Les lieux mêmes de sa vie et de sa passion sont aujourd’hui sanctifiés par des églises: Sainte-Marie in Domnica alla Navicella, témoin de sa charité, où ami des pauvres il accueillait les nécessiteux; Saint-Laurent in Miranda, où il comparut devant ses juges;
Saint-Laurent in Fonte, où jaillit la source avec laquelle on baptisa des captifs ;
Saint-Laurent in Panisperna, lieu de son martyre; et la vénérable basilique
Saint-Laurent hors les Murs, qui garde son tombeau comme une couronne.
Et parce que l’amour dépasse la mémoire des seuls lieux, d’autres sanctuaires honorent encore son nom: Saint-Laurent in Damaso, où le Pape saint Damase (fin du 4ème siècle) construit une grande basilique sur sa propre maison; Saint-Laurent in Lucina, gardienne des reliques de son supplice; Saint-Laurent in-Palatio ad Sancta Sanctorum, chapelle pontificale des trésors saints; et Saint-Laurent in Piscibus, aux portes mêmes de Saint-Pierre.
Neuf églises, neuf flammes dans la nuit de l’histoire, neuf témoins dressés dans la ville qui est, et a été toujours, la maitresse de la foi de toutes les nations, pour rappeler à tous, et aujourd’hui à nous particulièrement: « L’amour du Christ vaut plus que la vie».

Saint Laurent naquit en Espagne, dans la région de Huesca (lors de notre pèlerinage l’année dernière, nous avons pu visiter le lieu de sa maison natale). Jeune encore, il vint à Rome, où le pape Sixte II le choisit comme le premier parmi ses sept diacres, l’archidiacre de Rome.
Il servait l’Eglise avec un cœur ardent: à l’autel, il présentait le pain et le vin; dans les rues, il distribuait les biens aux pauvres et accueillait les nécessiteux avec tendresse et dignité.
Lorsque la persécution éclata sous l’empereur Valérien (258), le pape Sixte fut arrêté et conduit au martyre. En le voyant partir, Laurent s’écria (ces sont les paroles de la liturgie de ce jour): « Père, où allez-vous sans votre fils ? Où allez-vous sans votre diacre ? » Et le pape, prophète, lui répondit: « Tu me suivras bientôt. »
Peu après, le préfet de Rome lui ordonna de livrer les trésors de l’Eglise. Laurent demanda trois jours, puis revint accompagné d’une foule de pauvres, d’orphelins, de malades, et leur dit : « Voici les trésors de l’Eglise. » La colère du préfet fut telle qu’il le condamna à mourir sur un gril de fer chauffé à blanc. Au milieu des flammes, Laurent pria, bénit ses bourreaux, et même, avec l’humour des
saints, leur dit : « Tournez-moi, je suis assez cuit de ce côté. »
Nous avons le témoignage gravé dans ce qui reste de l’antique Chaire de la Paroisse (dans le confessionnal au fond), qui dit en latin: “assatus gratias ago”, «Je rends grâce à Dieu pendant qu’on me fait cuire ».
Il remit ensuite son esprit au Christ, le 10 août de l’an 258.
Son sang devint semence de foi. Rome entière le pleura et dès lors son nom brilla aux côtés de ceux des Apôtres.

Martyre.
Dans la lumière de l’Evangile, le martyre n’est pas simplement la fin tragique d’une vie, mais l’accomplissement suprême de l’amour. Le martyr n’est pas celui qui recherche la souffrance, mais celui qui, par fidélité au Christ, préfère perdre sa vie plutôt que de trahir l’Amour de Jésus qui l’a sauvé. Le sang versé devient alors un témoignage vivant– martyr signifie précisément « témoin »– qui crie au monde que Jésus est le Seul Seigneur, le Sauveur, la Seule Vie qui vaut la peine de vivre et que rien, pas même la mort, ne peut séparer le disciple de son Maître.
Les paroles de l’Evangile doivent se graver dans nos cœurs: « Amen, amen, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il demeure seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ».
Jésus nous révélé le sens de la vie véritable, elle est don de soi. Ce qu’il attend de notre part, c’est que nous mourions à nous-mêmes. Aimer sa vie et la garder jalousement pour soi peut vraiment nous perdre. Comme une graine, notre cœur est invité à mourir pour vivre en plénitude.
Le processus de la germination du grain de blé, de la croissance des jeunes plantes nous éclaire. Le grain traverse une période noire totale, sans lumière, il n’est plus lui-même, mais pendant cette période, il reçoit une autre nourriture qui l’aide à se transformer pour entrer dans la phase de croissance, de la floraison.
Quelques jours avant sa mort, Jésus avait annoncé à ses disciples son départ, en utilisant l’image du grain de blé tombé en terre. La Parole de Dieu nous redit, avec l’image du grain de blé, combien le don de notre vie portera du fruit dans la patience.
L’Eglise a vu toujours dans le martyre une grâce, un don exceptionnel que Dieu accorde à certains pour fortifier la foi de tous. Mais cette grâce a ses racines dans les combats quotidiens, dans ces petites morts à soi-même par lesquelles nous choisissons Dieu et le prochain avant nous-mêmes.
Saint Laurent nous montre que cette logique du don commence bien avant l’heure du supplice. Elle s’enracine dans une vie donnée: servir les pauvres, accueillir les nécessiteux, protéger la foi de l’Eglise, rester fidèle même dans l’épreuve. Ainsi, lorsque l’heure de la croix arrive, le cœur est déjà prêt, car il a appris chaque jour à mourir à lui-même par amour.
Voilà pourquoi si le martyre sanglant n’est pas demandé à tous, l’appel à la charité généreuse, lui, est universel. Dans les épreuves ordinaires de la vie, dans les contrariétés, dans les fatigues et les humiliations, pensons aux autres avant de penser à nous-mêmes, et pensons à eux pour Dieu.
Mourons chaque jour à notre orgueil, à notre égoïsme, à notre confort, afin que– comme le grain de blé tombé en terre– nous portions du fruit, un fruit de vie éternelle.
Et qu’ainsi, à l’exemple de saint Laurent, nous puissions un jour recevoir la récompense promise aux serviteurs fidèles: la joie éternelle auprès du Christ, dans le Ciel.
Que la très sainte Vierge Marie, notre Mère à tous, nous aide à vivre en renonçant
chaque jour à nous même et en étant attentifs aux besoins de nos frères, pour l’amour du Christ. Et que Saint Laurent, aussi, intercède pour nous.
Ainsi soit-il

Dans ce dossier

Publié le 11 août 2025