Année 2025-Homélie pour la solennité de la Très Sainte Trinité (JA).

sainte trinité moderne

La Très Sainte Trinité.

 

 

La foi enseigne tout ce qu’il faut savoir pour vivre sagement. Elle nous apprend en effet l’existence du Dieu unique et Trinitaire: Dieu d’amour. Elle nous révèle que Dieu récompense les bons et punit les méchants, qu’il existe une autre vie et autres choses semblables.

 

_____________________________________________________

 

Le premier dimanche après la Pentecôte, l’Eglise célèbre d’une fête particulière le mystère central de notre foi, de la foi véritable, de la foi catholique, la seule qui peut nous sauver: le mystère de la Très Sainte Trinité. Notre « Credo », notre Liturgie, notre prière, naissent de ce grand mystère et l’ont aussi pour but.
A Noël et à Pâques, Dieu nous donne son Fils, d’abord dans l’humanité, puis dans la gloire; à la Pentecôte, Dieu nous donne son Esprit-Saint. Après des dons si magnifiques, il est juste d’adorer le Père et le Fils et le Saint-Esprit, de fêter la Très Sainte Trinité. Donc, avec l’Eglise, en la foi de notre baptême, disons avec adoration et admiration: Ô Bienheureuse Trinité !
« Bénie soit la sainte Trinité et l’indivisible Unité; nous lui rendrons gloire parce qu’elle a exercé sa miséricorde à notre égard », avons-nous chanté à l’introït de cette messe.

Je voudrais profiter de l’occasion que nous donne cette fête pour réfléchir sur la richesse que signifie avoir la foi. Pour cela je partage avec vous un commentaire de saint Thomas d’Aquin sur le Credo.
La foi est le premier bien nécessaire au chrétien. Sans elle, personne ne mérite le nom de chrétien fidèle. La foi produit quatre biens en celui qui la possède.

Premièrement c’est par la foi que l’âme est unie à Dieu. Par elle, en effet, l’âme chrétienne contracte avec Dieu une sorte de mariage, conformément à cette parole du Seigneur à Israël (Osée, 2, 20): « Je t’épouserai dans la foi ».
Aussi, lors de la réception de son baptême, l’homme confesse-t-il d’abord sa foi, en réponse à la question qui lui est posée: croyez-vous en Dieu? La raison en est que le baptême est d’abord le sacrement de la foi. Le Seigneur lui-même le dit (Marc 16, 16): «Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ». Car sans la foi le baptême est inutile. Aussi il faut le savoir: sans la foi, nul n’est agréable à Dieu, comme l’apôtre le déclare dans la lettre aux Hébreux (11, 6): « Il est impossible, sans la foi, de plaire à Dieu ». C’est pourquoi saint Augustin dans son commentaire de cette parole (Rom. 14, 23): «tout ce qui ne procède pas de la foi est péché », écrit: « Là où fait défaut la connaissance de la vérité immuable et éternelle, là où fait défaut la foi, il n’y a pas de vertu véritable ».

Le second bien produit par la foi, c’est de commencer en nous la vie éternelle, notre âme par le baptême devient la demeure de la Sainte Trinité. Car la vie éternelle n’est rien d’autre que de connaître Dieu, selon la parole du Seigneur : « La vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent vous, le seul vrai Dieu »(Jn. 17, 3).
Cette connaissance de Dieu qui s’inaugure ici-bas par la foi atteindra sa perfection dans la vie future, où nous le connaîtrons tel qu’il est. Aussi est-il écrit dans l’Epitre aux Hébreux (11, 1): « La foi est la substance des réalités espérées ». Personne donc ne peut parvenir à la béatitude éternelle, qui consiste à connaître Dieu véritablement, si d’abord il ne le connait par la foi. Aussi le Seigneur déclare-t-il : « Bienheureux ceux qui ont cru sans avoir vu »(Jn. 20, 29).

Le troisième bien opéré par la foi, c’est de diriger la vie présente. L’homme en effet, pour bien vivre, a besoin de savoir ce qui est nécessaire pour mener une vie vertueuse; et s’il devait apprendre par l’étude toutes les choses nécessaires pour bien vivre, l’homme ne pourrait pas y parvenir ou bien il n’y parviendrait qu’au bout d’un temps considérable, peut-être à la fin d’une longue vie. Or précisément, la foi enseigne tout ce qu’il faut savoir pour vivre sagement. Elle nous apprend en effet l’existence du Dieu unique et Trinitaire: Dieu d’amour. Elle nous révèle que Dieu récompense les bons et punit les méchants, qu’il existe une autre vie et autres choses semblables. Ces connaissances nous incitent suffisamment à faire le bien et à éviter le mal. « Mon juste-dit en effet le Seigneur (Habacuc, 2,4) – vit par la foi ». Et cela est si manifeste qu’aucun philosophe, avant l’avènement du Christ, par tous ses efforts, ne put en savoir autant sur Dieu et les vérités nécessaires à la vie éternelle, qu’une personne simple sans études, après l’avènement du Christ, au moyen de sa foi. C’est pourquoi le prophète Isaïe a écrit (11, 9): « la terre a été remplie de la connaissance de Dieu » et cela par la révélation et transmission de la foi.

La foi produit un quatrième bien, à savoir la victoire sur les tentations, comme le déclare l’épitre aux Hébreux (11, 33): « Les saints, par la foi, ont vaincu des royaumes». La vérité de cette affirmation est manifeste, car toute tentation vient soit du diable, soit du monde, soit de la chair. Le diable en effet nous tente pour nous empêcher d’obéir à Dieu et de nous soumettre à lui. Or, c’est par la foi que nous repoussons la suggestion du malin, car, par elle, nous savons que Dieu est le Maître de tout et donc que nous lui devons obéissance. Aussi saint Pierre déclare-t-il (1. 5, 8) : «Votre adversaire, le diable, est là qui rôde, cherchant qui dévorer, résistez-lui, fermes dans la foi ».
Quant au monde, il nous tente en nous séduisant par ses biens et en nous terrifiant par ses adversités. Mais la foi nous donne de triompher de ses assauts, en nous faisant croire à la réalité d’une vie meilleure que la vie présente. Voilà pourquoi, grâce à la foi, les prospérités de ce monde, nous les méprisons, et ses adversités, nous ne les redoutons pas, comme l’écrit saint Jean (1.5, 4): « La victoire qui nous rend vainqueurs du monde, c’est notre foi », et la foi nous donne également la victoire en nous enseignant qu’il y a des maux plus grands que ceux de cette vie: ceux de l’enfer.
Enfin, la chair, elle aussi, nous tente en nous entraînant vers les délectations passagères de la vie présente. Mais la foi nous montre que par ces délectations, si nous nous y attachons indument, avec désordre, nous perdons les délices de l’éternité.
Aussi l’apôtre nous donne-t-il cet avertissement (Ephes, 6. 16) : « Tenez toujours en main le bouclier de la foi ».

Ce que nous venons de dire, touchant les biens produits en nous par la foi, nous montre clairement sa très grande utilité.
Demandons en cette fête de la Sainte Trinité d’être fidèles à la foi de notre baptême. Demandons aussi que tous les hommes puissent connaitre et accueillir la véritable foi.

 

 

Publié le 16 juin 2025

Année 2025-Homélie pour la solennité de la Très Sainte Trinité (JA).

La Très Sainte Trinité.

 

 

La foi enseigne tout ce qu’il faut savoir pour vivre sagement. Elle nous apprend en effet l’existence du Dieu unique et Trinitaire: Dieu d’amour. Elle nous révèle que Dieu récompense les bons et punit les méchants, qu’il existe une autre vie et autres choses semblables.

 

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Le premier dimanche après la Pentecôte, l’Eglise célèbre d’une fête particulière le mystère central de notre foi, de la foi véritable, de la foi catholique, la seule qui peut nous sauver: le mystère de la Très Sainte Trinité. Notre « Credo », notre Liturgie, notre prière, naissent de ce grand mystère et l’ont aussi pour but.
A Noël et à Pâques, Dieu nous donne son Fils, d’abord dans l’humanité, puis dans la gloire; à la Pentecôte, Dieu nous donne son Esprit-Saint. Après des dons si magnifiques, il est juste d’adorer le Père et le Fils et le Saint-Esprit, de fêter la Très Sainte Trinité. Donc, avec l’Eglise, en la foi de notre baptême, disons avec adoration et admiration: Ô Bienheureuse Trinité !
« Bénie soit la sainte Trinité et l’indivisible Unité; nous lui rendrons gloire parce qu’elle a exercé sa miséricorde à notre égard », avons-nous chanté à l’introït de cette messe.

Je voudrais profiter de l’occasion que nous donne cette fête pour réfléchir sur la richesse que signifie avoir la foi. Pour cela je partage avec vous un commentaire de saint Thomas d’Aquin sur le Credo.
La foi est le premier bien nécessaire au chrétien. Sans elle, personne ne mérite le nom de chrétien fidèle. La foi produit quatre biens en celui qui la possède.

Premièrement c’est par la foi que l’âme est unie à Dieu. Par elle, en effet, l’âme chrétienne contracte avec Dieu une sorte de mariage, conformément à cette parole du Seigneur à Israël (Osée, 2, 20): « Je t’épouserai dans la foi ».
Aussi, lors de la réception de son baptême, l’homme confesse-t-il d’abord sa foi, en réponse à la question qui lui est posée: croyez-vous en Dieu? La raison en est que le baptême est d’abord le sacrement de la foi. Le Seigneur lui-même le dit (Marc 16, 16): «Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ». Car sans la foi le baptême est inutile. Aussi il faut le savoir: sans la foi, nul n’est agréable à Dieu, comme l’apôtre le déclare dans la lettre aux Hébreux (11, 6): « Il est impossible, sans la foi, de plaire à Dieu ». C’est pourquoi saint Augustin dans son commentaire de cette parole (Rom. 14, 23): «tout ce qui ne procède pas de la foi est péché », écrit: « Là où fait défaut la connaissance de la vérité immuable et éternelle, là où fait défaut la foi, il n’y a pas de vertu véritable ».

Le second bien produit par la foi, c’est de commencer en nous la vie éternelle, notre âme par le baptême devient la demeure de la Sainte Trinité. Car la vie éternelle n’est rien d’autre que de connaître Dieu, selon la parole du Seigneur : « La vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent vous, le seul vrai Dieu »(Jn. 17, 3).
Cette connaissance de Dieu qui s’inaugure ici-bas par la foi atteindra sa perfection dans la vie future, où nous le connaîtrons tel qu’il est. Aussi est-il écrit dans l’Epitre aux Hébreux (11, 1): « La foi est la substance des réalités espérées ». Personne donc ne peut parvenir à la béatitude éternelle, qui consiste à connaître Dieu véritablement, si d’abord il ne le connait par la foi. Aussi le Seigneur déclare-t-il : « Bienheureux ceux qui ont cru sans avoir vu »(Jn. 20, 29).

Le troisième bien opéré par la foi, c’est de diriger la vie présente. L’homme en effet, pour bien vivre, a besoin de savoir ce qui est nécessaire pour mener une vie vertueuse; et s’il devait apprendre par l’étude toutes les choses nécessaires pour bien vivre, l’homme ne pourrait pas y parvenir ou bien il n’y parviendrait qu’au bout d’un temps considérable, peut-être à la fin d’une longue vie. Or précisément, la foi enseigne tout ce qu’il faut savoir pour vivre sagement. Elle nous apprend en effet l’existence du Dieu unique et Trinitaire: Dieu d’amour. Elle nous révèle que Dieu récompense les bons et punit les méchants, qu’il existe une autre vie et autres choses semblables. Ces connaissances nous incitent suffisamment à faire le bien et à éviter le mal. « Mon juste-dit en effet le Seigneur (Habacuc, 2,4) – vit par la foi ». Et cela est si manifeste qu’aucun philosophe, avant l’avènement du Christ, par tous ses efforts, ne put en savoir autant sur Dieu et les vérités nécessaires à la vie éternelle, qu’une personne simple sans études, après l’avènement du Christ, au moyen de sa foi. C’est pourquoi le prophète Isaïe a écrit (11, 9): « la terre a été remplie de la connaissance de Dieu » et cela par la révélation et transmission de la foi.

La foi produit un quatrième bien, à savoir la victoire sur les tentations, comme le déclare l’épitre aux Hébreux (11, 33): « Les saints, par la foi, ont vaincu des royaumes». La vérité de cette affirmation est manifeste, car toute tentation vient soit du diable, soit du monde, soit de la chair. Le diable en effet nous tente pour nous empêcher d’obéir à Dieu et de nous soumettre à lui. Or, c’est par la foi que nous repoussons la suggestion du malin, car, par elle, nous savons que Dieu est le Maître de tout et donc que nous lui devons obéissance. Aussi saint Pierre déclare-t-il (1. 5, 8) : «Votre adversaire, le diable, est là qui rôde, cherchant qui dévorer, résistez-lui, fermes dans la foi ».
Quant au monde, il nous tente en nous séduisant par ses biens et en nous terrifiant par ses adversités. Mais la foi nous donne de triompher de ses assauts, en nous faisant croire à la réalité d’une vie meilleure que la vie présente. Voilà pourquoi, grâce à la foi, les prospérités de ce monde, nous les méprisons, et ses adversités, nous ne les redoutons pas, comme l’écrit saint Jean (1.5, 4): « La victoire qui nous rend vainqueurs du monde, c’est notre foi », et la foi nous donne également la victoire en nous enseignant qu’il y a des maux plus grands que ceux de cette vie: ceux de l’enfer.
Enfin, la chair, elle aussi, nous tente en nous entraînant vers les délectations passagères de la vie présente. Mais la foi nous montre que par ces délectations, si nous nous y attachons indument, avec désordre, nous perdons les délices de l’éternité.
Aussi l’apôtre nous donne-t-il cet avertissement (Ephes, 6. 16) : « Tenez toujours en main le bouclier de la foi ».

Ce que nous venons de dire, touchant les biens produits en nous par la foi, nous montre clairement sa très grande utilité.
Demandons en cette fête de la Sainte Trinité d’être fidèles à la foi de notre baptême. Demandons aussi que tous les hommes puissent connaitre et accueillir la véritable foi.

 

 

Publié le 16 juin 2025

Année 2025-Homélie pour la solennité de la Très Sainte Trinité (JA).

sainte trinité moderne

La Très Sainte Trinité.

 

 

La foi enseigne tout ce qu’il faut savoir pour vivre sagement. Elle nous apprend en effet l’existence du Dieu unique et Trinitaire: Dieu d’amour. Elle nous révèle que Dieu récompense les bons et punit les méchants, qu’il existe une autre vie et autres choses semblables.

 

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Le premier dimanche après la Pentecôte, l’Eglise célèbre d’une fête particulière le mystère central de notre foi, de la foi véritable, de la foi catholique, la seule qui peut nous sauver: le mystère de la Très Sainte Trinité. Notre « Credo », notre Liturgie, notre prière, naissent de ce grand mystère et l’ont aussi pour but.
A Noël et à Pâques, Dieu nous donne son Fils, d’abord dans l’humanité, puis dans la gloire; à la Pentecôte, Dieu nous donne son Esprit-Saint. Après des dons si magnifiques, il est juste d’adorer le Père et le Fils et le Saint-Esprit, de fêter la Très Sainte Trinité. Donc, avec l’Eglise, en la foi de notre baptême, disons avec adoration et admiration: Ô Bienheureuse Trinité !
« Bénie soit la sainte Trinité et l’indivisible Unité; nous lui rendrons gloire parce qu’elle a exercé sa miséricorde à notre égard », avons-nous chanté à l’introït de cette messe.

Je voudrais profiter de l’occasion que nous donne cette fête pour réfléchir sur la richesse que signifie avoir la foi. Pour cela je partage avec vous un commentaire de saint Thomas d’Aquin sur le Credo.
La foi est le premier bien nécessaire au chrétien. Sans elle, personne ne mérite le nom de chrétien fidèle. La foi produit quatre biens en celui qui la possède.

Premièrement c’est par la foi que l’âme est unie à Dieu. Par elle, en effet, l’âme chrétienne contracte avec Dieu une sorte de mariage, conformément à cette parole du Seigneur à Israël (Osée, 2, 20): « Je t’épouserai dans la foi ».
Aussi, lors de la réception de son baptême, l’homme confesse-t-il d’abord sa foi, en réponse à la question qui lui est posée: croyez-vous en Dieu? La raison en est que le baptême est d’abord le sacrement de la foi. Le Seigneur lui-même le dit (Marc 16, 16): «Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ». Car sans la foi le baptême est inutile. Aussi il faut le savoir: sans la foi, nul n’est agréable à Dieu, comme l’apôtre le déclare dans la lettre aux Hébreux (11, 6): « Il est impossible, sans la foi, de plaire à Dieu ». C’est pourquoi saint Augustin dans son commentaire de cette parole (Rom. 14, 23): «tout ce qui ne procède pas de la foi est péché », écrit: « Là où fait défaut la connaissance de la vérité immuable et éternelle, là où fait défaut la foi, il n’y a pas de vertu véritable ».

Le second bien produit par la foi, c’est de commencer en nous la vie éternelle, notre âme par le baptême devient la demeure de la Sainte Trinité. Car la vie éternelle n’est rien d’autre que de connaître Dieu, selon la parole du Seigneur : « La vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent vous, le seul vrai Dieu »(Jn. 17, 3).
Cette connaissance de Dieu qui s’inaugure ici-bas par la foi atteindra sa perfection dans la vie future, où nous le connaîtrons tel qu’il est. Aussi est-il écrit dans l’Epitre aux Hébreux (11, 1): « La foi est la substance des réalités espérées ». Personne donc ne peut parvenir à la béatitude éternelle, qui consiste à connaître Dieu véritablement, si d’abord il ne le connait par la foi. Aussi le Seigneur déclare-t-il : « Bienheureux ceux qui ont cru sans avoir vu »(Jn. 20, 29).

Le troisième bien opéré par la foi, c’est de diriger la vie présente. L’homme en effet, pour bien vivre, a besoin de savoir ce qui est nécessaire pour mener une vie vertueuse; et s’il devait apprendre par l’étude toutes les choses nécessaires pour bien vivre, l’homme ne pourrait pas y parvenir ou bien il n’y parviendrait qu’au bout d’un temps considérable, peut-être à la fin d’une longue vie. Or précisément, la foi enseigne tout ce qu’il faut savoir pour vivre sagement. Elle nous apprend en effet l’existence du Dieu unique et Trinitaire: Dieu d’amour. Elle nous révèle que Dieu récompense les bons et punit les méchants, qu’il existe une autre vie et autres choses semblables. Ces connaissances nous incitent suffisamment à faire le bien et à éviter le mal. « Mon juste-dit en effet le Seigneur (Habacuc, 2,4) – vit par la foi ». Et cela est si manifeste qu’aucun philosophe, avant l’avènement du Christ, par tous ses efforts, ne put en savoir autant sur Dieu et les vérités nécessaires à la vie éternelle, qu’une personne simple sans études, après l’avènement du Christ, au moyen de sa foi. C’est pourquoi le prophète Isaïe a écrit (11, 9): « la terre a été remplie de la connaissance de Dieu » et cela par la révélation et transmission de la foi.

La foi produit un quatrième bien, à savoir la victoire sur les tentations, comme le déclare l’épitre aux Hébreux (11, 33): « Les saints, par la foi, ont vaincu des royaumes». La vérité de cette affirmation est manifeste, car toute tentation vient soit du diable, soit du monde, soit de la chair. Le diable en effet nous tente pour nous empêcher d’obéir à Dieu et de nous soumettre à lui. Or, c’est par la foi que nous repoussons la suggestion du malin, car, par elle, nous savons que Dieu est le Maître de tout et donc que nous lui devons obéissance. Aussi saint Pierre déclare-t-il (1. 5, 8) : «Votre adversaire, le diable, est là qui rôde, cherchant qui dévorer, résistez-lui, fermes dans la foi ».
Quant au monde, il nous tente en nous séduisant par ses biens et en nous terrifiant par ses adversités. Mais la foi nous donne de triompher de ses assauts, en nous faisant croire à la réalité d’une vie meilleure que la vie présente. Voilà pourquoi, grâce à la foi, les prospérités de ce monde, nous les méprisons, et ses adversités, nous ne les redoutons pas, comme l’écrit saint Jean (1.5, 4): « La victoire qui nous rend vainqueurs du monde, c’est notre foi », et la foi nous donne également la victoire en nous enseignant qu’il y a des maux plus grands que ceux de cette vie: ceux de l’enfer.
Enfin, la chair, elle aussi, nous tente en nous entraînant vers les délectations passagères de la vie présente. Mais la foi nous montre que par ces délectations, si nous nous y attachons indument, avec désordre, nous perdons les délices de l’éternité.
Aussi l’apôtre nous donne-t-il cet avertissement (Ephes, 6. 16) : « Tenez toujours en main le bouclier de la foi ».

Ce que nous venons de dire, touchant les biens produits en nous par la foi, nous montre clairement sa très grande utilité.
Demandons en cette fête de la Sainte Trinité d’être fidèles à la foi de notre baptême. Demandons aussi que tous les hommes puissent connaitre et accueillir la véritable foi.

 

 

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Publié le 16 juin 2025