Année 2025-Homélie pour la fête de la Croix Glorieuse (JA).

Exaltation de la Sainte Croix.
Et comment glorifions-nous spirituellement la Sainte Croix? En entrant dans une union volontaire et généreuse au mystère des souffrances de notre divin Sauveur et en nous y associant.
___________________________________________________
« Il faut que le Fils de l’homme soit élevé » nous dit Jésus parlant de lui-même et de sa propre mort sur la croix. Et l’Eglise répond: « Nous vous adorons, ô Christ, et nous vous bénissons, parce que par votre Croix, vous avez racheté le monde».
L’Eglise nous propose aujourd’hui, 14 septembre, et depuis bien longtemps, cette fête de l’exaltation de la Croix.
Benoit XVI se demandait: « Mais quel sens cela a-t-il d’exalter la Croix ? N’est-il pas scandaleux de vénérer un échafaud infamant? L’apôtre Paul affirme: « Nous proclamons nous un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Co 1, 23). Cependant, les chrétiens n’exaltent pas n’importe quelle croix, mais la Croix que Jésus a sanctifiée par son sacrifice, fruit et témoignage d’un amour immense. Le Christ sur la Croix a versé tout son sang pour délivrer l’humanité de l’esclavage du péché et de la mort. Signe de malédiction, la Croix a par conséquent été transformée en signe de bénédiction, de symbole de mort, elle a été transformée en symbole par excellence de l’Amour qui vainc la haine et la violence et engendre la vie immortelle. « O Crux, ave spes unica ! Salut, o Croix, unique espérance ! ». Ainsi chante la liturgie » dans son hymne Vexilla regis:
« Arbre éclatant, resplendissant, / Orné de la pourpre du Roi,
Issu d’un lignage assez noble / Pour toucher des membres si saints !
Heureux es-tu, car à ton bois / La rançon du monde a pendu,
Balance où fut pesé le corps / Qui ravit la proie des enfers !
Ô Croix, salut, unique espoir, / En ce jour triomphant,
Des fidèles augmente la grâce, / Des pécheurs efface les crimes.
Source du salut, Trinité, / Que tout esprit Vous glorifie :
La Croix nous donne la victoire : / Ajoutez-y la récompense ».
Saint Bernard disait dans une méditation sur la Passion: « Loin de moi la pensée de me glorifier ailleurs que dans la croix de mon Seigneur Jésus Christ (Ga 6,14). La croix est votre gloire, la croix est votre souveraineté. Voici votre souveraineté sur vos épaules (Is 9,5). Ceux qui portent votre croix, portent votre gloire. C’est pourquoi la croix, qui fait peur aux infidèles, est pour les fidèles plus belle que tous les arbres du Paradis. Le Christ a-t-il craint la croix ? Et Pierre ? Et André ? Au contraire, ils l’ont désirée [ainsi que tous les saints]. Le Christ s’est avancé vers elle « comme un champion joyeux de prendre sa course » (Ps 18,6): « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de mourir » (Lc 22,15). Il a mangé la Pâque en souffrant sa Passion, lorsqu’il est passé de ce monde à son Père. Sur la croix il a mangé et il a bu, il s’est enivré et s’est endormi. Qui pourrait désormais craindre la croix ? ».
Cette fête de l’Exaltation de la Sainte Croix est une invitation personnelle à glorifier spirituellement, bien davantage que matériellement (même si les honneurs physiques rendus aux précieuses reliques de la Croix sont importants et ne doivent pas être négligés, bien au contraire), l’instrument de notre rédemption et les souffrances rédemptrices de Celui qui l’a porté, y a été fixé par des clous, et y a rendu Son dernier souffle.
Et comment glorifions-nous spirituellement la Sainte Croix? En entrant dans une union volontaire et généreuse au mystère des souffrances de notre divin Sauveur et en nous y associant.
Comme nous dit saint Paul Apôtre dans sa lettre aux Philippiens (2,5-11): « frères, ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus, lui qui, bien qu’il fût de condition divine, n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu ; mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, devenant semblable aux hommes, et reconnu extérieurement comme un homme. Il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ».
C’est la grande leçon évangélique que Saint Louis-Marie Grignon de Montfort nous exhorte à approfondir dans sa Lettre aux amis de la croix:
« Voilà deux partis qui se présentent tous les jours: celui de Jésus-Christ et celui du monde. Celui de notre aimable Sauveur est à droite, en montant, dans un chemin étroit et rétréci plus que jamais par la corruption du monde. Ce bon Maître y est en tête, marchant pieds nus, la tête couronnée d’épines, le corps tout ensanglanté, et chargé d’une lourde Croix. Il n’y a qu’une poignée de gens, mais des plus vaillants, à Le suivre, parce qu’on n’entend pas Sa voix si délicate au milieu du tumulte du monde; ou on n’a pas le courage de Le suivre dans Sa pauvreté, Ses douleurs, Ses humiliations et Ses autres croix qu’il faut nécessairement porter à Son service tous les jours de la vie.
A gauche est le parti du monde ou du démon, lequel est le plus nombreux, le plus magnifique et le plus brillant, du moins en apparence. Tout le plus beau monde y court; on y fait presse, quoique les chemins soient larges, et plus élargis que jamais par la multitude qui y passe comme des torrents; ils sont couverts de fleurs, bordés de plaisirs et de jeux, couverts d’or et d’argent.
Ceux-ci, les mondains, pour s’animer à persévérer dans leur malice sans scrupule, crient tous les jours: « Mangeons, buvons, chantons, dansons, jouons ! Dieu est bon, Dieu ne nous a pas faits pour nous condamner; Dieu ne défend pas de se divertir; nous ne serons pas damnés pour cela; point de scrupule! « vous ne mourrez pas » (comme a dit le serpent à Adam avant la chute originelle)».
A droite, par contre, le petit troupeau qui suit Jésus-Christ ne parle que de larmes, de pénitences, d’oraisons et de mépris du monde, d’imitation de Jésus-Christ. Ils se disent : « Un moment d’une légère tribulation produit un poids éternel de gloire. Combattons donc avec force, courons bien vite afin que nous atteignions le but, afin que nous gagnions la couronne impérissable ! ».
Terminons avec une invitation de Saint Augustin: « Reconnaissons sans trembler, mes frères, et proclamons que le Christ a été crucifié pour nous. Disons-le sans crainte et avec joie, sans honte et avec fierté ». Comme l’apôtre saint Paul: « Pour moi, Dieu me garde de trouver ma fierté autre part que dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ » (Gal 6,14).
« O Croix plus brillante que tous les astres, célèbre dans le monde, vraiment aimable aux hommes, plus sainte que toutes choses, seule tu as été digne de porter la rançon du monde: doux bois, doux clous, portant un doux fardeau; sauve ce peuple assemblé aujourd’hui pour chanter tes louanges » (Ant. Magnificat).
Publié le 14 septembre 2025
Année 2025-Homélie pour la fête de la Croix Glorieuse (JA).
Exaltation de la Sainte Croix.
Et comment glorifions-nous spirituellement la Sainte Croix? En entrant dans une union volontaire et généreuse au mystère des souffrances de notre divin Sauveur et en nous y associant.
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« Il faut que le Fils de l’homme soit élevé » nous dit Jésus parlant de lui-même et de sa propre mort sur la croix. Et l’Eglise répond: « Nous vous adorons, ô Christ, et nous vous bénissons, parce que par votre Croix, vous avez racheté le monde».
L’Eglise nous propose aujourd’hui, 14 septembre, et depuis bien longtemps, cette fête de l’exaltation de la Croix.
Benoit XVI se demandait: « Mais quel sens cela a-t-il d’exalter la Croix ? N’est-il pas scandaleux de vénérer un échafaud infamant? L’apôtre Paul affirme: « Nous proclamons nous un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Co 1, 23). Cependant, les chrétiens n’exaltent pas n’importe quelle croix, mais la Croix que Jésus a sanctifiée par son sacrifice, fruit et témoignage d’un amour immense. Le Christ sur la Croix a versé tout son sang pour délivrer l’humanité de l’esclavage du péché et de la mort. Signe de malédiction, la Croix a par conséquent été transformée en signe de bénédiction, de symbole de mort, elle a été transformée en symbole par excellence de l’Amour qui vainc la haine et la violence et engendre la vie immortelle. « O Crux, ave spes unica ! Salut, o Croix, unique espérance ! ». Ainsi chante la liturgie » dans son hymne Vexilla regis:
« Arbre éclatant, resplendissant, / Orné de la pourpre du Roi,
Issu d’un lignage assez noble / Pour toucher des membres si saints !
Heureux es-tu, car à ton bois / La rançon du monde a pendu,
Balance où fut pesé le corps / Qui ravit la proie des enfers !
Ô Croix, salut, unique espoir, / En ce jour triomphant,
Des fidèles augmente la grâce, / Des pécheurs efface les crimes.
Source du salut, Trinité, / Que tout esprit Vous glorifie :
La Croix nous donne la victoire : / Ajoutez-y la récompense ».
Saint Bernard disait dans une méditation sur la Passion: « Loin de moi la pensée de me glorifier ailleurs que dans la croix de mon Seigneur Jésus Christ (Ga 6,14). La croix est votre gloire, la croix est votre souveraineté. Voici votre souveraineté sur vos épaules (Is 9,5). Ceux qui portent votre croix, portent votre gloire. C’est pourquoi la croix, qui fait peur aux infidèles, est pour les fidèles plus belle que tous les arbres du Paradis. Le Christ a-t-il craint la croix ? Et Pierre ? Et André ? Au contraire, ils l’ont désirée [ainsi que tous les saints]. Le Christ s’est avancé vers elle « comme un champion joyeux de prendre sa course » (Ps 18,6): « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de mourir » (Lc 22,15). Il a mangé la Pâque en souffrant sa Passion, lorsqu’il est passé de ce monde à son Père. Sur la croix il a mangé et il a bu, il s’est enivré et s’est endormi. Qui pourrait désormais craindre la croix ? ».
Cette fête de l’Exaltation de la Sainte Croix est une invitation personnelle à glorifier spirituellement, bien davantage que matériellement (même si les honneurs physiques rendus aux précieuses reliques de la Croix sont importants et ne doivent pas être négligés, bien au contraire), l’instrument de notre rédemption et les souffrances rédemptrices de Celui qui l’a porté, y a été fixé par des clous, et y a rendu Son dernier souffle.
Et comment glorifions-nous spirituellement la Sainte Croix? En entrant dans une union volontaire et généreuse au mystère des souffrances de notre divin Sauveur et en nous y associant.
Comme nous dit saint Paul Apôtre dans sa lettre aux Philippiens (2,5-11): « frères, ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus, lui qui, bien qu’il fût de condition divine, n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu ; mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, devenant semblable aux hommes, et reconnu extérieurement comme un homme. Il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ».
C’est la grande leçon évangélique que Saint Louis-Marie Grignon de Montfort nous exhorte à approfondir dans sa Lettre aux amis de la croix:
« Voilà deux partis qui se présentent tous les jours: celui de Jésus-Christ et celui du monde. Celui de notre aimable Sauveur est à droite, en montant, dans un chemin étroit et rétréci plus que jamais par la corruption du monde. Ce bon Maître y est en tête, marchant pieds nus, la tête couronnée d’épines, le corps tout ensanglanté, et chargé d’une lourde Croix. Il n’y a qu’une poignée de gens, mais des plus vaillants, à Le suivre, parce qu’on n’entend pas Sa voix si délicate au milieu du tumulte du monde; ou on n’a pas le courage de Le suivre dans Sa pauvreté, Ses douleurs, Ses humiliations et Ses autres croix qu’il faut nécessairement porter à Son service tous les jours de la vie.
A gauche est le parti du monde ou du démon, lequel est le plus nombreux, le plus magnifique et le plus brillant, du moins en apparence. Tout le plus beau monde y court; on y fait presse, quoique les chemins soient larges, et plus élargis que jamais par la multitude qui y passe comme des torrents; ils sont couverts de fleurs, bordés de plaisirs et de jeux, couverts d’or et d’argent.
Ceux-ci, les mondains, pour s’animer à persévérer dans leur malice sans scrupule, crient tous les jours: « Mangeons, buvons, chantons, dansons, jouons ! Dieu est bon, Dieu ne nous a pas faits pour nous condamner; Dieu ne défend pas de se divertir; nous ne serons pas damnés pour cela; point de scrupule! « vous ne mourrez pas » (comme a dit le serpent à Adam avant la chute originelle)».
A droite, par contre, le petit troupeau qui suit Jésus-Christ ne parle que de larmes, de pénitences, d’oraisons et de mépris du monde, d’imitation de Jésus-Christ. Ils se disent : « Un moment d’une légère tribulation produit un poids éternel de gloire. Combattons donc avec force, courons bien vite afin que nous atteignions le but, afin que nous gagnions la couronne impérissable ! ».
Terminons avec une invitation de Saint Augustin: « Reconnaissons sans trembler, mes frères, et proclamons que le Christ a été crucifié pour nous. Disons-le sans crainte et avec joie, sans honte et avec fierté ». Comme l’apôtre saint Paul: « Pour moi, Dieu me garde de trouver ma fierté autre part que dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ » (Gal 6,14).
« O Croix plus brillante que tous les astres, célèbre dans le monde, vraiment aimable aux hommes, plus sainte que toutes choses, seule tu as été digne de porter la rançon du monde: doux bois, doux clous, portant un doux fardeau; sauve ce peuple assemblé aujourd’hui pour chanter tes louanges » (Ant. Magnificat).
Publié le 14 septembre 2025
Année 2025-Homélie pour la fête de la Croix Glorieuse (JA).

Exaltation de la Sainte Croix.
Et comment glorifions-nous spirituellement la Sainte Croix? En entrant dans une union volontaire et généreuse au mystère des souffrances de notre divin Sauveur et en nous y associant.
___________________________________________________
« Il faut que le Fils de l’homme soit élevé » nous dit Jésus parlant de lui-même et de sa propre mort sur la croix. Et l’Eglise répond: « Nous vous adorons, ô Christ, et nous vous bénissons, parce que par votre Croix, vous avez racheté le monde».
L’Eglise nous propose aujourd’hui, 14 septembre, et depuis bien longtemps, cette fête de l’exaltation de la Croix.
Benoit XVI se demandait: « Mais quel sens cela a-t-il d’exalter la Croix ? N’est-il pas scandaleux de vénérer un échafaud infamant? L’apôtre Paul affirme: « Nous proclamons nous un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens » (1 Co 1, 23). Cependant, les chrétiens n’exaltent pas n’importe quelle croix, mais la Croix que Jésus a sanctifiée par son sacrifice, fruit et témoignage d’un amour immense. Le Christ sur la Croix a versé tout son sang pour délivrer l’humanité de l’esclavage du péché et de la mort. Signe de malédiction, la Croix a par conséquent été transformée en signe de bénédiction, de symbole de mort, elle a été transformée en symbole par excellence de l’Amour qui vainc la haine et la violence et engendre la vie immortelle. « O Crux, ave spes unica ! Salut, o Croix, unique espérance ! ». Ainsi chante la liturgie » dans son hymne Vexilla regis:
« Arbre éclatant, resplendissant, / Orné de la pourpre du Roi,
Issu d’un lignage assez noble / Pour toucher des membres si saints !
Heureux es-tu, car à ton bois / La rançon du monde a pendu,
Balance où fut pesé le corps / Qui ravit la proie des enfers !
Ô Croix, salut, unique espoir, / En ce jour triomphant,
Des fidèles augmente la grâce, / Des pécheurs efface les crimes.
Source du salut, Trinité, / Que tout esprit Vous glorifie :
La Croix nous donne la victoire : / Ajoutez-y la récompense ».
Saint Bernard disait dans une méditation sur la Passion: « Loin de moi la pensée de me glorifier ailleurs que dans la croix de mon Seigneur Jésus Christ (Ga 6,14). La croix est votre gloire, la croix est votre souveraineté. Voici votre souveraineté sur vos épaules (Is 9,5). Ceux qui portent votre croix, portent votre gloire. C’est pourquoi la croix, qui fait peur aux infidèles, est pour les fidèles plus belle que tous les arbres du Paradis. Le Christ a-t-il craint la croix ? Et Pierre ? Et André ? Au contraire, ils l’ont désirée [ainsi que tous les saints]. Le Christ s’est avancé vers elle « comme un champion joyeux de prendre sa course » (Ps 18,6): « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de mourir » (Lc 22,15). Il a mangé la Pâque en souffrant sa Passion, lorsqu’il est passé de ce monde à son Père. Sur la croix il a mangé et il a bu, il s’est enivré et s’est endormi. Qui pourrait désormais craindre la croix ? ».
Cette fête de l’Exaltation de la Sainte Croix est une invitation personnelle à glorifier spirituellement, bien davantage que matériellement (même si les honneurs physiques rendus aux précieuses reliques de la Croix sont importants et ne doivent pas être négligés, bien au contraire), l’instrument de notre rédemption et les souffrances rédemptrices de Celui qui l’a porté, y a été fixé par des clous, et y a rendu Son dernier souffle.
Et comment glorifions-nous spirituellement la Sainte Croix? En entrant dans une union volontaire et généreuse au mystère des souffrances de notre divin Sauveur et en nous y associant.
Comme nous dit saint Paul Apôtre dans sa lettre aux Philippiens (2,5-11): « frères, ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus, lui qui, bien qu’il fût de condition divine, n’a pas retenu avidement son égalité avec Dieu ; mais il s’est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave, devenant semblable aux hommes, et reconnu extérieurement comme un homme. Il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ».
C’est la grande leçon évangélique que Saint Louis-Marie Grignon de Montfort nous exhorte à approfondir dans sa Lettre aux amis de la croix:
« Voilà deux partis qui se présentent tous les jours: celui de Jésus-Christ et celui du monde. Celui de notre aimable Sauveur est à droite, en montant, dans un chemin étroit et rétréci plus que jamais par la corruption du monde. Ce bon Maître y est en tête, marchant pieds nus, la tête couronnée d’épines, le corps tout ensanglanté, et chargé d’une lourde Croix. Il n’y a qu’une poignée de gens, mais des plus vaillants, à Le suivre, parce qu’on n’entend pas Sa voix si délicate au milieu du tumulte du monde; ou on n’a pas le courage de Le suivre dans Sa pauvreté, Ses douleurs, Ses humiliations et Ses autres croix qu’il faut nécessairement porter à Son service tous les jours de la vie.
A gauche est le parti du monde ou du démon, lequel est le plus nombreux, le plus magnifique et le plus brillant, du moins en apparence. Tout le plus beau monde y court; on y fait presse, quoique les chemins soient larges, et plus élargis que jamais par la multitude qui y passe comme des torrents; ils sont couverts de fleurs, bordés de plaisirs et de jeux, couverts d’or et d’argent.
Ceux-ci, les mondains, pour s’animer à persévérer dans leur malice sans scrupule, crient tous les jours: « Mangeons, buvons, chantons, dansons, jouons ! Dieu est bon, Dieu ne nous a pas faits pour nous condamner; Dieu ne défend pas de se divertir; nous ne serons pas damnés pour cela; point de scrupule! « vous ne mourrez pas » (comme a dit le serpent à Adam avant la chute originelle)».
A droite, par contre, le petit troupeau qui suit Jésus-Christ ne parle que de larmes, de pénitences, d’oraisons et de mépris du monde, d’imitation de Jésus-Christ. Ils se disent : « Un moment d’une légère tribulation produit un poids éternel de gloire. Combattons donc avec force, courons bien vite afin que nous atteignions le but, afin que nous gagnions la couronne impérissable ! ».
Terminons avec une invitation de Saint Augustin: « Reconnaissons sans trembler, mes frères, et proclamons que le Christ a été crucifié pour nous. Disons-le sans crainte et avec joie, sans honte et avec fierté ». Comme l’apôtre saint Paul: « Pour moi, Dieu me garde de trouver ma fierté autre part que dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ » (Gal 6,14).
« O Croix plus brillante que tous les astres, célèbre dans le monde, vraiment aimable aux hommes, plus sainte que toutes choses, seule tu as été digne de porter la rançon du monde: doux bois, doux clous, portant un doux fardeau; sauve ce peuple assemblé aujourd’hui pour chanter tes louanges » (Ant. Magnificat).
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Publié le 14 septembre 2025