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Année 2024- Homélie pour le 5ème dimanche du temps ordinaire (JA).

Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile!

 

 

Un baptisé qui n’est pas missionnaire agit-il en enfant de Dieu, en disciple de Jésus-Christ?
Toute personne a le droit d’entendre la « Bonne Nouvelle » de Dieu, puisque c’est pour aimer Dieu qu’elle a été créée. A ce droit correspond un devoir, celui d’évangéliser.

 

 


« Annoncer l’Evangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile! » (1 Co 9, 16-19.22-23). Voilà ces paroles de saint Paul qui sont comme un écho de l’affirmation et de l’activité de Jésus tel que nous l’avons entendu dans l’Evangile : « Jésus leur dit:  Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Evangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Evangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons ».
« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! ». C’est le cri de saint Paul dans notre deuxième lecture (1 Co 9, 16-23), parce qu’il a conscience de sa responsabilité envers ceux qui ne connaissent pas le Christ et le monde est rempli de ces personnes malheureuses qui ne connaissent pas le Christ, qui ne connaissent pas le chemin du salut, qui ne viennent pas à l’église.
Saint Paul serait le plus malheureux des hommes s’il gardait pour lui ce trésor sans en ouvrir l’accès au maximum de gens. L’apôtre a été gracié par la connaissance profonde du Christ et il ne peut pas garder cela pour lui seul. Comme l’enfant qui parle du cadeau reçu à tout le monde même aux inconnus de la rue.

Cela correspond aussi à ce que Jésus attend de ses disciples (Mt 5, 14-16) : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes».
Jésus, lumière divine, puisque comme l’affirme l’Evangile selon saint Jean : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde », il a allumé sa lumière en nous par le baptême et il attend que cette lumière brille partout, qu’elle ne s’éteigne pas.
Un baptisé qui n’est pas missionnaire agit-il en enfant de Dieu, en disciple de Jésus-Christ?  Toute personne a le droit d’entendre la « Bonne Nouvelle » de Dieu, puisque c’est pour aimer Dieu qu’elle a été créée; et Dieu se fait connaître et se donne dans le Christ: c’est Lui et uniquement Lui qui est sa Parole, le seul chemin qui conduit au Père. A ce droit correspond un devoir, celui d’évangéliser: en effet, « annoncer l’Evangile, ce n’est pas mon motif d’orgueil, c’est une nécessité qui s’impose à moi: malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile!»(1 Co 9, 16) . Ainsi, celui qui connait déjà le Christ a le devoir de l’annoncer aux autres. Et puisque c’est un devoir il nous sera demandé des comptes pour cela: « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes –dit Jésus–, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.  Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux » (Mt 10, 32-33).

Aujourd’hui il nous faut lutter contre le danger et la méchanceté du relativisme pour qui chacun pense trouver la paix et le bonheur à croire en privé, sans provoquer de remous, car de toute façon, dit le relativisme, toutes les religions sont également valables, toutes sont bonnes et conduisent au bonheur. Mais cela est un blasphème, une insulte à notre Seigneur Jésus-Christ qui étant Dieu s’est fait homme pour nous sauver, et qui se propose comme unique chemin du salut éternel: « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie; personne ne va vers le Père sans passer par moi ».

L’Eglise, fidèle à son Epoux, Jésus, propose, elle n’impose rien. Elle respecte les personnes, et par respect pour les personnes elle annonce la vérité qui lui a été divinement confiée. L’Evangile est lumière du monde, sel de la terre, levain de la pâte! Elle ne peut pas s’arrêter de dire la Vérité, elle ne peut pas ne pas dénoncer l’erreur.
L’Eglise en tout cela n’a qu’un seul intérêt: celui du salut éternel des âmes pour la gloire de Dieu. Et chacun de nous sera membre de cette Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique, dans la mesure où il poursuit cet unique et même intérêt. Bien des missionnaires depuis les temps apostoliques ont incarné cet état d’esprit en allant planter l’Eglise par tout dans le monde. De nos jours c’est à nous de le faire.

« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile! ».
Jésus qui connait bien notre nature humaine avait dit : « Si eux se taisent, les pierres crieront! » (Lc 19,40). Et la nuit où il a été livré, les apôtres, par peur, se sont tus, mais les pierres ont rendu témoignage à Jésus: la terre a tremblé, les tombeaux se sont ouvert, le soleil s’est obscurci.
Et ailleurs saint Paul dit encore: « Comment les païens peuvent-ils croire s’ils n’ont pas entendu? Mais comment peuvent-ils entendre si personne ne proclame? La foi nait de la prédication! » (Rm 10,14).
« Jésus leur dit : Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Evangile; car c’est pour cela que je suis sorti ». Si Jésus est sorti (du sein du Père) pour annoncer l’Evangile, et si l’Eglise n’a pour mission que la même de Jésus, demandons donc la grâce pour tous ses membres, pour chaque baptisé et futur baptisé, d’être fidèle à cette mission, car « malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile! ».

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