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Année 2024-Homélie pour le 31ème dimanche du temps ordinaire (JGA).

Le plus grand des commandements.

 

En nous commandant de l’aimer, Dieu est bon; car il nous fait faire de notre amour l’usage le plus avantageux pour nous.
Dieu nous défend de chercher le bonheur où il n’est pas et nous ordonne de le chercher là où il est, c’est-à-dire en lui.


Notre Seigneur nous enseigne, aujourd’hui, le grand commandement: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu». Dieu nous fait l’honneur de nous aimer: Dieu nous fait l’honneur de vouloir être aimé de nous. Non seulement il nous permet d’entrer en son amitié, mais il nous le commande. Et le commandement qu’il nous en fait, il le met à la tête de ses commandements, comme la chose à laquelle il tient le plus, comme celle qu’il demande avant tout et par-dessus tout. Comme dit Notre Seigneur, c’est le grand commandement.

Dieu nous a beaucoup donné et, par suite, il nous demande beaucoup. Nous sommes à lui, c’est lui qui nous a faits; quoi de plus juste que de lui rendre par amour tout ce qu’il nous a donné? En nous commandant de l’aimer, Dieu est bon; car il nous fait faire de notre amour l’usage le plus avantageux pour nous. Tout le reste que nous pourrions aimer ne peut rien pour notre bonheur: Dieu seul peut nous rendre heureux et, en nous commandant de l’aimer par dessus tout, Dieu nous défend de chercher le bonheur où il n’est pas et nous ordonne de le chercher là où il est, c’est-à-dire en lui.

Notre Seigneur, expliquant le grand commandement, nous dit qu’il faut aimer de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit. Par le cœur il faut entendre la volonté; par l’âme les puissances qui, chez nous, exécutent les volontés et par l’esprit ce que nous appelons ordinairement l’intelligence. C’est à dire que tout en nous doit aimer Dieu; tout en nous doit se réunir dans l’obéissance au grand commandement. Il faut aimer de tout notre esprit, soumettant amoureusement notre intelligence aux vérités de la foi; les recevant humblement, les embrassant joyeusement, les conservant fidèlement, comme le plus riche trésor que nous puissions avoir avant la complète manifestation de la vérité qui nous est promise dans les cieux. Il faut aimer de tout notre cœur, c’est à dire de toute notre volonté, portant vers Dieu seul toutes les forces que nous avons pour rechercher le bien, ce qui se fait par l’espérance et la charité. Enfin, il faut aimer Dieu de toute son âme afin que toutes les actions soient animées, inspirées, réglées, sanctifiées par l’amour de Dieu régnant dans l’âme.

Notre Seigneur nous ayant enseigné l’amour de Dieu, nous enseigne aussi le second commandement, qui est d’aimer le prochain. « Ce commandement, dit Notre Seigneur, est semblable au premier« , parce que, comme le premier, il nous commande d’aimer; et comme le premier contient tous nos devoirs envers Dieu, le second contient tous nos devoirs envers le prochain. Le Bon Dieu nous rend doux ce commandement en nous disant d’aimer notre prochain. Ce mot prochain, proximus, indique quelqu’un qui est près de nous; près de nous par la nature qui est unique en tous; près de nous par la rédemption qui est la même pour tous; près de nous par la ressemblance de Dieu que nous portons également; près de nous par la capacité de jouir ensemble du souverain bien; près de nous, encore plus, par le baptême, la confirmation; près de nous par la Sainte Eucharistie; près de nous par la vocation religieuse. Il faut sérieusement examiner si nous aimons notre prochain comme nous-mêmes et surtout ce  prochain qui est le plus près de nous, nos proches.

Le diable n’aime pas Dieu, le diable n’aime pas son prochain.
Mais « là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent« .

Ubi caritas et amor, Deus ibi est.
Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent.
L’amour du Christ nous a rassemblés et nous sommes un.
Exultons et réjouissons-nous en lui.
Craignons et aimons le Dieu vivant
et aimons-nous les uns les autres d’un cœur sincère.
Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent.
Ne formons donc tous qu’un seul corps:
Ne soyons pas divisés de cœur, prenons garde.
Cessent les querelles méchantes, cessent les disputes.
Et que le Christ soit au milieu de nous.
Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent.
Qu’avec les bienheureux, nous voyions
Votre glorieux visage, ô Christ Dieu,
Joie immense et divine;
Pendant la durée infinie des siècles.

Ainsi soit-il.

 

Source :
Père Emmanuel André, Méditations pour tous les jours de l’année liturgique, Éd. Sainte-Madeleine, 377-384.

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