Le mariage dans le plan de Dieu: « l’origine ».
L’être humain est essentiellement un être de relation. Toute notre vie est tissée de relations. En remontant « au commencement », nous percevons le projet de Dieu: Adam se donne à Eve et Eve se donne à Adam; c’est une vie nouvelle qui commence pour eux, faite d’accueil et de don.
Trois textes de la Bible:
Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (19, 3-6)
Des pharisiens s’approchèrent de Jésus pour le mettre à l’épreuve; ils lui demandèrent: «Est-il permis de renvoyer sa femme pour n’importe quel motif?». Il répondit: «N’avez-vous pas lu l’Ecriture? Au commencement, le Créateur les fit homme et femme, et il leur dit: “Voilà pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un.” A cause de cela, ils ne sont plus deux, mais un seul. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas!» Les pharisiens lui répliquent: «Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la séparation?» Jésus leur répond: «C’est en raison de votre endurcissement que Moïse vous a concédé de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi. Or je vous le dis: si quelqu’un renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, pour en épouser une autre, il est adultère.»
Livre de la Genèse (1, 26-28)
Dieu dit: « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre». Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit: « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. »
Livre de la Genèse (2, 7-9, 16-18, 21-25)
Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient, et y plaça l’homme qu’il avait modelé. Le Seigneur Dieu donna à l’homme cet ordre: « Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin; mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas; car, le jour où tu en mangeras, tu mourras. » Le Seigneur Dieu dit: «Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. » Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux, et l’homme s’endormit. Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes, puis il referma la chair à sa place. Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme et il l’amena vers l’homme. L’homme dit alors: « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair! On l’appellera femme, Ishsha, elle qui fut tirée de l’homme, Ish. » A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Tous les deux, l’homme et sa femme, étaient nus, et ils n’en éprouvaient aucune honte l’un devant l’autre.
Quelques points de réflexion:
La question du commencement.
L’égalité dans la dignité: Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa.
La différence: homme et femme il les créa.
La complémentarité: Il n’est pas bon que l’homme soit seul.
L’unité: ils deviendront une seule chair.
Le choix: l’homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme.
Les enfants: soyez féconds, multipliez, remplissez la terre.
L’indissolubilité: Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer.
La question du commencement.
Qu’ est-ce que signifie cette expression: « le commencement« ? Pour quoi Jésus parle du « commencement« ? Deux fois, au cours de son dialogue avec les pharisiens qui l’interrogeaient sur l’indissolubilité du mariage Jésus Christ fait mention « du commencement« . Il fait ainsi une référence explicite aux expressions correspondantes du Livre de la Genèse que ses interlocuteurs eux aussi connaissent par cœur: « Le Créateur, dès le commencement, les fit homme et femme… C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme et ils deviendront une seule chair ». En citant ces paroles en entier le Christ leur donne un sens normatif encore plus explicite. Et il ajoute: « Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas« . Cette expression significative « dès le commencement », deux fois répétée, nous fait comprendre que si nous souhaitons connaitre quel est le plan de Dieu pour l’homme et pour la femme qui s’unissent en mariage nous devons voir ce qui Dieu à fait « au commencement ». Dieu est éternel, sa Parole est éternelle, Dieu ne change pas, ne s’adapte pas aux modes et aux caprices des hommes.
L’égalité dans la dignité: Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa.
Voilà la plus haute dignité de l’homme: il a été créé à l’image de Dieu. Depuis sa conception et jusqu’à sa fin naturelle l’homme au delà de ses capacités, de sa santé, beauté, intelligence, au delà de sa richesse ou pauvreté… est image de Dieu, il mérite amour et accueil, respect et compréhension. L’Eglise l’a compris est pour cela défend la vie, toute vie.
La différence: homme et femme il les créa.
Facebook vous permet de choisir aux Etats-Unis parmi 52 genres au moment d’ouvrir un compte, vous y trouvez: agender; androgyne, androgynous; bigender; cisgender; cisgender man; cisgender woman; genderfluid; gender questioning; intersex; non-binary; pangender; trans… etc, etc. C’est a vomir. Notre Bon Dieu : « dès le commencement, les fit homme et femme… ». Homme et femme. La première et plus évidente différence physique renvoie à une différence plus profonde: psychique, spirituelle, de sensibilité.
La complémentarité : Il n’est pas bon que l’homme soit seul.
Homme et femme pour s’entraider, pour se soutenir, pour s’encourager. « Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra » (Gn 2, 18). Il amène tous les animaux devant l’homme, mais il n’y trouve pas son semblable. Il y a quelque chose qui « cloche » dans le Jardin, il y a quelque chose, ou plutôt quelqu’un, qui manque dans sa vie: la femme. Dieu créa la femme et la présenta à Adam: « L’homme dit alors: Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ». Le Pape Jean Paul II disait: «L’expérience de la solitude originelle nous permet de comprendre que le corps humain est symbolique, c’est-à-dire qu’il est signe extérieur d’une réalité intérieure. Le corps est porteur de l’invisible, il renvoie au-delà de lui-même vers les dimensions spirituelles et invisibles de la personne humaine: l’âme, qui est le principe spirituel de notre être. L’être humain est à la fois visible et invisible; le corps est dans le temps et l’espace, l’âme est dans l’éternité. Nous vivons dans ces deux mondes à la fois, c’est ce qui nous est propre en tant qu’êtres humains. Voilà pourquoi Adam ne trouvait pas de compagne parmi les animaux, tandis qu’il pouvait entrer en société avec Eve. Seul le corps d’Eve était symbolique, c’est-à-dire qu’il rendait présente la personne d’Eve toute entière, visible et invisible».
L’unité: ils deviendront une seule chair.
L’unité dont parle le livre de la Genèse: « les deux deviendront une seule chair » est sans aucun doute celle qui s’exprime et se réalise dans l’acte conjugal. La formule biblique, extrêmement concise et simple, indique le sexe, masculin et féminin, comme cette caractéristique de l’homme, mâle et femelle, qui leur permet, quand ils deviennent « une seule chair« , de soumettre simultanément toute leur humanité à la bénédiction de la fécondité. Mais nous ne devons pas nous arrêter à la surface de la sexualité humaine, nous ne devons pas traiter du corps et du sexe en dehors de la pleine dimension de l’homme et de la « communion des personnes« ; nous sommes invités à découvrir la plénitude et la profondeur propres de cette unité que l’homme et la femme sont appelés à vivre.
L’être humain est essentiellement un être de relation. Toute notre vie est tissée de relations. En remontant « au commencement », nous percevons le projet de Dieu: Adam se donne à Eve et Eve se donne à Adam; c’est une vie nouvelle qui commence pour eux, faite d’accueil et de don.
A cause de la nature symbolique du corps humain la sexualité devient ainsi un langage, c’est le langage du corps. Qu’ est ce que se disent les époux quand ils s’unissent? Ils se disent: je me donne à toi totalement et je t’accueille totalement. Ce langage n’est pas vrai quand on donne le corps mais on ne donne pas ou on n’accueille pas le cœur; quand on ne donne pas ou on n’accepte pas la capacité reproductive; quand on ne donne ou n’accueille pas l’avenir… En effet disait le Pape Jean- Paul II : «Une telle communion exige en effet que le langage du corps soit exprimé dans la réciprocité, dans toute la vérité de ce qu’il signifie. Si cette vérité vient à manquer, on ne saurait parler ni de vérité dans la maîtrise de soi, ni de vérité dans le don réciproque et dans l’accueil réciproque de soi de la part de la personne.»
Le choix: l’homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme.
Si du fait de la génération, l’être humain appartient « par nature » à son père et à sa mère, c’est au contraire « par choix » qu’il s’unit à sa femme (ou à son mari). C’est le choix qui établit le pacte conjugal entre les personnes qui, en se basant seulement sur ce choix, deviennent « une seule chair ».
Les enfants: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre.
En créant l’homme et la femme à son image et ressemblance, Dieu couronne et porte à sa perfection l’œuvre de ses mains: il les appelle à participer spécialement à son amour et aussi à son pouvoir de Créateur et de Père, moyennant leur coopération pour transmettre le don de la vie humaine: « Dieu les bénit et leur dit: Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre« . C’est ainsi que le but fondamental de la famille est le service de la vie. La fécondité est le fruit et le signe de l’amour conjugal, le témoignage vivant de la pleine donation réciproque des époux: « Dès lors, un amour conjugal vrai et bien compris tend à rendre les époux disponibles pour coopérer courageusement à l’amour du Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille« . La doctrine de l’Eglise est placée aujourd’hui dans une situation sociale et culturelle qui la rend à la fois plus difficile à comprendre mais aussi plus pressante et irremplaçable pour promouvoir le bien véritable de l’homme et de la femme. Mais l’Eglise croit fermement que la vie humaine, même faible et souffrante, est toujours un magnifique don du Dieu de bonté. Contre le pessimisme et l’égoïsme qui obscurcissent le monde, l’Eglise prend parti pour la vie.
Dans la Bible l’enfant est toujours une bénédiction. Le psaume 127, 4-5 nous dit : « Comme les flèches dans la main d’un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse« . Le Psaume 37 : « Observe celui qui est intègre, et regarde celui qui est droit; car il y a une postérité pour l’homme de paix« . Le livre des Proverbes 17,6 : « Les enfants des enfants sont la couronne des vieillards« .
La fécondité de l’amour conjugal ne se réduit pas à la seule procréation des enfants, même entendue en son sens spécifiquement humain: elle s’élargit et s’enrichit de tous les fruits de vie morale, spirituelle et surnaturelle que le père et la mère sont appelés à donner à leurs enfants et, à travers eux, à l’Eglise et au monde.
L’indissolubilité: Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer.
Le Livre de la Genèse nous ouvre à cette vérité quand il affirme, en référence à la constitution de la famille par le mariage, que « l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair » (Gn 2, 24). Dans l’Evangile, le Christ, en controverse avec les pharisiens, reprend ces mêmes paroles et ajoute : « Ainsi ils ne sont plus deux mais une seule chair. Eh bien! Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer » (Mt 19, 6). Il révèle à nouveau le contenu normatif d’un fait qui existait « dès le commencement » (Mt 19, 8) et qui conserve toujours en lui-même ce contenu: le caractère indissoluble du mariage est le fondement du bien commun de la famille. La communion conjugale se caractérise non seulement par son unité, mais encore par son indissolubilité: « Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l’entière fidélité des époux et requièrent leur indissoluble unité« .
C’est un devoir fondamental pour l’Eglise d’affirmer encore et avec force la doctrine de l’indissolubilité du mariage: à ceux qui, de nos jours, pensent qu’il est difficile, voire impossible de se lier à quelqu’un pour la vie, à ceux encore qui sont entraînés par une culture qui refuse l’indissolubilité du mariage et qui méprise même ouvertement l’engagement des époux à la fidélité, il faut redire l’annonce joyeuse du caractère définitif de cet amour conjugal, qui trouve en Jésus-Christ son fondement et sa force.
Je voudrais terminer avec la prière de Frédéric Ozanam pour « discerner sa vocation » :
« Je sens en moi se faire un grand vide que ne remplisse ni l’amitié ni l’étude. J’ignore qui viendra le combler. Sera-ce Dieu, sera-ce une créature? Si c’est une créature, je prie pour qu’elle ne se présente que quand je m’en serai rendu digne. Je prie qu’elle apporte avec elle ce qu’il faudra de charme extérieur pour qu’elle ne laisse place à aucun regret. Mais je prie surtout qu’elle vienne avec une âme excellente, qu’elle apporte une grande vertu, qu’elle vaille beaucoup mieux que moi, qu’elle m’attire en haut, qu’elle me fasse pas descendre, qu’elle soit généreuse parce que souvent je suis pusillanime, qu’elle soit fervente parce que je suis tiède dans les choses de Dieu, qu’elle soit compatissante enfin pour que je n’ai pas à rougir devant elle de mon infériorité. Ne m’abandonnez pas, Seigneur, faîtes que je sois aimé. Vous le savez, ce n’est pas seulement de la douceur que je cherche dans l’Amour, c’est le mépris de toute blessure, c’est la force de combattre pour le Bien, pour le Vrai. Ainsi soit-il »