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Année 2024-Homélie pour le 26ème dimanche du temps ordinaire (JA).

Saint Michel archange. 

 

Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat! Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous le demandons en suppliant! Et vous, prince de la milice céleste, repoussez en enfer, par la force divine, Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes. Amen.


En ce dimanche, 29 septembre, et depuis le Vème siècle, l’Eglise fête l’archange saint Michel, protecteur de l’Eglise contre la malice et les embûches du démon.

Il y a quelques jours le pape François enseignait [1] :
« Aujourd’hui, nous assistons à un phénomène étrange concernant le démon. A un certain niveau culturel, on pense qu’il n’existe tout simplement pas. Il serait un symbole de l’inconscient collectif, de l’aliénation, bref une métaphore. Mais « la plus grande ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas » (Charles Baudelaire). Il est astucieux: il nous fait croire qu’il n’existe pas et ainsi il domine tout. Il est fourbe. Et pourtant notre monde technologique et sécularisé regorge de magiciens, d’occultisme, de spiritisme, d’astrologues, de vendeurs de sorts et d’amulettes et malheureusement de véritables sectes sataniques. Chassé par la porte, le diable est rentré par la fenêtre, pourrait-on dire. Chassé par la foi, il revient par la superstition. Et si tu es superstitieux, inconsciemment, ou consciemment, tu es en train de dialoguer avec le diable. Avec le diable, on ne dialogue pas. La bataille contre l’esprit mauvais se gagne comme Jésus l’a gagnée dans le désert. Il le chasse ou le condamne, mais ne dialogue jamais. Frères, sœurs, ne dialoguez jamais avec le diable; quand il vient avec des tentations. Élève ton cœur vers le Seigneur, prie la Vierge Marie et chasse-le, comme Jésus nous a appris à le faire. Le diable – A distance ». Et le pape continue plus loin : « La technologie moderne offre également d’innombrables moyens de “donner l’occasion au diable” et beaucoup y succombent. Pensons à la pornographie en ligne sur Internet, derrière laquelle se cache un marché florissant: nous le savons tous. C’est le diable qui y travaille ».

Contre les puissances de l’enfer invoquons saint Michel. Toutes les fois qu’il s’agit d’une chose où il faut une puissance extraordinaire, c’est Michel que l’Ecriture cite comme envoyé, afin que son nom aussi bien que l’acte même, donne à comprendre que nul ne peut faire ce que Dieu fait par son incomparable puissance. C’est son nom et son cri de guerre : « Quis ut Deus ? » : « Qui est comme Dieu ?! ».
L’Eglise le désigne dans ses offices sous le nom de « princeps militiae celestis » (« prince de la milice céleste »), et lui demande son secours : « défendez-nous dans le combat ». Or, invoquer un généralissime, qu’est-ce, sinon requérir la force armée qu’il commande et s’apprêter au combat? En 1886 le Pape Léon XIII demandait à tous les prêtres sur la terre d’invoquer, chaque jour, à la fin de la messe, l’archange Saint Michel. Ainsi, les prêtres, les lèvres humides encore du sang de l’Agneau Immaculé qu’ils venaient de recevoir en communion, conjurent saint Michel de refouler dans l’abîme les puissances des ténèbres. A la suite de Léon XIII les Papes ont réitéré cette demande, car la prière à saint Michel est une arme précieuse dans le combat spirituel que vit l’Eglise et chacun de nous.
« Qui, plus que saint Michel, est propre à cette glorieuse mission? Il est l’ange gardien de l’Eglise et particulièrement de la fille aînée de l’Eglise. Il est le chef qui a brisé la première révolte de la créature ».

Commentons brièvement la prière à Saint Michel [2] :

« Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat». Défendez-nous, ô saint archange, dans la lutte ici-bas. Notre passage en ce monde a été défini par ces paroles mémorables de Job : « La vie de l’homme sur terre est un combat » (Job VII, 1). C’est à ce combat que nous exhorte saint Paul en ces termes : « Mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de Sa vertu. Revêtez-vous de l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister à toutes les embûches du démon; car nous avons à combattre, non contre la chair et le sang, mais contre les princes et les puissances, contre les gouverneurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans l’air. Soyez fermes, ceignez vos reins de la vérité et revêtez la cuirasse de la justice; que vos pieds soient chaussés et prêts à marcher dans la voie de l’Evangile, sur le chemin de la charité et de la paix. Et surtout prenez le bouclier de la foi, pour que vous puissiez éteindre sur lui les traits enflammés du malin esprit » (Eph. VI, 10-16).
C’est donc une guerre, non pas contre les hommes de ce monde, mais contre les perfidies et les embûches des esprits infernaux, ennemis obstinés et puissants, qui se servent de ce monde lui-même et des hommes, comme d’instruments pour nous faire la guerre.

« Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon». Les perfidies (la malice) du démon, c’est la mort, puisque la mort est entrée dans le monde par l’envie du démon (Sagesse II, 24); ce sont les persécutions qu’il inflige aux personnes et aux nations catholiques, puisque ceux-là l’imitent qui lui appartiennent.
Les embûches du démon, ce sont toutes les machinations capables de tromper, si c’est possible, les élus eux-mêmes (Matth. XXIV, 24).
Le déguisement du démon en serpent se continue par ses transformations en hérétique (ceux qui enseignent l’erreur), en schismatique, en faux savant, faux littérateur, faux artiste (qui ne cherchent plus la beauté), faux sociologue, en moderniste, et combien d’autres !
Les embûches du démon, ce sont les tentations pour lesquelles il se sert des circonstances extérieures, des passions internes, de nos sens, de l’imagination; ce sont les opérations divinatoires ou prédictions de l’avenir, les pratiques merveilleuses (la magie) par lesquelles ce trompeur, père du mensonge, séduit tant d’esprits. Ces perfidies et ces embûches croîtront en puissance à l’arrivée de l’antéchrist, « arrivée qui se produira –comme dit saint Paul– par l’opération de Satan, avec toutes sortes de miracles et de signes, et des prodiges menteurs, ainsi qu’avec toutes les séductions de l’iniquité, pour ceux qui se perdent, parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité, afin d’être sauvés » (2 Thess. II, 9-10).

« Que Dieu exerce sur lui son empire ». Quand l’archange saint Michel lutta contre le démon à l’occasion de la sépulture de Moïse, il lança à l’esprit mauvais ces paroles : « Que le Seigneur te dompte! » (Jude 9). Dans les tristes jours où nous vivons, répétons avec une confiance tranquille et ferme ces paroles de saint Michel contre Satan et les esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perdition des âmes: « Que le Seigneur te dompte! ».
Mais observons l’avertissement de l’apôtre saint Paul: « Ne donnez point place au démon » (Eph. IV, 27). Détestons de toute la force de notre âme cette figure horrible, cette fumée et ce feu d’agitation, de désordre et de rébellion, dont s’entoure le roi de tous les fils de l’orgueil (Job IV, 1, 25).
Contre le prince de l’orgueil, suivons le doux archange. Dans son triomphe, lui, au contraire, s’enveloppe de l’humilité, de la beauté et de l’amabilité de Jésus-Christ.

Honorons, acclamons et invoquons saint Michel, et, sous son patronage, avec l’aide de Dieu, durant toute notre vie et à l’heure de la mort, nous repousserons Satan vaincu dans les abîmes. Eternellement reconnaissants à Dieu nous répéterons avec Judith: « L’ange du Seigneur a combattu et triomphé pour nous!».

 

[1] https://www.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2024/documents/20240925-udienza-generale.html

[2] http://leblogdumesnil.unblog.fr/2023/09/24/2023-116-le-deguisement-du-demon-en-serpent-se-continue-par-ses-transformations-en-heretique-en-schismatique-en-faux-savant-faux-litterateur-faux-artiste-faux-sociologue-en-moderniste-et-com/?fbclid=IwY2xjawFiRHBleHRuA2FlbQIxMQABHQz4nTQtJmIbH30qWFz7V-0_kw4hfiblSQlvZ8Uie1RHgzfxmjibSGj5Xw_aem_653nYIdSUOipuAHRM2Sqeg

 

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