Année 2024-Homélie pour le 18ème dimanche du temps ordinaire (JA).
L’Eucharistie et la vertu de la force.
« Pour les nourrir il fait pleuvoir la manne, il leur donne le froment du ciel. Chacun se nourrit du pain des forts » (Ps 78(77)).
Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à méditer et considérer le mystère de l’Eucharistie. La manne au désert: préfiguration de l’Eucharistie; dans l’Evangile, Jésus : pain de vie. Recevant avec les dispositions qui sont dues le pain des Forts, nous aurons alors la force nécessaire pour le combat contre les ennemis de Dieu.
La Liturgie, dans le psaume, appelle l’Eucharistie « le pain des forts » et « l’aliment pour être ou devenir forts » . C’est cet aspect de l’Eucharistie que je voudrais souligner en ce dimanche.
Saint Augustin a perçu dans une sorte de vision: « mange le pain des forts, en effet, tu ne me transformeras pas en toi-même, mais je te transformerai en moi ».
L’Eucharistie est aussi le sacrement de la victoire de Jésus, parce qu’Elle renouvelle sa Passion et sa Résurrection. Et pour être vaillant dans le combat il est nécessaire d’espérer en la victoire. S’il manque cette espérance il est impossible d’avoir les vertus de la foi et de la force (la charité jusqu’au bout).
N’oublions pas que « la vie de l’homme sur la terre est une corvée » , « le sort de l’homme sur la terre est celui d’un soldat » (Job 7,1). Les difficultés de notre temps sont énormes, mais disons encore avec l’apôtre: « je peux tout en celui qui me rend fort » (Phil 4, 13). Saint Pierre de son côté nous recommande de « résister avec la force de la foi » (1 Pierre 5, 9). Et nous pourrions ajouter: forts avec la force de l’espérance, sachant que la victoire est nôtre si nous sommes unis à Jésus-Christ.
Le monde nous exhortera toujours à quitter la croix de notre vie, à renoncer au martyre, à accepter par contre « l’esprit du monde », afin qu’il devienne notre règle de vie. Le chrétien qui n’est plus le « sel de la terre et la lumière du monde » rend impossible le martyre: personne ne le persécutera parce que lui-même ne dérange personne. Mais en se conduisant de cette façon il détruit l’essence même de la vie chrétienne.
L’état de persécution était l’état normal de Jésus, persécuté dès sa naissance, et il est aussi l’état normal de l’Eglise, épouse de Jésus-Christ, dans le monde. De ce fait, le martyre, acte suprême de la vertu de force, est pour chaque fidèle l’état normal de sa profession chrétienne. Cela ne signifie pas que chaque chrétien doit nécessairement souffrir un « martyre de sang », où l’on est tué à cause de sa foi en Jésus-Christ, mais cela veut dire que chaque fidèle devrait considérer la présumée réalisation de son propre martyre non pas comme quelque chose d’exotique, de rare, mais comme la manifestation extérieure d’un état intérieur qui doit être vécu tous les jours. Vivre intérieurement en état de martyre.
Dans les circonstances actuelles, si graves que sataniques, le temps presse. Chaque chrétien doit aujourd’hui, plus que jamais, se marier avec l’héroïsme, cultivant ainsi un cœur de martyr. Aucune meilleure école à cette fin que le Saint Sacrifice de la messe, où la Passion et la Mort du Christ-Martyr sont renouvelées, et où l’Eglise martyre, représentée de la meilleure manière par les reliques des héros chrétiens qui normalement sont déposées sous l’autel, apprend de nouveau à chaque fois à s’offrir avec le Christ et à consentir en son Sacrifice. C’est à cette école que nous apprenons le mieux ce qu’est la vertu de force. C’est là où nous acquérons la force pour le martyre.
Recevant avec les dispositions qui sont dues le Pain des Forts, nous aurons alors la force nécessaire pour le combat contre les ennemis de Dieu.
Je termine avec un paragraphe du saint Curé d’Ars où il décrit les vertus qui renferme cet auguste sacrement de l’Eucharistie: « Ah! Que ces instants passés avec ce Dieu de bonté sont doux et consolants! Etes-vous dans le chagrin? Venez un instant vous jeter à ses pieds et vous vous sentirez tout consolés. Etes-vous méprisés du monde, venez ici et vous trouverez un ami qui ne manquera jamais de fidélité. Etes-vous tentés ? Oh ! C’est ici que vous allez trouver des armes fortes et terribles pour vaincre votre ennemi. Craignez-vous le jugement formidable qui a fait trembler les plus grands saints, profitez du temps que votre Dieu est le Dieu de miséricorde et qu’il est si aisé d’en avoir votre grâce. Etes-vous opprimés par la pauvreté? Venez ici, vous y trouverez un Dieu infiniment riche et qui vous dira que tous ses biens sont à vous, non dans ce monde mais dans l’autre: « c’est là que je te prépare des biens infinis, va, méprise ses biens périssables et tu en auras qui ne périront jamais ». Voulons-nous commencer à goûter le bonheur des saints? Venons ici et nous en éprouverons les heureux commencements. Ah! Mes frères, qu’il fait bon jouir des chastes embrassements du Sauveur. Ah ! Vous ne les avez jamais goûtés? Si vous aviez eu ce bonheur, vous ne pourriez plus en sortir. Ne soyez pas étonnés de ce que tant de saintes âmes ont passé leur vie dans sa maison et les jours et la nuit, elles ne pouvaient plus se séparer de sa présence ».
Que Notre Dame, présente au pied de la Croix, et toujours présente aussi au Saint Sacrifice de la messe, nous aide à bien participer à chaque Messe afin que nous y soyons fortifiés pour le combat quotidien.
Ainsi soit-il.
Publié le 05 août 2024
Année 2024-Homélie pour le 18ème dimanche du temps ordinaire (JA).
L’Eucharistie et la vertu de la force.
« Pour les nourrir il fait pleuvoir la manne, il leur donne le froment du ciel. Chacun se nourrit du pain des forts » (Ps 78(77)).
Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à méditer et considérer le mystère de l’Eucharistie. La manne au désert: préfiguration de l’Eucharistie; dans l’Evangile, Jésus : pain de vie. Recevant avec les dispositions qui sont dues le pain des Forts, nous aurons alors la force nécessaire pour le combat contre les ennemis de Dieu.
La Liturgie, dans le psaume, appelle l’Eucharistie « le pain des forts » et « l’aliment pour être ou devenir forts » . C’est cet aspect de l’Eucharistie que je voudrais souligner en ce dimanche.
Saint Augustin a perçu dans une sorte de vision: « mange le pain des forts, en effet, tu ne me transformeras pas en toi-même, mais je te transformerai en moi ».
L’Eucharistie est aussi le sacrement de la victoire de Jésus, parce qu’Elle renouvelle sa Passion et sa Résurrection. Et pour être vaillant dans le combat il est nécessaire d’espérer en la victoire. S’il manque cette espérance il est impossible d’avoir les vertus de la foi et de la force (la charité jusqu’au bout).
N’oublions pas que « la vie de l’homme sur la terre est une corvée » , « le sort de l’homme sur la terre est celui d’un soldat » (Job 7,1). Les difficultés de notre temps sont énormes, mais disons encore avec l’apôtre: « je peux tout en celui qui me rend fort » (Phil 4, 13). Saint Pierre de son côté nous recommande de « résister avec la force de la foi » (1 Pierre 5, 9). Et nous pourrions ajouter: forts avec la force de l’espérance, sachant que la victoire est nôtre si nous sommes unis à Jésus-Christ.
Le monde nous exhortera toujours à quitter la croix de notre vie, à renoncer au martyre, à accepter par contre « l’esprit du monde », afin qu’il devienne notre règle de vie. Le chrétien qui n’est plus le « sel de la terre et la lumière du monde » rend impossible le martyre: personne ne le persécutera parce que lui-même ne dérange personne. Mais en se conduisant de cette façon il détruit l’essence même de la vie chrétienne.
L’état de persécution était l’état normal de Jésus, persécuté dès sa naissance, et il est aussi l’état normal de l’Eglise, épouse de Jésus-Christ, dans le monde. De ce fait, le martyre, acte suprême de la vertu de force, est pour chaque fidèle l’état normal de sa profession chrétienne. Cela ne signifie pas que chaque chrétien doit nécessairement souffrir un « martyre de sang », où l’on est tué à cause de sa foi en Jésus-Christ, mais cela veut dire que chaque fidèle devrait considérer la présumée réalisation de son propre martyre non pas comme quelque chose d’exotique, de rare, mais comme la manifestation extérieure d’un état intérieur qui doit être vécu tous les jours. Vivre intérieurement en état de martyre.
Dans les circonstances actuelles, si graves que sataniques, le temps presse. Chaque chrétien doit aujourd’hui, plus que jamais, se marier avec l’héroïsme, cultivant ainsi un cœur de martyr. Aucune meilleure école à cette fin que le Saint Sacrifice de la messe, où la Passion et la Mort du Christ-Martyr sont renouvelées, et où l’Eglise martyre, représentée de la meilleure manière par les reliques des héros chrétiens qui normalement sont déposées sous l’autel, apprend de nouveau à chaque fois à s’offrir avec le Christ et à consentir en son Sacrifice. C’est à cette école que nous apprenons le mieux ce qu’est la vertu de force. C’est là où nous acquérons la force pour le martyre.
Recevant avec les dispositions qui sont dues le Pain des Forts, nous aurons alors la force nécessaire pour le combat contre les ennemis de Dieu.
Je termine avec un paragraphe du saint Curé d’Ars où il décrit les vertus qui renferme cet auguste sacrement de l’Eucharistie: « Ah! Que ces instants passés avec ce Dieu de bonté sont doux et consolants! Etes-vous dans le chagrin? Venez un instant vous jeter à ses pieds et vous vous sentirez tout consolés. Etes-vous méprisés du monde, venez ici et vous trouverez un ami qui ne manquera jamais de fidélité. Etes-vous tentés ? Oh ! C’est ici que vous allez trouver des armes fortes et terribles pour vaincre votre ennemi. Craignez-vous le jugement formidable qui a fait trembler les plus grands saints, profitez du temps que votre Dieu est le Dieu de miséricorde et qu’il est si aisé d’en avoir votre grâce. Etes-vous opprimés par la pauvreté? Venez ici, vous y trouverez un Dieu infiniment riche et qui vous dira que tous ses biens sont à vous, non dans ce monde mais dans l’autre: « c’est là que je te prépare des biens infinis, va, méprise ses biens périssables et tu en auras qui ne périront jamais ». Voulons-nous commencer à goûter le bonheur des saints? Venons ici et nous en éprouverons les heureux commencements. Ah! Mes frères, qu’il fait bon jouir des chastes embrassements du Sauveur. Ah ! Vous ne les avez jamais goûtés? Si vous aviez eu ce bonheur, vous ne pourriez plus en sortir. Ne soyez pas étonnés de ce que tant de saintes âmes ont passé leur vie dans sa maison et les jours et la nuit, elles ne pouvaient plus se séparer de sa présence ».
Que Notre Dame, présente au pied de la Croix, et toujours présente aussi au Saint Sacrifice de la messe, nous aide à bien participer à chaque Messe afin que nous y soyons fortifiés pour le combat quotidien.
Ainsi soit-il.
Publié le 05 août 2024
Année 2024-Homélie pour le 18ème dimanche du temps ordinaire (JA).
L’Eucharistie et la vertu de la force.
« Pour les nourrir il fait pleuvoir la manne, il leur donne le froment du ciel. Chacun se nourrit du pain des forts » (Ps 78(77)).
Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à méditer et considérer le mystère de l’Eucharistie. La manne au désert: préfiguration de l’Eucharistie; dans l’Evangile, Jésus : pain de vie. Recevant avec les dispositions qui sont dues le pain des Forts, nous aurons alors la force nécessaire pour le combat contre les ennemis de Dieu.
La Liturgie, dans le psaume, appelle l’Eucharistie « le pain des forts » et « l’aliment pour être ou devenir forts » . C’est cet aspect de l’Eucharistie que je voudrais souligner en ce dimanche.
Saint Augustin a perçu dans une sorte de vision: « mange le pain des forts, en effet, tu ne me transformeras pas en toi-même, mais je te transformerai en moi ».
L’Eucharistie est aussi le sacrement de la victoire de Jésus, parce qu’Elle renouvelle sa Passion et sa Résurrection. Et pour être vaillant dans le combat il est nécessaire d’espérer en la victoire. S’il manque cette espérance il est impossible d’avoir les vertus de la foi et de la force (la charité jusqu’au bout).
N’oublions pas que « la vie de l’homme sur la terre est une corvée » , « le sort de l’homme sur la terre est celui d’un soldat » (Job 7,1). Les difficultés de notre temps sont énormes, mais disons encore avec l’apôtre: « je peux tout en celui qui me rend fort » (Phil 4, 13). Saint Pierre de son côté nous recommande de « résister avec la force de la foi » (1 Pierre 5, 9). Et nous pourrions ajouter: forts avec la force de l’espérance, sachant que la victoire est nôtre si nous sommes unis à Jésus-Christ.
Le monde nous exhortera toujours à quitter la croix de notre vie, à renoncer au martyre, à accepter par contre « l’esprit du monde », afin qu’il devienne notre règle de vie. Le chrétien qui n’est plus le « sel de la terre et la lumière du monde » rend impossible le martyre: personne ne le persécutera parce que lui-même ne dérange personne. Mais en se conduisant de cette façon il détruit l’essence même de la vie chrétienne.
L’état de persécution était l’état normal de Jésus, persécuté dès sa naissance, et il est aussi l’état normal de l’Eglise, épouse de Jésus-Christ, dans le monde. De ce fait, le martyre, acte suprême de la vertu de force, est pour chaque fidèle l’état normal de sa profession chrétienne. Cela ne signifie pas que chaque chrétien doit nécessairement souffrir un « martyre de sang », où l’on est tué à cause de sa foi en Jésus-Christ, mais cela veut dire que chaque fidèle devrait considérer la présumée réalisation de son propre martyre non pas comme quelque chose d’exotique, de rare, mais comme la manifestation extérieure d’un état intérieur qui doit être vécu tous les jours. Vivre intérieurement en état de martyre.
Dans les circonstances actuelles, si graves que sataniques, le temps presse. Chaque chrétien doit aujourd’hui, plus que jamais, se marier avec l’héroïsme, cultivant ainsi un cœur de martyr. Aucune meilleure école à cette fin que le Saint Sacrifice de la messe, où la Passion et la Mort du Christ-Martyr sont renouvelées, et où l’Eglise martyre, représentée de la meilleure manière par les reliques des héros chrétiens qui normalement sont déposées sous l’autel, apprend de nouveau à chaque fois à s’offrir avec le Christ et à consentir en son Sacrifice. C’est à cette école que nous apprenons le mieux ce qu’est la vertu de force. C’est là où nous acquérons la force pour le martyre.
Recevant avec les dispositions qui sont dues le Pain des Forts, nous aurons alors la force nécessaire pour le combat contre les ennemis de Dieu.
Je termine avec un paragraphe du saint Curé d’Ars où il décrit les vertus qui renferme cet auguste sacrement de l’Eucharistie: « Ah! Que ces instants passés avec ce Dieu de bonté sont doux et consolants! Etes-vous dans le chagrin? Venez un instant vous jeter à ses pieds et vous vous sentirez tout consolés. Etes-vous méprisés du monde, venez ici et vous trouverez un ami qui ne manquera jamais de fidélité. Etes-vous tentés ? Oh ! C’est ici que vous allez trouver des armes fortes et terribles pour vaincre votre ennemi. Craignez-vous le jugement formidable qui a fait trembler les plus grands saints, profitez du temps que votre Dieu est le Dieu de miséricorde et qu’il est si aisé d’en avoir votre grâce. Etes-vous opprimés par la pauvreté? Venez ici, vous y trouverez un Dieu infiniment riche et qui vous dira que tous ses biens sont à vous, non dans ce monde mais dans l’autre: « c’est là que je te prépare des biens infinis, va, méprise ses biens périssables et tu en auras qui ne périront jamais ». Voulons-nous commencer à goûter le bonheur des saints? Venons ici et nous en éprouverons les heureux commencements. Ah! Mes frères, qu’il fait bon jouir des chastes embrassements du Sauveur. Ah ! Vous ne les avez jamais goûtés? Si vous aviez eu ce bonheur, vous ne pourriez plus en sortir. Ne soyez pas étonnés de ce que tant de saintes âmes ont passé leur vie dans sa maison et les jours et la nuit, elles ne pouvaient plus se séparer de sa présence ».
Que Notre Dame, présente au pied de la Croix, et toujours présente aussi au Saint Sacrifice de la messe, nous aide à bien participer à chaque Messe afin que nous y soyons fortifiés pour le combat quotidien.
Ainsi soit-il.
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Publié le 05 août 2024