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Année 2024-Homélie pour le 16ème dimanche du temps ordinaire (JGA)

Saint Elie.

En appelant Elie, Dieu a en quelque sorte appelé et béni en même temps, à travers tous les âges et jusqu’à la consommation des siècles, la foule de ceux qui, épris de l’absolu divin, ne souffrent ni médiocrité, ni compromis, ni demi-mesure.

 


Prophète (IXe siècle av. J.-C.) , fondateur du Carmel. Père de tous les ermites et modèle pour les chercheurs de Dieu. Saint Elie est un des plus grands prophètes de l’Ancien Testament. Il appartient aussi au Nouveau Testament. Il est né vers 927 avant Jésus Christ dans la ville de Tishbé au pays de Galaad dans le royaume du Nord. Le nom d’Elie signifie « mon Dieu est Yahwé».

La foi héroïque de saint Elie.
Le premier fondement de l’édifice spirituel est la vertu de la foi, car sans elle, selon l’apôtre saint Paul, il est impossible de plaire à Dieu. Celle du saint prophète Elie était telle et si héroïque qu’il a mérité d’être le premier défenseur sur terre (ce que le prince saint Michel avait déjà été au Ciel contre les anges apostats) dans ce défi sacré, public et général qui a été célébré au Mont Carmel, lorsque, par ordre du roi Achab, huit cent cinquante faux prophètes furent rassemblés: les quatre cent cinquante de Baal et les quatre cents des forêts, que la mauvaise et intrigante Jézabel soutenait.
Etant donc tous réunis avec le nombreux peuple israélite, le saint prophète Elie leur dit ainsi:        « Quel aveuglement est le votre, ô Israélites! Et quelle inconstance, qui vous incline à changer la foi et la religion de vos aînés? Vous boitez des deux pieds ? Si le Dieu d’Israël est le Vrai Dieu, suivez-le avec une foi constante; mais si c’est Baal, suivez Baal. Et pour vous faire revenir à la lumière de la Vérité, mettons notre foi à l’épreuve aujourd’hui. Les prophètes de Baal sont huit cent cinquante. Moi, je suis le seul des prophètes fidèle à Yahvé, le seul à défendre le vrai Dieu. Apportez ici deux bœufs, prenez-en un, brisez-le en morceaux et mettez-le sur le bois de l’autel du sacrifice, sans y mettre de feu et je ferai de même avec l’autre bœuf sur un autre autel. Invoquez le nom de votre dieu et j’invoquerai le nom du mien et le Dieu qui entendra et qui enverra le feu sur l’autel sera considéré comme le Dieu Vrai ».
Quand les gens ont entendu cela, ils ont tous dit d’une seule voix: «la proposition est très bonne». Les faux prophètes, contre leur gré, ont commencé à crier à plusieurs reprises: « Baal, écoute-nous ! », mais comme c’était une idole morte, Baal ne les a pas entendus. Dont le saint Prophète Elie, moqueur, leur disait d’un air gracieux : « Hé, élevez davantage la voix, votre dieu doit être en voyage. Criez plus fort, peut-être qu’il dort et c’est pourquoi il est bon de le réveiller ». Ils ont fini, épuisés, par reconnaitre leurs échecs.
Elie prépara alors son autel; il l’arrosa abondamment, y plaça son bœuf et, après avoir invoqué le nom du Seigneur, le feu descendit du ciel et consuma complètement l’offrande. Tout le peuple s’étonnait et criait : « Le Seigneur est Dieu, le Seigneur est le vrai Dieu ». Le saint prophète Elie ordonna alors que les huit cent cinquante faux prophètes soient emmenés au ruisseau Kishon, au dehors du mont Carmel et là ils furent tous égorgés, nettoyant de cette manière Israël de tous les faux prophètes. C’est pourquoi notre saint prophète a été nommé «ardent défenseur de la Foi».

La ferme espérance de saint Elie.
Si la foi du saint patriarche Elie était grande, sa ferme espérance dans le Seigneur l’était tout autant. Notre saint patriarche s’était retiré à Masfa sur le mont Galaad, menant une vie solitaire, pénitente et austère, lorsque Dieu lui ordonna d’aller réprimander le roi Achab et tout son royaume pour les abominables idolâtries et sacrilèges qu’ils commettaient. Saint Elie n’a cherché aucune excuse pour éviter cette mission, car ni le grand zèle pour l’honneur du Seigneur qui lui brûlait la poitrine, ni la confiance sûre et ferme qu’il avait en Dieu ne le permettaient. Placé en présence du roi Achab et de tout son peuple, il leur dit: « Il est vivant le Seigneur Dieu d’Israël, que je sers; vous ne verrez ni pluie ni rosée du ciel sur vos champs, jusqu’au jour où je l’aurais décidé ». Et c’est ce qui est arrivé à la lettre, car en trois ans et demi, les cieux se sont tellement fermés que pas une seule goutte d’eau n’est tombée, jusqu’à ce qu’Elie, priant avec grande confiance le Seigneur, commanda aux cieux de faire tomber la pluie sur la terre, exerçant ainsi le pouvoir que le Seigneur lui avait accordé en récompense de sa très ferme espérance. Et comme il s’était complètement abandonné à la Divine Providence, le Seigneur prenait toujours soin de sa subsistance corporelle car des mystérieux corbeaux lui apportaient chaque jour du pain et de la viande sur ordre de Dieu pour sa subsistance. Un autre jour lorsque le saint prophète, fuyant l’impie Jézabel, s’était endormi de fatigue à l’ombre d’un genévrier, l’ange du Seigneur l’a réveillé en lui offrant un pain et un un verre d’eau, comme remède à sa fatigue extrême: avec les forces que ce pain lui donna il a pu marcher pendant 40 jours.

L’ardente charité de saint Elie.
En aimant Dieu par-dessus tout et notre prochain comme nous-mêmes, nous accomplissons la loi, comme le dit le Seigneur (« de ses deux commandements dépendent la loi et les prophètes », Matthieu 22). C’est pourquoi l’Esprit Saint a dit du prophète Elie qu’il était comme un feu (Ecclésiastique 48), parce qu’il a brûlé dans le feu de l’amour de Dieu, dans le zèle pour son honneur et dans la charité pour ses frères et sœurs. Ses paroles étaient aussi brûlantes qu’une torche allumée, parce que, avec elles il enflammait le cœur de ses auditeurs à l’amour de Dieu. Nous voyons son amour pour Dieu dans les œuvres héroïques qu’il a accompli, toutes dirigées vers le plus grand honneur et la plus grande gloire de Sa Divine Majesté. Nous comprenons son amour envers son prochain dans les exhortations qu’il leur adressait pour qu’ils changent leur mauvaise vie, dans sa sollicitude pour secourir la veuve de Sarepta et son enfant pour qui il multiplia la nourriture; dans la résurrection d’un enfant;  et aussi parce qu’il intercède auprès de Dieu demandant le salut des hommes. La fin de la vie d’Elie est spectaculaire. Il est enlevé sur un char de feu devant les yeux de son serviteur Elisée qui lui succède. Saint Elie n’est pas mort et il doit revenir à la fin des temps où il sera le prédicateur du second avènement de Notre Seigneur Jésus Christ au temps de l’antéchrist, qui le fera mourir martyr. Il prêchera à nouveau la conversion, expliquant aux mortels la vraie foi en Jésus-Christ.

En appelant Elie, Dieu a en quelque sorte appelé et béni en même temps, à travers tous les âges et jusqu’à la consommation des siècles, la foule de ceux qui, épris de l’absolu divin, ne souffrent ni médiocrité, ni compromis, ni demi-mesure.
Tantôt retiré du monde et absorbé dans une intime conversation avec Dieu, tantôt en première ligne des combats qu’il faut soutenir pour la vraie foi, il reste pour toutes les générations de croyants un exemple à imiter: exemple de zèle et d’ardeur, exemple de soif d’absolu, exemple d’intégrité et de force morale, malgré l’expérience de ses propres faiblesses et la tentation du découragement, mais aussi exemple de douce humanité et de compassion authentique (car l’humanité et la compassion ne sont ni la faiblesse ni la compromission).

Merveilleux saint Elie! Si vous fûtes persécuté par le perfide Achab et l’idolâtre Jézabel, il vous fut toutefois loisible d’affirmer et de proclamer haut et fort à la face d’Israël qu’il n’y a pas d’autre Dieu que le Seigneur qui S’est révélé à Moïse et qui S’est depuis pleinement et définitivement révélé en Notre-Seigneur Jésus-Christ, Son Verbe incarné et que les autres « dieux » n’en sont pas.
Bienheureux saint Elie! Pourchassé par la vindicte des païens adorateurs de démons mais toujours fidèle à Dieu.
Glorieux Saint Elie ! Vous vous êtes « levé comme un feu et votre parole brûla comme une torche ardente » (cf. Eccli. XLVIII, 1) et nul n’osa plus en face de vous, parce que vous agissiez pour le salut éternel des âmes des fils d’Israël, se faire l’apologue des doctrines d’erreur et de la fausse tolérance qui précipite les âmes en enfer.

Intercédez donc aujourd’hui pour nous, et donnez-nous, comme à votre disciple saint Elisée, d’avoir quelque part à votre esprit.
Ainsi soit-il!

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