Année 2024-Homélie pour le 14ème dimanche du temps ordinaire (JA).
Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison.
Mais la substance de toutes les épreuves, qui en fait une source de joie pour l’apôtre et pour tout véritable disciple de Jésus, c’est qu’elles sont endurées pour le Christ. Je m’y complais, dit-il, parce que je souffre pour le Christ. Des souffrances nous en avons tous, mais c’est bien pour le Christ qu’il faut les souffrir.
Après les miracles que l’évangéliste vient de raconter (guérison de l’hémorroïsse et résurrection de la fille du chef de la synagogue, que nous avons entendus dimanche dernier), le Seigneur revient dans son pays, bien qu’il sût qu’il y serait l’objet du mépris de ses concitoyens; mais il voulait leur ôter tout prétexte de dire: «Si vous étiez venu parmi nous, nous eussions cru en vous».
Saint Bède commente: «L’évangéliste appelle Nazareth le pays du Sauveur, parce qu’il y avait été élevé. Mais quel est l’aveuglement extraordinaire chez les habitants de Nazareth que de mépriser, à cause de l’obscurité de sa famille, celui que ses paroles aussi bien que ses actions auraient dû leur faire reconnaître pour le Christ, fils de Dieu ? Cette sagesse de Jésus qu’ils admirent, c’est sa doctrine, ce n’est pas la doctrine de quelqu’un d’autre: il enseigne avec autorité, en tant que Dieu, et les merveilles, qui sont également l’objet de leur admiration, ce sont les guérisons et les miracles qu’il opérait lui-même, par son propre pouvoir».
L’enseignement et les miracles rendent témoignage sur l’origine divine de Jésus. L’intelligence des habitants de Nazareth s’étonne devant ce témoignage, mais elle n’arrive pas à dépasser les apparences. Et Jésus, le fils du charpentier, est donc méprisé par ceux-là mêmes qui auraient dû l’accueillir.
Nous sommes ainsi disciples d’un maitre qui a subi les humiliations les plus affreuses jusqu’à la mort de la croix.
C’est ce qui fait dire à saint Paul: « J’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes ».
Voilà le langage du chrétien! Nous ne pouvons pas nous dire chrétien si nous n’imitons pas notre Sauveur.
C’est de la sorte que notre bon Jésus a enduré les épreuves de sa vie sur terre: de bon cœur ! Avec joie! Et il nous invite à marcher derrière lui: « celui qui veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».
Saint Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens ( selon le commentaire de Saint Thomas d’Aquin) manifeste avoir bien compris cela. Il affirme ainsi : « C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses ».
L’apôtre d’abord, en voyant ses faiblesses, ses souffrances, se glorifie. Parce que la puissance de Dieu se manifeste dans la faiblesse : “je me glorifierai volontiers de mes faiblesses”, qui m’ont été données pour mon utilité Et cela parce qu’ainsi je suis davantage uni au Christ: voilà le grand secret que nous ne comprenons que rarement. « Loin de moi la pensée de me glorifier, affirme encore saint Paul dans sa lettre aux Galates, sinon dans la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ » (Gal. VI, 14).
La raison pour laquelle saint Paul se glorifie dans ses faiblesses est la suivante : « afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure », c’est-à-dire afin que par mes faiblesses la grâce du Christ habite et se consomme en moi. L’Esprit Saint enseigne aussi par le prophète Isaïe (XL, 29): « Dieu rend la force à celui qui est abattu… ».
En second lieu l’apôtre affirme être dans la joie: « C’est pourquoi j’accepte de grand cœur, avec joie pour le Christ les faiblesses… ». Il en donne la raison : « Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ».
Il expose donc sa joie et le sujet de cette joie. C’est que, dit-il, la vertu du Christ habite en moi au milieu de mes faiblesses et de toutes mes tribulations; aussi «j’accepte de grand cœur», c’est-à-dire je trouve beaucoup de délectation et de joie, dans mes faiblesses. « Ne voyez, mes frères, qu’un sujet de joie dans les épreuves… » nous enseigne aussi saint Jacques (1, 2).
Saint Paul énumère donc les misères dans lesquelles, à cause de la grâce du Christ, il trouve une source abondante de joie. Il y a d’abord celles qui proviennent d’une cause intérieure, de soi-même, et ce sont proprement ses « faiblesses ».
Puis viennent les misères qui procèdent d’une cause extérieure. D’abord de la parole: ce sont les outrages, les insultes dont il a été l’objet. Nous lisons dans les Actes des Apôtres (V, 41): «Les apôtres allaient joyeux d’avoir été jugés dignes de souffrir des outrages pour le nom de Jésus». L’apôtre nomme ensuite ses «détresses», qui proviennent du manque des choses nécessaires et de la pauvreté. Il était pauvre, il vivait pauvrement. Ses détresses proviennent aussi de l’expérience des épreuves. Epreuves extérieures, selon ce que Jésus avait annoncé (Mat V, 10): «Bienheureux ceux souffrent persécution pour la justice… », et il nomme « les persécutions » corporelles que nous subissons de lieu en lieu et partout. Quant aux épreuves intérieures, ce sont les angoisses de l’âme.
Mais la substance de toutes ces épreuves, qui en fait une source de joie pour l’apôtre et pour tout véritable disciple de Jésus, c’est qu’elles sont endurées pour le Christ. Je m’y complais, dit-il, parce que je souffre pour le Christ. Des souffrances nous en avons tous, mais c’est bien pour le Christ qu’il faut les souffrir. Ainsi saint Pierre nous enseigne (1 Pierre IV, 15) : « Que nul d’entre vous ne souffre comme meurtrier ou comme voleur ». C’est-à-dire que si nous souffrons que ce soit pour avoir fait le bien… comme notre bon Jésus.
Ainsi ces souffrances nous procureront la joie, car, comme dit saint Paul: « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort », autrement dit: c’est de bon droit que je me complais dans les épreuves puisque quand je souffre de mes faiblesses ou que par les persécutions je tombe dans les épreuves que j’ai dites, je reçois l’aide divine qui me fortifie.
Le Psaume XCIII, 19: « Tes consolations ont donné la joie à mon âme ». Le prophète Joël (III, 10): « Que le faible dise : je suis fort ». 2 Cor IV, 16-17 : « C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous ».
En ce jour, où l’Evangile nous fait contempler notre bon Jésus méprisé par le siens, que le Seigneur nous accorde la grâce de pouvoir imiter un tel exemple et d’apprendre à nous réjouir dans nos souffrances.
Publié le 08 juillet 2024
Année 2024-Homélie pour le 14ème dimanche du temps ordinaire (JA).
Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison.
Mais la substance de toutes les épreuves, qui en fait une source de joie pour l’apôtre et pour tout véritable disciple de Jésus, c’est qu’elles sont endurées pour le Christ. Je m’y complais, dit-il, parce que je souffre pour le Christ. Des souffrances nous en avons tous, mais c’est bien pour le Christ qu’il faut les souffrir.
Après les miracles que l’évangéliste vient de raconter (guérison de l’hémorroïsse et résurrection de la fille du chef de la synagogue, que nous avons entendus dimanche dernier), le Seigneur revient dans son pays, bien qu’il sût qu’il y serait l’objet du mépris de ses concitoyens; mais il voulait leur ôter tout prétexte de dire: «Si vous étiez venu parmi nous, nous eussions cru en vous».
Saint Bède commente: «L’évangéliste appelle Nazareth le pays du Sauveur, parce qu’il y avait été élevé. Mais quel est l’aveuglement extraordinaire chez les habitants de Nazareth que de mépriser, à cause de l’obscurité de sa famille, celui que ses paroles aussi bien que ses actions auraient dû leur faire reconnaître pour le Christ, fils de Dieu ? Cette sagesse de Jésus qu’ils admirent, c’est sa doctrine, ce n’est pas la doctrine de quelqu’un d’autre: il enseigne avec autorité, en tant que Dieu, et les merveilles, qui sont également l’objet de leur admiration, ce sont les guérisons et les miracles qu’il opérait lui-même, par son propre pouvoir».
L’enseignement et les miracles rendent témoignage sur l’origine divine de Jésus. L’intelligence des habitants de Nazareth s’étonne devant ce témoignage, mais elle n’arrive pas à dépasser les apparences. Et Jésus, le fils du charpentier, est donc méprisé par ceux-là mêmes qui auraient dû l’accueillir.
Nous sommes ainsi disciples d’un maitre qui a subi les humiliations les plus affreuses jusqu’à la mort de la croix.
C’est ce qui fait dire à saint Paul: « J’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes ».
Voilà le langage du chrétien! Nous ne pouvons pas nous dire chrétien si nous n’imitons pas notre Sauveur.
C’est de la sorte que notre bon Jésus a enduré les épreuves de sa vie sur terre: de bon cœur ! Avec joie! Et il nous invite à marcher derrière lui: « celui qui veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».
Saint Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens ( selon le commentaire de Saint Thomas d’Aquin) manifeste avoir bien compris cela. Il affirme ainsi : « C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses ».
L’apôtre d’abord, en voyant ses faiblesses, ses souffrances, se glorifie. Parce que la puissance de Dieu se manifeste dans la faiblesse : “je me glorifierai volontiers de mes faiblesses”, qui m’ont été données pour mon utilité Et cela parce qu’ainsi je suis davantage uni au Christ: voilà le grand secret que nous ne comprenons que rarement. « Loin de moi la pensée de me glorifier, affirme encore saint Paul dans sa lettre aux Galates, sinon dans la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ » (Gal. VI, 14).
La raison pour laquelle saint Paul se glorifie dans ses faiblesses est la suivante : « afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure », c’est-à-dire afin que par mes faiblesses la grâce du Christ habite et se consomme en moi. L’Esprit Saint enseigne aussi par le prophète Isaïe (XL, 29): « Dieu rend la force à celui qui est abattu… ».
En second lieu l’apôtre affirme être dans la joie: « C’est pourquoi j’accepte de grand cœur, avec joie pour le Christ les faiblesses… ». Il en donne la raison : « Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ».
Il expose donc sa joie et le sujet de cette joie. C’est que, dit-il, la vertu du Christ habite en moi au milieu de mes faiblesses et de toutes mes tribulations; aussi «j’accepte de grand cœur», c’est-à-dire je trouve beaucoup de délectation et de joie, dans mes faiblesses. « Ne voyez, mes frères, qu’un sujet de joie dans les épreuves… » nous enseigne aussi saint Jacques (1, 2).
Saint Paul énumère donc les misères dans lesquelles, à cause de la grâce du Christ, il trouve une source abondante de joie. Il y a d’abord celles qui proviennent d’une cause intérieure, de soi-même, et ce sont proprement ses « faiblesses ».
Puis viennent les misères qui procèdent d’une cause extérieure. D’abord de la parole: ce sont les outrages, les insultes dont il a été l’objet. Nous lisons dans les Actes des Apôtres (V, 41): «Les apôtres allaient joyeux d’avoir été jugés dignes de souffrir des outrages pour le nom de Jésus». L’apôtre nomme ensuite ses «détresses», qui proviennent du manque des choses nécessaires et de la pauvreté. Il était pauvre, il vivait pauvrement. Ses détresses proviennent aussi de l’expérience des épreuves. Epreuves extérieures, selon ce que Jésus avait annoncé (Mat V, 10): «Bienheureux ceux souffrent persécution pour la justice… », et il nomme « les persécutions » corporelles que nous subissons de lieu en lieu et partout. Quant aux épreuves intérieures, ce sont les angoisses de l’âme.
Mais la substance de toutes ces épreuves, qui en fait une source de joie pour l’apôtre et pour tout véritable disciple de Jésus, c’est qu’elles sont endurées pour le Christ. Je m’y complais, dit-il, parce que je souffre pour le Christ. Des souffrances nous en avons tous, mais c’est bien pour le Christ qu’il faut les souffrir. Ainsi saint Pierre nous enseigne (1 Pierre IV, 15) : « Que nul d’entre vous ne souffre comme meurtrier ou comme voleur ». C’est-à-dire que si nous souffrons que ce soit pour avoir fait le bien… comme notre bon Jésus.
Ainsi ces souffrances nous procureront la joie, car, comme dit saint Paul: « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort », autrement dit: c’est de bon droit que je me complais dans les épreuves puisque quand je souffre de mes faiblesses ou que par les persécutions je tombe dans les épreuves que j’ai dites, je reçois l’aide divine qui me fortifie.
Le Psaume XCIII, 19: « Tes consolations ont donné la joie à mon âme ». Le prophète Joël (III, 10): « Que le faible dise : je suis fort ». 2 Cor IV, 16-17 : « C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous ».
En ce jour, où l’Evangile nous fait contempler notre bon Jésus méprisé par le siens, que le Seigneur nous accorde la grâce de pouvoir imiter un tel exemple et d’apprendre à nous réjouir dans nos souffrances.
Publié le 08 juillet 2024
Année 2024-Homélie pour le 14ème dimanche du temps ordinaire (JA).
Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison.
Mais la substance de toutes les épreuves, qui en fait une source de joie pour l’apôtre et pour tout véritable disciple de Jésus, c’est qu’elles sont endurées pour le Christ. Je m’y complais, dit-il, parce que je souffre pour le Christ. Des souffrances nous en avons tous, mais c’est bien pour le Christ qu’il faut les souffrir.
Après les miracles que l’évangéliste vient de raconter (guérison de l’hémorroïsse et résurrection de la fille du chef de la synagogue, que nous avons entendus dimanche dernier), le Seigneur revient dans son pays, bien qu’il sût qu’il y serait l’objet du mépris de ses concitoyens; mais il voulait leur ôter tout prétexte de dire: «Si vous étiez venu parmi nous, nous eussions cru en vous».
Saint Bède commente: «L’évangéliste appelle Nazareth le pays du Sauveur, parce qu’il y avait été élevé. Mais quel est l’aveuglement extraordinaire chez les habitants de Nazareth que de mépriser, à cause de l’obscurité de sa famille, celui que ses paroles aussi bien que ses actions auraient dû leur faire reconnaître pour le Christ, fils de Dieu ? Cette sagesse de Jésus qu’ils admirent, c’est sa doctrine, ce n’est pas la doctrine de quelqu’un d’autre: il enseigne avec autorité, en tant que Dieu, et les merveilles, qui sont également l’objet de leur admiration, ce sont les guérisons et les miracles qu’il opérait lui-même, par son propre pouvoir».
L’enseignement et les miracles rendent témoignage sur l’origine divine de Jésus. L’intelligence des habitants de Nazareth s’étonne devant ce témoignage, mais elle n’arrive pas à dépasser les apparences. Et Jésus, le fils du charpentier, est donc méprisé par ceux-là mêmes qui auraient dû l’accueillir.
Nous sommes ainsi disciples d’un maitre qui a subi les humiliations les plus affreuses jusqu’à la mort de la croix.
C’est ce qui fait dire à saint Paul: « J’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes ».
Voilà le langage du chrétien! Nous ne pouvons pas nous dire chrétien si nous n’imitons pas notre Sauveur.
C’est de la sorte que notre bon Jésus a enduré les épreuves de sa vie sur terre: de bon cœur ! Avec joie! Et il nous invite à marcher derrière lui: « celui qui veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».
Saint Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens ( selon le commentaire de Saint Thomas d’Aquin) manifeste avoir bien compris cela. Il affirme ainsi : « C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses ».
L’apôtre d’abord, en voyant ses faiblesses, ses souffrances, se glorifie. Parce que la puissance de Dieu se manifeste dans la faiblesse : “je me glorifierai volontiers de mes faiblesses”, qui m’ont été données pour mon utilité Et cela parce qu’ainsi je suis davantage uni au Christ: voilà le grand secret que nous ne comprenons que rarement. « Loin de moi la pensée de me glorifier, affirme encore saint Paul dans sa lettre aux Galates, sinon dans la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ » (Gal. VI, 14).
La raison pour laquelle saint Paul se glorifie dans ses faiblesses est la suivante : « afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure », c’est-à-dire afin que par mes faiblesses la grâce du Christ habite et se consomme en moi. L’Esprit Saint enseigne aussi par le prophète Isaïe (XL, 29): « Dieu rend la force à celui qui est abattu… ».
En second lieu l’apôtre affirme être dans la joie: « C’est pourquoi j’accepte de grand cœur, avec joie pour le Christ les faiblesses… ». Il en donne la raison : « Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ».
Il expose donc sa joie et le sujet de cette joie. C’est que, dit-il, la vertu du Christ habite en moi au milieu de mes faiblesses et de toutes mes tribulations; aussi «j’accepte de grand cœur», c’est-à-dire je trouve beaucoup de délectation et de joie, dans mes faiblesses. « Ne voyez, mes frères, qu’un sujet de joie dans les épreuves… » nous enseigne aussi saint Jacques (1, 2).
Saint Paul énumère donc les misères dans lesquelles, à cause de la grâce du Christ, il trouve une source abondante de joie. Il y a d’abord celles qui proviennent d’une cause intérieure, de soi-même, et ce sont proprement ses « faiblesses ».
Puis viennent les misères qui procèdent d’une cause extérieure. D’abord de la parole: ce sont les outrages, les insultes dont il a été l’objet. Nous lisons dans les Actes des Apôtres (V, 41): «Les apôtres allaient joyeux d’avoir été jugés dignes de souffrir des outrages pour le nom de Jésus». L’apôtre nomme ensuite ses «détresses», qui proviennent du manque des choses nécessaires et de la pauvreté. Il était pauvre, il vivait pauvrement. Ses détresses proviennent aussi de l’expérience des épreuves. Epreuves extérieures, selon ce que Jésus avait annoncé (Mat V, 10): «Bienheureux ceux souffrent persécution pour la justice… », et il nomme « les persécutions » corporelles que nous subissons de lieu en lieu et partout. Quant aux épreuves intérieures, ce sont les angoisses de l’âme.
Mais la substance de toutes ces épreuves, qui en fait une source de joie pour l’apôtre et pour tout véritable disciple de Jésus, c’est qu’elles sont endurées pour le Christ. Je m’y complais, dit-il, parce que je souffre pour le Christ. Des souffrances nous en avons tous, mais c’est bien pour le Christ qu’il faut les souffrir. Ainsi saint Pierre nous enseigne (1 Pierre IV, 15) : « Que nul d’entre vous ne souffre comme meurtrier ou comme voleur ». C’est-à-dire que si nous souffrons que ce soit pour avoir fait le bien… comme notre bon Jésus.
Ainsi ces souffrances nous procureront la joie, car, comme dit saint Paul: « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort », autrement dit: c’est de bon droit que je me complais dans les épreuves puisque quand je souffre de mes faiblesses ou que par les persécutions je tombe dans les épreuves que j’ai dites, je reçois l’aide divine qui me fortifie.
Le Psaume XCIII, 19: « Tes consolations ont donné la joie à mon âme ». Le prophète Joël (III, 10): « Que le faible dise : je suis fort ». 2 Cor IV, 16-17 : « C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous ».
En ce jour, où l’Evangile nous fait contempler notre bon Jésus méprisé par le siens, que le Seigneur nous accorde la grâce de pouvoir imiter un tel exemple et d’apprendre à nous réjouir dans nos souffrances.
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Publié le 08 juillet 2024