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Année 2024-Homélie pour la solennité de l’Assomption (JA).

 

 

 

« Vénérable est pour nous la fête qui commémore ce jour en lequel la sainte Mère de Dieu subit la mort temporelle, mais néanmoins ne put être retenue par les liens de la mort, elle qui avait engendré de sa substance votre Fils, notre Seigneur incarné » ( oraison très ancienne).

 


La Theotokos, Mère de Dieu, infatigable en ses intercessions, espoir inébranlable grâce à ses protections, ni le tombeau ni la mort ne l’ont retenue. Etant mère de la Vie, c’est à la Vie qu’elle fut transférée par Celui qu’avait renfermé son sein virginal.
Saint Bernard commente : « Celui que la Sainte Vierge reçut à son entrée dans cet humble monde, la reçoit en ce jour au seuil de la cité sainte. Point de lieu ne se trouva sur terre plus digne du Fils de Dieu que le sein de la Vierge; point de trône plus sublime au ciel que celui où le Fils de Marie la fait asseoir à son tour. De part et d’autre bienheureuses réceptions, ineffables toutes deux, parce que toutes deux elles dépassent la pensée! Qui racontera, en effet,  la génération du Fils (Is. 53, 8) et l’assomption de la Mère? »

« Aujourd’hui la vierge Marie est montée aux cieux ; réjouissez-vous, car elle règne avec le Christ à jamais ».
Aujourd’hui c’est jour de fête sur terre et c’est jour de fête au Ciel!
Au Ciel puisque la reine y est entrée pour être couronnée. Le Ciel se réjoui de contempler la plus grande des merveilles que Dieu a faite.
Véritablement la terre entière n’est plus que le piédestal de sa gloire, comme la lune est son marchepied, le soleil son vêtement, comme les astres des cieux forment sa couronne brillante.
« Fille de Sion, vous êtes toute belle et suave », s’écrie l’Eglise en ce jour.
Bonheur des citoyens de la patrie éternelle, qui ne se contentent pas de lui donner comme nous un jour, mais la célèbrent sans fin dans l’éternelle continuité de leur vénération, de leur amour et de leur triomphante allégresse.

Sur terre nous sommes aussi en fête.
En ce jour la Liturgie applique à la Vierge Marie une louange prophétique tirée du livre de Judith (13, 22-25 ; 15,10) disant : « Le Seigneur t’a bénie dans sa force, car par toi il a réduit à néant tous nos ennemis ». Aujourd’hui c’est la victoire de notre Mère, c’est donc aussi notre victoire.
« Dans nos tentations, disait le saint curé d’Ars, ne cessons de recourir à Marie. Elle est terrible au démon; invoquons-la par son corps Immaculée ».
Toujours dans le livre de Judith: « Ma fille, tu es bénie par le Seigneur, le Dieu très haut, plus que toutes les femmes qui sont sur la terre. Béni soit le Seigneur, créateur du ciel et de la terre, qui a conduit ta main pour trancher la tête au plus grand de nos ennemis ! ».
Selon le livre de la Genèse c’est la Vierge Marie en effet qui écrase la tête de l’antique serpent appelé Diable et Satan. A saint Dominique a été révélé que l’arme la plus puissante contre les ennemis de Dieu était de prier le Saint Rosaire par lequel est invoquée et honorée la Mère de Dieu devant qui le démon tremble.
Encore selon le livre de Judith: « Dieu a rendu aujourd’hui ton nom si glorieux, que ta louange ne disparaîtra pas de la bouche des hommes, qui se souviendront éternellement de la puissance du Seigneur; car, en leur faveur, tu n’as pas épargné ta vie en voyant les souffrances et la détresse de ta race, mais tu nous as sauvés de la ruine en marchant dans la droiture en présence de notre Dieu. Tu es la gloire de Jérusalem ; tu es la joie d’Israël; tu es l’honneur de notre peuple».

La gloire de notre Mère est bien notre gloire, sa joie notre joie, son honneur notre honneur.
Un chant ancien chantait en cette fête: « Sainte Marie, qu’arrive-t-il ? / Montez-vous au sommet des cieux ? / Soyez propice à vos enfants »… // « J’espère la joie, / Il m’est bon de souffrir d’abord ; / Dieu en tirera mon profit… » // Vierge Marie, / Regardez vos fils avec clémence, / Exaucez vos serviteurs, / Vierge Marie. // En larmes qui vous implorent / Se répand le peuple [qui t’aime] : / Mère puissante, ayez pitié / Des larmes qui vous implorent ».

Marie au Ciel est ainsi toute dévouée à ses enfants : « Nous ne comprendrons jamais assez les grandeurs de Marie et le pouvoir que Jésus-Christ son divin Fils lui a donné ; nous ne connaitrons jamais bien le désir qu’elle a de nous rendre heureux. Elle nous aime comme ses enfants ; elle se réjouit du pouvoir que Dieu lui a donné, afin de nous être plus utile. Oui, Marie est notre médiatrice. C’est elle qui présente à son divin Fils toutes nos prières, nos larmes et nos gémissements. C’est elle qui nous attire les grâces nécessaires à notre salut. Le Saint Esprit nous dit que Marie entre toutes les créatures, est un prodige de grandeurs, un prodige de sainteté et un prodige d’amour ».

Aujourd’hui que nous nous réjouissons en contemplant ce mystère de la mort ou dormition de la Vierge Marie et de son entrée dans le Ciel, son Assomption; demandons comme grâce ce que nous demandons si souvent: « priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort». « Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort, c’est tout, disait le saint curé d’Ars. Oh ! Mes enfants, toute la vie de l’homme est un apprentissage à bien mourir. Oh ! mes enfants, quand la mort viendra nous serons bien contents d’être préparés ».

Que la Sainte Vierge, patronne de la France, en son Assomption,  nous obtienne cette immense grâce.

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