Année 2023-Homélie pour le 6ème dimanche du temps ordinaire (JA).

sermon sur la montagne 3

La Loi et les Prophètes
Jésus ne se contente pas de nous présenter des commandements, mais il est venu dans le monde pour nous donner sa grâce, qui passe par les sacrements, qui non seulement nous aide  mais nous donne aussi la joie de parfaitement accomplir la volonté de Dieu.

 


En ce dimanche, la liturgie nous offre une importante partie du Sermon sur la montagne, une partie qui concerne l’accomplissement de la Loi. Jésus déclare ne pas être venu afin d’abolir la Loi et les Prophètes mais pour les accomplir, c’est-à-dire pour les porter à leur perfection qui va au-delà des exigences de la Loi. C’est ainsi que doit être entendu cet accomplissement.

La première lecture prépare l’Evangile puisqu’elle parle de l’observance des commandements. La seconde lecture n’a pas un rapport direct avec les deux autres mais on peut tout de même établir un lien : dans la Première lettre aux Corinthiens, saint Paul parle de la sagesse chrétienne et il est vrai que cette sagesse prend tout son sens dans le discours de Jésus.

L’extrait du livre de Ben Sirac insiste sur la liberté humaine, sur notre capacité à observer les commandements. L’auteur dit : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle ». Dieu nous a créés libres, c’est-à-dire capables de dire oui ou non, d’accepter sa volonté ou (pour notre plus grand malheur) de nous y opposer. Ben Sirac affirme : « Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : étends la main vers ce que tu préfères ». Notre liberté peut avoir de très graves conséquences « la vie et la mort sont proposées aux hommes, l’une ou l’autre leur est donnée selon leur choix ». Ce « choix personnel » fait toute la différence entre les saints et les condamnés.
Nous devons être bien conscients de notre situation. Nous sommes créatures libres au sens où nous pouvons acquérir une liberté intérieure toujours plus grande mais nous pouvons aussi la détruire progressivement. Celui qui commet un péché devient esclave du péché (cf. Jn 8,34). Lorsque nous commençons à prendre de mauvaises habitudes ,un vice, nous en devenons esclaves jusqu’à en perdre notre liberté.
Nous le voyons fréquemment, de nos jours, avec le phénomène, par exemple, de la drogue ou de la pornographie. Celui qui les prend pense faire usage de sa liberté pour son bien et pour son bonheur. Mais progressivement, il en devient esclave, au point qu’il ne peut s’en passer qu’avec beaucoup de difficulté et aidé de l’extérieur.

Jésus est venu pour nous libérer et c’est justement parce qu’il nous veut toujours plus libres qu’il a dit : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les prophètes (il s’agit de l’ensemble de l’Ancien Testament) : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ». Il nous montre le chemin de la vraie liberté : il passe par l’adhésion à la volonté de Dieu, par l’adhésion à sa loi non seulement de manière externe, mais intérieurement, avec amour.

C’est ainsi que la lettre aux Hébreux affirme que Jésus en venant en ce monde dit à son Père : « me voici, je viens, oh Dieu, pour faire ta volonté ! ».

La vraie liberté se trouve dans l’amour… l’amour qui se crucifie ! L’amour qui se donne sans compter, qui pardonne à l’infini, qui supporte avec patience les défauts du prochain, qui ne jalouse pas, etc…
Seul celui qui aime est vraiment libre et fait avec joie ce qui est nécessaire, et même plus que le seul nécessaire.
Dans son enseignement Jésus porte une grande attention aux sentiments de notre cœur. Il ne veut pas seulement une loi externe mais une attitude intérieure qui soit conforme à l’amour qui vient de Dieu : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur ». Jésus nous exhorte à éloigner de notre cœur tout sentiment non conforme à la sainte volonté de Dieu. Il ne se contente pas d’interdire des comportements mais veut que notre cœur soit vraiment pur, libre de tout penchant égoïste ou mauvais.
En cette circonstance, Jésus est très décidé car il parle contre le scandale, c’est-à-dire contre l’occasion de péché : « Si ton œil droit entraine ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi ». Il n’est pas possible d’être plus résolu, plus exigeant. Si l’œil qui nous est si précieux pour notre vie, nous est une occasion de péché, il faut l’arracher et le jeter. Nous avons ici, naturellement, un langage figuré qui nous indique la résolution que nous devons employer dans la lutte contre le péché. Jésus explique : « C’est ton intérêt de perdre un de tes membres, et que ton corps tout entier ne s’en aille pas dans la géhenne » (dans l’enfer).

Jésus nous demande une parfaite sincérité. Il dit : « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Cité du grand Roi. Et tu ne jureras pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir ». Si nous nous montrons véritablement sincères, le serment perd alors toute utilité. Jésus nous demande ici une nouvelle fois une attitude intérieure décidée et s’orientant dans le sens d’une parfaite honnêteté.

Tout ceci nous est bien difficile, mais Jésus nous donne aussi la force nécessaire pour nous engager dans cette direction. Il ne se contente pas de nous présenter des commandements, mais il est venu dans le monde pour nous donner sa grâce (qui passe par les sacrements) qui non seulement nous aide, mais nous donne aussi la joie de parfaitement accomplir la volonté de Dieu qui est que nous l’aimions et que nous aimions nos frères pour l’amour de lui. Telle est la sagesse chrétienne.

Publié le 12 février 2023

Année 2023-Homélie pour le 6ème dimanche du temps ordinaire (JA).

La Loi et les Prophètes
Jésus ne se contente pas de nous présenter des commandements, mais il est venu dans le monde pour nous donner sa grâce, qui passe par les sacrements, qui non seulement nous aide  mais nous donne aussi la joie de parfaitement accomplir la volonté de Dieu.

 


En ce dimanche, la liturgie nous offre une importante partie du Sermon sur la montagne, une partie qui concerne l’accomplissement de la Loi. Jésus déclare ne pas être venu afin d’abolir la Loi et les Prophètes mais pour les accomplir, c’est-à-dire pour les porter à leur perfection qui va au-delà des exigences de la Loi. C’est ainsi que doit être entendu cet accomplissement.

La première lecture prépare l’Evangile puisqu’elle parle de l’observance des commandements. La seconde lecture n’a pas un rapport direct avec les deux autres mais on peut tout de même établir un lien : dans la Première lettre aux Corinthiens, saint Paul parle de la sagesse chrétienne et il est vrai que cette sagesse prend tout son sens dans le discours de Jésus.

L’extrait du livre de Ben Sirac insiste sur la liberté humaine, sur notre capacité à observer les commandements. L’auteur dit : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle ». Dieu nous a créés libres, c’est-à-dire capables de dire oui ou non, d’accepter sa volonté ou (pour notre plus grand malheur) de nous y opposer. Ben Sirac affirme : « Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : étends la main vers ce que tu préfères ». Notre liberté peut avoir de très graves conséquences « la vie et la mort sont proposées aux hommes, l’une ou l’autre leur est donnée selon leur choix ». Ce « choix personnel » fait toute la différence entre les saints et les condamnés.
Nous devons être bien conscients de notre situation. Nous sommes créatures libres au sens où nous pouvons acquérir une liberté intérieure toujours plus grande mais nous pouvons aussi la détruire progressivement. Celui qui commet un péché devient esclave du péché (cf. Jn 8,34). Lorsque nous commençons à prendre de mauvaises habitudes ,un vice, nous en devenons esclaves jusqu’à en perdre notre liberté.
Nous le voyons fréquemment, de nos jours, avec le phénomène, par exemple, de la drogue ou de la pornographie. Celui qui les prend pense faire usage de sa liberté pour son bien et pour son bonheur. Mais progressivement, il en devient esclave, au point qu’il ne peut s’en passer qu’avec beaucoup de difficulté et aidé de l’extérieur.

Jésus est venu pour nous libérer et c’est justement parce qu’il nous veut toujours plus libres qu’il a dit : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les prophètes (il s’agit de l’ensemble de l’Ancien Testament) : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ». Il nous montre le chemin de la vraie liberté : il passe par l’adhésion à la volonté de Dieu, par l’adhésion à sa loi non seulement de manière externe, mais intérieurement, avec amour.

C’est ainsi que la lettre aux Hébreux affirme que Jésus en venant en ce monde dit à son Père : « me voici, je viens, oh Dieu, pour faire ta volonté ! ».

La vraie liberté se trouve dans l’amour… l’amour qui se crucifie ! L’amour qui se donne sans compter, qui pardonne à l’infini, qui supporte avec patience les défauts du prochain, qui ne jalouse pas, etc…
Seul celui qui aime est vraiment libre et fait avec joie ce qui est nécessaire, et même plus que le seul nécessaire.
Dans son enseignement Jésus porte une grande attention aux sentiments de notre cœur. Il ne veut pas seulement une loi externe mais une attitude intérieure qui soit conforme à l’amour qui vient de Dieu : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur ». Jésus nous exhorte à éloigner de notre cœur tout sentiment non conforme à la sainte volonté de Dieu. Il ne se contente pas d’interdire des comportements mais veut que notre cœur soit vraiment pur, libre de tout penchant égoïste ou mauvais.
En cette circonstance, Jésus est très décidé car il parle contre le scandale, c’est-à-dire contre l’occasion de péché : « Si ton œil droit entraine ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi ». Il n’est pas possible d’être plus résolu, plus exigeant. Si l’œil qui nous est si précieux pour notre vie, nous est une occasion de péché, il faut l’arracher et le jeter. Nous avons ici, naturellement, un langage figuré qui nous indique la résolution que nous devons employer dans la lutte contre le péché. Jésus explique : « C’est ton intérêt de perdre un de tes membres, et que ton corps tout entier ne s’en aille pas dans la géhenne » (dans l’enfer).

Jésus nous demande une parfaite sincérité. Il dit : « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Cité du grand Roi. Et tu ne jureras pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir ». Si nous nous montrons véritablement sincères, le serment perd alors toute utilité. Jésus nous demande ici une nouvelle fois une attitude intérieure décidée et s’orientant dans le sens d’une parfaite honnêteté.

Tout ceci nous est bien difficile, mais Jésus nous donne aussi la force nécessaire pour nous engager dans cette direction. Il ne se contente pas de nous présenter des commandements, mais il est venu dans le monde pour nous donner sa grâce (qui passe par les sacrements) qui non seulement nous aide, mais nous donne aussi la joie de parfaitement accomplir la volonté de Dieu qui est que nous l’aimions et que nous aimions nos frères pour l’amour de lui. Telle est la sagesse chrétienne.

Publié le 12 février 2023

Année 2023-Homélie pour le 6ème dimanche du temps ordinaire (JA).

sermon sur la montagne 3

La Loi et les Prophètes
Jésus ne se contente pas de nous présenter des commandements, mais il est venu dans le monde pour nous donner sa grâce, qui passe par les sacrements, qui non seulement nous aide  mais nous donne aussi la joie de parfaitement accomplir la volonté de Dieu.

 


En ce dimanche, la liturgie nous offre une importante partie du Sermon sur la montagne, une partie qui concerne l’accomplissement de la Loi. Jésus déclare ne pas être venu afin d’abolir la Loi et les Prophètes mais pour les accomplir, c’est-à-dire pour les porter à leur perfection qui va au-delà des exigences de la Loi. C’est ainsi que doit être entendu cet accomplissement.

La première lecture prépare l’Evangile puisqu’elle parle de l’observance des commandements. La seconde lecture n’a pas un rapport direct avec les deux autres mais on peut tout de même établir un lien : dans la Première lettre aux Corinthiens, saint Paul parle de la sagesse chrétienne et il est vrai que cette sagesse prend tout son sens dans le discours de Jésus.

L’extrait du livre de Ben Sirac insiste sur la liberté humaine, sur notre capacité à observer les commandements. L’auteur dit : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle ». Dieu nous a créés libres, c’est-à-dire capables de dire oui ou non, d’accepter sa volonté ou (pour notre plus grand malheur) de nous y opposer. Ben Sirac affirme : « Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : étends la main vers ce que tu préfères ». Notre liberté peut avoir de très graves conséquences « la vie et la mort sont proposées aux hommes, l’une ou l’autre leur est donnée selon leur choix ». Ce « choix personnel » fait toute la différence entre les saints et les condamnés.
Nous devons être bien conscients de notre situation. Nous sommes créatures libres au sens où nous pouvons acquérir une liberté intérieure toujours plus grande mais nous pouvons aussi la détruire progressivement. Celui qui commet un péché devient esclave du péché (cf. Jn 8,34). Lorsque nous commençons à prendre de mauvaises habitudes ,un vice, nous en devenons esclaves jusqu’à en perdre notre liberté.
Nous le voyons fréquemment, de nos jours, avec le phénomène, par exemple, de la drogue ou de la pornographie. Celui qui les prend pense faire usage de sa liberté pour son bien et pour son bonheur. Mais progressivement, il en devient esclave, au point qu’il ne peut s’en passer qu’avec beaucoup de difficulté et aidé de l’extérieur.

Jésus est venu pour nous libérer et c’est justement parce qu’il nous veut toujours plus libres qu’il a dit : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les prophètes (il s’agit de l’ensemble de l’Ancien Testament) : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ». Il nous montre le chemin de la vraie liberté : il passe par l’adhésion à la volonté de Dieu, par l’adhésion à sa loi non seulement de manière externe, mais intérieurement, avec amour.

C’est ainsi que la lettre aux Hébreux affirme que Jésus en venant en ce monde dit à son Père : « me voici, je viens, oh Dieu, pour faire ta volonté ! ».

La vraie liberté se trouve dans l’amour… l’amour qui se crucifie ! L’amour qui se donne sans compter, qui pardonne à l’infini, qui supporte avec patience les défauts du prochain, qui ne jalouse pas, etc…
Seul celui qui aime est vraiment libre et fait avec joie ce qui est nécessaire, et même plus que le seul nécessaire.
Dans son enseignement Jésus porte une grande attention aux sentiments de notre cœur. Il ne veut pas seulement une loi externe mais une attitude intérieure qui soit conforme à l’amour qui vient de Dieu : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur ». Jésus nous exhorte à éloigner de notre cœur tout sentiment non conforme à la sainte volonté de Dieu. Il ne se contente pas d’interdire des comportements mais veut que notre cœur soit vraiment pur, libre de tout penchant égoïste ou mauvais.
En cette circonstance, Jésus est très décidé car il parle contre le scandale, c’est-à-dire contre l’occasion de péché : « Si ton œil droit entraine ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi ». Il n’est pas possible d’être plus résolu, plus exigeant. Si l’œil qui nous est si précieux pour notre vie, nous est une occasion de péché, il faut l’arracher et le jeter. Nous avons ici, naturellement, un langage figuré qui nous indique la résolution que nous devons employer dans la lutte contre le péché. Jésus explique : « C’est ton intérêt de perdre un de tes membres, et que ton corps tout entier ne s’en aille pas dans la géhenne » (dans l’enfer).

Jésus nous demande une parfaite sincérité. Il dit : « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Cité du grand Roi. Et tu ne jureras pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir ». Si nous nous montrons véritablement sincères, le serment perd alors toute utilité. Jésus nous demande ici une nouvelle fois une attitude intérieure décidée et s’orientant dans le sens d’une parfaite honnêteté.

Tout ceci nous est bien difficile, mais Jésus nous donne aussi la force nécessaire pour nous engager dans cette direction. Il ne se contente pas de nous présenter des commandements, mais il est venu dans le monde pour nous donner sa grâce (qui passe par les sacrements) qui non seulement nous aide, mais nous donne aussi la joie de parfaitement accomplir la volonté de Dieu qui est que nous l’aimions et que nous aimions nos frères pour l’amour de lui. Telle est la sagesse chrétienne.

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Publié le 12 février 2023