Corpus Christi – Jésus se donne.
Jésus se donne. Et nous, en acceptant de recevoir Jésus qui se donne, il faut que nous apprenions et que nous nous apprêtions à nous donner, puisque il nous a donné l’exemple pour que nous suivions ses traces.
Jésus se donne.
« Dieu est amour », et l’amour se donne. C’est sa loi, elle est en Dieu, elle est de Dieu ; et Dieu lui-même, voulant nous apprendre à aimer, a commencé par se donner.
Qu’il fait bon méditer cela en présence de Jésus Eucharistie! Jésus se donne.
Dans l’Incarnation, il se donne à notre nature et fait qu’il y a cette grande merveille, un Homme-Dieu! Que la crèche de Bethléem est belle et qu’elle est riche ! Nous avons là un petit frère qui est grand; un homme qui est Dieu. « Se nascens dedit socium » : « naissant, il s’est fait compagnon » .
Dans l’Eucharistie, Jésus se donne non plus une fois à la nature humaine comme dans l’Incarnation, mais autant de fois que nous voulons, mais à chacun de nous il se donne tout entier, comme s’il n’avait que nous à aimer. « Sa chair est une nourriture, son sang est une boisson, mais le Christ tout entier demeure sous chacune des espèces » : sous l’aspect ou apparence du pain et du vin Jésus se donne tout entier. « Convescens in edulium » : « convive, il s’est fait nourriture » .
Sur la croix il se donne, mais ici comme dans l’Incarnation une seule fois, pour tous à la fois, mais il se donne jusqu’à en mourir. C’est notre rédemption, notre rachat. Il paie notre dette, la dette due à nos péchés. « Se moriens in pretium » : « mourant, il s’est fait notre rançon » .
Au Ciel il se donne, il est notre récompense, notre éternel bonheur; mais au Ciel c’est comme dans l’Eucharistie, il se donne à tous et à chacun, mais d’une donation qui ne finira jamais. « Se regnans dat in præmium » : « en son règne , il se donne en prix, récompense » .
« Naissant, il s’est fait compagnon
convive, il s’est fait nourriture
mourant, il s’est fait notre rançon;
en son règne, il se donne en prix » (Hymne « Verbum Supernum »).
Jésus se donne. C’est Dieu, le Créateur, le Tout-puissant, l’Infiniment parfait qui se donne ici dans l’Eucharistie, dans l’Hostie Consacrée à moi, à vous, des pauvres et indignes créatures à cause de nos péchés.
Jésus se donne. C’est le Sacrement de l’Amour que nous fêtons aujourd’hui. «Tantum ergo sacramentum veneremur cernui » : « un si auguste sacrement, adorons-le, prosternés ». l’Eglise nous y invite. Prosternés, c’est-à-dire manifestant extérieurement par un geste de génuflexion, de révérence, notre humilité, notre reconnaissance, notre admiration devant un si grand Amour.
L’apôtre saint Jean a mis en pleine clarté le mystère de la sainte messe et de l’Eucharistie lorsqu’il a dit : « Jésus a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères ». Et saint Pierre: « Le Christ a souffert pour nous et nous a laissé son exemple pour que nous suivions ses traces ».
Jésus se donne. Et nous, en acceptant de recevoir Jésus qui se donne, il faut que nous apprenions et que nous nous apprêtions à nous donner, puisque il nous a donné l’exemple pour que nous suivions ses traces.
D’abord donnons-nous à Dieu. Donnons-nous à Dieu en venant passer du temps ici devant Lui, présent pour nous dans le Très Saint Sacrement. Donnons-nous à Dieu venons à la messe au moins chaque dimanche.
Convertissons-nous par la prière et la pénitence; et ne nous donnons pas aux plaisirs désordonnés qui nous éloignent de Dieu. Ne nous donnons pas au diable et au péché. Donnons-nous à Dieu dans le sacrement de la confession afin qu’il efface nos péchés et qu’il rende pure notre âme, qu’il la rende digne de Lui.
Donnons-nous à Dieu ensuite en servant nos frères pour l’amour de Dieu. Donnons-nous à Lui par des actes concrets de charité envers nos prochains: aumône, pardon, patience, service. « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui: celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère » (1 Jn 4, 20).
Jésus se donne, donnons-nous aussi, suivons ses traces, son exemple.
Je termine en nous rappelant quelques paroles du saint Curé d’Ars :
« La communion ! Oh, quel bonheur Dieu fait pour sa créature ! Il se repose sur sa langue, passe par son palais, comme par un petit chemin et s’arrête en son cœur comme sur un trône. Oh ! Dieu, Mon Dieu! ».
« Celui qui communie se perd en Dieu comme une goutte d’eau dans l’océan. On ne peut plus les séparer. Il y a de quoi, si l’on y pense, se perdre dans cet abime d’amour».
« Quand saint Joseph était sur la terre, il était heureux de porter l’enfant Jésus sur ses bras. Il reposait sur son cœur. Oh! Mes enfants, nous avons bien plus de bonheur: nous pouvons, si nous le voulons, le recevoir tous les jours dans la sainte communion, non pas comme saint Joseph sur les bras mais dans notre cœur. Oh, quel bonheur ! »