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Année 2023-Homélie pour la solennité du Sacré Cœur de Jésus (JGA).

Sacré Cœur de Jésus.

Venez à moi, vous tous qui peinez et qui ployez sous le fardeau, et moi je referai vos forces. Mettez-vous à mon école, apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes.

 


En notre ère digitalisée, on envoie des émoticônes. Symboles, images sensés exprimer un sentiment, une disposition intérieure. Ainsi l’émoticône du cœur: « j’aime ». C’est très à la mode,  ce n’est pas mauvais en soi. C’est aussi très insuffisant. L’amour de Dieu et du prochain, l’amour surnaturel ou naturel ne grandit pas de cette manière désincarné, dévalué.
A côté de ce langage appauvri, on dessine des cœurs; en tatouage, sur papier, sur l’écorce d’arbre. Mais quelle image, quel symbole pourrait bien nous dire l’amour de Dieu invisible? Son amour miséricordieux infini. Quelle réalité sensible pourrait l’exprimer adéquatement, la faire connaître parfaitement? Et surtout où puiser, où retrouver cet amour réciproque, cette charité?

Dieu Lui-même est la réponse. En Personne, la 2ème de la Trinité, très exactement. C’est l’Incarnation. « Dieu, nul ne l’a jamais vu; mais le Fils unique qui est dans le sein du Père, nous le fait connaître » écrit saint Jean. Dieu n’envoie pas d’émoticône pour se révéler. Il envoie le Fils, image du Père. Ce Fils de Dieu fait homme assume notre nature. Il se l’unit pleinement. Ce qu’Il est, Il le demeure; ce qu’Il n’était pas, Il le prend.
Dieu incarné prend donc un cœur. C’est un vrai cœur d’homme, un cœur de chair. C’est aussi le Cœur de Dieu. Car Jésus est Dieu. Tant vaut la personne, tant vaut ce qui lui appartient. Le cœur de Jésus est uni substantiellement au Verbe de Dieu, Il est donc le Cœur de Dieu, sans exagération.

Par excellence, c’est le siège et le signe et la source de l’amour. En fait, le Christ est Lui-même la Miséricorde divine incarnée, venue, manifestée, offerte aux âmes. Les commandements, les vertus, les sacrements sont des dons du Cœur de Jésus. Spécifiquement le Sacerdoce, l’Eucharistie, la messe, la Vierge Marie et l’Eglise. Le pardon chrétien des offenses, la bonne résolution prise et tenue, le zèle sans amertume ni jalousie, la fin du découragement, de l’égoïsme, de l’impureté et de la tristesse se puisent là.

Un homme, un adolescent doit chercher et construire: un jugement vrai, un caractère ferme, une conduite droite et une piété solide.
La dévotion est un moyen pour cela; elle n’est rien d’autre que la charité, pas seulement en parole, du bout des lèvres, mais en acte et en vérité. Le Sacré Cœur de Jésus demande plus que de la dévotion; un culte, privé et public. Surtout, le Sacré Cœur de Jésus exige et demande notre cœur; pas seulement organe vital, mais aussi lieu intérieur, centre profond de vie psychique et spirituelle. Le siège de la connaissance, de l’affection, de l’amour et de la volonté. Il demande aussi nos familles humaines ou spirituelles, nos œuvres, nos apostolats.
Dieu a droit de régner sur tout cela, et nous devons le servir avec tout cela. Nous n’avons qu’une seule chose à craindre et à éviter envers le Sacré Cœur; ne pas répondre, ou pas maintenant, ou pas autant qu’Il appelle. Ne pas se donner, ou pas maintenant, ou pas autant que nous le pouvons. «Mon Fils, donne-moi ton cœur, et que tes yeux gardent mes voies» (Proverbes, XXIII, 26). « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, toute ton âme, toute tes forces » (Deutéronome VI, 5 et Matthieu XXII, 37).

Cette solennité du Sacré Cœur nous touche.
Avant d’être telle ou telle pratique, le culte du Sacré Cœur, c’est quoi? La forme de religion la plus estimable. Une volonté. Une volonté pleine et absolue de se vouer et consacrer à l’amour du divin Rédempteur. Rendre amour pour amour à ce divin amour. Union de volonté avec le Christ.
Ensuite, et très concrètement, il y a de la place à prendre devant le Saint Sacrement, en courte visite ou adoration prolongée. Il y a de la place au premier vendredi du mois. Il y a une intronisation du Sacré Cœur dans les familles où l’homme, le père a toute sa place! Il y a 12 promesses à Paray le Monial. Il y a la place pour une bonne confession, pour les 9 premiers vendredi du mois, pour la prière en famille devant son image,

Enfin, et ce n’est pas la moindre raison, il y a un lien privilégié de la France avec le Sacré Cœur. Paray le Monial, la Vendée, Montmartre ce sont des hauts lieux. Jean Eudes, Marguerite Marie, Claude de la Colombière, Charles de Foucault ce sont des gloires nationales. Ces âmes ne sont pas seulement du ciel, elles sont d’une terre, d’un pays, d’une civilisation chrétienne.
Tournez-vous vers le Sacré Cœur; Cœur ouvert et dilaté, Cœur pauvre et dégagé: « Venez à moi, vous tous qui peinez et qui ployez sous le fardeau, et moi je referai vos forces. Mettez-vous à mon école, apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes ».

Retrouvez le temps de la messe et de l’adoration. Priez pour la France. La messe est la pulsation continue du Cœur de Dieu envoyant dans tous les membres de l’Eglise les grâces nécessaires.
L’Eglise, la France et nos âmes ont besoin de « se tourner vers Celui qu’ils ont transpercé »! Retrouvez à l’école du Sacré Cœur un cœur ouvert et dilaté, un cœur pauvre et dégagé!

Ainsi soit-il.

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