Ascension du Seigneur.
Recherchez donc les réalités d’en haut: c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre.
Notre Seigneur est au Ciel, il y est, il y est assis à la droite de Dieu son Père.
Mille ans avant l’Ascension, un des pères de Notre Seigneur selon la chair, David, avait chanté ce grand mystère : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : siège à ma droite » (Ps 109,1). C’est Dieu le Père qui dit au Fils (le Fils de Dieu, et fils/descendant de David selon la chair) : « siège à ma droite ». Jésus dans les cieux à la droite du Père. Contemplons aujourd’hui ce grand mystère.
Aujourd’hui notre Seigneur Jésus Christ monte au ciel; que notre cœur y monte avec lui, dit saint Augustin. Puis il décrit le mystère de l’Ascension en ayant une attention spéciale pour le paradoxe d’être monté au ciel, mais en même temps d’être là au milieu de nous : Ecoutons ce que nous dit l’apôtre : «Vous êtes ressuscités, avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut: c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre». De même que lui est monté, mais sans s’éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, [tout en demeurant encore en ce corps] et pourtant ce qu’il nous a promis ne s’est pas encore réalisé dans notre corps.
Jésus a déjà été élevé au-dessus des cieux; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu’il a crié du haut du ciel: «Saul, Saul, pourquoi me persécuter ?» Et il avait dit aussi : «J’avais faim, et vous m’avez donné à manger.»
Lui, alors qu’il est là-bas, est aussi avec nous; et nous, alors que nous sommes ici, nous sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour; et nous, nous le pouvons par l’amour, qui nous unit intimement à lui.
Notre Seigneur ne s’est pas éloigné du ciel lorsqu’il en est descendu pour venir vers nous ; et il ne s’est pas éloigné de nous lorsqu’il est monté pour revenir au ciel. Il était là-haut, tout en étant ici-bas ; lui-même en témoigne : «Nul n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel.»
Tout cela devient possible en raison de l’unité qui existe entre lui et nous : il est notre tête, et nous sommes son corps. C’est bien pourquoi saint Paul affirme: «Notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres; et tous les membres, bien qu’étant plusieurs, ne forment qu’un seul corps. De même en est-il pour le Christ. »
« Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous –disent les anges aux apôtres–, viendra de la même manière ». Tous les jours, au Credo, nous professons : « Il est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts ». Il viendra, soyons prêts ; il viendra, soyons purs ; mais il viendra. Ce sera lui-même, réjouissons-nous.
« Il viendra juger les vivants et les morts ». Il y aura en effet un jugement: nous serons examinés. Celui qui a fait le bien ira dans la vie éternelle; celui qui ne l’a pas fait ira dans le feu éternel.
La contemplation du mystère de l’Ascension d’une certaine manière nous incite et même nous oblige à l’apostolat, à l’évangélisation. Parce que Jésus reviendra juger les vivants et les morts. Avant son Ascension Il envoie ses apôtres évangéliser le monde. Jésus ne leur dit pas de se laisser transformer par le monde: « Celui qui croira et recevra le baptême, sera sauvé ; celui qui refusera de croire, sera condamné ». Et nous-mêmes, nous devons transformer par la foi, l’espérance et la charité, le monde qui nous entoure et préparer ainsi le retour du Seigneur, promis pour la fin des temps.
Finalement l’Ascension du Seigneur est source de joie, elle nous encourage en réaffirmant notre espérance de vie éternelle. Le bon Jésus monte au ciel pour nous préparer une place.
En plus, en Jésus l’humanité est déjà glorifiée. C’est notre humanité qui a été glorifiée, qui a été élevée au-dessus des anges…
Et en même temps l’Ascension de Jésus a comme fruit la venue de l’Esprit Saint, source de joie parfaite. « C’est votre intérêt que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai » (Jn 16,…).
Accueillons l’Esprit Saint et laissons-nous guider par lui afin de pouvoir suivre le chemin tracé par Jésus, chemin totalement contraire à celui que le monde nous propose.
A cette messe demandons à Dieu de nous ouvrir à la joie et à l’action de grâce, car l’Ascension de son Fils, Jésus, est déjà notre victoire. Nous sommes en effet les membres de son corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de notre Père et c’est là-haut que nous vivons déjà en espérance.