Convertissez vous!
Que les parents aient donc le souci que leurs enfants puissent autant que possible assister à la messe; et que très tôt les enfants en aient un véritable amour.
Jésus commence à prêcher l’Evangile (Mt 4) : une lumière se lève sur la Galilée, qui va illuminer le monde entier. Les ténèbres se dissipent peu à peu : la parole de Jésus résonne, forte et directe : «convertissez-vous », ses actions miraculeuses attirent les foules, et son enseignement les fascine. Satan lui-même est détrôné, « le Royaume des Cieux est tout proche » (v.17). « Convertissez-vous » c’est-à-dire croyez !: «La première conversion c’est croire», dit Saint Thomas de Aquin.
Comme toute première action de sa vie publique, il appelle quatre nouveaux disciples: Pierre, André, Jacques et Jean, qui seront ses intimes sur le mont Thabor (cf. Mt 17) et à Gethsémani (cf. Mt 26). Ils seront tellement importants pour son Eglise que saint Paul écrira lors du premier Concile: « Jacques, Céphas et Jean, ces notables, ces colonnes, nous tendirent la main, à moi et à Barnabé, en signe de communion » (Ga 2, 9).
L’appel est rude: à la différence des rabbins de l’époque, qui fondaient une école et attendaient que les disciples vinssent à eux, Jésus choisit lui-même avec soin ses apôtres et exige tout d’eux, dès le départ. « Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent… » (v.22).
Aujourd’hui le Christ adopte la même « stratégie » pour son évangélisation: « Il parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute langueur parmi le peuple » (v.23): son Eglise continue à parcourir tous les sentiers de l’humanité, dans tant de pays ; son enseignement brille dans le monde comme la lumière dans les ténèbres; ses Sacrements nous sanctifient, Jésus, à travers eux, guéris nos maladies spirituels et libère les hommes de l’emprise du Mauvais. Pour cela, il continue à appeler des hommes et des femmes pour le suivre totalement, et porter sur leurs épaules les joies et les charges de son Eglise. Chaque prêtre, chaque âme consacrée se souvient avec émotion des circonstances de sa vocation, comme un lointain rivage de Galilée où le Christ est passé et lui a demandé d’abandonner les filets de ses projets humains et de ses occupations légitimes.
Dans l’Evangile Jésus appelle 2 fois 2 frères. Le récit est d’une simplicité déconcertante, une succession rapide d’actions: Jésus passe, voit, appelle; les frères étaient occupés, ils entendent, ils le suivent. Les deux scènes diffèrent sur deux aspects qui se complètent:
Au premier appel (Pierre et André), Jésus déclare explicitement sa proposition: « Je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Mt 4, 19). Lorsqu’il est passé sur le rivage, son regard a été pénétrant, et il a vu bien plus que des pêcheurs affairés à leur travail: il a soupesé leurs cœurs et a réveillé leur générosité.
Alors que les premiers frères n’ont laissé que leurs filets, les seconds abandonnent « la barque et leur père » (v.22). Choquant pour qui connaît l’importance du quatrième commandement! Jésus a l’audace de tout exiger pour le Règne, et Matthieu revient plusieurs fois, dans son Evangile, sur la division qu’il provoque dans les familles: pour obéir au Père céleste, il faut parfois s’opposer au père charnel (10, 35), lui retirer son titre de père (23, 9), ne pas prendre le temps de l’enterrer (8, 21), et abandonner sa famille (19, 29).
Une consécration totale alors qui implique aussi un arrachement à sa famille d’origine que le Catéchisme justifie lorsque le jeune âge de l’appelé heurte la sensibilité de ses parents :
« Les liens familiaux, s’ils sont importants, ne sont pas absolus. De même que l’enfant grandit vers sa maturité et son autonomie humaines et spirituelles, de même sa vocation singulière qui vient de Dieu s’affirme avec plus de clarté et de force. Les parents respecteront cet appel et favoriseront la réponse de leurs enfants à le suivre. Il faut se convaincre que la vocation première du chrétien est de suivre Jésus (cf. Mt 16, 25) : ‘Qui aime père et mère plus que moi, n’est pas digne de moi, et qui aime fils ou fille plus que moi n’est pas digne de moi’ (Mt 10, 37)»(C.E.C. nº 2232)
Mais faisons encore un pas et demandons nous : qu’ est ce que une famille chrétienne peut faire pour favoriser l’appel du Seigneur ?
Trois conseils:
Prière. Que l’enfant se familiarise dès que possible à la prière, cet échange intime avec le Bon Dieu, notre Créateur et Maître, et notre Hôte. En effet consulter son confesseur, c’est bien. Mais il y a aussi tout un travail de l’âme qui est nécessaire, et qui passe forcément par la prière. Il faudrait que le jeune enfant trouve goût à la prière.
Pureté. Que l’enfant soit préparé à avoir un cœur pur. La pureté est bien une vertu nécessaire à tous, certes. Mais combien plus au prêtre qui doit garder la chasteté parfaite, pour ne s’occuper que de Dieu et des choses divines: célébrer la messe, approcher les âmes et soigner toutes leurs misères, distribuer les sacrements, toucher la divine Hostie. Que le jeune enfant développe une sainte pudeur, qui est la protectrice de sa pureté.: lui permettant d’éviter les mauvaises lectures, les mauvais camarades.
Dévouement. Aider le jeune enfant à être généreux et à devenir un « homme d’honneur »: à se donner pour une cause noble. En effet, le prêtre doit être un homme aux sentiments élevés, un homme franc, un homme fidèle à la parole donnée, un homme juste.
Enfin, quel moyen plus efficace pour assurer cette vie d’union avec Notre Seigneur Jésus-Christ que le contact que l’enfant peut avoir avec Lui dans la très sainte Eucharistie ! Que les parents aient donc le souci que leurs enfants puissent autant que possible assister à la messe; et que très tôt les enfants en aient un véritable amour.