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Année 2022- Homélie pour la fête du Baptême du Seigneur (JA).

Le Baptême de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Dans notre reconnaissance, admirons l’humilité du Sauveur qui s’incline sous la main d’un homme mortel, afin d’accomplir toute justice, comme il le dit lui-même ; car, ayant pris la forme d’un homme pécheur, il était nécessaire qu’il en portât l’humiliation pour nous relever de notre abaissement.


Le jour octave de l’Epiphanie l’Eglise célèbre le Baptême de notre Seigneur Jésus Christ, qui est aussi une Epiphanie, une manifestation de Dieu. L’Emmanuel, Jésus, s’est manifesté aux mages après s’être montré aux bergers ; mais cette manifestation s’est passée dans l’enceinte étroite d’une étable à Bethléhem, et les hommes de ce monde ne l’ont point connue. Dans le mystère du Jourdain, le Christ se manifeste avec plus d’éclat. Sa venue est annoncée par le Précurseur ; la foule qui s’empresse vers le baptême du fleuve en est témoin ; Jésus prélude à sa vie publique.
« Après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » ».
Cette seconde Epiphanie a pour objet, tout comme la première, l’avantage et le salut des hommes. Saint Paul affirme à propos de ce mystère : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes ».

Mais suivons la marche des Mystères. L’étoile a conduit les mages vers le Christ ; ils attendaient, ils espéraient ; maintenant, ils croient. La foi dans le Messie venu commence au sein de la Gentilité, c’est-à-dire des peuples païens. Mais il ne suffit pas de croire pour être sauvé ; il faut que la tache du péché soit lavée dans l’eau. « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » dit Jésus ; il est donc temps qu’une nouvelle manifestation du Fils de Dieu se fasse, pour inaugurer le grand remède qui doit donner à la Foi la vertu de produire la vie éternelle.
Saint Grégoire de Nazianze commente cet épisode du Baptême de Jésus et dit : « Jean baptise, et Jésus vient à lui. Le Christ sanctifie assurément celui qui le baptise ; mais son but est plutôt d’ensevelir le vieil Adam dans les eaux, et, avant tout, de sanctifier par son baptême les eaux du Jourdain, afin que, comme il était esprit et chair, de même ceux qui seraient baptisés dans la suite, fussent sanctifiés par la vertu de l’Esprit et par l’élément de l’eau .
Jésus sort de l’eau, tirant en quelque sorte à sa suite et élevant avec lui le monde, jusqu’alors plongé dans l’abîme à cause du péché. Il voit le ciel, non se déchirer, mais s’ouvrir. Le premier Adam l’avait autrefois fermé pour lui-même et pour nous, comme il s’était vu fermer aussi le Paradis terrestre, dont un glaive de feu défendit l’entrée. L’Esprit-Saint rend témoignage : les similitudes et les rapprochements se trouvent en parfaite harmonie : le témoignage vient du Ciel, car il est descendu du Ciel, celui auquel l’Esprit rend témoignage ».
Ainsi fut manifestée la Sainteté de Jésus par la présence de la divine Colombe et par la voix du Père, comme sa Royauté et divinité avaient été manifestées par le muet témoignage de l’Etoile.

Avec la seconde lecture de ce jour, tirée de la lettre de Saint Paul à Tite, nous passons de la considération du Baptême de Jésus au notre propre. Saint Paul nous dit que c’est le « bain du baptême, par lequel il nous a fait renaitre et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint ». Il répond ainsi à l’annonce de Saint Jean le Baptiste : « celui-ci vous baptisera dans l’Esprit Saint » (Lc 3, 16). Voilà une première considération : l’efficacité du baptême ne dépend pas des mérites ou de la sainteté du ministre, il est toujours également efficace parce que c’est Jésus lui-même qui baptise. « Celui-ci vous baptisera dans l’Esprit Saint ».
Saint Paul met en relief le don merveilleux de Dieu. C’est par l’amour généreux du Christ qui « s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes » que « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes ». Ainsi « notre Sauveur a manifesté sa bonté et sa tendresse pour les homme ».
La grâce communiquée par le baptême est un don gratuit, un don qui n’est pas fondé sur nos bonnes œuvres préalables, mais sur la miséricorde de Dieu. Cette grâce nous donne la lumière et la force d’être « ardents à faire le bien » et nous apprend à rejeter le péché et les passions déréglées de ce monde, « pour vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété, attendant que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ ».
Et parce que le baptême est un immense cadeau de la miséricorde de Dieu, l’Eglise veut le communiquer à ses enfants dès leur plus jeune âge.

Glorifions donc le Christ, pour cette seconde manifestation de sa divinité qu’est ce Baptême, et rendons-lui grâces, avec la sainte Eglise, de nous avoir donné, après l’étoile de la foi qui nous illumine, l’eau puissante qui lave nos souillures.
Dans notre reconnaissance, admirons l’humilité du Sauveur qui s’incline sous la main d’un homme mortel, afin d’accomplir toute justice, comme il le dit lui-même ; car, ayant pris la forme d’un homme pécheur, il était nécessaire qu’il en portât l’humiliation pour nous relever de notre abaissement.

Remercions-le pour cette grâce du baptême qui nous a ouvert le Ciel.
Enfin, renouvelons les engagements que nous avons contractés sur la fontaine sacrée du baptême et qui ont été la condition de cette nouvelle naissance.

Que la Mère de Dieu qui est devenu aussi notre Mère par le baptême, intercède pour nous en ce jour.
Ainsi soit-il.

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