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Année 2022- Homélie pour le 7ème dimanche de Pâques (JGA).

 

Aujourd’hui, c’est la fête des mères. Et nous souhaitons humblement rendre hommage à toutes les mamans, spécialement à celles de notre communauté paroissiale.

 


Nous souhaitons rendre hommage surtout en ces temps où la maternité est très fortement attaquée par la culture de la mort et par l’idéologie féministe qui prône «la montée du pouvoir de la femme, pour son émancipation et auto-détermination» et voit dans la maternité une «imposition de l’hétéro-patriarcat…».
Le contraire nous est dit dans les Saintes Ecritures, dans la Parole de Dieu, où Saint Paul affirme : « La femme sera sauvée en devenant mère » (1 Tm 2, 15).

C’est depuis le début des temps, que cette attaque contre celle qui participe d’une manière particulière à l’action créatrice de Dieu se produit, comme nous le lisons dans le livre de la Genèse : «Le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux et toutes les bêtes des champs. Tu ramperas sur le ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon »» (Gn 3, 14).
Parce que les femmes ont toujours été en guerre contre Satan,  les Saintes Ecritures nous parlent de ces « femmes fortes », vertueuses, « plus précieuses que les perles » qui luttent quotidiennement pour leur sainteté, comme nous le lisons dans les Proverbes : «Une femme vertueuse, qui la trouvera ? Elle est précieuse plus que les perles !  Revêtue de force et de splendeur, elle sourit à l’avenir. Sa bouche s’exprime avec sagesse et sa langue enseigne la bonté.  Ses fils, debout, la disent bienheureuse et son mari fait sa louange: « Bien des femmes ont fait leurs preuves, mais toi, tu les surpasses toutes ! ». Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange. Célébrez-la pour les fruits de son travail: et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange !» (Prov. 31).

Quel est le rôle de la mère chrétienne ?
Sa principale mission est d’«engendrer des enfants pour le Ciel». Le Ciel d’abord. Avant de rassasier le corps il faut désaltérer l’âme. Avant de penser aux vêtements que les enfants vont porter, il faut se demander s’ils sont revêtus de la grâce de Dieu. C’est pourquoi le rôle de la mère est fondamental, à tel point que Notre-Seigneur a voulu lui aussi, avoir une maman. «Engendrer des enfants pour le Ciel », en pratiquant la vertu, avant tout ; c’est pourquoi le curé d’Ars disait que «les vertus passent très doucement de la mère aux enfants». Des lèvres de notre mère nous apprenons la première prière ou la première injure.
C’est grâce à sa mère que l’enfant apprendra d’abord à distinguer le bien du mal, d’où ce courant idéologique qui dit qu’«il ne faut pas fixer de limites aux enfants», qu’«il ne faut pas les corriger»… est si désastreux, car il produit de très mauvais fruits. «As-tu des enfants? Eduque-les; dès le jeune âge, apprends-leur à obéir» (Livre de Ben Sira le Sage, 7, 23) car «un cheval mal dressé devient rétif, et un fils à qui tout est permis n’en fait qu’à sa tête» (Livre de Ben Sira le Sage, 30, 8).

Une mère devrait:
Enseigner à ses enfants à vivre dans la présence de Dieu.
Comme Maman Marguerite, mère de Don Bosco, qui profitait de chaque occasion pour parler de Dieu aux enfants. Quand le soleil se levait sur les Alpes, elle disait : «Que de merveilles Dieu a-t-il fait pour nous, mes enfants !». Ou, quand la grêle avait dévasté tout ou une grande partie de l’humble vigne familiale, elle disait avec résignation : «Inclinons la tête, mes enfants; Dieu nous avait donné ces beaux raisins, Dieu nous les enlève. Il est le Propriétaire. Pour nous, ce n’est qu’une épreuve, pour les méchants, une punition». Les belles nuits étoilées, elle sortait de la maison, et leur disait : « Dieu est celui qui a créé le monde et y a placé les étoiles. Si le ciel est si beau, à quoi ressemblera le paradis?».

Une mère doit faire haïr le péché.
Comme Blanche de Castille, mère de saint Louis. Reine et mère, elle était soucieuse de faire de son fils saint Louis, le roi croisé, un chrétien fervent et un souverain irréprochable. Depuis qu’il était enfant, elle lui répétait: «Je t’aime beaucoup, mais je préfère te voir mort mille fois que de savoir que tu as commis un seul péché mortel». Une mère doit expliquer pourquoi certaines séries ou certains films sont mauvais, pourquoi telle musique endommage l’âme, pourquoi tels jeux-vidéos « innocents » détruisent non seulement l’imagination des enfants mais leur chemin vers la sainteté, pourquoi telle manière de s’habiller est scandaleuse.
Il y a des occasions où il semblerait que certaines mères préfèrent dirent à leurs enfants: « Je préférerais mille fois te voir commettre un péché mortel avant que de te voir mort».

Une mère doit savoir apaiser les colères et les caprices de ses enfants, sinon, elle élèvera un tyran.
L’exemple de Véturie, mère de Coriolan, peut nous aider. L’histoire que Shakespeare a immortalisée en racontant la vie de ce général romain qui avait refusé de montrer ses blessures reçues à la guerre est devenue classique. Banni de Rome pour cette raison, il s’est allié à ses ennemis et a décidé de combattre son propre pays. Tout était préparé et il semblait qu’avec la stratégie de Coriolan la ville éternelle périrait, cependant, sa propre mère, sortant à sa rencontre et s’agenouillant à ses pieds, lui demanda d’épargner Rome, lui rappelant que la colère est toujours mauvaise conseillère: «Maman, tu as gagné. Pour toi et rien que pour toi, Rome sera pardonnée! Ce que les grands émissaires n’ont pas réussi à faire, tu l’a réalisée avec tes prières. Écoutez bien tout le monde ! Rome doit sa liberté aux larmes d’une mère».

Une mère doit enseigner la force, surtout à ses fils.
Comme la mère de Boabdil, le dernier roi musulman de Grenade, qui a dit à son fils : «Ne pleure pas en tant que femme ce que tu n’as pas su défendre en tant qu’homme». Car ce célèbre dicton «les hommes ne pleurent pas», qu’on nous a appris depuis que nous étions enfants, n’a rien à voir avec l’insensibilité, le stoïcisme ou le «machisme». Les hommes ne pleurent pas parce qu’en fin de compte, le père de famille est le dernier bastion de la maison. Si le père fait faillite, toute la famille s’effondre. «Les hommes ne pleurent pas» car cet enfant, qui sera peut-être un jour père, ne pourra pas se permettre de pleurer devant ses enfants sans leur faire du mal.

Une mère ne devrait jamais désespérer.
Comme Sainte Monique : «Il ne peut pas se perdre un fils de tant de larmes», lui dit saint Ambroise lorsqu’elle se lamente sur les péchés de son fils saint Augustin. Car, comme le dit le psaume, «ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans le chant» (Ps 125). C’est pourquoi il faut toujours semer.

Elle doit conseiller indépendamment de l’âge ou de l’état de vie de son enfant, elle toujours sa mère, elle est a une autorité que Dieu lui a donné.
Maman Marguerite la mère de Don Bosco a dit à son fils déjà ordonné prêtre : «Voici, mon fils, tu portes la soutane. Tu peux deviner la joie et la douceur que cet événement met dans mon cœur. Mais souviens toi que ce n’est pas l’habit qui honore l’état sacerdotal, mais la pratique de la vertu. Si par malheur tu viens à douter de ta vocation, je te supplie de ne pas déshonorer cet habit».

Enfin, elle doit apprendre à donner sa vie pour la Foi, encore plus à notre époque.
Comme la mère des Maccabées (cf. 2 Maccabées 7) : sept frères arrêtés avec leur mère, furent forcés par le roi Antiochus, fouettés, à goûter du porc (ce qui était interdit par la loi). La mère les vit  les uns après les autres succomber à cause des blessures infligés par les soldats du tyran mais elle espérait dans le Seigneur et les encourageait à mourir pour leur Foi avec ces mots : «Je suis incapable de dire comment vous vous êtes formés dans mes entrailles. Ce n’est pas moi qui vous ai donné l’esprit et la vie, qui ai organisé les éléments dont chacun de vous est composé. C’est le Créateur du monde qui façonne l’enfant à l’origine, qui préside à l’origine de toute chose. Et c’est lui qui, dans sa miséricorde, vous rendra l’esprit et la vie, parce que, pour l’amour de ses lois, vous méprisez maintenant votre propre existence». Le roi les fit tous tuer, ne laissant que le plus jeune ; il appela la mère et l’invita à exhorter son fils à manger la viande du porc pour avoir la vie sauve: elle, se moquant du roi, s’inclina devant le dernier de ses fils et dit : «Mon fils, aie pitié de moi : je t’ai porté neuf mois dans mon sein, je t’ai allaité pendant trois ans, je t’ai nourri et élevé jusqu’à l’âge où tu es parvenu, j’ai pris soin de toi. Je t’en conjure, mon enfant, regarde le ciel et la terre avec tout ce qu’ils contiennent: sache que Dieu a fait tout cela de rien et que la race des hommes est née de la même manière. Ne crains pas ce bourreau, montre-toi digne de tes frères et accepte la mort, afin que je te retrouve avec eux au jour de la miséricorde».

Prions, au cours de cette Sainte Messe, Dieu Notre Seigneur et son Admirable Mère, qu’ils suscitent beaucoup de ces perles précieuses que sont les mères chrétiennes.

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