L’espérance.
Tout ce qui a été écrit à l’avance dans les livres saints l’a été pour nous instruire afin que nous ayons l’espérance. Le Temps de l’Avent est pour cela un temps pour pratiquer la vertu d’espérance. C’est le temps de l’attente du Sauveur et, avec lui, du bonheur éternel.
La liturgie de ce dimanche est remplie tout entière des sentiments d’espérance et de joie que donne à l’âme fidèle l’heureuse nouvelle de la prochaine arrivée de celui qui est son Sauveur et son Epoux. L’Epouse, l’Eglise, l’âme fidèle, se prépare, car elle espère.
Saint Paul nous dit: «Tout ce qui a été écrit à l’avance dans les livres saints l’a été pour nous instruire, afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Ecritures, nous ayons l’espérance». Et l’Evangile nous présente la figure de saint Jean Baptiste, le plus grand des prophètes, qui annonce l’arrivée du Sauveur, en ravivant ainsi notre espérance.
Saint Jean: « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche; préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ».
Le Temps de l’Avent est pour cela un temps pour pratiquer la vertu d’espérance. C’est le temps de l’attente du Sauveur et, avec lui, du bonheur éternel.
Entretenons-nous donc brièvement sur cette vertu en prenant appui sur l’enseignement du Saint Curé d’Ars.
« L’espérance, une des trois vertus théologales, est la vertu par laquelle nous avons confiance que Dieu nous aidera toujours sur le chemin du Ciel si nous sommes fidèles à Le prier et à faire sa volonté ».
Si la foi nous apprend que Dieu voit tout et qu’il est témoin de tout ce que nous faisons et souffrons, la vertu d’espérance nous fait endurer nos peines avec une entière soumission à sa sainte volonté, par la pensée que nous en serons récompensés pendant toute l’éternité. Nous voyons aussi que ce fut cette belle vertu qui a soutenu les martyrs au milieu de leurs tourments, les solitaires dans les rigueurs de leurs pénitences et les saints infirmes et malades dans leurs maladies. Si la foi nous découvre que Dieu est partout présent, l’espérance nous fait faire tout ce que nous faisons dans la seule vue de plaire au bon Dieu, par la pensée heureuse d’une récompense éternelle.
Les exemples des saints nous éclairent. Ainsi nous lisons du Juste Job : « Pourquoi, mon Dieu, voudrais-je me décourager et m’abandonner au désespoir? J’accuserai devant vous mes péchés qui sont la cause de mes maux; mais j’espère que vous serez vous-même mon Sauveur. Mon espérance est que vous me récompenserez un jour des maux que j’endure pour votre amour».
Si, au lieu de nous désespérer dans nos misères, nous avions cette ferme espérance que le bon Dieu nous envoie tout cela comme autant de moyens pour nous faire mériter le ciel, avec quelle joie ne les souffririons-nous pas !
Que veut dire ce mot : espérer ?
C’est soupirer après quelque chose qui doit nous rendre heureux dans l’autre vie; c’est désirer ardemment la délivrance des maux de cette vie, et désirer la possession de toutes sortes de biens capables de nous contenter pleinement.
La Parole de Dieu nous y encourage : « Une mère, nous dit-il, qui porte son enfant dans son sein, ne peut pas l’oublier et, quand même elle serait assez barbare de le faire, pour moi, je n’oublierai jamais celui qui met sa confiance en moi »(Isaïe 49, 15.).
Dans le psaume 145, Dieu se plaint même que nous n’avons pas assez confiance en lui; il nous avertit de « ne plus mettre notre confiance dans les rois et les princes, parce que notre espérance sera trompée ». Il va plus loin, puisqu’il nous menace de sa malédiction, si nous n’avons pas grande confiance en lui; il nous dit par son prophète Jérémie: « Maudit soit celui qui ne met pas sa confiance en son Dieu ! » et plus loin, il nous dit : « Béni soit celui qui a confiance dans le Seigneur ! »(Jer. 17 5, 7.) .
Notre bon Jésus nous pousse aussi à l’espérance par sa manière d’accueillir le pécheur toutes les fois qu’il revient à lui : sainte Marie Madeleine; saint Pierre après les reniements; le fils prodigue, etc. Jésus pardonne le pécheur et lui rend tous les biens que le péché lui avait ravis. D’après cela, qui de nous n’aura pas une grande confiance en la charité du bon Dieu? Il va plus loin, puisqu’il nous dit que quand nous avons le bonheur de quitter le péché pour l’aimer, tout le ciel se réjouit.
L’espérance s’étend aussi sur nos besoins temporels. Pour nous exciter à nous adresser à lui avec une grande confiance pour ce qui regarde le corps, il nous assure qu’il aura soin de nous; et nous voyons nous-mêmes combien il a fait de miracles, plutôt que de nous laisser manquer du nécessaire. Nous voyons dans l’Ecriture sainte qu’il a nourri son peuple pendant quarante ans, dans le désert, avec la manne qui tombait tous les jours avant le soleil levé. Pendant les quarante ans qu’ils restèrent dans le désert, leurs habits ne s’usèrent pas du tout. Il nous dit dans l’Evangile de ne pas nous mettre en peine pour ce qui regarde la nourriture et le vêtement. Regardons les oiseaux, regardons les lis c’est notre Père du Ciel qui en prend soin. « Cherchez donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné avec abondance ».
Voyez encore combien il veut que nous ayons confiance : « Quand vous priez, nous dit-il, ne dites pas : Mon Dieu, mais Notre Père; parce que nous voyons qu’un enfant a une confiance sans borne en son père ».
Enfin le saint Curé d’Ars disait« je dis aussi que nous devons avoir une grande confiance envers sa sainte Mère, qui est si bonne, qui désire tant nous aider dans tous nos besoins spirituels et temporels, mais surtout, lorsque nous voulons revenir au bon Dieu ».
Eh bien, qu’Elle nous aide, qu’Elle intercède pour nous, qu’Elle fasse grandir en nous la vertu de l’espérance, afin que notre cœur soit prêt à accueillir son Sauveur.