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Année 2022-Homélie pour le 24ème dimanche du temps ordinaire (JA).

 

Jésus tient à nous rappeler que le pardon divin ne peut nous être accordé que dans la mesure où nous sommes disposés à pardonner à nos frères. Il veut que nous ne nous contentions pas d’accueillir la miséricorde de Dieu mais que, d’une manière active, nous la pratiquions en union avec Lui.

 

 


En ce dimanche, la liturgie nous propose une longue et belle méditation sur la miséricorde de Dieu qui est le thème central des trois lectures. Notre Dieu est un père miséricordieux, plein de bonté et d’indulgence, désireux de sauver tous ses enfants.

La première lecture nous montre la situation du peuple hébreu après le péché d’idolâtrie. Au désert, après la révélation du Sinaï et de l’alliance, le peuple l’a subitement rompue par son idolâtrie en construisant un veau d’or. Le texte dit : « Ils n’auront pas mis longtemps à quitter le chemin que je leur avais prescrit ! Ils se sont fabriqué un veau en métal fondu. Ils se sont prosternés devant lui, ils lui offert des sacrifices en proclamant :  » Israël, voici tes dieux, qui t’ont ont fait monter du pays d’Égypte «  ». Ce péché mérite en lui-même un châtiment divin très sévère. Le Seigneur manifeste son indignation face à cette très grave infidélité : « ma colère va s’enflammer contre eux et je vais les engloutir ! »
Dieu propose à Moïse de détruire son peuple et de créer une nouvelle nation à partir de sa descendance, mais Moïse refuse cette offre et supplie le Seigneur avec insistance : « Pourquoi, Seigneur, ta colère s’enflammerait-elle contre ton peuple ?» Il lui rappelle ensuite les promesses qu’il a faites aux patriarches : «Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob, à qui tu as juré par toi-même :  » Je rendrai votre descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, je donnerai à vos descendants tout ce pays que j’avais promis, et il sera pour toujours leur héritage «  ».
C’est alors que le Seigneur renonce à sa proposition de châtier son peuple. En réalité, il voulait provoquer cette prière d’intercession de Moïse et Moïse a répondu, de sorte que sa miséricorde a pu se manifester.

Dans la seconde lecture, saint Paul reconnait qu’il ne méritait pas de devenir un apôtre car il était blasphémateur, violent et qu’il persécutait les chrétiens. Nous retrouvons d’ailleurs la même idée dans d’autres de ses lettres dans lesquelles il affirme qu’il persécutait l’Église d’une manière terrible et excessive. Le récit de saint Luc dans les Actes des apôtres en témoigne.
« Le Christ m’a pardonné : ce que je faisais, c’était par ignorance, car je n’avais pas la foi ; mais la grâce de notre Seigneur a été encore plus forte, avec la foi et l’amour dans le Christ Jésus ». Il ajoute ensuite : « Voici une parole sûre, et qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi le premier, je suis pécheur ».
La miséricorde de Dieu s’est manifestée lorsqu’il a envoyé s son Fils unique qui a pris sur lui tous les péchés des hommes en leur obtenant le pardon et l’abondance de la grâce divine. Saint Paul a bénéficié de cette miséricorde d’une manière très particulière. Mais ce qu’a vécu l’Apôtre doit servir d’exemple aux autres : « Si le Christ Jésus m’a pardonné, c’est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait ; je devais être le premier exemple de ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle».

Dans l’Evangile, Jésus lui-même nous parle de la miséricorde divine au moyen des trois paraboles du chapitre 15 de saint Luc. Ces trois paraboles de Luc ont pour objectif de nous convaincre du caractère infini de la miséricorde de Dieu. Elles nous font entrer dans une confiance très profonde : même si nous avons été infidèles, le Seigneur nous attend avec toute la générosité de son cœur.
Nous devons, à ce point, faire une autre observation. Ces trois paraboles n’ont pas seulement pour objectif de nous convaincre de la miséricorde de Dieu, elles visent aussi à convertir notre cœur et à l’unir à cette miséricorde. Jésus les a prononcées pour répondre aux scribes et aux pharisiens qui murmuraient contre la miséricorde dont il faisait preuve envers les publicains et les pécheurs. Ils disaient : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! ». Ils pensaient qu’il fallait condamner cette conduite mais Jésus les invite à partager la joie qu’il y a à répandre la miséricorde.
On voit se répéter dans les trois paraboles, comme un refrain, le verbe « se réjouir » : « Réjouissez-vous avec moi, dit le pasteur, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue » ; « Réjouissez-vous avec moi, dit la femme, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue ! » ; « Il fallait bien festoyer et se réjouir, dit le père à son fils ainé ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! ».
Jésus veut ainsi ouvrir notre cœur à la miséricorde d’une manière qui ne soit pas seulement passive (accueillir/recevoir). Il veut que nous ne nous contentions pas d’accueillir cette miséricorde mais que, d’une manière active, nous la pratiquions en union avec Lui.
Le fils ainé de la troisième parabole représente les pharisiens et les scribes qui se croyaient fidèles à Dieu mais qui, en effet, étaient loin de Lui, car ils ne comprenaient pas sa miséricorde envers les pécheurs et qui, même, la trouvaient injuste. Jésus les invite ainsi à s’ouvrir à elle.

Jésus a toujours insisté pour que nous pratiquions la miséricorde et, dans la prière du Notre Père, il a tenu à nous rappeler que le pardon divin ne peut nous être accordé que dans la mesure où nous sommes disposés à pardonner à nos frères.

Demandons au Seigneur la grâce de correspondre à son désir et d’accueillir en nous sa miséricorde et la joie de la miséricorde divine, en nous réjouissant non seulement de notre propre conversion mais aussi de celle des autres.

Que Sainte Marie, Mère de miséricorde, intercède pour nous.

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