Année 2022-Homélie pour le 19Úme dimanche du temps ordinaire (JA).

parabole des serviteurs qui veillent et attendent le maĂźtre


Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins et votre lampe allumée.
Il nous faut ĂȘtre prĂȘt car nous attendons le Christ. Nous devons ĂȘtre prĂȘts pour une personne, le Seigneur ! La relation que nous avons avec lui doit ĂȘtre le centre de notre vie.

 


L’Evangile de ce dimanche commence par une parole trĂšs consolante que JĂ©sus adresse Ă  ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau: votre PĂšre a trouvĂ© bon de vous donner le Royaume ».
Et ensuite notre bon JĂ©sus nous rĂ©vĂšle le secret pour y arriver : « Vendez ce que vous possĂ©dez et donnez-le en aumĂŽne ». Saint Jean Chrysostome commente : « Il n’est point de pĂ©chĂ© que l’aumĂŽne ne puisse effacer, c’est un remĂšde efficace pour toutes les blessures. Or, on ne fait pas seulement l’aumĂŽne en donnant de l’argent, mais en faisant des Ɠuvres de charitĂ©, en dĂ©fendant le faible, en guĂ©rissant les malades, en donnant un sage conseil ».
JĂ©sus continue : « Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trĂ©sor inĂ©puisable dans les cieux, lĂ  oĂč le voleur n’approche pas, oĂč la mite ne dĂ©truit pas. Car lĂ  oĂč est votre trĂ©sor, lĂ  aussi sera votre cƓur ».
EusĂšbe de CĂ©sarĂ©e Ă©crit (Ch. des PĂšr. gr.): « En effet, tout homme devient naturellement l’esclave de ce qui fait l’objet de ses affections ; il applique toute son Ăąme aux choses dont il espĂšre retirer de plus grands avantages. Si donc il met dans les biens de la vie prĂ©sente toute son Ăąme, et toutes ses intentions, il est tout entier plongĂ© dans les choses de la terre. Si, au contraire, il dirige toutes les facultĂ©s de son Ăąme vers les choses du ciel, il y aura aussi son cƓur, il paraĂźtra vivre avec les hommes par le corps seul, tandis que par son Ăąme, il sera dĂ©jĂ  en possession des demeures cĂ©lestes ». Et saint BĂšde ajoute : « Cette vĂ©ritĂ© ne s’applique pas seulement aux richesses (Ă  l’argent), mais Ă  toutes les passions ; les festins sont les trĂ©sors de l’homme sensuel ; les vains amusements, les trĂ©sors de l’homme dissolu ; la voluptĂ©, le trĂ©sor de l’impudique ».

JĂ©sus raconte ensuite une parabole afin  d’insister pour nous sur le fait que nous devons toujours ĂȘtre prĂȘts. Cette nĂ©cessitĂ© est toujours actuelle, d’autant plus que la fin approche.
Nous Ă©coutons ici la parabole des serviteurs qui attendent le retour de leur maĂźtre. Celui-ci est parti et doit revenir mais on ne sait pas exactement quand : ni le jour ni l’heure de son retour sont connus.
Les serviteurs doivent donc ĂȘtre prĂȘts. Il leur faut ĂȘtre vĂȘtus : vĂȘtus de la grĂące de Dieu, vĂȘtus de la charitĂ© et des autres vertus ; et garder des lampes allumĂ©es, il s’agit de la lampe de la foi qui se nourri de l’huile de la charitĂ©, l’huile de bonnes Ɠuvres, pour ouvrir immĂ©diatement au maĂźtre dĂšs qu’il arrivera et lui montrer ainsi qu’ils l’attendaient.
Le serviteur qui n’attend pas le retour de son maĂźtre, et pense qu’il tardera beaucoup, prend toutes sortes de libertĂ© et donne cours Ă  de nombreux abus. Si celui qui a autoritĂ© sur les autres serviteurs pense que son maĂźtre ne rentrera pas avant longtemps ou qu’il ne rentrera pas du tout, alors « il se met Ă  frapper serviteurs et servantes, Ă  manger, Ă  boire et Ă  s’enivrer ». Lorsque l’on n’attend pas le maĂźtre tous les abus et tous les excĂšs sont possibles
 et c’est la ruine, car finalement il recevra la punition Ă©ternelle, l’enfer.
Etre prĂȘt, par contre signifie ĂȘtre attentif au maĂźtre qui doit revenir. Le serviteur qui est prĂȘt montre que la chose la plus importante pour lui c’est la relation avec son maĂźtre. Il anticipe son retour, il pense Ă  ce qu’il aimerait trouver au moment de son retour et fait en sorte qu’il soit satisfait.
Une telle attitude est fondamentale pour la vie chrĂ©tienne. Il nous faut ĂȘtre prĂȘt car nous attendons le Christ. Nous devons ĂȘtre prĂȘts pour une personne, le Seigneur ! La relation que nous avons avec lui doit ĂȘtre le centre de notre vie. Nous devons toujours ĂȘtre disponibles pour accomplir ce qu’il attend de nous. Nous devons nous conformer Ă  sa volontĂ© et toujours correspondre Ă  ses dĂ©sirs, ĂȘtre capables de les accomplir dans une disponibilitĂ© parfaite.
Mais si nous oublions que nous sommes dans l’attente, alors toute notre vie risque de s’engager sur un mauvais chemin, nous recherchons d’autres satisfactions, d’autres plaisirs et nous allons çà et lĂ . Notre existence perd tout son sens, son unique sens : celui de l’amour du Seigneur.
Mais celui qui agit en ayant constamment cela en tĂȘte n’a aucune raison d’avoir peur du retour du Seigneur : il sera prĂȘt et pourra l’accueillir avec joie. L’Evangile nous dit que le Seigneur lui manifestera alors une extraordinaire gĂ©nĂ©rositĂ© : « Heureux les serviteurs que le maitre, Ă  son arrivĂ©e, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer Ă  table et les servira chacun Ă  son tour ». C’est le ciel, la rĂ©compense Ă©ternelle.
Le maitre se fera serviteur pour servir ceux qui sont Ă  ses ordres. Cette gĂ©nĂ©rositĂ© est totalement inattendue ! JĂ©sus nous fait comprendre quelle est la gĂ©nĂ©rositĂ© de Dieu envers nous. Il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  se faire le serviteur des serviteurs, lui qui est Seigneur et maitre. Notre Seigneur a dĂ©jĂ  lavĂ© les pieds de ses apĂŽtres pour leur montrer le chemin du service et de l’amour (Jn 13, 3-17). Service et amour vont toujours ensemble car sans le service l’amour est vide et sans amour le service n’est pas parfait.

Demandons au Seigneur la grĂące d’ĂȘtre toujours prĂȘt Ă  l’accueillir lorsqu’il reviendra. Il le fera certainement pour chacun de nous au moment de notre mort. Nous ne devons jamais prendre le risque de nous trouver hors de la grĂące de Dieu dans une situation qui mĂ©riterait la condamnation.

Saint Ignace dans ses exercices spirituels, quand il propose la considĂ©ration de l’enfer, il fait demander la grĂące suivante : « Ici je demanderai le sentiment intĂ©rieur des peines que souffrent les damnĂ©s, afin que, si mes fautes me faisaient jamais oublier l’amour du Seigneur Ă©ternel, du moins la crainte des peines m’aidĂąt Ă  ne pas tomber dans le pĂ©ché ».

Que la fidĂšle Servante du Seigneur nous obtienne la grĂące d’ĂȘtre prĂȘt Ă  l’accueillir, prĂȘt Ă  recevoir le royaume de notre PĂšre.

Sources:
Saint Thomas d’Acquin, La chaüne d’or.
Cardinal Albert VanHoye.

Publié le 07 août 2022

Année 2022-Homélie pour le 19Úme dimanche du temps ordinaire (JA).


Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins et votre lampe allumée.
Il nous faut ĂȘtre prĂȘt car nous attendons le Christ. Nous devons ĂȘtre prĂȘts pour une personne, le Seigneur ! La relation que nous avons avec lui doit ĂȘtre le centre de notre vie.

 


L’Evangile de ce dimanche commence par une parole trĂšs consolante que JĂ©sus adresse Ă  ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau: votre PĂšre a trouvĂ© bon de vous donner le Royaume ».
Et ensuite notre bon JĂ©sus nous rĂ©vĂšle le secret pour y arriver : « Vendez ce que vous possĂ©dez et donnez-le en aumĂŽne ». Saint Jean Chrysostome commente : « Il n’est point de pĂ©chĂ© que l’aumĂŽne ne puisse effacer, c’est un remĂšde efficace pour toutes les blessures. Or, on ne fait pas seulement l’aumĂŽne en donnant de l’argent, mais en faisant des Ɠuvres de charitĂ©, en dĂ©fendant le faible, en guĂ©rissant les malades, en donnant un sage conseil ».
JĂ©sus continue : « Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trĂ©sor inĂ©puisable dans les cieux, lĂ  oĂč le voleur n’approche pas, oĂč la mite ne dĂ©truit pas. Car lĂ  oĂč est votre trĂ©sor, lĂ  aussi sera votre cƓur ».
EusĂšbe de CĂ©sarĂ©e Ă©crit (Ch. des PĂšr. gr.): « En effet, tout homme devient naturellement l’esclave de ce qui fait l’objet de ses affections ; il applique toute son Ăąme aux choses dont il espĂšre retirer de plus grands avantages. Si donc il met dans les biens de la vie prĂ©sente toute son Ăąme, et toutes ses intentions, il est tout entier plongĂ© dans les choses de la terre. Si, au contraire, il dirige toutes les facultĂ©s de son Ăąme vers les choses du ciel, il y aura aussi son cƓur, il paraĂźtra vivre avec les hommes par le corps seul, tandis que par son Ăąme, il sera dĂ©jĂ  en possession des demeures cĂ©lestes ». Et saint BĂšde ajoute : « Cette vĂ©ritĂ© ne s’applique pas seulement aux richesses (Ă  l’argent), mais Ă  toutes les passions ; les festins sont les trĂ©sors de l’homme sensuel ; les vains amusements, les trĂ©sors de l’homme dissolu ; la voluptĂ©, le trĂ©sor de l’impudique ».

JĂ©sus raconte ensuite une parabole afin  d’insister pour nous sur le fait que nous devons toujours ĂȘtre prĂȘts. Cette nĂ©cessitĂ© est toujours actuelle, d’autant plus que la fin approche.
Nous Ă©coutons ici la parabole des serviteurs qui attendent le retour de leur maĂźtre. Celui-ci est parti et doit revenir mais on ne sait pas exactement quand : ni le jour ni l’heure de son retour sont connus.
Les serviteurs doivent donc ĂȘtre prĂȘts. Il leur faut ĂȘtre vĂȘtus : vĂȘtus de la grĂące de Dieu, vĂȘtus de la charitĂ© et des autres vertus ; et garder des lampes allumĂ©es, il s’agit de la lampe de la foi qui se nourri de l’huile de la charitĂ©, l’huile de bonnes Ɠuvres, pour ouvrir immĂ©diatement au maĂźtre dĂšs qu’il arrivera et lui montrer ainsi qu’ils l’attendaient.
Le serviteur qui n’attend pas le retour de son maĂźtre, et pense qu’il tardera beaucoup, prend toutes sortes de libertĂ© et donne cours Ă  de nombreux abus. Si celui qui a autoritĂ© sur les autres serviteurs pense que son maĂźtre ne rentrera pas avant longtemps ou qu’il ne rentrera pas du tout, alors « il se met Ă  frapper serviteurs et servantes, Ă  manger, Ă  boire et Ă  s’enivrer ». Lorsque l’on n’attend pas le maĂźtre tous les abus et tous les excĂšs sont possibles
 et c’est la ruine, car finalement il recevra la punition Ă©ternelle, l’enfer.
Etre prĂȘt, par contre signifie ĂȘtre attentif au maĂźtre qui doit revenir. Le serviteur qui est prĂȘt montre que la chose la plus importante pour lui c’est la relation avec son maĂźtre. Il anticipe son retour, il pense Ă  ce qu’il aimerait trouver au moment de son retour et fait en sorte qu’il soit satisfait.
Une telle attitude est fondamentale pour la vie chrĂ©tienne. Il nous faut ĂȘtre prĂȘt car nous attendons le Christ. Nous devons ĂȘtre prĂȘts pour une personne, le Seigneur ! La relation que nous avons avec lui doit ĂȘtre le centre de notre vie. Nous devons toujours ĂȘtre disponibles pour accomplir ce qu’il attend de nous. Nous devons nous conformer Ă  sa volontĂ© et toujours correspondre Ă  ses dĂ©sirs, ĂȘtre capables de les accomplir dans une disponibilitĂ© parfaite.
Mais si nous oublions que nous sommes dans l’attente, alors toute notre vie risque de s’engager sur un mauvais chemin, nous recherchons d’autres satisfactions, d’autres plaisirs et nous allons çà et lĂ . Notre existence perd tout son sens, son unique sens : celui de l’amour du Seigneur.
Mais celui qui agit en ayant constamment cela en tĂȘte n’a aucune raison d’avoir peur du retour du Seigneur : il sera prĂȘt et pourra l’accueillir avec joie. L’Evangile nous dit que le Seigneur lui manifestera alors une extraordinaire gĂ©nĂ©rositĂ© : « Heureux les serviteurs que le maitre, Ă  son arrivĂ©e, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer Ă  table et les servira chacun Ă  son tour ». C’est le ciel, la rĂ©compense Ă©ternelle.
Le maitre se fera serviteur pour servir ceux qui sont Ă  ses ordres. Cette gĂ©nĂ©rositĂ© est totalement inattendue ! JĂ©sus nous fait comprendre quelle est la gĂ©nĂ©rositĂ© de Dieu envers nous. Il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  se faire le serviteur des serviteurs, lui qui est Seigneur et maitre. Notre Seigneur a dĂ©jĂ  lavĂ© les pieds de ses apĂŽtres pour leur montrer le chemin du service et de l’amour (Jn 13, 3-17). Service et amour vont toujours ensemble car sans le service l’amour est vide et sans amour le service n’est pas parfait.

Demandons au Seigneur la grĂące d’ĂȘtre toujours prĂȘt Ă  l’accueillir lorsqu’il reviendra. Il le fera certainement pour chacun de nous au moment de notre mort. Nous ne devons jamais prendre le risque de nous trouver hors de la grĂące de Dieu dans une situation qui mĂ©riterait la condamnation.

Saint Ignace dans ses exercices spirituels, quand il propose la considĂ©ration de l’enfer, il fait demander la grĂące suivante : « Ici je demanderai le sentiment intĂ©rieur des peines que souffrent les damnĂ©s, afin que, si mes fautes me faisaient jamais oublier l’amour du Seigneur Ă©ternel, du moins la crainte des peines m’aidĂąt Ă  ne pas tomber dans le pĂ©ché ».

Que la fidĂšle Servante du Seigneur nous obtienne la grĂące d’ĂȘtre prĂȘt Ă  l’accueillir, prĂȘt Ă  recevoir le royaume de notre PĂšre.

Sources:
Saint Thomas d’Acquin, La chaüne d’or.
Cardinal Albert VanHoye.

Publié le 07 août 2022

Année 2022-Homélie pour le 19Úme dimanche du temps ordinaire (JA).

parabole des serviteurs qui veillent et attendent le maĂźtre


Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins et votre lampe allumée.
Il nous faut ĂȘtre prĂȘt car nous attendons le Christ. Nous devons ĂȘtre prĂȘts pour une personne, le Seigneur ! La relation que nous avons avec lui doit ĂȘtre le centre de notre vie.

 


L’Evangile de ce dimanche commence par une parole trĂšs consolante que JĂ©sus adresse Ă  ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau: votre PĂšre a trouvĂ© bon de vous donner le Royaume ».
Et ensuite notre bon JĂ©sus nous rĂ©vĂšle le secret pour y arriver : « Vendez ce que vous possĂ©dez et donnez-le en aumĂŽne ». Saint Jean Chrysostome commente : « Il n’est point de pĂ©chĂ© que l’aumĂŽne ne puisse effacer, c’est un remĂšde efficace pour toutes les blessures. Or, on ne fait pas seulement l’aumĂŽne en donnant de l’argent, mais en faisant des Ɠuvres de charitĂ©, en dĂ©fendant le faible, en guĂ©rissant les malades, en donnant un sage conseil ».
JĂ©sus continue : « Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trĂ©sor inĂ©puisable dans les cieux, lĂ  oĂč le voleur n’approche pas, oĂč la mite ne dĂ©truit pas. Car lĂ  oĂč est votre trĂ©sor, lĂ  aussi sera votre cƓur ».
EusĂšbe de CĂ©sarĂ©e Ă©crit (Ch. des PĂšr. gr.): « En effet, tout homme devient naturellement l’esclave de ce qui fait l’objet de ses affections ; il applique toute son Ăąme aux choses dont il espĂšre retirer de plus grands avantages. Si donc il met dans les biens de la vie prĂ©sente toute son Ăąme, et toutes ses intentions, il est tout entier plongĂ© dans les choses de la terre. Si, au contraire, il dirige toutes les facultĂ©s de son Ăąme vers les choses du ciel, il y aura aussi son cƓur, il paraĂźtra vivre avec les hommes par le corps seul, tandis que par son Ăąme, il sera dĂ©jĂ  en possession des demeures cĂ©lestes ». Et saint BĂšde ajoute : « Cette vĂ©ritĂ© ne s’applique pas seulement aux richesses (Ă  l’argent), mais Ă  toutes les passions ; les festins sont les trĂ©sors de l’homme sensuel ; les vains amusements, les trĂ©sors de l’homme dissolu ; la voluptĂ©, le trĂ©sor de l’impudique ».

JĂ©sus raconte ensuite une parabole afin  d’insister pour nous sur le fait que nous devons toujours ĂȘtre prĂȘts. Cette nĂ©cessitĂ© est toujours actuelle, d’autant plus que la fin approche.
Nous Ă©coutons ici la parabole des serviteurs qui attendent le retour de leur maĂźtre. Celui-ci est parti et doit revenir mais on ne sait pas exactement quand : ni le jour ni l’heure de son retour sont connus.
Les serviteurs doivent donc ĂȘtre prĂȘts. Il leur faut ĂȘtre vĂȘtus : vĂȘtus de la grĂące de Dieu, vĂȘtus de la charitĂ© et des autres vertus ; et garder des lampes allumĂ©es, il s’agit de la lampe de la foi qui se nourri de l’huile de la charitĂ©, l’huile de bonnes Ɠuvres, pour ouvrir immĂ©diatement au maĂźtre dĂšs qu’il arrivera et lui montrer ainsi qu’ils l’attendaient.
Le serviteur qui n’attend pas le retour de son maĂźtre, et pense qu’il tardera beaucoup, prend toutes sortes de libertĂ© et donne cours Ă  de nombreux abus. Si celui qui a autoritĂ© sur les autres serviteurs pense que son maĂźtre ne rentrera pas avant longtemps ou qu’il ne rentrera pas du tout, alors « il se met Ă  frapper serviteurs et servantes, Ă  manger, Ă  boire et Ă  s’enivrer ». Lorsque l’on n’attend pas le maĂźtre tous les abus et tous les excĂšs sont possibles
 et c’est la ruine, car finalement il recevra la punition Ă©ternelle, l’enfer.
Etre prĂȘt, par contre signifie ĂȘtre attentif au maĂźtre qui doit revenir. Le serviteur qui est prĂȘt montre que la chose la plus importante pour lui c’est la relation avec son maĂźtre. Il anticipe son retour, il pense Ă  ce qu’il aimerait trouver au moment de son retour et fait en sorte qu’il soit satisfait.
Une telle attitude est fondamentale pour la vie chrĂ©tienne. Il nous faut ĂȘtre prĂȘt car nous attendons le Christ. Nous devons ĂȘtre prĂȘts pour une personne, le Seigneur ! La relation que nous avons avec lui doit ĂȘtre le centre de notre vie. Nous devons toujours ĂȘtre disponibles pour accomplir ce qu’il attend de nous. Nous devons nous conformer Ă  sa volontĂ© et toujours correspondre Ă  ses dĂ©sirs, ĂȘtre capables de les accomplir dans une disponibilitĂ© parfaite.
Mais si nous oublions que nous sommes dans l’attente, alors toute notre vie risque de s’engager sur un mauvais chemin, nous recherchons d’autres satisfactions, d’autres plaisirs et nous allons çà et lĂ . Notre existence perd tout son sens, son unique sens : celui de l’amour du Seigneur.
Mais celui qui agit en ayant constamment cela en tĂȘte n’a aucune raison d’avoir peur du retour du Seigneur : il sera prĂȘt et pourra l’accueillir avec joie. L’Evangile nous dit que le Seigneur lui manifestera alors une extraordinaire gĂ©nĂ©rositĂ© : « Heureux les serviteurs que le maitre, Ă  son arrivĂ©e, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer Ă  table et les servira chacun Ă  son tour ». C’est le ciel, la rĂ©compense Ă©ternelle.
Le maitre se fera serviteur pour servir ceux qui sont Ă  ses ordres. Cette gĂ©nĂ©rositĂ© est totalement inattendue ! JĂ©sus nous fait comprendre quelle est la gĂ©nĂ©rositĂ© de Dieu envers nous. Il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  se faire le serviteur des serviteurs, lui qui est Seigneur et maitre. Notre Seigneur a dĂ©jĂ  lavĂ© les pieds de ses apĂŽtres pour leur montrer le chemin du service et de l’amour (Jn 13, 3-17). Service et amour vont toujours ensemble car sans le service l’amour est vide et sans amour le service n’est pas parfait.

Demandons au Seigneur la grĂące d’ĂȘtre toujours prĂȘt Ă  l’accueillir lorsqu’il reviendra. Il le fera certainement pour chacun de nous au moment de notre mort. Nous ne devons jamais prendre le risque de nous trouver hors de la grĂące de Dieu dans une situation qui mĂ©riterait la condamnation.

Saint Ignace dans ses exercices spirituels, quand il propose la considĂ©ration de l’enfer, il fait demander la grĂące suivante : « Ici je demanderai le sentiment intĂ©rieur des peines que souffrent les damnĂ©s, afin que, si mes fautes me faisaient jamais oublier l’amour du Seigneur Ă©ternel, du moins la crainte des peines m’aidĂąt Ă  ne pas tomber dans le pĂ©ché ».

Que la fidĂšle Servante du Seigneur nous obtienne la grĂące d’ĂȘtre prĂȘt Ă  l’accueillir, prĂȘt Ă  recevoir le royaume de notre PĂšre.

Sources:
Saint Thomas d’Acquin, La chaüne d’or.
Cardinal Albert VanHoye.

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Publié le 07 août 2022