Demandons à Dieu de nous remplir de sa paix, fruit de la réconciliation avec lui, afin qu’à notre tour nous puissions aussi la répandre dans nos milieux.
La liturgie de ce dimanche traite de la question de la mission. L’Evangile nous livre le récit de l’envoi en mission de soixante-douze disciples deux par deux. « Deux par deux » –explique saint Grégoire– « afin de pouvoir pratiquer d’une manière qui soit visible le commandement de la charité ».
Jésus commence par dire que la moisson est abondante et qu’il y a donc besoin de beaucoup d’ouvriers. Il faut donc prier le maitre de la moisson d’envoyer de nouveaux ouvriers. Cette demande de Jésus est toujours valide. L’Eglise doit prier le maitre de la moisson d’envoyer des ouvriers et chacun de nous doit le faire avec un cœur ouvert et une attitude missionnaire. Notre prière ne doit pas être limitée à nos petits besoins, à la nécessité. Notre prière doit être imprégnée de charité, suivant le modèle par excellence de prière qu’est le « Notre Père » : prière qui cherche tout d’abord la gloire de Dieu et ensuite le salut des âmes. Jésus nous invite à demander : « Que ton règne vienne… » C’est la mission confiée à l’Eglise, de répandre partout dans le monde le règne de Dieu.
Jésus envoie ses disciples… « Leur grande consolation, au milieu de tous les dangers, c’était la puissance de celui qui les envoyait ; c’est pourquoi il leur dit : « Voilà que je vous envoie, » c’est-à-dire: Cela doit suffire pour votre consolation, pour vous donner toute espérance, et vous affranchir de la crainte des maux qui vous attendent » (Jean Chrysostome : homélie 34 sur saint Matthieu).
Jésus envoie ses disciples « comme des agneaux au milieu des loups ». Leur mission n’est absolument pas de nature militaire, ce n’est pas une conquête par force ou au moyen des armes. Jésus dit à ses disciples : « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix à cette maison » ». Les conquérants qui partent pour établir des empires ne s’embarrassent pas de ce message de paix. Les messagers de l’Evangile, eux, sont là pour répandre la paix. La paix, c’est la satisfaction des plus profondes aspirations de l’homme. C’est la « tranquillité dans l’ordre ». La première parole que Jésus adresse à ses disciples est : « La paix soit avec vous ! ».
Par sa Croix, Jésus nous a obtenu la réconciliation, la rémission des péchés et donc la paix avec Dieu, la paix dans les consciences et entre les personnes. Le missionnaire donc s’il veut répandre la paix doit annoncer Jésus et Jésus crucifié et ressuscité, qui nous réconcilie avec le Père par le pardon des péchés.
Saint Paul, le grand missionnaire des païens reprend cet enseignement de Jésus lorsqu’il dit : « Le royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson ; il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14, 17). Tout d’abord justice ou sainteté, qui commence par le fait d’être pardonné par Dieu (c’est dans ce but qu’on reçoit le baptême, la confession…).
Dans la première lecture nous entendons les fruits de la paix : Dieu est plein de tendresse envers ceux qui se sont réconcilié avec lui. Il nous invite à la joie et promet de manifester sa bonté, sa générosité: « Je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve, et la gloire des nations comme un torrent qui déborde ».
La générosité divine se manifeste par une multitude de gestes de tendresse : Vous serez comme des nourrissons que l’on porte sur son bras, que l’on caresse sur ses genoux. C’est une vision de paix : une famille heureuse qui vit dans l’harmonie. Dieu se révèle ainsi comme plein d’amour. De même qu’une mère console son enfant, moi-même je vous consolerai, dans Jérusalem vous serez consolés.
La seconde lecture qui est la fin de l’épitre aux Galates nous parle, elle aussi, de paix. Dans cette lettre, l’apôtre a développé son argumentation afin d’empêcher les Galates d’accepter les séparations, les règles qui résultent des préceptes de la loi de Moïse. Saint Paul n’accepte pas que les chrétiens d’origine païenne se soumettent aux dispositions discriminantes de la Loi. Il lutte avec énergie pour libérer les fidèles de la préoccupation de ces observances qui créent des barrières et des divisions.
Il est, en particulier, attentif à la question de la circoncision qui n’est pratiquée que par les juifs. Il affirme ainsi : « Ce qui compte, ce n’est pas d’avoir ou de ne pas avoir la circoncision, c’est la création nouvelle », l’homme renouvelé par la grâce de Dieu.
La générosité et la tendresse de Dieu se sont manifestées dans la création nouvelle qui advient par la mort et la résurrection de Jésus. Mort et résurrection qui s’appliquent à nous par la réception des sacrements.
Cette création nouvelle est pleine de paix, elle communique la paix. Saint Paul dit : « Pour tous ceux qui suivent cette règle de vie et pour le véritable Israël de Dieu, paix et miséricorde ».
Demandons à Dieu de nous remplir de sa paix, fruit de la réconciliation avec lui, afin qu’à notre tour nous puissions aussi la répandre dans nos milieux.