Année 2022-Homélie pour le 14ème dimanche après la Pentecôte(JA).
« Nul ne peut servir deux maîtres ». Dans ces paroles, Notre-Seigneur nous rappelle que nous sommes créatures et qu’en cette qualité notre état est la dépendance, il nous faut servir. Et notre divin Maitre nous enseigne que nous ne pouvons pas servir deux maîtres.
Mais qu’est-ce que servir ? Dans la pensée de Notre Seigneur, servir c’est obéir par amour à un maître que nous avons choisi, et en qui s’arrête, se repose, se fixe l’amour de notre cœur. Il s’ensuit, évidemment, que nous ne pouvons servir deux maîtres , car il nous est impossible de porter en deux places tout l’amour de notre cœur. Comme nous sommes créés pour un maître unique, nous ne pouvons aussi porter le gros de notre amour qu’en une place, et là où nous le portons, là est notre maitre.
Dieu qui veut de nous un amour libre, nous a donné la faculté de la liberté, en vertu de laquelle nous choisissons le maitre auquel nous voulons donner notre amour. Le tout est de choisir bien ; car nous ne pouvons servir deux maîtres. Notre choix n’est plus à faire ; nous n’avons plus qu’à servir fidèlement le maître que nous voulons aimer uniquement.
« Nul ne peut servir deux maîtres ». Il nous faut choisir le vrai maitre. Il y a un maître unique qui est le bon ; mais il peut y avoir plusieurs maîtres injustement reconnus comme tels, puisqu’ils ne le sont pas.
Notre-Seigneur nous enseigne donc que nous ne pouvons pas servir, à la fois, le maître qui est bon et un autre maître que nous ferions bon à nos yeux, parce qu’il nous plairait de le servir.
Mais la parole de Notre-Seigneur est tout à fait digne d’attention : « Nul ne peut servir deux maitres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il méprisera l’un et subira l’autre ». Là où il y aurait deux maîtres, l’un sera aimé et l’autre haï : ou bien l’un sera méprisé et l’autre sera subi.
Si nous aimons le bon Maître, nous haïrons le méchant ; c’est bien. Mais si l’on n’aime pas le bon, il ne s’ensuit pas qu’on aimera le méchant ; mais on le subira. (Jésus dans l’Evangile n’emploie pas le même mot dans les deux phrases : dans la première « diliget » : aimera ; dans la seconde « sustinebit » : subira).
Car, comme dit saint Augustin, qui est-ce qui aime le diable ? Personne, et pourtant, parmi les hommes, tous ceux qui n’aiment pas le bon Maître, subissent le méchant. Que cette doctrine de Notre-Seigneur est profonde ! Il n’y a d’amour qu’avec le bon Maître. Avec lui l’amour et la paix et la joie et l’éternel bonheur.
Mais si la créature méprise l’unique bon Maitre, elle subira le méchant ; et avec lui le trouble, le remords et l’enfer éternel.
« Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent ». Parmi tous les maîtres qui ne sont pas le bon, et contre lesquels Notre-Seigneur nous prémunit, il en cite un seul : « l’argent ».
Notre-Seigneur sait bien que l’argent est un maitre fort en honneur dans ce monde. Il est tellement maitre ici-bas, que le Saint-Esprit a fait écrire par Salomon cette maxime épouvantable : « Pecuniae obediunt omnia », à l’argent tout obéit.
Ne dirait-on pas qu’il est Dieu, qu’il est le souverain Maitre, puisqu’il se fait rendre une pareille obéissance. Tout lui obéit ! Quelle parole effrayante : Tout !
Il semblerait après cela que la part du bon Maitre serait bien réduite, ou plutôt serait réduite à rien. Mais pour trouver la part de Dieu, il faut y regarder de bien près. Où est-elle donc la part de Dieu, si tout obéit à l’argent ?
Tout obéit à l’argent, cela est vrai, puisque le Saint Esprit l’a fait écrire ; mais tout n’y obéit pas de la même manière. S’il y en a qui obéissent à l’argent, après lui avoir soumis leur amour et leur cœur, il y en a qui, tout en subissant une certaine dépendance de l’argent, puisqu’il en faut pour se nourrir et se vêtir, n’y mettent cependant point leur cœur, et gardent fidèlement leur amour pour Dieu seul.
En attendant, ces âmes-là sentent la vérité de ce que dit saint Paul: « La créature est soumise à la vanité, et cela contre son gré». (Romains 8, 20). Quelle vanité plus grande, que d’être ainsi soumis à l’argent, sous peine de mort ?
Subissons cette peine, justement infligée au péché ; mais gardons tout notre amour pour le Maitre unique, qui est le bon.
Que notre bon Dieu qui est l’unique maître, l’uniquement bon Maitre, soit à tout jamais l’unique amour de notre âme.
Et que notre Dame, la fidèle servante du Seigneur nous apprenne cet amour authentique.
Publié le 12 septembre 2022
Année 2022-Homélie pour le 14ème dimanche après la Pentecôte(JA).
« Nul ne peut servir deux maîtres ». Dans ces paroles, Notre-Seigneur nous rappelle que nous sommes créatures et qu’en cette qualité notre état est la dépendance, il nous faut servir. Et notre divin Maitre nous enseigne que nous ne pouvons pas servir deux maîtres.
Mais qu’est-ce que servir ? Dans la pensée de Notre Seigneur, servir c’est obéir par amour à un maître que nous avons choisi, et en qui s’arrête, se repose, se fixe l’amour de notre cœur. Il s’ensuit, évidemment, que nous ne pouvons servir deux maîtres , car il nous est impossible de porter en deux places tout l’amour de notre cœur. Comme nous sommes créés pour un maître unique, nous ne pouvons aussi porter le gros de notre amour qu’en une place, et là où nous le portons, là est notre maitre.
Dieu qui veut de nous un amour libre, nous a donné la faculté de la liberté, en vertu de laquelle nous choisissons le maitre auquel nous voulons donner notre amour. Le tout est de choisir bien ; car nous ne pouvons servir deux maîtres. Notre choix n’est plus à faire ; nous n’avons plus qu’à servir fidèlement le maître que nous voulons aimer uniquement.
« Nul ne peut servir deux maîtres ». Il nous faut choisir le vrai maitre. Il y a un maître unique qui est le bon ; mais il peut y avoir plusieurs maîtres injustement reconnus comme tels, puisqu’ils ne le sont pas.
Notre-Seigneur nous enseigne donc que nous ne pouvons pas servir, à la fois, le maître qui est bon et un autre maître que nous ferions bon à nos yeux, parce qu’il nous plairait de le servir.
Mais la parole de Notre-Seigneur est tout à fait digne d’attention : « Nul ne peut servir deux maitres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il méprisera l’un et subira l’autre ». Là où il y aurait deux maîtres, l’un sera aimé et l’autre haï : ou bien l’un sera méprisé et l’autre sera subi.
Si nous aimons le bon Maître, nous haïrons le méchant ; c’est bien. Mais si l’on n’aime pas le bon, il ne s’ensuit pas qu’on aimera le méchant ; mais on le subira. (Jésus dans l’Evangile n’emploie pas le même mot dans les deux phrases : dans la première « diliget » : aimera ; dans la seconde « sustinebit » : subira).
Car, comme dit saint Augustin, qui est-ce qui aime le diable ? Personne, et pourtant, parmi les hommes, tous ceux qui n’aiment pas le bon Maître, subissent le méchant. Que cette doctrine de Notre-Seigneur est profonde ! Il n’y a d’amour qu’avec le bon Maître. Avec lui l’amour et la paix et la joie et l’éternel bonheur.
Mais si la créature méprise l’unique bon Maitre, elle subira le méchant ; et avec lui le trouble, le remords et l’enfer éternel.
« Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent ». Parmi tous les maîtres qui ne sont pas le bon, et contre lesquels Notre-Seigneur nous prémunit, il en cite un seul : « l’argent ».
Notre-Seigneur sait bien que l’argent est un maitre fort en honneur dans ce monde. Il est tellement maitre ici-bas, que le Saint-Esprit a fait écrire par Salomon cette maxime épouvantable : « Pecuniae obediunt omnia », à l’argent tout obéit.
Ne dirait-on pas qu’il est Dieu, qu’il est le souverain Maitre, puisqu’il se fait rendre une pareille obéissance. Tout lui obéit ! Quelle parole effrayante : Tout !
Il semblerait après cela que la part du bon Maitre serait bien réduite, ou plutôt serait réduite à rien. Mais pour trouver la part de Dieu, il faut y regarder de bien près. Où est-elle donc la part de Dieu, si tout obéit à l’argent ?
Tout obéit à l’argent, cela est vrai, puisque le Saint Esprit l’a fait écrire ; mais tout n’y obéit pas de la même manière. S’il y en a qui obéissent à l’argent, après lui avoir soumis leur amour et leur cœur, il y en a qui, tout en subissant une certaine dépendance de l’argent, puisqu’il en faut pour se nourrir et se vêtir, n’y mettent cependant point leur cœur, et gardent fidèlement leur amour pour Dieu seul.
En attendant, ces âmes-là sentent la vérité de ce que dit saint Paul: « La créature est soumise à la vanité, et cela contre son gré». (Romains 8, 20). Quelle vanité plus grande, que d’être ainsi soumis à l’argent, sous peine de mort ?
Subissons cette peine, justement infligée au péché ; mais gardons tout notre amour pour le Maitre unique, qui est le bon.
Que notre bon Dieu qui est l’unique maître, l’uniquement bon Maitre, soit à tout jamais l’unique amour de notre âme.
Et que notre Dame, la fidèle servante du Seigneur nous apprenne cet amour authentique.
Publié le 12 septembre 2022
Année 2022-Homélie pour le 14ème dimanche après la Pentecôte(JA).
« Nul ne peut servir deux maîtres ». Dans ces paroles, Notre-Seigneur nous rappelle que nous sommes créatures et qu’en cette qualité notre état est la dépendance, il nous faut servir. Et notre divin Maitre nous enseigne que nous ne pouvons pas servir deux maîtres.
Mais qu’est-ce que servir ? Dans la pensée de Notre Seigneur, servir c’est obéir par amour à un maître que nous avons choisi, et en qui s’arrête, se repose, se fixe l’amour de notre cœur. Il s’ensuit, évidemment, que nous ne pouvons servir deux maîtres , car il nous est impossible de porter en deux places tout l’amour de notre cœur. Comme nous sommes créés pour un maître unique, nous ne pouvons aussi porter le gros de notre amour qu’en une place, et là où nous le portons, là est notre maitre.
Dieu qui veut de nous un amour libre, nous a donné la faculté de la liberté, en vertu de laquelle nous choisissons le maitre auquel nous voulons donner notre amour. Le tout est de choisir bien ; car nous ne pouvons servir deux maîtres. Notre choix n’est plus à faire ; nous n’avons plus qu’à servir fidèlement le maître que nous voulons aimer uniquement.
« Nul ne peut servir deux maîtres ». Il nous faut choisir le vrai maitre. Il y a un maître unique qui est le bon ; mais il peut y avoir plusieurs maîtres injustement reconnus comme tels, puisqu’ils ne le sont pas.
Notre-Seigneur nous enseigne donc que nous ne pouvons pas servir, à la fois, le maître qui est bon et un autre maître que nous ferions bon à nos yeux, parce qu’il nous plairait de le servir.
Mais la parole de Notre-Seigneur est tout à fait digne d’attention : « Nul ne peut servir deux maitres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il méprisera l’un et subira l’autre ». Là où il y aurait deux maîtres, l’un sera aimé et l’autre haï : ou bien l’un sera méprisé et l’autre sera subi.
Si nous aimons le bon Maître, nous haïrons le méchant ; c’est bien. Mais si l’on n’aime pas le bon, il ne s’ensuit pas qu’on aimera le méchant ; mais on le subira. (Jésus dans l’Evangile n’emploie pas le même mot dans les deux phrases : dans la première « diliget » : aimera ; dans la seconde « sustinebit » : subira).
Car, comme dit saint Augustin, qui est-ce qui aime le diable ? Personne, et pourtant, parmi les hommes, tous ceux qui n’aiment pas le bon Maître, subissent le méchant. Que cette doctrine de Notre-Seigneur est profonde ! Il n’y a d’amour qu’avec le bon Maître. Avec lui l’amour et la paix et la joie et l’éternel bonheur.
Mais si la créature méprise l’unique bon Maitre, elle subira le méchant ; et avec lui le trouble, le remords et l’enfer éternel.
« Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent ». Parmi tous les maîtres qui ne sont pas le bon, et contre lesquels Notre-Seigneur nous prémunit, il en cite un seul : « l’argent ».
Notre-Seigneur sait bien que l’argent est un maitre fort en honneur dans ce monde. Il est tellement maitre ici-bas, que le Saint-Esprit a fait écrire par Salomon cette maxime épouvantable : « Pecuniae obediunt omnia », à l’argent tout obéit.
Ne dirait-on pas qu’il est Dieu, qu’il est le souverain Maitre, puisqu’il se fait rendre une pareille obéissance. Tout lui obéit ! Quelle parole effrayante : Tout !
Il semblerait après cela que la part du bon Maitre serait bien réduite, ou plutôt serait réduite à rien. Mais pour trouver la part de Dieu, il faut y regarder de bien près. Où est-elle donc la part de Dieu, si tout obéit à l’argent ?
Tout obéit à l’argent, cela est vrai, puisque le Saint Esprit l’a fait écrire ; mais tout n’y obéit pas de la même manière. S’il y en a qui obéissent à l’argent, après lui avoir soumis leur amour et leur cœur, il y en a qui, tout en subissant une certaine dépendance de l’argent, puisqu’il en faut pour se nourrir et se vêtir, n’y mettent cependant point leur cœur, et gardent fidèlement leur amour pour Dieu seul.
En attendant, ces âmes-là sentent la vérité de ce que dit saint Paul: « La créature est soumise à la vanité, et cela contre son gré». (Romains 8, 20). Quelle vanité plus grande, que d’être ainsi soumis à l’argent, sous peine de mort ?
Subissons cette peine, justement infligée au péché ; mais gardons tout notre amour pour le Maitre unique, qui est le bon.
Que notre bon Dieu qui est l’unique maître, l’uniquement bon Maitre, soit à tout jamais l’unique amour de notre âme.
Et que notre Dame, la fidèle servante du Seigneur nous apprenne cet amour authentique.
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Publié le 12 septembre 2022