La beauté catholique de saint Pierre et saint Paul.
La fête des saints Apôtres Pierre et Paul est à la fois une commémoration reconnaissante des grands témoins de Jésus Christ et une confession solennelle en faveur de l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique.
Pâques est la plus grande solennité du cycle liturgique, mais pour les Romains, au mois de juin, il y avait comme une seconde fête de Pâques, qui, si elle ne la surpassait pas en splendeur, égalait certes la première. C’était le dies natalis des deux princes des apôtres Pierre et Paul, ou, pour mieux dire, c’était, dans leur personne, la fête de la primauté pontificale, la fête du Pape, le Natalis urbis, le jour natal de la Rome chrétienne, le triomphe de la Croix sur Jupiter, père du tonnerre, et sur ses vicaires les Pontifices Maximi. En fêtant les deux apôtres saint Pierre et saint Paul, nous célébrons la gloire de l’Eglise de Rome. Cette gloire de l’Eglise latine, c’est l’unité ou mieux la communion de Pierre et de Paul dans le même amour du Christ, leur fraternité dans le même Esprit-Saint du Père et du Fils.
Déjà les premiers papes voyaient dans ces deux hommes les vrais saints pères et les vrais pasteurs qui ont établi Rome sur l’amour fraternel, au contraire des deux frères légendaires Romulus et Remus, élevés au lait de louve, et dont le premier assassina le second. A quoi le Pape Benoît XVI ajoutait que cette fondation nouvelle et chrétienne de Rome est également tout le contraire de la violence de Caïn tuant son frère Abel, à l’origine biblique universelle de notre humanité blessée par le péché originel. Pierre et Paul se sont connus à Jérusalem. Ils se sont affrontés à Antioche. Ils se sont embrassés à Rome avant d’être tous deux martyrisés autour de l’année 67 de notre ère, Pierre crucifié la tête en bas près du cirque du Vatican, Paul, en tant que citoyen romain, décapité au glaive, sur la route d’Ostie.
On connaît la simplicité de Pierre, pêcheur galiléen peu familier de Jérusalem. On connaît son caractère impulsif et sa fragilité qui le font renier Jésus dans la nuit de la passion, et qui le font céder devant le communautarisme des judaïsant à Antioche, provoquant ainsi la colère de Paul. Mais c’est pourtant sur Pierre que l’Eglise est fondée, sur sa confession de foi qui ne vient ni de la chair ni du sang : il est surnaturel de croire que tout l’amour de Dieu repose en plénitude sur Jésus doux et humble de cœur crucifié sous Ponce Pilate. Pierre conjuguant en lui la foi solide et la faiblesse humaine anticipe tout le drame de la papauté elle-même dont le Christ garantit la continuité au long des siècles pour nous confirmer dans la persévérance malgré nos défaillances.
On connaît aussi la trajectoire de Paul, extrémiste radical, persécutant les croyants et leur infligeant des sévices pour les forcer à blasphémer. Paul, intégriste religieux retourné par le Christ sur le chemin de Damas et devenu son apôtre souffrant. Paul intellectuel et mystique, docteur des Nations païennes qui met en lumière le mystère universel du Christ, et par qui les fils de la Gentilité rejoignent en masse les premiers juifs qui ont cru en Jésus.
Pierre est la racine et le principe de conservation qui garantit l’avenir de l’Eglise : « les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle », c’est-à-dire que les forces du mal ne l’emporteront pas sur l’Eglise, ni de l’intérieur ni de l’extérieur. Et l’autorité de Pierre qui désarme l’enfer et les forces du chaos, c’est le pouvoir qu’il partage avec les autres apôtres d’exercer la discipline et de remettre les péchés. Paul, quant à lui, est le principe d’ouverture qui garantit la croissance de l’Eglise. Par son itinérance infatigable, par sa vie douloureuse à cause de l’Amour du Christ, par sa profonde intelligence du Dessein de Dieu conduisant l’histoire, il est, dans tous les siècles, l’Eglise qui va partout. Il est le zèle des missionnaires, y compris de saint Pierre, qui savent que Dieu fait des miracles pourvu qu’on croit en lui, et qu’il sauve ceux qui persévèrent dans la foi.
Voilà ces deux « flambeaux ardents », comme les appelle saint Jean Chrysostome qui font que Rome rayonne de splendeur à travers le monde.
La fête des saints Apôtres Pierre et Paul est à la fois une commémoration reconnaissante des grands témoins de Jésus Christ et une confession solennelle en faveur de l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique.
Le Seigneur nous donne la grâce d’ aimer l’Eglise, de souffrir pour elle. L’Eglise est notre Mère ! Saint Pierre et saint Paul priez pour nous.