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Année 2021-Homélie pour le 26ème dimanche du temps ordinaire (JA).

Nous chrétiens, nous devons être le sel de la terre, nous devons conserver toute notre saveur. Et repousser donc de toutes nos forces les tentations auxquelles nous soumets le monde moderne.


Les lectures de ce dimanche nous livrent trois enseignements.

Tout d’abord un enseignement contre la jalousie : se réjouir des dons de Dieu.
Dans la première lecture, extraite du Livre des Nombres (11,25-29), Moïse doit partager l’exercice de sa fonction sacerdotale avec soixante-dix anciens du peuple. Le Seigneur leur donne une  part de l’esprit qui reposait  sur lui. Ils commencent alors à prophétiser, à parler d’une manière inspirée manifestant ainsi le fait qu’ils ont été choisis par Dieu pour guider son peuple.
Deux hommes demeurent dans le campement. Ils faisaient partie de ceux qui avaient été choisis, mais n’étaient pas sortis de leurs tentes. L’esprit est tout de même venu sur eux et ils se mettent à prophétiser.
Un jeune homme en est scandalisé: ces deux anciens n’étaient pas dans le groupe qui est allé vers la tente et ne doivent donc pas prophétiser. Le jeune homme court en référer à Moise. Josué, serviteur de Moise lui demande de les empêcher de prophétiser : « Moise, mon maitre, arrête-les ! ».
Mais Moïse lui dit : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! » (Nombres 11, 29). Il refuse toute forme de jalousie, d’amour égoïste. La grâce du Seigneur ne doit jamais être l’occasion de jalousie, d’envie. Les dons que Dieu donne sont à mettre au service de tous.

Dans l’Evangile une situation semblable se reproduit : Quelqu’un qui n’est pas du groupe des douze expulse les démons au nom de Jésus. Les disciples s’indignent. Mais Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». Ailleurs Jésus avait dit aussi : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse » (Mt 12, 30).

Ensuite nous trouvons dans la deuxième lecture l’enseignement de saint Jacques sur les richesses:
« Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense ».
Dieu donne généreusement et il nous apprend à donner aussi généreusement.
Saint Augustin déclare : « Donne les biens de ce monde et reçois les biens éternels. Donne la terre et reçois le ciel. Mais à qui donner ?  Ecoute l’Ecriture te dire comment prêter au Seigneur : « Celui-là prête au Seigneur, qui a pitié du pauvre » (Pr 19,17). Assurément Dieu n’a pas besoin de toi ; mais un autre en a besoin. Ce que tu donnes à l’un, un autre le reçoit. Car le pauvre n’a pas de quoi te rendre ; il le voudrait, mais il ne trouve rien ; seule demeure en lui sa volonté bienveillante de prier pour toi. Mais quand un pauvre prie pour toi, c’est comme s’il disait à Dieu : « Seigneur, j’ai reçu un prêt, sois ma caution ». Dès lors, si le pauvre auquel tu as affaire est insolvable, il a un bon garant, car Dieu te dit : « Donne avec assurance, c’est moi qui suis le

répondant. C’est moi qui rendrai, c’est moi qui reçois, c’est à moi que tu donnes ». Crois-tu que Dieu te dise : « C’est moi qui reçois, c’est à moi que tu donnes » ? Oui, assurément, si le Christ est Dieu, et là il n’y a pas de doute. Car il a dit : « J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ». Et comme on lui demande : « Quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim ? », il veut montrer qu’il est réellement le garant des pauvres, qu’il répond pour tous ses membres. Il déclare : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes disciples, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,35s)».

Enfin sur la gravité du péché, Jésus dans l’Evangile nous déclare:
« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi  mieux vaudrait pour lui qu’on le jette à la mer… Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe la ».
Il utilise ici un langage clairement symbolique. Il s’appuie sur des exemples matériels : la main, le pied, les yeux. Ce n’est pas la main, ce n’est pas le pied, ce n’est pas l’œil qui incite l’homme à commettre le mal. Ce sont ses intentions qui sont mauvaises. Mais ce que veut nous faire comprendre le Seigneur c’est que lorsque des éléments circonstanciels nous portent au mal, il faut alors être radicaux et accepter des renoncements forts et douloureux.

A ce propos, il est bon de se souvenir de la très célèbre phrase de la reine de France, Blanche de Castille, qui disait à son fils saint Louis : « Mon fils je préférerais vous voir mort à mes pieds que de vous savoir coupable d’un seul péché mortel ». Une mère qui dit cela à son fils manifeste ainsi qu’elle a véritablement compris la gravité du péché mortel et qu’elle sait que la mort de l’âme est pire que celle du corps.
Nous devons acquérir la même certitude. Il est très important de savoir se montrer intransigeant lorsqu’il est question de graves infidélités au Seigneur. Il ne faut rien céder aux infidélités qui peuvent nous fermer le chemin de la vie éternelle, de l’éternelle communion avec Dieu. Les choses qui nous empêchent d’entrer dans la vie éternelle sont d’une extrême gravité, elles doivent donc être repoussées avec la plus grande énergie.
Malheureusement, notre époque connait  une permissivité malvenue et même les actes les plus mauvais (l’avortement par exemple) finissent par être justifiés. Nous chrétiens, nous devons être le sel de la terre, nous devons conserver toute notre saveur. Et repousser donc de toutes nos forces les tentations auxquelles nous soumets le monde moderne.

Ainsi soit-il.

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