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Année 2021-Homélie pour le 1er Janvier 2021 (JA).


Circoncision du Seigneur. Maternité divine.

Nous devrons suivre le conseil de l’Apôtre et circoncire notre cœur de toutes ses mauvaises affections, en retrancher le péché et ses convoitises, vivre enfin de cette nouvelle vie dont Jésus enfant nous apporte du ciel le simple et sublime modèle.

Source: https://www.introibo.fr/Octave-de-la-Nativite-1er-janvier

 


L’enfant Jésus est circoncis, il n’appartient plus seulement à la nature humaine; il devient, par ce symbole, membre du peuple choisi et voué au service de Dieu. Il se soumet à cette cérémonie douloureuse, à ce signe de servitude, pour accomplir toute justice ; c’est la loi de Moïse qui l’ordonne.
Il reçoit en retour le nom de Jésus; et ce nom veut dire Sauveur; il nous sauvera donc, mais c’est par son sang qu’il nous sauvera. Telle est la volonté divine, acceptée par lui. La présence du Verbe incarné sur la terre a pour but un Sacrifice, et ce Sacrifice commence déjà. Il pourrait être plein et parfait par cette seule effusion du sang d’un Dieu-Homme; mais l’insensibilité du pécheur, dont l’Emmanuel est venu conquérir l’âme, est si profonde, que ses yeux contempleront trop souvent, sans l’émouvoir, les torrents du sang divin qui a coulé sur la Croix.
Les quelques gouttes du sang de la circoncision auraient suffi à la justice du Père ; elles ne suffisent pas à la misère de l’homme, à l’insensibilité du pécheur; et le cœur du divin Enfant veut par-dessus tout guérir cette misère. C’est pour cela qu’il vient et il aimera les hommes jusqu’à l’excès car il ne veut point porter en vain le nom de Jésus.
Considérons, en ce huitième jour de la Naissance du divin Enfant, le grand mystère de la Circoncision qui s’opère dans sa chair. C’est aujourd’hui que la terre voit couler les prémices du sang qui doit la racheter; aujourd’hui que le céleste Agneau, qui doit expier nos péchés, commence à souffrir pour nous. Compatissons à notre Emmanuel, qui s’offre avec tant de douceur à l’instrument qui doit lui imprimer une marque de servitude.

Marie, qui a veillé sur lui dans une si tendre sollicitude, a vu venir cette heure des premières souffrances de son Fils, avec un douloureux serrement de son cœur maternel. Elle sent que la justice de Dieu pourrait ne pas exiger ce premier sacrifice, ou encore se contenter du prix infini qu’il renferme pour le salut du monde; et cependant, il faut que la chair innocente de son Fils soit déjà déchirée, et que son sang coule déjà sur ses membres délicats.

Maintenant, que rendrons-nous au Sauveur de nos âmes, pour la Circoncision qu’il a daigné souffrir, afin de nous montrer son amour ? Nous devrons suivre le conseil de l’Apôtre et circoncire notre cœur de toutes ses mauvaises affections, en retrancher le péché et ses convoitises, vivre enfin de cette nouvelle vie dont Jésus enfant nous apporte du ciel le simple et sublime modèle. Travaillons à le consoler de cette première douleur et rendons-nous de plus en plus attentifs aux exemples qu’il nous donne.

 

Aujourd’hui tout l’amour de nos cœurs s’adresse à la Vierge-Mère et nous nous réjouissons de la félicité qu’elle éprouve d’avoir enfanté son Seigneur et le nôtre, son Dieu et le nôtre.
Ce Fils, qu’elle allaite, qu’elle tient dans ses bras, qu’elle presse contre son cœur, elle l’aime, parce qu’il est le fruit de ses entrailles ; elle l’aime, parce qu’elle est mère et que la mère aime son fils comme elle-même et plus qu’elle-même; mais si elle vient à considérer la majesté infinie de Celui qui se confie ainsi à son amour et à ses caresses, elle tremble et se sent près de défaillir, jusqu’à ce que son cœur de Mère la rassure au souvenir des neuf mois que cet Enfant a passés dans son sein et du sourire filial avec lequel il lui sourit au moment où elle l’enfanta. Ces deux grands sentiments de la religion et de la maternité se confondent dans ce cœur sur ce seul et divin objet.
Une Mère de Dieu ! Tel est le mystère pour la réalisation duquel le monde était dans l’attente depuis tant de siècles; l’œuvre qui, aux yeux de Dieu, dépassait à l’infini, comme importance, la création d’un million de mondes. Une création n’est rien pour sa puissance; il dit et toutes choses sont faites. Au contraire, pour qu’une créature devienne Mère de Dieu, il a dû non seulement intervertir toutes les lois de la nature en rendant féconde la virginité, mais se placer divinement lui-même dans des relations de dépendance, dans des relations filiales, à l’égard de l’heureuse créature qu’il a choisie. Il a dû lui conférer des droits sur lui-même, accepter des devoirs envers elle; en un mot, en faire sa Mère et être son Fils.
Si elle est Mère de Dieu, c’est qu’elle a consenti à l’être. Dieu a daigné non seulement attendre ce consentement, mais en faire dépendre la venue de son Fils dans la chair. Comme ce Verbe éternel prononça sur le chaos ce mot FIAT, et la création sortit du néant pour lui répondre ; ainsi, Dieu étant attentif, Marie prononça aussi ce mot FIAT, qu’il me soit fait selon votre parole, et le propre Fils de Dieu descendit dans son chaste sein. Nous devons donc notre Emmanuel, après Dieu, à Marie, sa glorieuse Mère.

Remercions-la et gardons-nous cette année tout près d’elle, d’elle qui est la Mère de Dieu et notre Mère.

 

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