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Année 2021-Homélie pour le 10ème dimanche après la Pentecôte (FE)(JGA).


L’âme du publicain dans la maison de Dieu.
Adoptons donc  l’humble attitude du publicain pour que la Miséricorde de Jésus vienne nous transformer.


L’Evangile de dimanche dernier était grave et sombre. Il nous a montré le Seigneur pleurant sur Jérusalem ; il nous a aussi fait voir  l’âme humaine pécheresse. Aujourd’hui, notre Mère l’Eglise nous apporte la consolation. Elle nous montre comment Dieu accueille avec miséricorde cette pauvre âme quand elle se repent humblement et revient à lui.
Dieu manifeste sa toute-puissance surtout par le pardon et la miséricorde.

Le grand enseignement de l’Evangile est enfermé dans ces deux mots : humilité et orgueil. Nous sommes des enfants de Dieu quand nous sommes petits devant Dieu, devant les hommes et devant nous-mêmes. Nous sommes des enfants de l’enfer si nous sommes orgueilleux et fiers. Nous nous trouvons aujourd’hui en face d’une antithèse : la parabole si vivante de l’humble publicain et de l’orgueilleux pharisien. Assurément, l’Eglise notre Mère ne nous laisse pas le choix entre ces images opposées. Non ; nous nous sommes déjà prononcés pour le Christ au moment de notre baptême. Mais, quand nous regardons jusqu’au fond de notre cœur, nous découvrons qu’il y a toujours deux âmes en nous, l’âme inférieure qui veut nous entraîner en bas, et l’âme supérieure qui tend vers Dieu, l’âme païenne et l’âme chrétienne. Ces deux âmes se disputent la possession de notre cœur. La tâche de notre vie est de vaincre de plus en plus notre âme païenne et d’établir la puissance exclusive de notre âme chrétienne. Aujourd’hui, l’Eglise porte la lumière dans notre intérieur et nous fait découvrir l’âme petite et humble du publicain d’une part et, d’autre part, l’âme orgueilleuse et fière du pharisien. Elle s’unit avec l’âme du publicain et la conduit à la maison de Dieu. Apprenons à connaître davantage ces deux âmes que nous portons en nous.

L’âme inférieure est naturellement indépendante, fière, rebelle ; elle veut être son propre dieu. L’orgueil est un triste héritage qui lui vient de notre premier père. Il lui vient aussi de Lucifer qui osa crier à Dieu : « Je ne servirai pas ». « Je veux élever mon trône au-dessus du trône du Très-Haut ». Satan insinua à Adam : « Vous serez, comme Dieu, connaissant le bien et le mal ». L’orgueil est le masque du royaume infernal. Alors est venu sur la terre le second Adam, le Christ, revêtu du manteau de l’humilité. Son œuvre rédemptrice est un grand acte d’humilité. Saint Paul le dit magnifiquement : « Il s’est dépouillé lui-même, il a pris l’aspect d’un esclave… il a été obéissant jusqu’à la mort, jusqu’à la mort de la Croix » (Phil. II, 7 sq.). L’humilité est la grande loi fondamentale du royaume de Dieu. Chaque soir, l’Eglise formule cette loi dans son cantique d’action de grâces pour la Rédemption (Magnificat), en empruntant les paroles de la Mère de Dieu. « Il fait descendre de leur trône les puissants et il exalte les humbles… »

Or l’Eglise prend aujourd’hui par la main cette âme petite et humble ; elle la conduit au Saint-Sacrifice de la Messe et lui donne le gage de la rémission des péchés. Au Saint-Sacrifice se renouvelle la parabole. Comment nous rendons-nous à l’église ? L’âme du publicain monte au temple (c’est aujourd’hui l’église). Elle s’avance, chargée de ses péchés et de ses faiblesses, consciente de n’avoir rien de bon en elle. Elle ne balbutie qu’un mot : « Seigneur, aie pitié de moi qui suis pécheur ! » C’est aujourd’hui l’Introït, le Confiteor, le Kyrie. Cependant, cette conscience de notre incapacité n’écrase pas notre âme. Au pauvre publicain, notre Mère l’Eglise montre l’autel sur lequel le Christ est présent : « Jette tes soucis sur le Seigneur ; c’est lui qui te nourrira ! » Et comme cette âme a l’impression qu’elle est un vase vide, Dieu, le Seigneur, se plaît à y verser d’abord, dans la liturgie de la Parole, l’eau de la sainte doctrine, dans l’Epître et l’Evangile ; il y verse surtout le vin de la grâce, au Saint-Sacrifice. L’âme du publicain fait un pas de plus, elle va à l’Offrande. Jusqu’ici elle en était restée à l’Introït, elle s’avance maintenant vers l’autel. Ah ! s’écrie-t-elle, toute honteuse, que puis-je offrir ? Je n’ai que mes misères et mes péchés. Notre Mère l’Eglise vient encore à son secours ; elle lui montre l’autel, le Christ dans sa gloire : «Elève ton regard vers lui, aie confiance en lui ; personne n’a été confondu après avoir espéré en lui » (Offertoire.). Humilité et confiance profonde, tels sont aujourd’hui les dons que nous déposerons sur l’autel. Le Seigneur Jésus se présente réellement devant nous au moment de la Consécration, comme il apparut à Thomas l’incrédule après sa Résurrection. A la Communion, il vient à nous, pauvres publicains, et nous dit : « Va en paix, tu es justifié ». L’âme tombe comme Thomas aux pieds du Seigneur et chante avec confiance le Miserere, le psaume de pénitence (ps. 50) (antienne de communion). L’âme du publicain est venue à l’église, accablée du poids de ses péchés, avec un profond besoin de rédemption ; elle s’en retourne avec la certitude joyeuse d’avoir été pardonnée.

Adoptons donc  l’humble attitude du publicain pour que la Miséricorde de Jésus vienne nous transformer. La prière de Mère Teresa de Calcutta pourra nous y aider :

« “ Jésus est ma vie “ : La parole à dire. La Vérité à faire connaître. Le chemin à parcourir. La lumière à diffuser. La Vie à vivre. L’Amour à aimer. La joie à répandre. Le sacrifice à offrir. La Paix à donner. Le Pain de Vie à manger. L’affamé à nourrir. L’assoiffé à rassasier. L’être nu à vêtir ; le sans-abri à loger. Le malade à guérir. L’isolé à aimer. L’indésirable à accueillir. Le lépreux pour laver ses plaies. Le mendiant pour lui sourire. L’ivrogne à écouter. Le malade mental à protéger. Le tout-petit à embrasser. L’aveugle à guider. Le muet pour parler à sa place. L’estropié pour marcher avec lui. Le drogué à secourir. La prostituée à sortir du danger et à secourir. Le prisonnier à visiter. Le vieillard à servir. Pour moi : Jésus est mon Dieu. Jésus est mon époux. Jésus est ma vie. Jésus est mon seul amour. Jésus m’est indispensable. Jésus est mon tout».

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