Le Christ appelle certains à tout laisser pour lui et à devenir missionnaires pour convertir les païens. Mais, les autres qui ne sont pas des missionnaires, au sens strict du mot, sont appelés à aider les missionnaires, afin que les missionnaires puissent convertir les pauvres païens.
Sources:
Pape Benoît XV, Lettre Apostolique. Maximum Illud, Sur la diffusion de la foi catholique dans le monde, Cité du Vatican 1919.
J. Carrascal Román, SJ, Si quieres ser misionero, Sal Terrae, Santander 1957.
Pape Pie XI, Encyclique. Rerum Ecclesiae, Cité du Vatican 1926.
Pape François, Message pour la Journée mondiale des missions 2013.
La grande et sublime mission que, sur le point de retourner au Père, Notre Seigneur Jésus-Christ confia à ses disciples en leur disant : « Allez dans le monde entier, proclamez l’Evangile à toute la création », ne devait certes pas s’achever avec la mort des apôtres, mais durer, par le biais de leurs successeurs, jusqu’à la fin des temps, c’est-à-dire tant qu’il y aurait sur terre des hommes à sauver par le magistère de la vérité. En effet, depuis ce jour, « ils s’en allèrent prêcher en tout lieu », de sorte que « par toute la terre en paraît le message, et la nouvelle aux limites du monde ». L’Eglise de Dieu, fidèle au mandat divin, ne cessa jamais, au cours des siècles, d’envoyer en tous lieux messagers et ministres de la Parole divine pour annoncer le salut éternel apporté au genre humain par le Christ.
« Qui, plus que l’infidèle, a besoin de notre secours fraternel, se trouvant dans le malheur de ne pas connaître Dieu, en proie aux passions les plus effrénées et soumis à la dure tyrannie du démon ?» car comme dit l’apôtre Saint Paul: «Je dis que les sacrifices des païens sont offerts aux démons, et non à Dieu». Avec ces paroles très claires, le pape Benoît XV a parlé des pauvres païens, c’est-à-dire de tous ces gens qui n’avaient pas reçu la grâce d’écouter la prédication sacrée de la Foi Catholique et de recevoir le saint baptême.
Comme l’Eglise l’enseigne, il existe trois types d’apostolat: la Mission Ad Gentes, la Nouvelle Evangélisation et la Pastorale des fidèles. La Mission Ad Gentes est la Mission qui cherche la conversion des païens. Les païens sont tous ceux qui n’ont pas encore reçu l’annonce de la Foi. Précisons que celui qui a déjà reçu la Foi mais qui l’a rejetée n’est pas un païen mais un apostat, la «Nouvelle Evangélisation» s’adresse à eux, mais pas la Mission Ad Gentes. Et comment s’appelle l’activité pastorale dirigée vers les fidèles? C’est la «pastorale des fidèles».
Maintenant, écoutons encore le Pape Benoit XV: «Nous souhaitons maintenant adresser la parole à tous ceux qui, par la grande miséricorde de Dieu, sont déjà en possession de la vraie foi et en retirent les immenses bienfaits. Avant tout, ils doivent prendre en compte la stricte obligation qui leur incombe d’aider les Missions». Il est donc très bon que nous coopérions pour parvenir à la conversion des païens ou des infidèles. Nous pouvons aider concrètement de trois manières: en priant car «l’œuvre des Missionnaires sera vaine et stérile si elle n’est pas fécondée par la grâce divine ; comme Paul le disait de lui : « Moi j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui donnait la croissance »; en faisant l’aumône, comme nous le rappelle l’apôtre saint Jean : « Si quelqu’un, jouissant des biens de ce monde, voit son frère dans la nécessité, et lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? » et en offrant des pénitences et des sacrifices pour la conversion des pauvres païens.
Infidèle, Gentil ou Païen ne sont pas des mots péjoratifs, mais descriptifs et destinés à éveiller une authentique compassion chrétienne. Ils sont descriptifs parce qu’ils évoquent la condition particulière de celui qui n’a pas encore reçu l’annonce de Jésus-Christ. Ce sont des mots qui nous poussent à la vraie compassion car ils évoquent une situation douloureuse et misérable. Le païen, même s’il a une bonne intention et est cultivé et naturellement vertueux, est une personne qui vit dans une situation regrettable car il ignore encore le seul Sauveur de toute l’humanité, notre Seigneur Jésus-Christ, le seul qui a les paroles de la vie éternelle. Pour cette raison, le Pape Pie XI enseigne qu’il n’y a personne de plus pauvre que les païens, comme nous le lisons dans son encyclique Rerum Ecclesiae: «Nul ne doit être considéré comme si pauvre et nu, personne comme si faible, affamé et assoiffé, comme celui qui en manque de la grâce de Dieu». Maintenant qu’on parle tant d’aider les pauvres, il est bon de se rappeler que les plus pauvres sont précisément les païens. Aujourd’hui qu’on parle souvent de fraternité on doit se rappeler qu’il n’y a pas de fraternité possible si nous ne sommes pas enfants du même Père, si tous ne reconnaissent pas le même Dieu comme Père. C’est la foi en Jésus Christ et charité chrétienne, le fondement de la fraternité entre les hommes : « là il n’est plus question de Grec ou de Juif, de circoncision ou d’incirconcision, de Barbare, de Scythe, d’esclave, d’homme libre ; il n’y a que le Christ, qui est tout et en tout ».
Or, c’est le Christ qui appelle certains à tout laisser pour lui et à devenir missionnaires pour convertir les païens. C’est Jésus, en effet, qui nous donne le mandat missionnaire: « Allez donc et faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » (Mt XXVIII, 19). Mais, les autres qui ne sont pas des missionnaires, au sens strict du mot, sont appelés à aider les missionnaires, afin que les missionnaires puissent convertir les pauvres païens.
Terminons en rappelant l’appel papal à porter la Parole de Dieu «aux périphéries», spécialement à ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de connaître le Christ».
Demandons à la Sainte Vierge, Mère de Dieu et notre Mère, que l’Église envoie des missionnaires pour convertir tous les peuples païens à la Sainte Foi Catholique, la seule vraie, sans laquelle il n’y a pas de salut. Amen.