Il est aujourd’hui très important que de nombreuses personnes soient dociles à l’appel de Dieu. On peut avoir l’impression que les vocations viennent à manquer. En réalité ce n’est pas l’appel de Dieu qui manque mais notre réponse. Prions, donc, instamment afin que les personnes appelées par le Seigneur soient prêtes à tout laisser pour suivre Jésus, et pouvoir ainsi continuer et finir l’œuvre du salut de tous les hommes.
En ce dimanche, le 3ème du temps ordinaire, nous assistons au commencement du ministère public de Jésus. Et les lectures que l’Eglise nous propose nous permettent de distinguer quelques éléments importants pour nous aider à bien discerner ce que doit être notre mission aujourd’hui, à la suite de Jésus.
Donner la priorité, dans notre activité, à ceux qui en ont le plus besoin, sur le plan spirituel ou matériel. Saint Matthieu nous fait noter que Jésus, en accomplissant une prophétie d’Isaïe, et bien sûr, la volonté de son Père, commence sa mission par la Galilée, qu’on appelait la “Galilée des nations ou des païens” (en hébreu c’est le même mot), c’est à dire, une région méprisée par les juifs les plus orthodoxes. Cela est bien significatif pour nous. Une telle marque se retrouvera dans l’ensemble de son ministère : Jésus est toujours allé vers les plus petits, les plus humbles, les plus nécessiteux. Nous le reverrons tout de suite dans le choix qu’Il fait de ses premiers collaborateurs.
Le deuxième élément à remarquer c’est le message central de la prédication de Jésus : «convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche». C’est une invitation à la conversion, à changer de vie, à abandonner la vie de péché. Mais cet aspect impératif du message est subordonné à ce qui est le plus important et très positif« le royaume de cieux est tout proche». Le règne de Dieu, tant attendu depuis de siècles, ce règne de justice, de pardon, de paix, d’amour et de joie est tout proche. Et la condition pour y prendre part est notre conversion sincère, car c’est un royaume intérieur : ce sera la vie de la grâce, l’Esprit Saint habitant dans nos cœurs par la foi, l’espérance et la charité.
Cet élément de la mission de Jésus et de la nôtre est vraiment fondamental. Dieu ne régnera ni par la force ni par la violence ni à l’extérieur de l’homme. Dans ce sens nous devons comprendre ces autres paroles de Jésus pendant sa Passion «mon royaume n’est pas de ce monde». Jésus ne règne pas par l’oppression ou la violence extérieure, mais par la conversion de notre cœur.
Un autre aspect du ministère de Jésus c’est le combat contre le mal et sa victoire finale. En racontant le départ de Jésus vers la Galilée, après l’arrestation de Jean-Baptiste, saint Matthieu nous montre bien cela : premièrement que toute la vie du Christ est sous le signe de la persécution et du combat contre les puissances du mal, mais également de sa victoire finale sur lui. Jésus fuit la persécution, c’est vrai, mais ce faisant, il porte plus loin la Bonne Nouvelle : du mal, Dieu fait surgir un bien. La fin de l’Evangile nous montrera que de la souffrance et de la mort, Dieu fait surgir la Vie.
Saint Matthieu, aussi, nous montre clairement, dans l’épisode d’aujourd’hui, que Jésus vient tout accomplir. Il est le Verbe incarné, la Parole de Dieu fait réalité, l’accomplissement de toutes les promesses de salut. Avec l’effacement de saint Jean-Baptiste et le début de la prédication de Jésus, l’humanité a franchi une étape décisive : du temps de la promesse nous sommes passés au temps de l’accomplissement. Et désormais, le Royaume est là, parmi nous, non seulement en paroles mais en actes car la fin du texte d’aujourd’hui est tout un programme : Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple. La prophétie d’Isaïe que nous avons lue en première lecture trouve ici sa pleine réalisation et saint Matthieu le souligne puissamment. Jésus proclame : « Le Royaume de Dieu est là !»
Un dernier élément que nous voulions faire ressortir dans ce passage évangélique c’est l’appel des premiers disciples. Il est significatif que, dès le commencement de son ministère, Jésus ait souhaité appeler quelques hommes afin de se les associer. Jésus n’est pas un personnage solitaire qui prétend accomplir son œuvre seul, sans aucune collaboration. Il aurait pu agir seul car il est proprement unique : le Fils de Dieu fait homme se trouve à un niveau inatteignable par qui que ce soit. Mais il a voulu appeler, dès le début, des apôtres pour les associer à son œuvre de salut. Jésus, ainsi nous montre que pour faire connaître cette Bonne Nouvelle, il compte sur des témoins, des hommes qu’il choisit pour être ses collaborateurs. Ces collaborateurs qu’il choisit parmi des hommes dont le métier est la pêche, il les nomme pêcheurs d’hommes : tirer des hommes de la mer, c’est les empêcher de se noyer ; c’est les sauver. Jésus associe les apôtres à sa mission de Sauveur. Quelle mission, “sauver les hommes”, afin de les libérer du mal et de leur donner une existence digne, l’existence des fils de Dieu.
Simon et André laissent immédiatement leurs filets et le suivent. L’autorité de Jésus est extraordinaire. Simon et André comprennent dans l’instant qu’il est le Maître, le Seigneur, le Sauveur et n’hésitent pas à le suivre. De la même manière, Jacques et Jean, sont appelés alors qu’ils sont dans leur barque en train de préparer leurs filets. Ils abandonnent, eux aussi, leur barque ainsi que leur père pour le suivre. Nous avons ici de magnifiques exemples de docilité à un appel du Maître.
Il est aujourd’hui très important que de nombreuses personnes, jeunes et moins jeunes, soient dociles à l’appel de Dieu. On peut avoir l’impression que les vocations viennent à manquer. En réalité ce n’est pas l’appel de Dieu qui manque mais notre réponse.
Prions, donc, instamment afin que les personnes appelées par le Seigneur soient prêtes à tout laisser pour suivre Jésus, et pouvoir ainsi continuer et finir l’œuvre du salut de tous les hommes.
Prenons conscience de la grande responsabilité à laquelle Dieu nous appelle : le salut de beaucoup de nos frères dépend de notre fidélité, de notre cohérence de vie, de notre générosité à partager et faire rayonner la vie du Christ que nous avons reçue gratuitement.
En ce dimanche, confions nous tous à la protection de la Très Sainte Vierge Marie, Mère du Sauveur, Mère des apôtres. Qu’elle nous accorde, à nous tous, la grâce de vivre pleinement notre foi, de nous convertir sincèrement afin que le royaume de Dieu soit en nous, et que nous puissions témoigner du Christ partout et jusqu’à la fin de notre vie.
Ainsi soit-il.