Année 2020-Homélie pour le 2ème dimanche du temps ordinaire-Voici l’Agneau (JGA).

agneau de dieu banière

Le besoin premier qu’a l’homme de rendre un culte à Dieu s’est toujours exprimé par le sacrifice : un culte qui est en même temps louange, expiation, don de soi, alliance et action de grâce (en grec, Eucharistie). Les différentes formes de sacrifice ont un point commun positif : la vie est donnée pour être transformée et partagée. Ainsi, quand Jésus parlait de sa vie comme d’un sacrifice, il a libéré le flot d’un courant très profond dans l’âme de ses apôtres : «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».

Source: Scott Hahn: Le Festin de l’Agneau.


« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » : lors de sa rencontre avec Jésus, c’est l’expression qui vient sur les lèvres de Jean-Baptiste. Nous avons peut-être chanté ou récité ces mots un bon millier de fois : « Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous ». Vous avez vu le prêtre élever l’hostie rompue et proclamer : « Voici l’Agneau de Dieu… » le même nombre de fois. L’Agneau, c’est Jésus. Ce n’est pas nouveau ; c’est le genre de chose sur lequel nous passons rapidement. Jésus est beaucoup de choses, après tout : il est Seigneur, Dieu, Sauveur, Messie, Roi, Prêtre, Prophète… Et Agneau. Pourtant, si nous y réfléchissions bien, nous ne passerions pas rapidement sur ce dernier titre. Lisez encore cette liste : Seigneur, Dieu, Sauveur, Messie, Roi, Prêtre, Prophète, et Agneau. L’un de ces termes n’est pas comme les autres. Les sept premiers sont des titres dont nous nous servirions aisément pour nous adresser à un Dieu-homme. Ce sont des titres emplis de dignité, qui impliquent sagesse, puissance et statut social. Mais Agneau ? De nouveau, je vous demande d’abandonner deux mille ans de symboles accumulés. Faisons un instant comme si nous n’avions jamais chanté l’ « Agneau de Dieu». Ce titre, dès lors, semble presque drôle tant il est inapproprié. D’habitude, les agneaux ne comptent pas parmi les animaux les plus admirés. Ils ne sont pas vraiment forts, intelligents, rapides, ni beaux. Il y a d’autres animaux qui peuvent sembler plus dignes. Nous pouvons facilement imaginer Jésus, par exemple, comme le Lion de Juda (Ap 5, 5). Les lions sont royaux, ils sont forts et agiles ; personne n’embête le roi des animaux. Mais le Lion de Juda fait juste une brève apparition dans l’Apocalypse, tandis que l’Agneau domine, en apparaissant pas moins de vingt-huit fois. Il nous faut savoir ce qu’est l’Agneau, et pourquoi nous l’appelons « l’Agneau ». Pour le savoir, nous devons remonter le temps, presque jusqu’au tout début.

Pour l’Israël des temps anciens, l’agneau était identifié au sacrifice et le sacrifice est l’une des plus anciennes formes de culte. Dès la deuxième génération décrite dans la Genèse, nous trouvons dans l’histoire de Caïn et d’Abel le premier récit d’un sacrifice d’offrande. « Il advint que Caïn présenta des produits du sol en offrande au Seigneur, et qu’Abel, de son côté, offrit des premiers-nés de son troupeau, et même de leur graisse » (Gn 4, 3-4). Plus tard, nous trouvons les mêmes offrandes d’holocauste avec Noé (Gn 8, 20-21), Abraham (Gn 15, 8-10 ; 22, 13), Jacob (Gn 46, 1), et d’autres.
Le sacrifice demandé à Abraham est particulièrement impressionnant. En Genèse 22, Dieu dit à Abraham : « Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t’en au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai ». La tradition d’Israël  identifie le mont Moriah avec le site du futur Temple de Jérusalem. Abraham se rendit en ce lieu avec Isaac, qui portait sur son dos le bois du sacrifice (Gn 22, 6). Quand Isaac demanda où était la victime, Abraham répondit : « C’est Dieu qui pourvoira lui-même à l’agneau pour l’holocauste, mon fils » . A la fin, l’ange du Seigneur empêcha bien la main d’Abraham d’immoler son fils et fournit un bélier pour le sacrifice. Les chrétiens virent plus tard dans l’histoire d’Abraham et d’Isaac une profonde allégorie du sacrifice de Jésus sur la Croix. Les ressemblances sont nombreuses. Tout d’abord, Jésus, comme Isaac, était le fils unique et bien-aimé d’un père fidèle. Et puis Jésus, comme Isaac, se chargea du bois de son propre sacrifice en gravissant la colline de Jérusalem où tout serait accompli. En fait, l’endroit où Jésus est mort, le Calvaire, est l’une des petites collines autour du mont Moriah. De plus, la toute première ligne du Nouveau Testament identifie Jésus à Isaac en tant que «fils d’Abraham»(Mt 1, 1).
Mais le tournant dans l’histoire d’Israël fut le sacrifice de la Pâque, qui précipita la fuite des Israélites hors d’Égypte. C’est pour la Pâque que Dieu demanda à chaque famille israélite de prendre un agneau sans défaut et sans os brisé, de le tuer et de répandre le sang sur les linteaux de la porte. Cette même nuit, les Israélites devaient manger l’agneau. S’ils le faisaient, leurs premiers-nés seraient épargnés. S’ils ne le faisaient pas, leurs premiers-nés mourraient dans la nuit, avec les premiers-nés de leurs troupeaux (Ex 12, 1-23). L’agneau du sacrifice mourait en rançon, à la place du premier-né de la maison. La Pâque était donc un acte de rédemption, de « rachat ».

A la fondation du temple de Jérusalem aux environs de 960 avant Jésus Christ, Israël offrait ses sacrifices quotidiens au Dieu Tout-Puissant dans un cadre majestueux. Chaque jour, les prêtres sacrifiaient deux agneaux, un le matin et un le soir, pour expier les péchés du peuple. Le grand jour du sacrifice demeurait la fête de la Pâque, quand près de deux millions et demi de pèlerins se rassemblaient à Jérusalem, venant des coins les plus reculés du monde connu. L’historien juif du premier siècle, Flavius Josèphe, rapporte que lors de la Pâque de l’an 70 après Jésus Christ, quelques mois seulement avant la destruction du Temple par les Romains, et quelque quarante ans après l’ascension de Jésus, les prêtres offrirent plus d’un quart de million d’agneaux sur l’autel du Temple, 256.500 pour être exact.
Dans la vie de Jésus, la Pâque eut une importance plus qu’ordinaire, elle était le centre de sa mission, un moment déterminant. Jésus est l’Agneau. Quand Jésus s’est tenu devant Pilate, Jean note que « c’était la préparation de la Pâque ; c’était vers la sixième heure » (Jn 19, 14). Jean savait qu’à la sixième heure, les prêtres commençaient à immoler les agneaux pour la Pâque. Et c’est précisément le moment du sacrifice de l’Agneau de Dieu, le sacrifice de Jésus. Ensuite, Jean dit qu’aucun des os de Jésus n’a été brisé sur la Croix, « afin que l’Écriture fût accomplie » (Jn 19, 36). Où trouvons-nous cela dans les Écritures ? En Exode 12, 46, il est stipulé qu’aucun des os de l’agneau du sacrifice ne doit être brisé. Nous voyons donc que l’Agneau de Dieu, comme l’agneau de la Pâque, est une offrande digne, un accomplissement parfait. Dans le même passage, Jean rapporte que ceux qui regardaient donnèrent à Jésus du vinaigre avec une éponge fixée à une branche d’hysope (Jn 19, 29 ; Ex 12, 22). L’hysope était la branche prescrite par la Loi pour répandre le sang de l’agneau pendant la Pâque. Ainsi, cette simple action marquait l’accomplissement de la rédemption nouvelle et parfaite. Et Jésus s’écria : « C’est achevé ». Enfin, en parlant du vêtement de Jésus au moment de la crucifixion, Jean utilise le terme exact qui décrit les vêtements que le Grand Prêtre portait quand il offrait des sacrifices comme celui de l’agneau pascal.

Que pouvons-nous conclure de tout ceci ? Jean nous fait bien comprendre que dans ce sacrifice pascal nouveau et définitif, Jésus est en même temps le prêtre et la victime. C’est également confirmé pendant la dernière Cène, où Jésus utilise clairement le langage sacerdotal du sacrifice et des libations, même en se décrivant lui-même comme la victime. «Ceci est mon corps livré pour vous… Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, versé pour vous » (Lc 22, 19-20).
Le sacrifice de Jésus allait accomplir ce que tout le sang de milliers de moutons, de taureaux et de chèvres ne pourrait jamais faire. « En effet, du sang de taureaux et de boucs est impuissant à enlever des péchés », déclare saint Paul (He 10, 4). Même le sang d’un quart de million d’agneaux ne pourrait pas sauver le peuple d’Israël, encore moins le monde. Pour expier les péchés commis contre un Dieu qui est toute bonté, infini et éternel, l’humanité avait besoin d’un sacrifice parfait : un sacrifice aussi bon, parfait et infini que Dieu lui-même. Et il n’y avait que Jésus qui pouvait « abolir le péché par son sacrifice » (He 9, 26).
« Voici l’Agneau de Dieu !» (Jn 1, 36.) Pourquoi donc Jésus devait-il être un agneau, et non un étalon, un tigre ou un taureau ? Pourquoi l’Apocalypse décrit-elle Jésus comme un «Agneau debout, comme immolé » (Ap 5, 6) ? Pourquoi la messe l’acclame-t-elle comme «l’Agneau de Dieu » ? Parce qu’il n’y a que le sacrifice de Jésus, qui s’est offert comme un agneau, qui effectivement nous sauve de nos péchés.

Mais quel est le sens de tout ceci pour nous aujourd’hui ? Comment devrions-nous célébrer notre Pâque ? Saint Paul nous met sur la voie : « Notre Pâque, le Christ, a été immolé » (1 Co 5, 7-8). Notre Agneau pascal c’est Jésus-Eucharistie. Notre sacrifice, c’est la messe (1 Co 10, 15-21 ; 11, 23-32). A la lumière du Nouveau Testament nous comprenons que les anciens sacrifices du peuple d’Israël trouvent leur sens en tant que préparation pour l’unique sacrifice de Jésus Christ que nous offrons, avec Jésus, à la messe.

A la lumière de ce qui précède, nous voyons avec une clarté nouvelle les prières de la messe. «Dieu de gloire et de majesté, cette offrande prélevée sur les biens que tu nous donnes, le sacrifice pur et saint, (…) et comme il t’a plu d’accueillir les présents d’Abel le Juste, le sacrifice de notre Père Abraham, et celui que t’offrit Melchisédech ton grand prêtre, en signe du sacrifice parfait, regarde cette offrande avec amour et, dans ta bienveillance, accepte-la. Nous t’en supplions, Dieu tout- puissant, qu’elle soit portée par ton ange en présence de ta gloire, sur ton autel céleste » (Prière eucharistique I).
Il ne suffit pas que Jésus ait donné son sang et soit mort pour nous. Désormais, nous avons un rôle à jouer. Si nous voulons, mes chers frères et sœurs, établir une alliance avec Dieu, sceller notre alliance avec Dieu, renouveler notre alliance avec Dieu, il faut que nous mangions l’Agneau, l’agneau pascal qui se cache dans la blanche hostie : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53).

Le besoin premier qu’a l’homme de rendre un culte à Dieu s’est toujours exprimé par le sacrifice : un culte qui est en même temps louange, expiation, don de soi, alliance et action de grâce (en grec, Eucharistie). Les différentes formes de sacrifice ont un point commun positif : la vie est donnée pour être transformée et partagée. Ainsi, quand Jésus parlait de sa vie comme d’un sacrifice, il a libéré le flot d’un courant très profond dans l’âme de ses apôtres : «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Le sacrifice est un besoin du cœur humain : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; heureux les invités aux noces de l’Agneau !».

Ainsi soit-il.

Publié le 19 janvier 2020

Année 2020-Homélie pour le 2ème dimanche du temps ordinaire-Voici l’Agneau (JGA).

Le besoin premier qu’a l’homme de rendre un culte à Dieu s’est toujours exprimé par le sacrifice : un culte qui est en même temps louange, expiation, don de soi, alliance et action de grâce (en grec, Eucharistie). Les différentes formes de sacrifice ont un point commun positif : la vie est donnée pour être transformée et partagée. Ainsi, quand Jésus parlait de sa vie comme d’un sacrifice, il a libéré le flot d’un courant très profond dans l’âme de ses apôtres : «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».

Source: Scott Hahn: Le Festin de l’Agneau.


« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » : lors de sa rencontre avec Jésus, c’est l’expression qui vient sur les lèvres de Jean-Baptiste. Nous avons peut-être chanté ou récité ces mots un bon millier de fois : « Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous ». Vous avez vu le prêtre élever l’hostie rompue et proclamer : « Voici l’Agneau de Dieu… » le même nombre de fois. L’Agneau, c’est Jésus. Ce n’est pas nouveau ; c’est le genre de chose sur lequel nous passons rapidement. Jésus est beaucoup de choses, après tout : il est Seigneur, Dieu, Sauveur, Messie, Roi, Prêtre, Prophète… Et Agneau. Pourtant, si nous y réfléchissions bien, nous ne passerions pas rapidement sur ce dernier titre. Lisez encore cette liste : Seigneur, Dieu, Sauveur, Messie, Roi, Prêtre, Prophète, et Agneau. L’un de ces termes n’est pas comme les autres. Les sept premiers sont des titres dont nous nous servirions aisément pour nous adresser à un Dieu-homme. Ce sont des titres emplis de dignité, qui impliquent sagesse, puissance et statut social. Mais Agneau ? De nouveau, je vous demande d’abandonner deux mille ans de symboles accumulés. Faisons un instant comme si nous n’avions jamais chanté l’ « Agneau de Dieu». Ce titre, dès lors, semble presque drôle tant il est inapproprié. D’habitude, les agneaux ne comptent pas parmi les animaux les plus admirés. Ils ne sont pas vraiment forts, intelligents, rapides, ni beaux. Il y a d’autres animaux qui peuvent sembler plus dignes. Nous pouvons facilement imaginer Jésus, par exemple, comme le Lion de Juda (Ap 5, 5). Les lions sont royaux, ils sont forts et agiles ; personne n’embête le roi des animaux. Mais le Lion de Juda fait juste une brève apparition dans l’Apocalypse, tandis que l’Agneau domine, en apparaissant pas moins de vingt-huit fois. Il nous faut savoir ce qu’est l’Agneau, et pourquoi nous l’appelons « l’Agneau ». Pour le savoir, nous devons remonter le temps, presque jusqu’au tout début.

Pour l’Israël des temps anciens, l’agneau était identifié au sacrifice et le sacrifice est l’une des plus anciennes formes de culte. Dès la deuxième génération décrite dans la Genèse, nous trouvons dans l’histoire de Caïn et d’Abel le premier récit d’un sacrifice d’offrande. « Il advint que Caïn présenta des produits du sol en offrande au Seigneur, et qu’Abel, de son côté, offrit des premiers-nés de son troupeau, et même de leur graisse » (Gn 4, 3-4). Plus tard, nous trouvons les mêmes offrandes d’holocauste avec Noé (Gn 8, 20-21), Abraham (Gn 15, 8-10 ; 22, 13), Jacob (Gn 46, 1), et d’autres.
Le sacrifice demandé à Abraham est particulièrement impressionnant. En Genèse 22, Dieu dit à Abraham : « Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t’en au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai ». La tradition d’Israël  identifie le mont Moriah avec le site du futur Temple de Jérusalem. Abraham se rendit en ce lieu avec Isaac, qui portait sur son dos le bois du sacrifice (Gn 22, 6). Quand Isaac demanda où était la victime, Abraham répondit : « C’est Dieu qui pourvoira lui-même à l’agneau pour l’holocauste, mon fils » . A la fin, l’ange du Seigneur empêcha bien la main d’Abraham d’immoler son fils et fournit un bélier pour le sacrifice. Les chrétiens virent plus tard dans l’histoire d’Abraham et d’Isaac une profonde allégorie du sacrifice de Jésus sur la Croix. Les ressemblances sont nombreuses. Tout d’abord, Jésus, comme Isaac, était le fils unique et bien-aimé d’un père fidèle. Et puis Jésus, comme Isaac, se chargea du bois de son propre sacrifice en gravissant la colline de Jérusalem où tout serait accompli. En fait, l’endroit où Jésus est mort, le Calvaire, est l’une des petites collines autour du mont Moriah. De plus, la toute première ligne du Nouveau Testament identifie Jésus à Isaac en tant que «fils d’Abraham»(Mt 1, 1).
Mais le tournant dans l’histoire d’Israël fut le sacrifice de la Pâque, qui précipita la fuite des Israélites hors d’Égypte. C’est pour la Pâque que Dieu demanda à chaque famille israélite de prendre un agneau sans défaut et sans os brisé, de le tuer et de répandre le sang sur les linteaux de la porte. Cette même nuit, les Israélites devaient manger l’agneau. S’ils le faisaient, leurs premiers-nés seraient épargnés. S’ils ne le faisaient pas, leurs premiers-nés mourraient dans la nuit, avec les premiers-nés de leurs troupeaux (Ex 12, 1-23). L’agneau du sacrifice mourait en rançon, à la place du premier-né de la maison. La Pâque était donc un acte de rédemption, de « rachat ».

A la fondation du temple de Jérusalem aux environs de 960 avant Jésus Christ, Israël offrait ses sacrifices quotidiens au Dieu Tout-Puissant dans un cadre majestueux. Chaque jour, les prêtres sacrifiaient deux agneaux, un le matin et un le soir, pour expier les péchés du peuple. Le grand jour du sacrifice demeurait la fête de la Pâque, quand près de deux millions et demi de pèlerins se rassemblaient à Jérusalem, venant des coins les plus reculés du monde connu. L’historien juif du premier siècle, Flavius Josèphe, rapporte que lors de la Pâque de l’an 70 après Jésus Christ, quelques mois seulement avant la destruction du Temple par les Romains, et quelque quarante ans après l’ascension de Jésus, les prêtres offrirent plus d’un quart de million d’agneaux sur l’autel du Temple, 256.500 pour être exact.
Dans la vie de Jésus, la Pâque eut une importance plus qu’ordinaire, elle était le centre de sa mission, un moment déterminant. Jésus est l’Agneau. Quand Jésus s’est tenu devant Pilate, Jean note que « c’était la préparation de la Pâque ; c’était vers la sixième heure » (Jn 19, 14). Jean savait qu’à la sixième heure, les prêtres commençaient à immoler les agneaux pour la Pâque. Et c’est précisément le moment du sacrifice de l’Agneau de Dieu, le sacrifice de Jésus. Ensuite, Jean dit qu’aucun des os de Jésus n’a été brisé sur la Croix, « afin que l’Écriture fût accomplie » (Jn 19, 36). Où trouvons-nous cela dans les Écritures ? En Exode 12, 46, il est stipulé qu’aucun des os de l’agneau du sacrifice ne doit être brisé. Nous voyons donc que l’Agneau de Dieu, comme l’agneau de la Pâque, est une offrande digne, un accomplissement parfait. Dans le même passage, Jean rapporte que ceux qui regardaient donnèrent à Jésus du vinaigre avec une éponge fixée à une branche d’hysope (Jn 19, 29 ; Ex 12, 22). L’hysope était la branche prescrite par la Loi pour répandre le sang de l’agneau pendant la Pâque. Ainsi, cette simple action marquait l’accomplissement de la rédemption nouvelle et parfaite. Et Jésus s’écria : « C’est achevé ». Enfin, en parlant du vêtement de Jésus au moment de la crucifixion, Jean utilise le terme exact qui décrit les vêtements que le Grand Prêtre portait quand il offrait des sacrifices comme celui de l’agneau pascal.

Que pouvons-nous conclure de tout ceci ? Jean nous fait bien comprendre que dans ce sacrifice pascal nouveau et définitif, Jésus est en même temps le prêtre et la victime. C’est également confirmé pendant la dernière Cène, où Jésus utilise clairement le langage sacerdotal du sacrifice et des libations, même en se décrivant lui-même comme la victime. «Ceci est mon corps livré pour vous… Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, versé pour vous » (Lc 22, 19-20).
Le sacrifice de Jésus allait accomplir ce que tout le sang de milliers de moutons, de taureaux et de chèvres ne pourrait jamais faire. « En effet, du sang de taureaux et de boucs est impuissant à enlever des péchés », déclare saint Paul (He 10, 4). Même le sang d’un quart de million d’agneaux ne pourrait pas sauver le peuple d’Israël, encore moins le monde. Pour expier les péchés commis contre un Dieu qui est toute bonté, infini et éternel, l’humanité avait besoin d’un sacrifice parfait : un sacrifice aussi bon, parfait et infini que Dieu lui-même. Et il n’y avait que Jésus qui pouvait « abolir le péché par son sacrifice » (He 9, 26).
« Voici l’Agneau de Dieu !» (Jn 1, 36.) Pourquoi donc Jésus devait-il être un agneau, et non un étalon, un tigre ou un taureau ? Pourquoi l’Apocalypse décrit-elle Jésus comme un «Agneau debout, comme immolé » (Ap 5, 6) ? Pourquoi la messe l’acclame-t-elle comme «l’Agneau de Dieu » ? Parce qu’il n’y a que le sacrifice de Jésus, qui s’est offert comme un agneau, qui effectivement nous sauve de nos péchés.

Mais quel est le sens de tout ceci pour nous aujourd’hui ? Comment devrions-nous célébrer notre Pâque ? Saint Paul nous met sur la voie : « Notre Pâque, le Christ, a été immolé » (1 Co 5, 7-8). Notre Agneau pascal c’est Jésus-Eucharistie. Notre sacrifice, c’est la messe (1 Co 10, 15-21 ; 11, 23-32). A la lumière du Nouveau Testament nous comprenons que les anciens sacrifices du peuple d’Israël trouvent leur sens en tant que préparation pour l’unique sacrifice de Jésus Christ que nous offrons, avec Jésus, à la messe.

A la lumière de ce qui précède, nous voyons avec une clarté nouvelle les prières de la messe. «Dieu de gloire et de majesté, cette offrande prélevée sur les biens que tu nous donnes, le sacrifice pur et saint, (…) et comme il t’a plu d’accueillir les présents d’Abel le Juste, le sacrifice de notre Père Abraham, et celui que t’offrit Melchisédech ton grand prêtre, en signe du sacrifice parfait, regarde cette offrande avec amour et, dans ta bienveillance, accepte-la. Nous t’en supplions, Dieu tout- puissant, qu’elle soit portée par ton ange en présence de ta gloire, sur ton autel céleste » (Prière eucharistique I).
Il ne suffit pas que Jésus ait donné son sang et soit mort pour nous. Désormais, nous avons un rôle à jouer. Si nous voulons, mes chers frères et sœurs, établir une alliance avec Dieu, sceller notre alliance avec Dieu, renouveler notre alliance avec Dieu, il faut que nous mangions l’Agneau, l’agneau pascal qui se cache dans la blanche hostie : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53).

Le besoin premier qu’a l’homme de rendre un culte à Dieu s’est toujours exprimé par le sacrifice : un culte qui est en même temps louange, expiation, don de soi, alliance et action de grâce (en grec, Eucharistie). Les différentes formes de sacrifice ont un point commun positif : la vie est donnée pour être transformée et partagée. Ainsi, quand Jésus parlait de sa vie comme d’un sacrifice, il a libéré le flot d’un courant très profond dans l’âme de ses apôtres : «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Le sacrifice est un besoin du cœur humain : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; heureux les invités aux noces de l’Agneau !».

Ainsi soit-il.

Publié le 19 janvier 2020

Année 2020-Homélie pour le 2ème dimanche du temps ordinaire-Voici l’Agneau (JGA).

agneau de dieu banière

Le besoin premier qu’a l’homme de rendre un culte à Dieu s’est toujours exprimé par le sacrifice : un culte qui est en même temps louange, expiation, don de soi, alliance et action de grâce (en grec, Eucharistie). Les différentes formes de sacrifice ont un point commun positif : la vie est donnée pour être transformée et partagée. Ainsi, quand Jésus parlait de sa vie comme d’un sacrifice, il a libéré le flot d’un courant très profond dans l’âme de ses apôtres : «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».

Source: Scott Hahn: Le Festin de l’Agneau.


« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » : lors de sa rencontre avec Jésus, c’est l’expression qui vient sur les lèvres de Jean-Baptiste. Nous avons peut-être chanté ou récité ces mots un bon millier de fois : « Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous ». Vous avez vu le prêtre élever l’hostie rompue et proclamer : « Voici l’Agneau de Dieu… » le même nombre de fois. L’Agneau, c’est Jésus. Ce n’est pas nouveau ; c’est le genre de chose sur lequel nous passons rapidement. Jésus est beaucoup de choses, après tout : il est Seigneur, Dieu, Sauveur, Messie, Roi, Prêtre, Prophète… Et Agneau. Pourtant, si nous y réfléchissions bien, nous ne passerions pas rapidement sur ce dernier titre. Lisez encore cette liste : Seigneur, Dieu, Sauveur, Messie, Roi, Prêtre, Prophète, et Agneau. L’un de ces termes n’est pas comme les autres. Les sept premiers sont des titres dont nous nous servirions aisément pour nous adresser à un Dieu-homme. Ce sont des titres emplis de dignité, qui impliquent sagesse, puissance et statut social. Mais Agneau ? De nouveau, je vous demande d’abandonner deux mille ans de symboles accumulés. Faisons un instant comme si nous n’avions jamais chanté l’ « Agneau de Dieu». Ce titre, dès lors, semble presque drôle tant il est inapproprié. D’habitude, les agneaux ne comptent pas parmi les animaux les plus admirés. Ils ne sont pas vraiment forts, intelligents, rapides, ni beaux. Il y a d’autres animaux qui peuvent sembler plus dignes. Nous pouvons facilement imaginer Jésus, par exemple, comme le Lion de Juda (Ap 5, 5). Les lions sont royaux, ils sont forts et agiles ; personne n’embête le roi des animaux. Mais le Lion de Juda fait juste une brève apparition dans l’Apocalypse, tandis que l’Agneau domine, en apparaissant pas moins de vingt-huit fois. Il nous faut savoir ce qu’est l’Agneau, et pourquoi nous l’appelons « l’Agneau ». Pour le savoir, nous devons remonter le temps, presque jusqu’au tout début.

Pour l’Israël des temps anciens, l’agneau était identifié au sacrifice et le sacrifice est l’une des plus anciennes formes de culte. Dès la deuxième génération décrite dans la Genèse, nous trouvons dans l’histoire de Caïn et d’Abel le premier récit d’un sacrifice d’offrande. « Il advint que Caïn présenta des produits du sol en offrande au Seigneur, et qu’Abel, de son côté, offrit des premiers-nés de son troupeau, et même de leur graisse » (Gn 4, 3-4). Plus tard, nous trouvons les mêmes offrandes d’holocauste avec Noé (Gn 8, 20-21), Abraham (Gn 15, 8-10 ; 22, 13), Jacob (Gn 46, 1), et d’autres.
Le sacrifice demandé à Abraham est particulièrement impressionnant. En Genèse 22, Dieu dit à Abraham : « Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t’en au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur une montagne que je t’indiquerai ». La tradition d’Israël  identifie le mont Moriah avec le site du futur Temple de Jérusalem. Abraham se rendit en ce lieu avec Isaac, qui portait sur son dos le bois du sacrifice (Gn 22, 6). Quand Isaac demanda où était la victime, Abraham répondit : « C’est Dieu qui pourvoira lui-même à l’agneau pour l’holocauste, mon fils » . A la fin, l’ange du Seigneur empêcha bien la main d’Abraham d’immoler son fils et fournit un bélier pour le sacrifice. Les chrétiens virent plus tard dans l’histoire d’Abraham et d’Isaac une profonde allégorie du sacrifice de Jésus sur la Croix. Les ressemblances sont nombreuses. Tout d’abord, Jésus, comme Isaac, était le fils unique et bien-aimé d’un père fidèle. Et puis Jésus, comme Isaac, se chargea du bois de son propre sacrifice en gravissant la colline de Jérusalem où tout serait accompli. En fait, l’endroit où Jésus est mort, le Calvaire, est l’une des petites collines autour du mont Moriah. De plus, la toute première ligne du Nouveau Testament identifie Jésus à Isaac en tant que «fils d’Abraham»(Mt 1, 1).
Mais le tournant dans l’histoire d’Israël fut le sacrifice de la Pâque, qui précipita la fuite des Israélites hors d’Égypte. C’est pour la Pâque que Dieu demanda à chaque famille israélite de prendre un agneau sans défaut et sans os brisé, de le tuer et de répandre le sang sur les linteaux de la porte. Cette même nuit, les Israélites devaient manger l’agneau. S’ils le faisaient, leurs premiers-nés seraient épargnés. S’ils ne le faisaient pas, leurs premiers-nés mourraient dans la nuit, avec les premiers-nés de leurs troupeaux (Ex 12, 1-23). L’agneau du sacrifice mourait en rançon, à la place du premier-né de la maison. La Pâque était donc un acte de rédemption, de « rachat ».

A la fondation du temple de Jérusalem aux environs de 960 avant Jésus Christ, Israël offrait ses sacrifices quotidiens au Dieu Tout-Puissant dans un cadre majestueux. Chaque jour, les prêtres sacrifiaient deux agneaux, un le matin et un le soir, pour expier les péchés du peuple. Le grand jour du sacrifice demeurait la fête de la Pâque, quand près de deux millions et demi de pèlerins se rassemblaient à Jérusalem, venant des coins les plus reculés du monde connu. L’historien juif du premier siècle, Flavius Josèphe, rapporte que lors de la Pâque de l’an 70 après Jésus Christ, quelques mois seulement avant la destruction du Temple par les Romains, et quelque quarante ans après l’ascension de Jésus, les prêtres offrirent plus d’un quart de million d’agneaux sur l’autel du Temple, 256.500 pour être exact.
Dans la vie de Jésus, la Pâque eut une importance plus qu’ordinaire, elle était le centre de sa mission, un moment déterminant. Jésus est l’Agneau. Quand Jésus s’est tenu devant Pilate, Jean note que « c’était la préparation de la Pâque ; c’était vers la sixième heure » (Jn 19, 14). Jean savait qu’à la sixième heure, les prêtres commençaient à immoler les agneaux pour la Pâque. Et c’est précisément le moment du sacrifice de l’Agneau de Dieu, le sacrifice de Jésus. Ensuite, Jean dit qu’aucun des os de Jésus n’a été brisé sur la Croix, « afin que l’Écriture fût accomplie » (Jn 19, 36). Où trouvons-nous cela dans les Écritures ? En Exode 12, 46, il est stipulé qu’aucun des os de l’agneau du sacrifice ne doit être brisé. Nous voyons donc que l’Agneau de Dieu, comme l’agneau de la Pâque, est une offrande digne, un accomplissement parfait. Dans le même passage, Jean rapporte que ceux qui regardaient donnèrent à Jésus du vinaigre avec une éponge fixée à une branche d’hysope (Jn 19, 29 ; Ex 12, 22). L’hysope était la branche prescrite par la Loi pour répandre le sang de l’agneau pendant la Pâque. Ainsi, cette simple action marquait l’accomplissement de la rédemption nouvelle et parfaite. Et Jésus s’écria : « C’est achevé ». Enfin, en parlant du vêtement de Jésus au moment de la crucifixion, Jean utilise le terme exact qui décrit les vêtements que le Grand Prêtre portait quand il offrait des sacrifices comme celui de l’agneau pascal.

Que pouvons-nous conclure de tout ceci ? Jean nous fait bien comprendre que dans ce sacrifice pascal nouveau et définitif, Jésus est en même temps le prêtre et la victime. C’est également confirmé pendant la dernière Cène, où Jésus utilise clairement le langage sacerdotal du sacrifice et des libations, même en se décrivant lui-même comme la victime. «Ceci est mon corps livré pour vous… Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, versé pour vous » (Lc 22, 19-20).
Le sacrifice de Jésus allait accomplir ce que tout le sang de milliers de moutons, de taureaux et de chèvres ne pourrait jamais faire. « En effet, du sang de taureaux et de boucs est impuissant à enlever des péchés », déclare saint Paul (He 10, 4). Même le sang d’un quart de million d’agneaux ne pourrait pas sauver le peuple d’Israël, encore moins le monde. Pour expier les péchés commis contre un Dieu qui est toute bonté, infini et éternel, l’humanité avait besoin d’un sacrifice parfait : un sacrifice aussi bon, parfait et infini que Dieu lui-même. Et il n’y avait que Jésus qui pouvait « abolir le péché par son sacrifice » (He 9, 26).
« Voici l’Agneau de Dieu !» (Jn 1, 36.) Pourquoi donc Jésus devait-il être un agneau, et non un étalon, un tigre ou un taureau ? Pourquoi l’Apocalypse décrit-elle Jésus comme un «Agneau debout, comme immolé » (Ap 5, 6) ? Pourquoi la messe l’acclame-t-elle comme «l’Agneau de Dieu » ? Parce qu’il n’y a que le sacrifice de Jésus, qui s’est offert comme un agneau, qui effectivement nous sauve de nos péchés.

Mais quel est le sens de tout ceci pour nous aujourd’hui ? Comment devrions-nous célébrer notre Pâque ? Saint Paul nous met sur la voie : « Notre Pâque, le Christ, a été immolé » (1 Co 5, 7-8). Notre Agneau pascal c’est Jésus-Eucharistie. Notre sacrifice, c’est la messe (1 Co 10, 15-21 ; 11, 23-32). A la lumière du Nouveau Testament nous comprenons que les anciens sacrifices du peuple d’Israël trouvent leur sens en tant que préparation pour l’unique sacrifice de Jésus Christ que nous offrons, avec Jésus, à la messe.

A la lumière de ce qui précède, nous voyons avec une clarté nouvelle les prières de la messe. «Dieu de gloire et de majesté, cette offrande prélevée sur les biens que tu nous donnes, le sacrifice pur et saint, (…) et comme il t’a plu d’accueillir les présents d’Abel le Juste, le sacrifice de notre Père Abraham, et celui que t’offrit Melchisédech ton grand prêtre, en signe du sacrifice parfait, regarde cette offrande avec amour et, dans ta bienveillance, accepte-la. Nous t’en supplions, Dieu tout- puissant, qu’elle soit portée par ton ange en présence de ta gloire, sur ton autel céleste » (Prière eucharistique I).
Il ne suffit pas que Jésus ait donné son sang et soit mort pour nous. Désormais, nous avons un rôle à jouer. Si nous voulons, mes chers frères et sœurs, établir une alliance avec Dieu, sceller notre alliance avec Dieu, renouveler notre alliance avec Dieu, il faut que nous mangions l’Agneau, l’agneau pascal qui se cache dans la blanche hostie : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53).

Le besoin premier qu’a l’homme de rendre un culte à Dieu s’est toujours exprimé par le sacrifice : un culte qui est en même temps louange, expiation, don de soi, alliance et action de grâce (en grec, Eucharistie). Les différentes formes de sacrifice ont un point commun positif : la vie est donnée pour être transformée et partagée. Ainsi, quand Jésus parlait de sa vie comme d’un sacrifice, il a libéré le flot d’un courant très profond dans l’âme de ses apôtres : «Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Le sacrifice est un besoin du cœur humain : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; heureux les invités aux noces de l’Agneau !».

Ainsi soit-il.

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Publié le 19 janvier 2020