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Année 2020-Homélie pour la fête de l’Assomption (JGA).

 

«Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la vie céleste » . C’est par ces mots que, le 1er novembre 1950, Pie XII proclamait le dogme de l’Assomption par la constitution apostolique Munificentissimus Deus.
Sources:
– http://croire.la-croix.com.
– Benoit XVI, 15 août 2005 et 15 août 2012.


Nous fêtons Notre Dame, nous célébrons la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie en corps et en âme au Ciel. Cette solennité de Marie est une grande joie pour elle même, qui habite déjà dans le Bonheur Éternel, ou elle a rejoint son Fils Jésus. Ensuite c’est une fête et une grande joie pour le Ciel et tous les bienheureux qui y demeurent, ils se réjouissent de la présence, de la grâce et de la gloire de la Mère de Dieu, de la Reine de toute la Création. Mais aussi, l’Assomption de Marie au Ciel doit être un motif d’une immense allégresse et une profonde confiance pour nous tous, ses enfants qui restons encore sur la terre : notre Mère est déjà dans la gloire, elle est victorieuse, elle règne pour toujours et elle est là-haut pour nous aussi, comme notre avocate, médiatrice de toute grâce, en accomplissant son rôle de Mère et d’ intercesseur devant Dieu.

Saint Bernard s’exprimait ainsi :« La Vierge glorieuse, montant aujourd’hui au ciel, a considérablement accru le bonheur des esprits qui l’habitent.  Aujourd’hui, notre terre a adressé au ciel un cadeau de grand prix, afin de sceller par cet échange une heureuse alliance entre le monde humain et le monde divin, la terre et le ciel, l’ici-bas et l’altitude. Le meilleur fruit de la terre est monté jusqu’aux lieux d’où descendent les dons et les grâces. Etablie dans les hauteurs, la Vierge bienheureuse à son tour dispensera des présents aux humains ; elle en a la puissance et la volonté, car elle est la Reine des cieux, elle est compatissante».

Pourquoi Marie est-elle glorifiée par son assomption au ciel? Marie dans le Magnificat nous dévoile le motif : « il s’est penché sur son humble servante… il élève les humbles» . Le Magnificat est une véritable icône de Marie, dans laquelle nous pouvons la voir exactement telle qu’elle est. Elle s’est humiliée et Dieu l’a exaltée.

Dans l’Assomption, nous voyons qu’en Dieu, il y a de la place pour l’homme. Mais il y a encore un autre aspect: non seulement il y a en Dieu, de la place pour l’homme, mais dans l’homme, il y a de la place pour Dieu. « Magnificat« : mon âme « magnifie » le Seigneur, c’est-à-dire « proclame la grandeur » du Seigneur. Marie désire que Dieu soit grand dans le monde, soit grand dans sa vie, soit présent parmi nous tous. Elle n’a pas peur que Dieu puisse être un « concurrent » dans notre vie, qu’il puisse ôter quelque chose de notre liberté. Elle sait que si Dieu est grand, nous aussi, nous sommes grands.
Notre vie n’est pas opprimée, mais est élevée et élargie.  L’homme moderne pense devoir mettre Dieu de côté pour avoir de la place pour lui-même : « Ce Dieu ne nous laisse pas notre liberté, il rend étroit l’espace de notre vie avec tous ses commandements. Dieu doit donc disparaître; nous voulons être autonomes, indépendants. Sans ce Dieu, nous serons nous-mêmes des dieux, et nous ferons ce que nous voulons ». Le résultat de cette rébellion contre Dieu, de cette révolte contre ses commandements c’est la destruction de l’homme.
Nous ne parlons pas d’abstractions, en France la semaine dernière les conditions d’une Interruption Médicale de grossesse ont été élargies au critère de « détresse psychosociale ». Ainsi les avortements seront rendus possibles jusqu’au terme de la grossesse. La suppression toujours plus importante des enfants à naître est une épouvantable tragédie et cette nouvelle atteinte à la vie doit être dénoncée avec la plus grande force. Là où Dieu disparaît, l’homme ne devient pas plus grand; il perd au contraire sa dignité divine, il perd la splendeur de Dieu sur son visage.

C’est précisément ce que l’expérience de notre époque a confirmé. L’homme abandonne Dieu et trouve en échange la mort, la violence, la destruction. Ce n’est que si Dieu est grand que l’homme est également grand. Avec Marie, nous devons commencer à comprendre cela. Nous ne devons pas nous éloigner de Dieu, mais rendre Dieu présent; faire en sorte qu’Il soit grand dans notre vie; ainsi, nous aussi, nous devenons divins; toute la splendeur de la dignité divine nous appartient alors. Appliquons cela à notre vie. Il est important que Dieu soit grand parmi nous, dans la vie publique et dans la vie privée. Cela veut dire laisser chaque jour un espace à Dieu dans notre vie, en commençant le matin par la prière, puis en réservant du temps à Dieu, en consacrant le dimanche à Dieu.

«La fête de l’Assomption – disait le Pape Benoit XVI – est un jour de joie. Dieu a vaincu. L’amour a vaincu. La vie a vaincu. On a vu que l’amour est plus fort que la mort. Que Dieu possède la véritable force et que sa force est bonté et amour .
Marie a été élevée au ciel corps et âme: même pour le corps, il y a une place en Dieu. Le ciel n’est plus pour nous un domaine très éloigné et inconnu. Dans le ciel, nous avons une mère. C’est la Mère de Dieu, la Mère du Fils de Dieu, c’est notre Mère. Lui-même l’a dit. Il en a fait notre Mère, lorsqu’il a dit au disciple et à nous tous: « Voici ta Mère! ». Dans le ciel, nous avons une Mère. Le ciel s’est ouvert, le ciel a un cœur».

Rendons grâce au Seigneur, en ce jour de fête, pour le don de la Mère et prions Marie, afin qu’elle nous aide à trouver le bon chemin chaque jour. Amen.

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