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Année 2020-Homélie pour la fête de la présentation du Seigneur au Temple (JA).

Si nous sommes dociles à l’Esprit Saint, alors, comme Siméon, nous nous trouverons au bon moment et au bon endroit pour rencontrer le Seigneur. En revanche, si nous ne sommes pas dociles à ses inspirations, si notre vie n’est pas guidée par lui, mais par l’esprit du monde et les désirs de notre chair, nous perdrons les occasions de rencontres avec le Seigneur et ainsi le vrai bonheur de notre âme.

 


 

Nous célébrons, en ce dimanche, la Présentation du Seigneur, fête d’une grande signification. Elle est la fête de l’offrande, la fête de la lumière, et la fête de la rencontre.

Elle est d’abord la fête de l’offrande car en ce jour, Jésus est présenté au Temple, il est offert pour le service divin. La loi de Moïse rappelle en effet que : « Tout premier-né parmi les enfants d’Israël, aussi bien des hommes que des animaux appartient au Seigneur » (Ex 13,2.12). Il doit donc être consacré à Dieu. Pour cela, Jésus est emmené par Joseph et Marie jusqu’au Temple de Jérusalem pour être offert au Père, pour être placé au service du Père pour notre salut.
L’enfant est présenté au Seigneur « selon ce qui est écrit dans la Loi ». Marie et Joseph ont présenté l’enfant « pour accomplir les rites de la Loi ».
La seconde lecture, extraite de la Lettre aux Hébreux, affirme que Jésus devait « donc devenir en tout semblable à ses frères, pour être, dans leurs relations avec Dieu, un grand prêtre miséricordieux et digne de confiance ».
Au moment de l’épisode de la Présentation, nous voyons Jésus se soumettant à la loi afin d’être semblable à ses frères en toutes choses. Cette ressemblance deviendra par la suite encore plus parfaite, lorsqu’il acceptera toutes les souffrances humaines.
En s’offrant à Dieu, Jésus se met à sa disposition pour vaincre la mort, spécialement celle qui vient du péché. Le texte dit que « par sa mort, il a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort ».

Jésus devient ainsi la lumière du monde. Dans l’Evangile, Siméon proclame qu’il est «lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël ton peuple ». La lumière et l’offrande sont placées dans un rapport très étroit. Jésus est la lumière du monde car il s’est offert, car il a aimé avec une extrême générosité jusqu’à s’offrir dans la mort par pur amour du Père et de ses frères. C’est pourquoi il est devenu la lumière des nations.
Siméon évoque ensuite le mystère pascal de Jésus qui « provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division ». Il prédit à Marie : « Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée ».
La fête de la Présentation du Seigneur est une anticipation et une annonce du mystère de la Pâques de Jésus. Il sera offert en sacrifice pour le salut du monde. Il sera offert pour affronter la mort, le mal, le péché, et pour les vaincre selon le dessein du Père.
Il accomplira tout cela par pur amour. L’Evangile selon saint Jean dit : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1). Jésus affirme vouloir affronter la mort sur la croix afin que le monde sache qu’il aime le Père (cf. Jn 10,17).
L’offrande est donc un mystère d’amour, et pour cela aussi un mystère de lumière. Sur le Calvaire, cette lumière sera placée en évidence sur le chandelier pour illuminer le monde entier. Jésus sera élevé sur la croix afin d’attirer à lui les regards de tous les hommes et d’illuminer le monde de la puissante lumière de son immense amour. La lumière et l’offrande sont deux réalités étroitement unies.

La Présentation est aussi la fête de la rencontre.  Car le geste d’offrande de Joseph et de Marie au Seigneur dans le Temple a été l’occasion d’une double rencontre particulièrement significative. Siméon et Anne, ont la grâce de rencontrer Jésus à ce moment précis de son offrande.
Siméon était un homme docile à l’Esprit Saint et : « L’Esprit lui avait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur ». Il est beau de penser à cet homme âgé qui attend la venue du Messie avec un aussi grand désir.
Sa fidélité et sa docilité à l’Esprit font que Siméon est conduit au Temple au bon moment. Il peut alors dire à Dieu : « Maintenant, ô Maitre, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix, selon ta parole ». Siméon est prêt à mourir, à laisser ce monde car il a rencontré le Sauveur .
Il est aussi donné à une femme, la prophétesse Anne, de rencontrer le Seigneur. Elle est très âgée et veuve depuis longtemps.  Elle a vécu une longue attente dans la fidélité à la prière. L’Evangile rapporte qu’« elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière ».
Cette longue attente trouve son heureux dénouement dans la rencontre avec l’enfant Jésus. La prophétesse Anne parle alors de « l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem ».
Cette fête doit faire naitre dans notre cœur un grand désir de rencontrer Jésus. Le Seigneur nous incite à des rencontres toujours plus profondes, plus belles afin que notre vie soit en perpétuel progrès dans l’union avec lui.
Nous rencontrons le Seigneur dans la liturgie qui nous fait parcourir toutes les étapes de la vie de Jésus. Nous le rencontrons dans les sacrements : dans le baptême, pour faire de nous des fils de Dieu ; dans la confession qui nous purifie et nous rend dignes d’être offerts avec lui, comme l’affirme la première lecture de la messe de ce jour. Mais, par-dessus tout, Jésus vient à notre rencontre dans l’eucharistie par laquelle il vient en nous, afin de transformer en lui. Il dit dans l’Évangile selon saint Jean : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure moi, et moi je demeure en lui » (Jn 6,56).
Si nous sommes dociles à l’Esprit Saint, alors, comme Siméon, nous nous trouverons au bon moment et au bon endroit pour rencontrer le Seigneur. En revanche, si nous ne sommes pas dociles à ses inspirations, si notre vie n’est pas guidée par lui, mais par l’esprit du monde et les désirs de notre chair, nous perdrons les occasions de rencontres avec le Seigneur et ainsi le vrai bonheur de notre âme.

Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de le rencontrer, la grâce [de nous offrir avec lui] afin de devenir, comme lui et par lui, lumière du monde.
Saint Paul appelle les chrétiens les « fils de la lumière », « les fils du jour » (1 Th 5,4- 5). De la même manière, Jésus avait dit à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5,14).
Aujourd’hui l’Église a la coutume si belle de nous faire porter des cierges, symbole de ce qui doit être notre vie unie et offerte avec Jésus : « lumière du monde ». Soyons donc ardents par notre dévotion et rayonnants par nos œuvres.

Et que notre Dame intercède pour nous.
Ainsi soit-il.

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