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Année 2019- Homélie pour le 28ème dimanche du temps ordinaire. L’Eucharistie-Action de grâce (EA).

                                                              Nous ne pouvons pas avoir une véritable relation personnelle avec Dieu sans lui rendre grâce. Ce point est fondamental pour notre vie de foi, c’est à dire, notre vie quotidienne. Le chrétien doit être une personne qui rend continuellement grâce à Dieu car il reçoit continuellement ses grâces.


L’Eucharistie est célébrée chaque jour. Le terme “ eucharistie ” vient du grec et signifie action de grâces. Aujourd’hui encore, en Grèce, pour dire merci on dit “eucharisto”.

L’Eglise a toujours été consciente de l’importance de l’action de grâces c’est pourquoi elle a appelé sa plus importante célébration “ Eucharistie ” car Jésus, lors de la dernière Cène, a commencé par rendre grâce à Dieu. Avant de rompre le pain et d’offrir le calice, il a rendu grâce, il a béni Dieu pour sa bonté et s’est ouvert, dans l’action de grâce, à l’amour qui vient de Dieu et qui veut transformer le monde.
Nous nous réunissons dans une église pour rendre grâce. Peut-être ne pensons-nous pas assez au fait que la messe est, avant tout, un sacrifice d’action de grâces.

Dans l’Evangile de ce jour il est justement question d’action de grâces. Jésus nous fait remarquer que le fait de rendre grâce est très important, qu’il est de l’ordre du devoir.
Alors qu’il entre dans un village, des lépreux viennent à sa rencontre et s’arrêtent à bonne distance.
Les lépreux sont impurs et n’ont pas le droit d’entrer dans un village ni de s’approcher de qui que ce soit. Ils doivent rester à distance. Leur sort est véritablement misérable. Ils savent qu’ils seront toujours discriminés et tenus à distance. Lorsqu’ils viennent à s’approcher d’une personne qui n’est pas malade, l’Ancien Testament leur prescrit de crier : Impur ! Impur ! (Lv 13, 45).
Ces dix lépreux ont su que Jésus doit entrer dans ce village et ils vont à sa rencontre. Ils s’arrêtent assez loin de lui et crient : «  Jésus Maître, prends pitié de nous ».
Jésus leur dit simplement : « Allez vous montrer aux prêtres ».
Les lépreux devaient se présenter aux prêtres mais seulement après leur guérison. Les prêtres n’avaient pas pour fonction de les guérir mais de s’assurer que leur guérison était bien intervenue. Ce rôle revenait aux prêtres car ces éléments concernaient la pureté.
Les lépreux ne pouvaient pas participer au culte en raison de leur impureté mais après leur guérison ils y étaient, à nouveau, admis et c’est pour cette raison que devait s’exercer le contrôle des prêtres.
Lorsque Jésus invite les lépreux à se présenter aux prêtres, il leur dit au fond : « vous serez guéris en chemin et vous pourrez alors vous présenter aux prêtres  ». Et c’est effectivement ce qui advient puisqu’ils sont guéris, le texte grec dit : ils sont purifiés.
Ce miracle est véritablement merveilleux car il change totalement la vie de ces lépreux qui pourront enfin agir normalement et avoir des contacts avec les autres, avoir une vie belle et heureuse. Les lépreux ont obtenu ce grand miracle de Jésus. Que doivent-ils faire alors ? L’un d’entre eux se pose cette question.

L’Evangile dit : « L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce  ».
Jésus observe alors : « Est-ce que tous les dix n’ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu : il n’y a que cet étranger ! ». Il est attristé parce que les neuf autres ne sont pas venus le remercier. Il remarque que le miracle qu’il a accompli n’a pas eu le résultat qu’il devait avoir, car Jésus vit pour la gloire du Père et il accomplit ses miracles pour glorifier le Père. Notre Seigneur se trouve en face de notre ingratitude. Il constate que ces neuf lépreux n’ont pas rendu gloire au Père.
Il dit au samaritain reconnaissant : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé  ». Et celui-ci est le seul à entendre ces paroles, les plus réconfortantes, de la bouche même de Jésus.
Nous ne pouvons pas avoir une véritable relation personnelle avec Dieu sans lui rendre grâce. Ce point est absolument fondamental pour notre vie de foi, c’est à dire, notre vie quotidienne. Le chrétien doit être une personne qui rend continuellement grâce à Dieu car il reçoit continuellement ses grâces. Il ne bénéficie pas toujours de grâces exceptionnelles mais d’une multitude de petites grâces qui rendent sa vie plus belle.
Saint Paul dit au Thessaloniciens peu après leur conversion : « Rendez grâce en toutes circonstances : c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus ». (1 Th 5, 18)
En toutes circonstances et donc aussi dans les difficultés ! En effet, la grâce de Dieu nous est donnée tout au long de notre vie même et surtout au milieu des épreuves. Et bien souvent les grâces qui nous sont alors accordées (à travers ces croix, ces moments difficiles) sont plus précieuses que celles que nous recevons dans des circonstances plus joyeuses, humainement parlant.

En ouvrant nos yeux et notre cœur nous pouvons nous apercevoir de ce que le Seigneur vient à notre rencontre dans les circonstances douloureuses et nous offre un soutien très précieux qui manifeste sa délicatesse. Lorsque nous nous trouvons dans des difficultés, la Providence du Seigneur se manifeste dans de petits signes que nous devons découvrir.
Combien de personnes se sont rapprochées de Dieu à cause et grâce à ces moments très durs et difficiles… Notre bon Dieu, comme nous l’apprend saint Augustin, est le seul qui peut sortir le bien du mal et c’est pour cela qu’Il le permet.

Saint Paul reprend cette même perspective dans la seconde lecture. Il affirme que pour vivre avec le Christ il est nécessaire de mourir avec lui. Il est nécessaire, pour obtenir le salut qui est en Jésus-Christ et la gloire éternelle, de passer à travers des difficultés et des souffrances.
Saint Paul affirme : « Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons ». Face aux difficultés nous ne devons pas nous laisser aller à la tristesse mais nous devons ouvrir les yeux et comprendre que Dieu ne nous abandonne pas, ce n’est pas possible… Il est Père, il est infiniment Bon. Il nous faut de la confiance, et sans limite, comme sans limite est la Bonté et la Puissance de Dieu.
Saint Pierre ne dit pas autre chose : « Mais, puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera  ». (1 P 4, 13)

Evidement tout cela n’est possible que par la foi, et une foi grande et vivante. Demandons de tout notre cœur à Dieu d’augmenter en nous la foi, afin de lui faire pleinement confiance et de lui être toujours reconnaissants. La Foi et la gratitude vont de pair.
L’enseignement que nous offrent les lectures de ce dimanche est très important car il nous rappelle que nous devons fonder notre vie sur un amour reconnaissant envers Dieu qui nous a appelés à l’existence, nous a donné la grâce du baptême et nourris de sa Parole et sa propre vie.
Et c’est, justement, là, dans la messe, en participant à l’Eucharistie (action de grâces), que nous pouvons le faire de la meilleure façon. Pendant la consécration nous pouvons nous unir à Jésus qui s’offre Lui-même au Père pour notre salut : et là, nous abandonner totalement à Lui et le remercier du fond de notre âme.

Que la Très Sainte Vierge Marie, Notre Dame du magnificat (le chant d’action de grâce par excellence ) nous accorde la grâce de vivre toujours dans la confiance et la gratitude.

Ainsi soit-il.






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