O Jésus, donnez-moi de pénétrer les secrets cachés dans Votre Cœur divin!
Je mettrai la paix dans leur famille… Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à l’heure de la mort. Les pécheurs trouveront dans Mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde. Les âmes tièdes deviendront ferventes… Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection.
Après avoir fixé nos regards sur l’Eucharistie, qui couronne tous les dons de l’amour de Jésus pour les hommes, l’Eglise nous invite à considérer directement l’amour du Cœur de Jésus, source et cause de tous les dons.
On peut affirmer que la fête du Sacré-Cœur de Jésus est celle de Son amour pour nous. « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes », a dit Jésus à sainte Marguerite-Marie ; « voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes », nous répète aujourd’hui l’Eglise, en nous montrant que c’est justement «dans le Cœur du Christ, blessé par nos péchés, que Dieu a daigné nous prodiguer les trésors infinis de Son amour » (cf. collecte). S’inspirant de cette pensée, la liturgie du jour passe en revue les bienfaits immenses que nous devons à l’amour du Christ et élève une hymne de louange à cet amour.
« Cogitationes Cordis ejus », chante l’introït de la Messe : « Les pensées de Son Cœur – du Cœur de Jésus – subsistent de génération en génération pour délivrer les âmes de la mort et les nourrir au temps de la famine ». Le Cœur de Jésus est toujours en quête d’âmes à sauver, à affranchir du péché, à laver avec Son Sang, à nourrir de Son Corps. Le Cœur de Jésus est toujours vivant dans l’Eucharistie pour rassasier la faim de tous ceux qui soupirent vers Lui, pour accueillir et consoler tous ceux qui, déçus par les amertumes de la vie, se réfugient en Lui, y cherchant paix et réconfort.
Jésus Lui-même nous soutient dans le dur chemin : « Prenez sur vous mon joug et apprenez de Moi que Je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes » (alléluia). S’il est impossible d’éliminer de la vie toute douleur, il est cependant possible à celui qui vit pour Jésus, de souffrir en paix et de trouver dans Son Cœur le repos des fatigues de l’âme.
L’Evangile et l’épître nous montrent encore plus directement le Cœur de Jésus.
L’Evangile nous fait voir Son Cœur mis à nu par le fer de la lance ; « un des soldats Lui ouvrit le côté avec une lance », et saint Augustin commente : « L’Evangéliste a dit ‘il ouvrit’, pour nous montrer que là s’ouvrit, en quelque sorte, la porte de la vie par où s’écoulèrent les sacrements ».
Du Cœur transpercé du Christ – symbole de l’amour qui L’a immolé pour nous sur la Croix – ont jailli les sacrements, figurés par l’eau et le Sang sortis de la blessure, et c’est précisément au moyen de ces sacrements que nous recevons la vie de la grâce.
Il est bien juste de dire que le Cœur de Jésus a été ouvert pour nous introduire dans la vie. Jésus a dit un jour : « Etroite est la porte qui conduit à la vie » (Matth. VII, 14), mais si nous entendons par cette porte la blessure de Son Cœur, nous pouvons dire que ne pouvait être ouverte porte plus accueillante.
Dans sa très belle épître, saint Paul nous invite à entrer plus avant dans le Cœur de Jésus pour contempler « Ses incommensurables richesses » et pénétrer « dans le mystère caché en Dieu ». Ce mystère est celui de l’amour infini de Dieu, qui nous a devancés de toute éternité et nous a été révélé par le Verbe fait chair; c’est le mystère de cet amour qui a voulu nous racheter et nous sanctifier dans le Christ « en qui nous avons libre accès auprès de Dieu ».
Jésus Se présente encore une fois comme la porte qui conduit au salut : « Je suis la porte. Celui qui entrera par moi sera sauvé » (Jean X). Cette porte est Son Cœur qui, blessé pour nous, nous a introduits dans la vie.
L’amour seul peut nous faire pénétrer ce mystère d’amour infini ; mais un amour quelconque n’y suffit pas ; il est nécessaire, comme dit saint Paul, d’être « enracinés et fondés dans la charité ». Ainsi seulement, nous pourrons « connaître l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance, de manière à être remplis de toute la plénitude de Dieu ».
«Je mettrai la paix dans leur famille… Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à l’heure de la mort. Les pécheurs trouveront dans Mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde. Les âmes tièdes deviendront ferventes… Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection» (Promesses du Sacré-Cœur de Jésus).
Un moderne « bon larron ». « Le jour même de sa sortie de prison, un jeune New-Yorkais, pris dans une rixe, tombe blessé à mort. Sa mère, fervente Irlandaise, est bientôt à son chevet. Sa suprême angoisse, c’est l’âme de son pauvre Joseph : « Tu es bien mal, mon enfant, songe donc à sauver ton âme ! » Nulle autre réponse qu’une bordée d’injures et d’imprécations. Et, de sa main valide, il tente de lui lancer les objets à sa portée. Alors elle se dit : « Seuls les Cœurs de Jésus et Marie pourront triompher de ce malheureux monstre ». Et la voilà qui attache au pied du grabat l’image du Sacré-Cœur. Puis elle court à la messe durant laquelle elle redit mille fois : « Seigneur, dans Votre Royaume, souvenez-Vous de mon fils !» Elle regagne la couche du mourant. Oh ! ce n’est plus lui: un regard clair, un visage calme, souriant, éclairé… « Maman ! » fait-il « Maman ! voyez-vous, le Sacré-Cœur m’est apparu et m’a dit: Aujourd’hui, tu seras avec Moi en paradis ». L’heureuse femme, toute bouleversée, comprend tellement bien cependant. Elle lui demande aussitôt : « Dis, mon Joseph, tu veux un prêtre ? » – « Oui ! oui et tout de suite ! » Le prêtre l’écoute, remué jusqu’aux larmes. Sortant pour aller chercher le Saint Viatique, il dit à la mère : «Non, jamais je n’ai entendu pareille confession… Il était vraiment en extase ». Père et fils ne se rencontraient guère sans se disputer, voire sans se battre. Comme le père rentrait, la mère s’empresse de lui annoncer la conversion du terrible Joseph. Mais le père est déjà tout retourné. Ces yeux qui brillent, cette voix si douce, cette étonnante tranquillité : tout le ravit. Et surtout ces trois mots du nouveau bon larron : « Le Sacré-Cœur est venu. Il m’a dit : Aujourd’hui, tu seras avec Moi en paradis. Priez-Le, mon père, et Il vous sauvera aussi ». Joseph mourut en prédestiné et son père devint un chrétien modèle. Et lorsqu’on félicitait la mère au sujet de ces merveilles, elle répondait, presque surprise : « Tout cela est bien simple : le Sacré-Cœur ne l’a-t-Il pas promis ? »
«Vous que J’appelle Mes amis, vous que J’ai choisis et que j’appelle au partage éternel de Ma béatitude, regardez la blessure de Mon Cœur qui saigne en voyant ces innombrables âmes perdues… Ils M’excluent de leurs vies, de leurs familles, de leurs entreprises, de leurs projets, de leurs buts, de leur avenir, de leurs sociétés et de leurs Etats. Vous que J’appelle Mes amis, vous que J’ai choisis… Si vous comprenez Mon Cœur et son amour, si vous comprenez la souffrance que J’éprouve à l’évocation de ceux qui ont refusé, refusent ou refuseront le salut que Je leur ai mérité, vous comprendrez aussi, vous Mes amis, vous Mes choisis, combien Je place de confiance en vous pour qu’à Ma suite vous œuvriez au salut de vos proches en travaillant à les prédisposer aux grâces que Je leur présente inlassablement…»