Nuit de la Nativité du Seigneur.
« Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». Ce nouveau-né est Dieu, ce nouveau-né est le fils de Marie.
Dans l’univers Marie est la seule à pouvoir dire en s’adressant à Jésus ce que le Père céleste lui dit : «Tu es mon fils ; moi je t’ai engendré !» (cf. Ps 2, 7 ; He A, 5). Saint Ignace d’Antioche reconnaît en toute simplicité, sans presque mesurer la dimension qu’il donne à une créature, que Jésus est «de Dieu et de Marie ». Comme lorsque nous disons d’un homme qu’il est le fils d’untel et d’unetelle. Dante Alighieri a résumé le double paradoxe de Marie, qui est à la fois » vierge et mère » et » mère et fille « , en un seul vers: « vierge Mère, fille de ton Fils !« . Le titre « Mère de Dieu » suffit à lui seul à fonder la grandeur de Marie et à justifier honneur qui lui est attribué.
Mère de Dieu est un titre éternel, irréversible, parce qu’est irréversible l’incarnation du Verbe. Puisque dans la Jérusalem céleste existe humanité glorifiée du Christ, de celui qui était mort et qui maintenant est vivant (cf. Ap 1, 18), existe aussi celle qui est reconnue et honorée comme sa mère.
Mère n’est pas un titre comme les autres, qui s’ajoute de l’extérieur, sans toucher à l’être même de la personne. La femme devient mère en passant par une série d’expériences qui laissent cette marque à jamais et modifient non seulement la conformation du corps de la femme, mais aussi la conscience qu’elle a d’elle-même.
Lorsqu’elle parle de la maternité divine de Marie, l’Ecriture met constamment en évidence deux éléments ou moments fondamentaux qui correspondent, en outre, à ceux que l’expérience humaine commune considère comme essentiels pour une maternité véritable et pleine: la conception et l’accouchement. «Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils » (Luc 1 : 31). Celui qui est « conçu » en elle vient du Saint-Esprit, et elle « enfantera » un fils (Mt 1, 21). La prophétie d’Isaïe, dans laquelle tout cela avait été annoncé, s’exprimait de la même manière : « Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel » (Is 7, 14).
La maternité physique ou réelle de Marie, avec la relation exceptionnelle et unique qu’elle crée entre Elle et Jésus, et entre Elle et la Trinité tout entière, est et reste, d’un point de vue objectif, le privilège le plus grand et sans précédent, que Dieu a fait à une créature. Mais ce don unique que Dieu fait à Marie trouve son fondement dans l’humble foi de Marie. « Marie, dit saint Augustin, a conçu le Christ par la foi dans son cœur avant de le concevoir physiquement dans son corps ». Nous ne pouvons pas imiter Marie en concevant le Christ dans le corps, cependant, nous pouvons et devons l’imiter en la concevant dans notre cœur, c’est-à-dire on lui offrant l’hommage de notre Foi et de notre Charité.
En cette nuit Sainte, je vous souhaite le grand trésor de Marie, je vous souhaite de devenir comme Elle en l’engendrant dans la Foi, Mère de Jésus. En cette nuit Sainte je vous souhaite Jésus! Je souhaite que Jésus, notre divin Rédempteur, soit tout entier dans votre esprit, dans votre âme et dans votre corps : Jésus tout entier en vous tout entier, en tout votre être et en toute votre vie.
Qu’Il vive et règne totalement en vous, en toutes vos puissances et en toutes vos facultés, en toutes vos pensées et en tous vos sentiments, dans les petites et les grandes choses de vos vies, dans les événements les plus ordinaires et dans les circonstances extraordinaires. Je vous souhaite Jésus! Et je souhaite qu’à travers vous, Il rayonne et conquière les cœurs, les intelligences et les âmes de ceux qui vous approchent. Je vous souhaite Jésus! Et je prie tout spécialement pour chacun de vous: très spécialement ceux qui sont aux prises avec l’épreuve, avec la maladie, avec la souffrance physique, morale ou spirituelle, avec la solitude (et l’on peut être terriblement seul parfois au milieu de ceux que l’on appelle pourtant des proches). Je vous souhaite le Tout Compatissant et Tout Puissant caché dans l’infirmité d’un tout nouveau-né, pour qu’Il vivifie votre foi, pour qu’Il comble votre espérance et qu’Il fasse surabonder votre charité! Je vous souhaite Celui qui, seul, peut remplir dès ici-bas votre cœur d’une consolation et d’une joie que le monde ne connaît pas, et que nul ne vous pourra ravir.
C’est cette joie et cette paix surnaturelles de Noël que je vous souhaite: Bonne, belle, fervente et sainte fête de la Nativité de notre divin Sauveur !