Marie Immaculée, Pleine de Grâce, Panagia.
L’une des plus grandes joies du chrétien est de savoir que l’Immaculée Conception est réellement sa Mère. Jésus sur la Croix nous l’a donnée pour Mère. Peu importe à quel point les choses vont parfois mal pour nous, nous regardons Marie et sommes remplis de la plus grande joie.
La vérité sur le péché originel a été révélée au peuple élu dès le début, dès le premier chapitre de la Genèse. «Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère» (Ps 50,7). Le péché originel est un péché transmis «de génération en génération». L’Eglise enseigne depuis toujours que les enfants doivent être baptisés, afin que « la régénération les purifie de ce qu’ils ont contracté au cours de la génération » (418, Zosime : Denz 223). Elle croit que le péché originel détériore profondément la nature de nos premiers parents. Si la nature humaine se transmet de génération en génération alors ni nos premiers parents, ni ceux qui les suivent, ne peuvent transmettre à leurs enfants une nature saine et pure car elle est malade en eux. Personne ne peut donner ce qu’il n’a pas. Ainsi, le péché originel est «transmis à tous par génération, et non par imitation» (1546, Trento : Denz 1513 ; cf. : 1523 ; 1930, Pie XI, enc. Casti connubii : Denz 3705 ; 1968, Paul VI, Credo du Peuple de Dieu n. 16, corrigeant les thèses du Catéchisme hollandais). Il s’agit d’une doctrine considérée par l’Eglise comme de Foi. Il est quelque chose de grave et profond, puisqu’il affecte la même nature de tous les hommes, puisque « toute la personne d’Adam, par ce délit de prévarication, a été changée pour le pire, selon le corps et l’âme » (Trente, Denz 1511). En fait, le péché et la désobéissance de « un seul » ont fait de nous « tous » pécheurs, et la grâce et l’obéissance de « un seul », Jésus-Christ, nous méritent le salut de Dieu (cf. Rm 5, 12-19). C’est la doctrine de l’Eglise. «Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère» (Ps 50,7).
Seule la Vierge Marie est conçue sans péché originel. Elle est, comme le dit l’ange Gabriel, « la Pleine de grâce » (Lc 1, 28). Elle est la Panagia, la toute-sainte. La Foi de l’Eglise confesse unanimement que la grâce de Dieu a conservée la vie de Marie absolument à l’abri de tout péché: Panagia. Marie est l’Immaculée Conception, la Très Pure, la seule personne humaine conçue à l’abri du péché originel; la seul à ne pas avoir à dire «Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère» (Ps 50,7).Voici ce que déclarait le Bienheureux Pie IX en 1854 : « Nous déclarons, nous prononçons et définissons que la doctrine qui affirme que la Bienheureuse Vierge Marie dès le premier instant de sa conception, par grâce et par privilège spécial de Dieu tout-puissant, en considération des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, fut préservée de toute tache du péché originel, est une doctrine révélée par Dieu, et que, pour cette raison, elle doit être fermement et constamment crue par tous les fidèles » (Denz 2803).
La personne humaine la plus sainte et la plus belle est une femme, elle est la Vierge Marie, la Jeune Fille de Nazareth. Le féminisme mondain antichrétien d’aujourd’hui n’a rien à nous apprendre, à nous les disciples du Christ. Honorer la femme est une prérogative catholique depuis la naissance de l’Eglise. Aucun être humain n’est aussi digne, aussi saint, aussi uni à Dieu, aussi bénéfique que cette femme, Marie, « bénie entre toutes les femmes » et entre tous les êtres humains. Le Sauveur du monde était Jésus, « né d’une femme » (Ga 4,4). Et Marie est la Reine de toute la création.
La plus belle « personne » humaine est Marie, elle est femme, parce qu’elle est « l’image parfaite de Dieu », beauté infinie: pleine de grâce – Panagia – Immaculée. Jésus aussi, et bien plus encore, est « l’image du Dieu invisible » (Col 1, 15), « la splendeur de sa gloire et l’image de sa substance » (Hé 1, 3): mais sa Personne est divine et éternelle. Marie, en revanche, étant une personne humaine, est l’image parfaite de Dieu: spéculum justitiæ. C’est pourquoi l’Eglise, en la contemplant, confesse pleine de joie : Tota pulchra est Maria et macula originalis non est in te. On ne peut en dire autant d’aucun autre être humain, aussi saint soit-il.
L’une des plus grandes joies du chrétien est de savoir que l’Immaculée Conception est réellement sa Mère. Jésus sur la Croix nous l’a donnée pour Mère (Jn 19, 27). Peu importe à quel point les choses vont parfois mal pour nous, nous regardons Marie et sommes remplis de la plus grande joie: causa nostrae lætitiæ. Quelle mère nous avons ! Mère, oui, vraiment mère, comme dans son encyclique Ad diem illum (1904) Saint Pie X confesse avec un saint enthousiasme :
«Dans le sein chaste de la Vierge, où Jésus prit chair mortelle, il acquit aussi un corps spirituel, formé par tous ceux qui croiraient en lui. Et on peut dire qu’ayant Jésus dans son sein, Marie a aussi porté en lui tous ceux pour qui la vie du Sauveur contenait la vie. C’est pour cette raison que nous sommes appelés, dans un sens spirituel et mystique, enfants de Marie, et elle, pour sa part, notre Mère commune. « Mère spirituelle, oui, mais mère véritable des membres du Christ, qui sommes nous » (Saint Augustin)».
Dignare me laudare te, Virgo sacrata : accorde-moi la grâce de pouvoir te louer, Vierge sacrée.
Quand l’Eglise chante les gloires de l’Immaculée Conception, elle perd presque la tête; presque. Voyons, par exemple, les folies de l’amour qu’écrit un grand philosophe et théologien du XIe siècle, saint Anselme de Cantorbéry, et qu’aujourd’hui l’Eglise nous donne à lire :
«Ô femme remplie et plus que remplie de grâce, dont la surabondante plénitude se répand sur toute la création pour la rétablir! Ô Vierge bénie et plus que bénie, dont la bénédiction est source de bénédictions pour toute la nature, non seulement pour la nature créée, de la part de son Créateur, mais aussi pour le Créateur, de la part de sa création! Dieu a donné son Fils, fruit unique de son cœur, qui était son égal et qu’il aimait comme lui-même: il l’a donné à Marie, et, du sein de Marie, il en fait son Fils, non pas quelqu’un d’autre, mais le même en personne, de sorte qu’il est par sa nature le même Fils unique de Dieu et de Marie. Toute la création est l’œuvre de Dieu, et Dieu est né de Marie! Dieu a tout créé, et Marie a enfanté Dieu! Dieu qui a tout formé, s’est formé lui-même du sein de Marie, et ainsi il a refait tout ce qu’il avait fait. Lui qui a pu tout faire de rien, n’a pas voulu refaire sans Marie sa création détruite. Dieu est donc le Père de toutes les choses créées, et Marie la mère de toutes les choses recréées. Dieu est le Père de la création universelle, et Marie la mère de la rédemption universelle. Car Dieu a engendré celui par qui tout a été fait, et Marie a enfanté celui par qui tout a été sauvé. Dieu a engendré celui sans qui absolument rien n’existe, et Marie a enfanté celui sans qui absolument rien n’est bon. Oui, le Seigneur est vraiment avec toi: il t’a fait un don tel que la nature entière t’est grandement redevable, à toi, en même temps qu’à lui».
« Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.
Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.
Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».