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Année 2023-Homélie pour le 26ème dimanche du temps ordinaire (JA).

La conversion.

Les paroles de Jésus constituent pour nous un enseignement et nous invitent à nous repentir et à faire pénitence, dès aujourd’hui ne sachant pas ni le jour ni l’heure où nous serons appelés à quitter ce monde.
« Je ne veux pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive ».

 


Le sujet qui est proposé à notre réflexion en ce dimanche, c’est le regret de nos péchés et la conversion. Le péché est condamné par Jésus, mais il désire fortement sauver le pécheur: « Je ne veux pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive ».

Un homme peut changer d’attitude: de bon, il peut devenir mauvais et de mauvais il peut devenir bon. Le prophète Ezékiel parle d’un homme qui était juste mais qui s’éloigne de la justice et  d’un homme qui était injuste mais qui abandonne l’injustice. Le prophète dit, au nom de Dieu, que l’attitude assumée à la fin  de nos jours détermine la récompense ou le châtiment: l’homme juste qui s’éloigne de la justice afin de commettre l’iniquité meurt (non pas de la mort du corps mais de celle de l’âme: il est condamné en enfer). L’injuste qui abandonne l’injustice et agit avec droiture reçoit la vie : la vie éternelle.

Jésus redit différemment la même chose dans l’Evangile au moyen d’une parabole et donne tout de suite son application aussi dure et forte qu’elle soit. Un homme avait deux fils. Il dit au premier: « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne ». Et celui-ci lui répond: « Je ne veux pas ». Il dit alors au second la même chose: « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne ». Et celui-ci lui répond : « Oui, Seigneur ! » Mais ce ne sont que des paroles qui ne sont suivies d’aucune action: le fils, en réalité, ne va pas travailler à la vigne de son père. Dans le même temps, le premier se repent de son refus et va travailler.
Jésus demande aux grands prêtres et aux anciens du peuple: « Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent: « le premier ». La réponse est juste: il a commencé à refuser mais il s’est repenti et a donc réalisé ce que le père désire. Il a donc justement accompli la volonté du père.
Jésus adresse alors une sévère réprimande à ses auditeurs. Saint Augustin voit dans une attitude comme celle-ci l’image du Bon Pasteur qui essaye de corriger la brebis égarée. C’est pour cela qu’il insiste à temps et à contretemps afin de sauver la brebis égarée. Il ne peut pas souffrir le fait de voir une de ses brebis marchant à la perdition.
« Amen, je vous le déclare, dit Jésus, les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu ». Les publicains et les prostituées sont des personnes qui, d’une certaine manière, font profession de pécher, qui n’agissent pas selon la volonté de Dieu. Ils sont assimilés au premier fils qui dit à son père: « Je ne veux pas ». Mais après avoir péché, ils se convertissent. Les publicains et les prostituées ont fait pénitence et ont changé de vie. Les grands prêtres et les anciens du peuple par contre, se croyant « justes » sont restés dans leur péché, dans le refus de la volonté de Dieu et de sa miséricorde. Ils ont continué à vivre dans leur hypocrisie. Si leur apparence extérieure semblait impeccable, la réalité de leur âme était viciée de pensées de vaine gloire et de recherche de leur intérêt personnel. Gardons-nous de ce mal si néfaste qu’est l’hypocrisie.
Les paroles de Jésus constituent pour nous un enseignement et nous invitent à nous repentir et à faire pénitence, dès aujourd’hui ne sachant pas ni le jour ni l’heure où nous serons appelés à quitter ce monde.

Saint Clément d’Alexandrie commente: « Les portes, de la miséricorde et par suite du ciel,  sont ouvertes à chaque personne qui se tourne sincèrement vers Dieu, de tout son cœur, et le Père reçoit avec joie un enfant qui se repent vraiment. Quel est le signe du vrai repentir? Ne plus retomber dans les vieilles fautes et arracher de ton cœur, par leurs racines, les péchés qui te mettaient en danger de mort. Une fois qu’ils auront été effacés, Dieu reviendra habiter en toi. Car, comme dit l’Ecriture, un pécheur qui se convertit et se repent procurera au Père et aux anges du ciel une joie immense et incomparable (Lc 15,10). Voilà pourquoi le Seigneur s’est écrié : « C’est la miséricorde que je désire, et non le sacrifice » (Os 6,6; Mt 9,13). « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse » (Ez 33,11) ; « Si vos péchés sont comme la laine écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont plus noirs que la nuit, je les laverai, si bien qu’ils deviendront comme la laine blanche » (Is 1,18).

Et un moine cistercien (Isaac de l’Etoile) écrivait à ce sujet : « Frères, c’est le moment de sortir, chacun de nous pour sa part, du lieu de notre péché. Sortons de l’abîme de notre péché et acceptons de partir vers le Seigneur. Sortons de la volonté du péché et partons faire pénitence de nos péchés. Alors nous trouverons le Christ: lui-même a expié le péché qu’il n’avait absolument pas commis. Alors, celui qui sauve les pénitents nous accordera le salut: « Il fait miséricorde à ceux qui se convertissent » (Si 12,3).
« Vous allez me dire : « Qui donc par lui-même peut sortir du péché ? » Oui, en vérité le plus grand péché c’est l’amour du péché, le désir de pécher. Sors donc de ce désir, hais le péché et te voilà sorti du péché. Si tu hais le péché, tu as rencontré le Christ là où il se trouve. A qui hait le péché, le Christ pardonne la faute en attendant d’ôter à la racine nos habitudes mauvaises ».

Nous devons reconnaitre que nous sommes pécheurs, et l’Eglise nous y invite au début de chaque messe en priant le « je confesse à Dieu » et encore une fois juste avant la communion avouant que nous ne sommes pas dignes de le recevoir.

Que notre Seigneur nous accorde la grâce de haïr le péché afin d’aimer Dieu de tout notre cœur. Et invoquons aussi constamment le secours de notre Mère du Ciel au moyen de sa prière préférée : et disons-lui, priez pour nous pauvres pécheur maintenant et à l’heure de notre mort.

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