Le trésor caché.
Dieu lance un défi aux hommes, il nous enseigne le chemin qui conduit au Sauveur et au Ciel, mais c’est à nous de nous décider d’y aller, de nous laisser conduire, de sortir à la recherche du trésor divin caché.
Source: Méditations de saint Bernard.
« Aujourd’hui, les merveilles abondent, les richesses se multiplient, les trésors sont ouverts : celle qui enfante est mère et vierge, celui qui est enfanté est Dieu et homme. (…) Ce trésor, il faut le cacher dans un champ (Mt 13,44) : que les fiançailles de la
mère cachent aux yeux du monde sa conception virginale, que les pleurs du nouveau-né dérobent aux regards des hommes cet enfantement sans douleur. Cache, Marie, oui, cache la splendeur de ce soleil levant ! (Lc 1,78) Couche ton enfant dans une mangeoire ; enveloppe-le de langes, car ces langes sont toute notre richesse. En effet, les langes du Sauveur sont plus précieux que des habits royaux ; sa crèche est plus glorieuse que les trônes dorés des rois ; la pauvreté du Christ surpasse en valeur toutes les richesses et tout trésor. Y a-t-il en effet richesse plus précieuse que cette humilité qui nous permet de gagner le Royaume des cieux et d’acquérir la grâce divine ? Il est écrit : « Heureux les pauvres en esprit car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5,3), et l’apôtre Jacques affirme : « Dieu s’oppose aux orgueilleux ; il donne sa grâce aux humbles » (Jc 4,6). Voyez combien l’humilité nous est recommandée dans la naissance de ce Sauveur : en venant dans le monde, « il s’est dépouillé lui-même, il a pris la condition de serviteur, et son apparence est celle d’un homme » (Ph 2,7).
Dieu a caché son trésor dans un champ, et il a donné des pistes pour que ceux qui le cherchent puissent le trouver. Il envoie aujourd’hui un ange pour annoncer :
D’autres pistes avaient été annoncées par les prophètes des siècles auparavant :
« Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel » ;
« Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël ».
(en référence à la crèche) « Le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître » (Is 1,3).
Enfin, nous connaissons aussi la piste de l’étoile, celle qui a guidé les rois mages.
Dieu lance ainsi un défi aux hommes, il nous enseigne le chemin qui conduit au Sauveur et au Ciel, mais c’est à nous de nous décider d’y aller, de nous laisser conduire, de sortir à la recherche du trésor divin caché.
Jésus, Marie et Joseph : faites-nous la grâce de venir vous rencontrer, vous adorer, vous offrir notre vie toute entière puisque par amour vous nous offrez la vôtre.
« Mais voulez-vous voir des richesses encore plus précieuses et une gloire plus grande encore ? (…) Regardons la suite de l’histoire : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13). Les richesses de notre salut et de sa gloire, ce sont le sang précieux qui nous rachète et la croix du Seigneur, dans laquelle nous mettons toute notre gloire (Ga 6,14) ».
C’est ainsi que chante l’hymne du temps de l’Avent : « Pour expier, sur la croix, le crime commun des hommes, ô victime innocente, vous sortez de l’auguste sein de la Vierge ».
Jésus, trésor caché, aussi dans l’Eucharistie : une petite lumière rouge en est la piste, ainsi que des gestes d’adoration : génuflexion, en rentrant dans la maison du bon Dieu, l’église, et encore, en passant devant son tabernacle : beau et propre, symbole de ce qui doit être notre âme quand on s’approche pour recevoir Jésus caché dans l’Eucharistie.