Rachetez le temps présent.
Notre unique soin doit donc être toujours de nous rapprocher du Bien-Aimé, Jésus, par une ressemblance plus grande avec lui, c’est-à-dire par une reproduction plus complète du vrai dans nos paroles et nos actes.
« Mes frères prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent [rachetez le temps présent], car nous traversons des jours mauvais ». C’est ainsi que saint Paul nous prévient et exhorte aujourd’hui.
L’approche de la consommation des temps, la consommation des noces du Fils de Dieu coïncidera ici-bas avec un redoublement des fureurs de l’enfer pour perdre l’Epouse, l’Eglise, les âmes fidèles.
C’est alors surtout que les chrétiens fidèles devront se souvenir des avis de l’apôtre et se conduire de la manière qu’il recommande, mettant tous leurs soins à garder pure leur intelligence non moins que leur volonté, dans ces jours mauvais.
La lumière de l’Evangile, de la vérité, n’est pas uniquement attaquée de l’extérieur mais aussi de l’intérieur même de l’Eglise. Les principes sont faussés, on cherche avec une prudence humaine, mais prétendant être sages, à pacser avec ce monde ennemi de Dieu, ennemi de l’homme.
Combien oublient la maxime de saint Paul écrivant aux Romains que se conformer à ce siècle, chercher une adaptation impossible de l’Evangile avec un monde déchristianisé, n’est point le moyen d’arriver à discerner sûrement le bon, le meilleur, le parfait aux yeux du Seigneur!
Aussi ce sera un grand et rare mérite, en bien des circonstances de ces temps malheureux, de comprendre seulement quelle est la volonté de Dieu, comme le dit aujourd’hui l’Epître : « Ne soyez donc pas insensés, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur ».
Veillez, dirait saint Jean, à ne point perdre le fruit de vos œuvres ; assurez-vous la pleine récompense qui n’est donnée qu’à ceux qui persévèrent jusqu’à la fin dans la fidélité à l’Evangile.
Pour le reste, alors comme toujours, selon la parole de l’Esprit-Saint, c’est la simplicité qui conduira sûrement les justes ; l’humilité qui leur donnera la sagesse; et par elle ils sauront ce qui plaît au Seigneur.
Notre unique soin doit donc être toujours de nous rapprocher du Bien-Aimé, Jésus, par une ressemblance plus grande avec lui, c’est-à-dire par une reproduction plus complète du vrai dans nos paroles et nos actes. Et qu’en cela nous servions la société comme elle doit l’être, mettant en pratique le conseil du Seigneur qui nous demande de chercher d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et de nous confier en lui pour le reste.
Jésus a acheté le temps d’un grand prix, afin qu’il soit employé par ses membres mystiques à la glorification de Dieu. Ce temps, perdu d’une certaine manière par la multitude de péchés et d’infidélités, les âmes fidèles, unies au Christ le rachètent en se conduisant avec Sagesse.
« Racheter le temps présent » cela veut dire:
-Se garder sobre : « Ne vous enivrez pas de vin, car il porte à l’inconduite [à la luxure] ». De nos de jours, en plus de la recherche de ces plaisirs, il y a aussi une espèce d’ivresse causée par les écrans, car ils font perdre la tête, la capacité de réfléchir, de vivre dans le réel.
-Se remplir de l’Esprit Saint : laisser la grâce de Dieu agir en nous aux moyens des sacrements, de la prière, de l’aumône, des sacrifices. Ceux qui se laissent conduire par l’Esprit font les œuvres de l’Esprit, dont le couronnement est la charité. Qui ne pratique pas la charité n’a pas l’Esprit de Dieu.
-Nous entretenir de psaumes, d’hymnes et cantiques spirituels, du fond de nos cœurs pour le Seigneur. Il s’agit là de l’occupation la plus sainte qui soit, celle de louer Dieu et sa Sainte Mère.
Le mois du Saint Rosaire encore en cours, rappelons-nous qu’au début cette prière portait le nom de psautier de la Vierge Marie : 150 Ave Maria correspondant aux 150 psaumes.
Ici une anecdote de la vie du Padre Pio. Un jour, son supérieur lui demanda combien de chapelets il avait récité dans la journée. Et Padre Pio avait répondu : « Bah! A mon 
supérieur je dois dire la vérité! J’en ai récité trente-quatre!». Il répétait souvent : « Allez à la Madone, faites-la aimer ! Récitez toujours le Rosaire. Récitez-le bien ! Récitez le plus que vous pourrez ! ». « Soyez des âmes de prière. Ne vous fatiguez jamais de prier. C’est la chose essentielle. La prière fait violence au Cœur de Dieu, elle obtient les grâces nécessaires ! ».
– Rendre continuellement grâce pour toute chose à Dieu. L’action de grâces ou le remerciement est un devoir pour toute créature, sachant qu’elle a tout reçu, en pur don, gratuitement de Dieu, elle doit à Dieu l’action de grâces. C’est un devoir indispensable ; c’est un devoir qui nous accompagne toujours ; quand nous l’avons bien rempli, il subsiste encore, il subsiste toujours ; pareil en cela au devoir d’aimer, dont il est inséparable.
Remercions le Bon Dieu de nous avoir créés ; remercions-Le de notre baptême, de notre confirmation, du Saint Sacrement et de chaque communion ; remercions-Le de la Vierge Marie, notre Bonne Mère ; rendons-Lui grâces enfin, comme nous disons dans le « Gloria », pour son immense gloire, gloire qu’il veut partager avec ses enfants d’adoption dans l’éternité.